
Exploitation
de« roches alu-
nifères en
Hongrie.
Traitement des
minerais.
furique; mais cette discussion sera mieux placée dans M considerations
générales sur l’origine des terrains trachytiques, et
les diverses circonstances qui ont pu accompagner cette formation.
Nous ne dirons plus qu’un mot sur les travaux et les'produits
des fabriques d’alun de Hongrie.
La pierre d’alun étant extrêmement abondante dans les montagnes
du comitat de Beregh, et les fabriques n’ayant pas encore
de de'bouche's assez considerables pour faire une grande consommation
de minerais, on fait très-peu d’attention à l’exploitation.
On tire çà et là des pierres par des excavations à ciel ouvert,
qu’on abandonne successivement pour creuser ailleurs, à
mesure que les eaux viennent à les remplir. Gette méthode vicieuse,
qui n’est que trop souvent employée à la naissance des
exploitations en général, conduira nécessairement par la suite
à des dépenses considérables, lorsque après avoir grapillé tout
ce qui se trouve à portée , on sera obligé de reprendre les anciens
travaux. On sera alors forcé de trancher les montagnes à
pic, ou d’établir des canaux d’écoulement, qu’il eût été facile
d’éviter avec un peu de prévoyance. On nè voit que'trop communément
les premiers -exploitans ne penser qu’aux intérêts du
moment, et ruiner tout-à coup des mines qui, conduites-avec
art, auraient assuré une source de richesses à la postérité la
plus reculée.
Les minerais qu’on exploite -ne présentant pas tous le même
degré de richesse * sont ordinairement mélangés entre eux de
manière à obtenir un produit moyen assez constant, qui est de
12 pour 100. On leur fait subir une opération de grillage ; puis
on les transporte sur une; aire, où ils sont continuellement arrosés
pour les faire eflleurir-et les réduire en pâte. On procède
ensuite au lessivage à chaud, puis à la cristallisation. Ces manû
TERRAIN TRACHYTIQUE. Alunite et roches alunifères. 471
pulations sont entièrement calquées Aur celles qu’on exécute à
Tolfa *; elles sont en général conduites-avec beaucoup de soin,
surtout dans la fahrique de Podhering,, près de Munkacs., dirigée
par M. Deresenya, qui, après avoir fait, la découverte du
minerai, a introduit aussi les procédés de, fabrication. L’alun
qu’on obtient est parfaitement p u r, et ne le cède en rien .à l’alun
de Tolfa, connu en France sous le. nom.d’alun de,Rome.
Il paraît qu’il reste dans les eaux mères une grande quantité
de sulfate d’alumine, oui il n’existe pas assez, de, potasse pour
former de l’alun. Ce sulfate forme des concrétions sur les bords
des tonneaux et des réservoirs. Il se forme.également, à la fin de
la cristallisation, des cristaux .cubiques, d’un blanc jaunâtre,
d’un éclat nacré, très-vif, assez onctueux au toucher, qui me
paraît être un simpfesulfale çi’alu.mine, mais qui se trouve presque
toujours mélange' -d’alun. Quelques expériences que j’ai
Eaux rakeSr
Alun cubique*
faites avec.çettematièFe, m’ont prouvé que lorsqu’elle se trouve
à certaines doses dans une solution d’alun p u r, elle fait cristalliser,
cette, substance en cube, tantôt opaque ou laiteux, tantôt
parfaitement limpide. Dans le premier cas, il y a évidemment
mélange.de.l’alun avec la matière nacrée, qu’on peut en retirer
par plusieurs, cristallisations lentes; dans le second, l’alun reste
parfaitement p u r, et lorsqu’on le fait, cristalliser de nouveau, il
perd la forme, cubique : ces expériences, qu’il.serait trop long,
de rapporter ici,,m’ont conduit à modifier un peu les résultats
demomtravail sur les causes qui font varier la cristallisation des
corps, et ,à reconnaître quelques nouveaux phénomènes que
j’exposerai dans un mémoire particulier.
* ' Koy>ez- la description - des travaux: de Tç>l£a, da»s,un m&Qpfcc; de Collet-r
Descotils. (Annales des mines, tom*I.> J. 8 il?;, pagr 3 ^ )