
thique blanc et transparent. J ’ai reconnu dans quelques parties
des impressions végétales, des hélices et d’autres coquilles qui
paraissent se rapporter au genre paludine, et à l’espèce désignée
sous le nom de paludine impure. Ces dépôts de tuf calcaire ont
été exploités dans plusieurs points comme pierre a bâtir, surtout
dans les parties les plus solides. Cette exploitation date
déjà, à ce qu’il paraît, de plusieurs siècles ; car ces pierres entrent
dans quelques parties des constructions de la forteresse
de Yissegrâd, tom. I , page 530, ce qui annonce qu’à l’époque
où cette forteresse a été élevée , les tufs dont nous parlons
étaient à peu près tels que nous les voyons : je ne connais aucune
trace des sources qui ont pu les former, et nulle part je ne
vois d’accroissemens modernes.
C’est sans doute aussi à une époque très-reculée que se sont
formés les tufs calcaires que nous voyons sur le flanc occidental du
Bloksberg, chap. XYI, pag. 383, et qui sont surtout remarquables
par des planorbes qu’ils renferment dans quelques points. Ces tufs
sont très-solides, blanchâtres ou jaunâtres, et o n t, dans quelques
parties, une grande analogie avec le travertino des environs
de Rome, qui est aussi un tuf très-ancien. On ne voit plus
au Bloksberg aucune trace des eaux qui ont pu déposer ces
masses ; il est probable qu’elles se sont formées dans un temps
où cette montagne était tout-à-fait différente de ce qu’elle est
aujourd’hui. La présence des planorbes indique qu’il y avait
d’autres eaux que celles d’une source incrustante qu’on pourrait
soupçonner sur les flancs de la montagne ; il fallait ou un
ruisseau ou un amas d’eau douce quelconque, où les planorbes
aient pu vivre, et aujourd’hui, il serait impossible-que l’un ou
Dipte 4e l’autre existât, d’après la forme de la montagne.
9seniTncoreS Quant aux dépôts de tufs, formés par des sources qui existent
SLuj,ourd?Imi.
TERRAINS TERTIAIRES. Tuf et dépôts d’alluvion.
encore aujourd’hui dans les mêmes lieux, et qui continuellement
en accroissent plus ou moins la masse, il s’en trouve un
très-grand nombre en Hongrie. Toutes les montagnes calcaires
des comitats deTrentsen, deThürotz, d’Arva, de Liptô, de
Zolyom, etc., sont remplies de sources acidulés qui déposent
une grande quantité de carbonate de chaux, et dont quelques-
unes ont formé, en divers points, des masses si considérables,
qu’on est souvent porté à croire que leurs eaux étaient infiniment
plus abondantes qu’elles ne le sont aujourd’hui. En effet,
l’accroissement actuel de ces dépôts est extrêmement lent, et
si on calculait sur la même base le temps qu’il a fallu pour former
telle ou telle masse de tu f, on le trouverait sans doute
beaucoup trop considérable. Il paraît qu’il y a eu une certaine
époque d’accroissement rapide , après laquelle la formation
s’est ralentie au point où nous la voyons aujourdhui : il est
même à présumer que cette époque est déjà fort ancienne, car
les grandes collines de tuf ont souvent, dans la dégradation de
leur surface, dans la manière dont elles sont recouvertes, soit
de sable, soit de terre végétale, etc., un certain air d’antiquité ,
quelque chose qui semble dire qu’elles remontent à plusieurs
siècles. Il est d’ailleurs à remarquer qu’il existe sur plusieurs
de ces collines des églises qui paraissent fort anciennes, de vieux
châteaux ruinés, etc., et, selon ce qu on m a assure, il en est
qui sont cités dans des actes et des titres extrêmement anciens.
La recherche de ces détails, non-seulement en Hongrie, mais
dans plusieurs autres contrées de l’Europe, pourrait être l’objet
d’un travail fort intéressant pour la géologie des derniers
âges.
Les dépôts qui se forment journellement dans les marais de
la grande plaine, et que nous avons décrits précédemment,