
compagnent leur formation *, les espèces minérales qui peuvent
se trouver dans des terrains très-différens, présentent souvent,
dans chacun d’eux, des caractères de ci'istallisation assez distincts
, pour pouvoir quelquefois servir aussi de base à des rap-
prochemens plus ou moins importans..
Tel est le cas du pyroxène : on reconnaît cette substance dans
des roches auxquelles on ne peut guère attribuer une origine
volcanique, comme aussi dans des terrains évidemment formés
par le feu. Mais les caractères qu’elle présente dans l’un et l’autre
cas, sont absolument différens , et assez eonstans pour devoir
fixer notre attention, lorsque nous venons à les retrouver
dans des circonstances moins distinctes. C’est sous ce point de
vue que les roches que nous venons de citer au milieu du terrain
de Schemnitz , sont particulièrement remarquables, car le
pyroxène qu’elles renferment présente tous les caractères de
celui qu’on trouve dans les terrains évidemment volcaniques, et
sa présence pourrait conduire, jusqu’à un certain point, à leur
soupçonner une origine ignée.
Mais, dans Tétât actuel de la science, ce n’est pas encore
pour en tirer des conséquences sur l’origine des roches qn’il est
important de constater la présence de cette variété de pyroxène
au milieu d’elles ; il ne faut pas perdre de vue que ce caractère
est un de ceux dont nous sommes encore à chercher la
valeur' dans quelques circonstances géologiques , et qu’il serait
hasardé d’en tirer aujourd’hui des conclusions définitives. Partout
où on rencontre maintenant cette substance avec les carac*
Voyez notre travail sur les causes qui déterminent les variations de*
formes cristallines d’une même substance minérale. Journal des Mines 1818 ,
2' livraison, pag. 289,
tères volcaniques , il est nécessaire de comparer rigoureusement
les conjectures qu’on peut tirer de sa présence, d après
ce que nous connaissons déjà, avec celles qui peuvent être déduites
des associations de roches que présente le terrain. C’est
alors qu’on parviendra à connaître définitivement si ce caractère
peut indiquer réellement l’origine des roches dans lesquelles il
Se trouve, ou s’il doit être rejeté comme faux ou incertain. Le
terrain de Schemnitz nous conduira par la suite à discutei plus
particulièrement cette question importante.
Dans tout ce qui précède, nous avons suivi le feldspath compacte
dans les mélanges ou il conserve une grande solidité, et
où son degré de dureté ordinaire n’est pas sensiblement altéré;
mais il existe, dans la contrée de Schemnitz, d’autres sortes de
roches extrêmement tendres, ou l’on pourrait soupçonner des
mélanges particuliers.
D’abord on trouve, en quelques points, une roche d un brun
rougeâtre, qui présente encore une base de feldspath compacte,
où l’on voit s’introd uire, par veines ou par petits nids, une
substance verte terreuse , stéatiteuse, qui a quelque analogie
avec certaine variété de là terre de Vérone ( Grünerde, W .;
Talc zographique, Haüy ). Dans quelques parties des memes
couches, une substance, qui paraît être de même nature, par
sa couleur, sa cassure et son peu de durete, se présente sous la
forme cristalline ‘ ce sont de tres-petits prismes a base carree,
dent les quatre angles sont remplacés chacun par une facette
triangulaire, mais dont il est impossible, par suite delà petitesse,
de déterminer les inclinaisons. Ailleurs, ce sont des cristaux
pins larges qu’épais, qui m’ont souvent rappelé la cristallisation
du feldspath, et que j’ai toujours été tenté de comparer au feldspath
passé à l’état stéatiteux, qu’on trouve dans les granités de
Gnlnsfein
porphyrique
terreux.