
Une partie des mêmes raisonnemens s’applique aux porphyres
et an grünstein. D’abord on ne voit au milieu de ces roches,
ni dans une relation quelconque avec elles, aucune roche qu on
puisse soupçonner d’êtrè scoriace'e, ou du moins les roches celluleuses
y sont si rares, qu’il serait impossible d ’en tirer aucune
induction, et qu’au contraire on peut citer leur absence en faveur
de la formation neptunienne. D’un autre côté,si on a pris
certaines variétés de ces roches, comme une grande partie de
celles de l’Ecosse, celles de Figeac, en France, pour faire voir
leur analogie avec les phonolites, il est bien permis de prendre
également celles qui les accompagnent ou qui les remplacent
pour faire remarquer qu’elles n’ont aucune ressemblance avec
des roches qu’on puisse même soupçonner d’être formées par
leur feu. A quelle roche d’origine ignée voudrait-on comparer
les porphyres rouges, remplis de cristaux de quarz et de feldspath
lamelleux, couleur de chair, qu’on trouve dans le Thu-
ringerwald, le Schwarzwald, dans la contrce de Fünfkirchen
en Hongrie, et dans le Tyrol*? On serait bien plus tenté de
les rapporter à ces couches de porphyres qui se trouvent intercalées
dans le gneiss et le micaschiste, avec lesquels ils ont en
effet la plus grande analogie; et comme tout conduit à croire
que ces derniers sont formés par l’eau, parce que autrement il
faudrait admettre que le gneiss et le micaschiste sont des roches
volcaniques, il est permis de soupçonner que les autres
ont aussi la même origine. Il y a même plus, la masse des ro-r
ehes qui témoignent en faveur de l’origine neptunienne, est infiniment
plus grande, dans l’état actuel de la science, que celle
* Les porphyres du Tyrol viennent d’être étudiés nouvellement par M. Brick-
land , et il résulte des observations de ce savant géologue, qu’ils appartiennent
au grès rouge.
TERRAINS SECONDAIRES. Grès houiller de Fünfkirchen. 201 -
des roches que l’on peut comparer aux produits ignés ; et en effet,
les porphyres des Vosges ( ceux seulement qui appartiennent
au grès rouge), ceux de Schwarzwald, de Thuringerwald,
du Tyrol, de la Hongrie, composent une masse plus étendue
que ceux de l’Ecosse joints à ceux de Figeac; et comme les probabilités
sont ici en raison directe des masses, il en résulte que
la probabilité neptunienne est plus grande que la probabilité
ignée.
Il y a des remarques analogues à faire relativement au grün-
stein; il est certain qu’il en existe des variétés qui ont la plus
grande analogie avec le basalte; mais d’abord il n’y a point d o-
livine bien déterminée, et il n’est pas de basalte qui en soit
privé, lorsqu’on l’examine sur une étendue suffisante ; d’un autre
côté, ces roches basaltoïdes se lient intimement avec des
variétés de couleur verte et jaune, qui quelquefois renferment
des nids de jaspe vert, comme à la roche noire et autour de
Noyant, dans le département de l’Ailier, et qui dès lors n’ont
plus la moindre analogie avec le basalte ni avec aucune roche
accompagnante. Enfin, la présence du pyroxène, à laquelle on
a attaché une si grande importance , est encore une circonstance
insignifiante; cette substance, avec les memes caractères, se
retrouve partout, et ne peut dire dans un endroit ce qu’elle ne
saurait dire dans l’autre. Il y a des couches de grünstein encaissées
dans des micaschistes, qui renferment des pyroxènes; et,
encore une fois, il faudrait que le micaschiste fut volcanique
pour que la couche de grünstein le fût elle-meme.
Quant aux amygdaloïdés, il est bien vrai que, considérées
seulement sous les rapports minéralogiques, elles ont une assez
grande analogie avec les roches des terrains basaltiques ; mais
encore est-il à remarquer qu’on ne peut les comparer rigou-
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