
CHAPITRE IV.
TERRAINS TERTIAIRES.
isiinctionet J ’adopterai ici, comme parfaitement naturelle, la se'rie des
tefc**terrains tertiaires admise depuis quelque temps parles géologues
; elle comprend tout ce qui se trouve placé au-dessus de
la craie, et elle est surtout caractérisée par la présence des osse-
mens d’animaux terrestres, dont on n’a pas encore de traces
dans les dépôts précédens. Il n’y a pas long-temps qu’on regardait
encore ces terrains comme de peu d’importance; et pour
parler avec exactitude, ce n’est que depuis les belles recherches
de M. Cuvier sur les grands débris organiques qu’ils renferment,
depuis qu’on a commencé à s’occuper sérieusement des
coquilles fossiles qu’on y trouve, et surtout depuis le travail de
MM. Cuvier et Brongniart sur la constitution géologique des
environs de Paris *, qu’on a reconnu que ces dépôts modernes
méritaient autant l’attention des géologues que les terrains anciens
qu’on avait jusqu’alors plus spécialement étudiés. On a
reconnu que ces terrains présentaient même des facilités particu-
lières de comparaison, soit d’une couche, soit d’une localité aune
autre, par suite des nombreux fossiles qu’ils renferment, de la
* Géographie minéralogique des environs de Paris, par MM. Cuvier et
Brongniart. Paris 7 i 3i 1.
parfaite conservation de ces débris, de leur constance dans toute
l’étendue d’une même couche, et de leur variation d’une couche
à l’autre; il en est résulté que les dépôts modernes, si négligés
autrefois, et dont on ne daignait pas s’occuper, sont devenus
ceux dont l’étude présente le plus d’avantages, surtout
à celui qui commence à se livrer à la géologie, pour acquérir
des idées nettes sur les époques de formation, et sur la succession
des couches qui enrésultent. Cependant, en reconnaissant
l’importance des travaux que nous venons de rappeler, on a
encore imaginé, pendant quelque temps, que ces terrains pourraient
être des résultats de formations locales, parce qu on n a-
vait pas assez d’observations pour établir leur généralité; mais
aujourd’hui tous les faits observés par les naturalistes prouvent
d’une manière évidente que ces sortes de dépôts sont beaucoup
plus répandus à la surface du globe qu’on ne l’avait pense ; que
non-seulement ils se retrouvent partout avec des circonstances
semblables, mais encore qu’on, peut les suivre sans discontinuité
sur des étendues considérables, sur les continens comme
dans les. îles, en Europe comme dans les autres parties du
monde.
Ces terrains, considérés en général, sont éncore très-compliqués
, comme on en voit un bel exemple aux environs de
Paris, où presque tous les dépôts qui leur appartiennent se
trouvent réunis. Mais en Hongrie, ils sont beaucoup plus simples
; ils ne présentent que quelques couches, et plusieurs d’entre
elles ne se trouvent que sur de très-petits espaces ; il n’y a
que les plus anciens dépôts de cette grande époque de formations
qui présentent une étendue considérable, et qù’on retrouve
dans toutes les parties du pays. Ces dépôts constituent,
au pied de la haute chaîne de montagnes qui s’élève au nord,
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