
et l’autre finit, il n’en est pas moins vrai qu’en parcourant les
montagnes oii elles se trouvent, on voit que le schiste argileux
proprement dit, finit par former à lui seul des masses considéra-*
blés, qui sont tellement place'es, qu’on doit les regarder comme
les, derniers dépôts des formations primitives. Il semble que le
quarz ait disparu successivement comme le feldspath, et que
les diverses portions s’en soient précipitées à divers intervalles,
jusqu’à ce qu’enfin la matière du mica se trouvant à peu près
seule, s’est précipitée à son tour en masses considérables.
de II est évident, en effet, que les roches qu’on a désignées de-
puis long-temps sous le nom de schiste argileu%(Thonschiefer),
et auxquelles le nom de micaschiste conviendrait beaucoup
mieux encore qu’à la roche à laquelle on est convenu de l’appliquer,
sont uniquement forme'es de lamelles d,e mica, dispos
se'es de la même manière que dans les micaschistes fins, C est
ce qu’on v o it, avec la dernière évidence, en parcourant les
montagnes, puisque entre les micaschistes et les schistes argi-
leux, il n’y a point de discontinuité, et que les deux roches ne
diffèrent que par la présence, quelquefois imperceptible, des
feuillets de quarz dans l’u n e , et par leur absence totale dans
l’autre. C’est ce que l’on voit encore dans les collections rassemblées
sur les lieux, pour montrer l’intercalation et les passages
de ces roches entre elles. D’ailleurs, personne ne doute, je crois,
aujourd’hui de cette identité *,
* Les grauwackes schisteuses, qui ont souvent une si grande ressemblance
ayefc les schistes argileux, qu’il est difficile de les distinguer, sont aussi formées
de lamelles de mica agglutinées entre elles: mais il y a cette différence que dans
le schiste argileux les paillettes de mica semblent s’être formées par cristallisation
tandis que dans les grauwackes schisteuses , ce sont des paillettes arra-
Les schistes argileux qui sont intercalés dans les micaschis- schiste argi^ux
. . r / i i \ i i • x _ „ _ dans ses dîver- tes, participent, en general, des caractères de ces dermeres ro- scs positions«;
ches; le mica y est plus distinct, les couleurs sont généralement
moins foncées, jaunâtres, olivâtres ou grisâtres. C’est ce qu’on
voit dans les montagnes entre Nagy Rôtze et Zelesznik, ainsi
que dans celles que l’on traverse de Jolsva à Csétnek. Il y en a
de couleur grise , très-onctueux , au milieu des micaschistes
onctueux de Hochwiesen, dans le comitat de Bars, et de Szlanà,
dans le comitat de Gômôr. Les schistes argileux , en masses
plus éten d u e s/so n t, au contraire , généralement de couleur
foncée, gris-verdâtre, gris-noirâtre et même noire; ce n’est que
çà et là qu’on en rencontre quelques couches peu épaisses, de
couleur plus claire, d’un jaune-rougeâtre, ordinairement sali
de rouge d’ocre, qui paraît provenir de la décomposition du
mica dans ces parties. Il y a peu de variétés dans ces roches : ce
sont presque partout des schistes argileux communs, tantôt à
feuillets plats, tantôt à feuillets contournés' : il y en a qui sont
presque mats sur les surfaces de cassure; d’autres qui ont un
certain éclat nâCré, surtout dans les parties ondulées.- Çà et là,
en étudiant les masses que composent ces roches, on rencontre
entre les feuillets, des nids lenticulaires de quarz, plus ou moins j^fdeet
étendus, qui, quelquefois, sont formés de cristaux entremêlés.
On voit aussi quelques couches qui sont distinctement formées
de feuillets alternatifs de quarz hyalin blanc, et de mica de
couleur grisâtre : ce sont, par conséquent, de véritables micaschistes,
qui ne diffèrent de ceux que nous avons vus précédemment
qu’en ce qu’ils se trouvent à un niveau plus élevé, et
chées à des roches préexistantes, transportées par les eaux, et agglutinées
entre elles après leur précipitation.
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