
ceux qui ne le seraient pas. On croirait que ces bois sont susceptibles
de brû ler, et j’ai été quelquefois obligétd’en faire
l’essai pour me convaincre qu’il n’en était pas ainsi. Dans quelques
uns des morceaux , on croit reconnaître le tissu du fresne,
et dans d’autres, celui du sapin ; mais, le plus souvent, il est
presque impossible de se . former aucune idée : de leur: nature
primitive.
Il y-a aussi une modification particulière où les bois, quoique
passés à l’état opalin, présentent un tissu fibreux, dont les fibres,
n’ont aucune cohérence entre- elles, se séparent les unes des
autres, et conservent même de la souplesse ;; souvent un morceau
est dans nne partieù cet état particulier, tandis que dans
l’autre il est compacte, à cassure tfès-vive. Il est difficile de
pouvoir expliquer -à' quoi tient cette modification j j:’ai souvent
imaginé qu’elle provenait de ce que le bois,- avant :d etre pétrifié,
se trouvait en partie altéré ; en effet, j’ai vu,souvent des
bois àdemi-pourris qui présentaient cette -structure: fibreuse,,
’-mais on ne peut regarder cette explication autrement que comme
une opinion.
Une circonstance qui est assez remarquable, clest que jamais
les bois qui sont pétrifiés à l’état d’opale, au moins dans les
■ nombreux échantillons que j’ai vus , de plusieurs contrées différentes,
ne présentent de cristaux de quarz dans leur intérieur,
comme il arrive à ceux qui.se tro u v en t^ !état de silex, et que
l’on rencontre dans les'terrains les'plus: modernes. Il semble
que, dans le premier cas,la matière siliceuse a été modifiée par
une circonstance jusqu’ici inconnue, qui l a empeche de cristalliser
, tandis que dans le second,' les molécules ontrpmse réunir
symétriquement, et donner: des- crista'axideuquarz.biempro-
nonee's..
Les: bois-passés à fétat opalin, se trouvent: surtout dans les
conglomérats ponoeux; il. y- en a quelquefois des tronos d’une
grande dimension, mais lë plus souvent ce sont des morceaux
peu volumineux. Il est difficile de dire si ces bois, ont été sili-
cifiés dans les points où on les trouve actuellement, ou s’ils ont
été transportés après coup ;, cependant comme le jaspe opale
existe dans les mêmes lieux en véritables; rognons, que les
troncs-de bois qu’on trouve ne paraissent nullement roulés, il
est assez probable que.la place où ondes observe actuellement
est celle où ils ont été infiltrés de matière siliceuse. On en trouve
aussi quelquefois des tronçons plus ou moins gros dans les fentes
mêmes des rôches où le jaspe opale s’est déposé.
Je n’indiquerai pas non plus de localités-particulières pour
les bois opalisés : il s’en trouve partout où il existe des jaspes
opales, c’est-àrdire dans tous les: lieux- où il s’est.fornté des dépôts
de conglomérats ponceux-. Toutes les pentes des groupes
trachytiques que nous offre la H ongrie, en ont fourni en quantités
plus ou moins grandes ; mais la localité la plus remarquable,
est le village, de Sajba, où se trouvent les plus belles variétés,
soit de couleur, soit.de texture. Presque tout ce que l’on
possède dans les collections en provient.
On voit,.d’après les détails dans lesquels nous venons d’entrer,
que partout, en Hongrie, les matières siliceuses opalines,
soit pures, soit mélangées, se trouvent-particulièrement.dans
les conglomérats trachytiques, ou quelquefois en infiltrations
dans les roches trachytiques mêmes, Maintenant je forai remarquer
que tout nous indique que c’est là le gisement-général
de ces substances : en effet, elles se présentent de la même
manière au Mexique, d’après les observations deM. de Hum-
boldt; de même, on trouve en Auvergne des bois opalisés et des