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GRÈS HOUILLER DES KARPATHES.
Etendue Au pied oriental du Tatra, et sur toute la limite de la Hon-
e 8 ' grie et de la Galicie orientale, s’élèvent de hautes montagnes qui
sont uniquement composées de roches are'nace'es, et qui s’éten-
dent sur un espace immense, chapitres X I, XII et XIII. Elles
forment une chaîne continue qui se dirige du nord-ouest au sud-
est jusque dans le Marmaros , sur les limites septentrionales de
Transylvanie, et même, à ce qu’il paraît, jusque dans la Moldavie.
Elles remplissent ainsi l’intervalle de 60 à 80 lieues entre
les groupes primitifs qui s’élèvent aux deux extrémités, et obstruent
entièrement le passage par lequel les plaines de la Hongrie
ont dû communiquer jadis avec celles de la Pologne. L espace
que ce terrain occupe en largeur n’est pas moins considérable,
car il s’étend partout, des plaines de la Theiss supérieure,
de l’Ondava et du Hérnat, jusque dans les plaines de la Bulto-
vine et de la Galicie; c’est-à-dire, sur plus de 20 lieues de large.
Pendant plusieurs jours que dure la traversée de ces montagnes,
dans l’un ou l’autre point, le géologue n’a aucune autrerôcheà
observer : ce sont les courses lès plus mono tones qu’on puisse
faire. Outre cet espace , déjà prodigieux , le même terrain se
présente encore à l’ouest sur les frontières de la Moravie, dans
les montagnes de Jablonka, d’où il s’étend dans quelques parties
des comitats d’Arva et de Trentsen. On le retrouve encore
dans une partie des montagnes de Transylvanie, et surtout vers
le centre de la principauté entre les rivières de Küküllô, Maros
et Szamos.
On ne retrouve plus les mêmes roches à l’ouest de la Hongrie;
mais on y rencontre, autour de Fünfkirchen, et peut-être
TERRAINS SECONDAIRES. Grès Rouiller des Karpnllics. 171
dans quelques parties des montagnes de l’Esclavonie, des grès
houillers tout-à-fait semblables à ceux que nous connaissons
dans tant de lieux différens, et qui sont accompagnés du grès
rouge, ainsi que des roches qui lui sont propres. Il faut sortir
de la Hongrie pour retrouver des terrains de grès identiques
avec ceux des Kar pathos : tels sont ceux qui constituent la plus
grande partie des montagnes nommées Kahlenberg, qui s étendent
depuis Rlosterneuburg , sur le Danube, jusque dans la
Styrie, la Carinthie et le pays de Salzburg*.
Les grès houillers des Karpathes présentent un grand nom- | cis
bre de variétés, qui alternent de toutes les manières les unes
avec les autres, et qui passent dé l’une à l’autre par une multitude
de nuances, dont il est presque impossible de donner une
idée dans une description. Il y a des variétés très-grossières
/ Sleinkofilen Conglomérat), qui-Sont composées de cailloux
roulés ou de fragmens de granité, de gneiss, de micaschiste,
de quarz, de calcaire compacte, de grès à ciment quarzeux, de
silex,etc., etc., tantôt réunis tous ensemble dans la même couche,
tantôt se trouvant dans des couches différentes, dont chacune
en renferme seulement quelques espèces. Les débris les
plus remarquables sont ceux de calcaire compacte et de grès à
ciment quarzeux, qui seuls indiqueraient déjà que les roches
arénacées que nous décrivons sont postérieures aux dernières
roches que nous avons vues dans les terrains intermédiaires.
* Les renseignemens que M, Brongniart vient de me communiquer au retour
de son voyage dans - les Apennins, et les roches qu il en a rapportées,
nous font voir que toute cette chaîne de montagnes est composée de roches
identiquement semblables aux grès que nous venons de citer dans les Kar-
paihes.