
Perlite lithoïde compacte.
Si on ne voyait évidemment dans la nature que les roches
que nous allons décrire font essentiellement partie des masses
de perlite 3 si on n’avait recueilli dans les collections leS passages
nombreux qui établissent leur relation minéralogique, il serait
impossible de reconnaître leur nature et de soupçonner le genre
d’association dans lequel elles se trouvent. .
Le perlite lithoïde compacte présente des masses pierreuses,
ordinairement grisâtres ou rougeâtres, souvent à cassure
reuse, et assez analogues, par tous leurs caractères, aux argi es
schisteuses ( Schieferthon ) qui ont subi l’action du feu, dans
houillères embrâsées. Tantôt c’est une roche simple, de couleur
uniforme, ou tachetée irrégulièrement de diverses teintes ,
dans laquelle on ne trouve aucune substance cristalline disséminée.
Tantôt c’est une roche porphyrique à cristaux de feldspath
vitreux, plus ou moins distincts, toujours peu abondans,
et le plus souvent très-petits. Dans ce dernier cas, la pâte subit
plus de variations que dans le premier ; on la voit passer par divers
degrés de finesse, depuis l’état en quelque sorte terreux,
jusqu’à l’état compacte, à cassure vive, tantôt unie, tantôt con-
choïde. L’éclat varie aussi successivement, et il fin it, dans
quelques points, par devenir céroïde ou même émaillé; ce qui
rapproche ces roches de diverses variétés de porphyres trachy-
tiques que nous avons décrits page 352.
Ces roches, simples ou porphyriques, sont quelquefois celluleuses;
ici, ce sont des cellules irrégulières, mamelonnées ou
tuberculeuses intérieurement, et assez analogues aux boursouflures
qu’on remarque quelquefois dans les thermqntides (p orcellan
jcispis, W. ) ; là, ce sont des cellules tapissées de très-
petits cristaux, dont on ne peut déterminer la forme, et par
conséquent la nature. Ailleurs, ce sont de petites cellules allongées,
tortueuses, toutes dirigées dans le même sens, à parois
fibreuses et déchiquetées, analogues enfin aux cellules des véritables
scories. On y trouve ça et là des cristaux assez nets de
feldspath vitreux, extrêmement fendillés," autour desquels les
cellules se contournent, pour reprendre au-delà leurs directions
parallèles.
Ces diverses sortes de roches forment des couches plus ou variüéuba- , * , la ire et scnis-, moins épaisses dans les masses de perlite testace, ou meme des u>>ie.
buttes quelquefois assez considérables. Dans l’un et dans l’autre
cas, elles se divisent en tables horizontales, plus ou moins étendues
et plus ou moins épaisses; quelquefois elles sont même
schisteuses en grand, et les feuillets n’ont pas plus d’une ligne
d’épaisseur; à la vérité, ils ne se séparent pas alors facilement,
et il est très-rare de les obtenir isolés. Cette structure tabulaire
rend l’exploitation de ces roches très-facile, et leur emploi dans
les constructions très-avantageux. C’est surtout dans les montagnes
des groupes trachytiques de Tokaj que j’ai rencontré ces
diverses modifications de perlite ; il en existe beaucoup autour
de Tolcsva, et on les rencontre fréquemment sur le chemin de
Telkebânya. On en retrouve beaucoup à l’est de Uj-Hely, dans
les buttes qui se prolongent vers Zemplen, et c’est même dans
cette partie que leur intercallation dans les masseTs de perlite
vitreux se présente avec le plus d’évidence.
Avant d’aller plus loin, rappelons-nous que dans les variétés BËfjifcli
que nous avons désignées sous le nom de perlite testacé, nous
avons vu des masses qui se trouvent composées d’un grand
nombre de couches, dont les unes sont formées de globules
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