
a quelquefois fourni des argumens à l’hypothèse d’une origine
neptunienne. Les prétendus basaltes intercales dans le micaschiste,
ou alternans, souvent un grand nombre de fois, avec
des grauwackes, -avec des calcaires, avec des grès de diverses
sortes, sont des roches fort douteuses, qui n’ont pas été' regardées
comme devrais basaltes par W erner lui-même, qui sentait
pourtant bien tout le parti qu’il pouvait entirer en faveur
de ses opinions de formation par l’eau. Elles n’ont pas en effet
les caractères du basalte; ce ne sont que des grïinstein compactes,
qu’avec un peu d’habitude on peut toujours distinguer,
même dans les collections, et qui offrent sur place ce grand
caractère , d’être subordonnés à des terrains bien distincts ,.
tandis que le basalte parait être indépendant de toutes les autres
formations.
Je-dois encore, avant d’entrer en matière, relever quelques
faits que l’on a autrefois regardés comme des preuves de l’ori-
.gine neptunienne, et qui se trouvent aujourd’hui détruits par
des observations plus exactes. Je veux parler des coquilles que
l’on a indiquées dans le basalte : on en a cité en plusieurs lieux,
comme, par exemple,dans les environs de Constance, et dans
des basaltes du Forez ; mais tout le monde doute encore de la
réalité de ces assertions, par la raison qn’auctm observateur
n ’a eu l’occasion de vérifier le fait, ni sur les lieux, ni dans les
collections. On a beaucoup parlé des empreintes de coquilles
trouvées dans le basalte de la Chaussée-des-Géans, en Irlande ;
mais, d’après des observations plus exactes,-on a-reconnu que
ces empreintes, au lieu de se trouver dans le basalte, étaient
dans le calcaire sur lequel'ce basalte repose, ou dans -lesma-
tières argileuses , dans les silex que «es calcaires renferment.
J ’ai eu en effet l’occasion de voir de ces prétendus basaltes, qui
n’étaient que des silex noirs, semblables à ceux qu’on trouve si
souvent en nids: dans les calcaires intermédiaires et secondaires.
Ce'sont ces'silëxqü’onamalàpropos-indiqués, en combattant les
opinions de MM. Buckland et Gonybeare, comme des matières
feldspathiqués ;' on s’est fondé sur ce qu’ils sont fusibles au chalumeau
en émail blanc;,, circonstance qui tient uniquement à ce
que les silex: des dépôts calcaires renferment presque toujours
une certaine quantité de carbonate de chaux à l’état, de mélange.
On a encore cité des coquilles dans des roches basaltiques du
Vicentin ; mais ces roches ne sont autre chose que les tufs basaltiques
qui , dans les divers remaniemens produits par les
eaux, se sont trouvés déposés en même temps que les sables et
les calcaires des terrains-tertiaires , et qui renferment alors un
grand nombre de coquilles assez' analogues à celles' des collines
snbapennines , ou même des dépôts calcaires et.sableux des environs
de Paris.
Après ces observations préliminaires , je viens à-1’exposé des
faits qui font connaître l’état'actuel de la-science:* sous le rapport
de l’origine des basaltes. Cet exposé nous montrera comment
ont pu naître et! se fortifier les idées; générales d’origine
ignée que l’on a constamment soutenues*en France; et. les idées
générales d’origine neptunienne que. l’on a: particulièrement
adoptées- en Allemagne1; on reconnaîtra ,-j’espèfè-;, que: c’est
faute d’avoir rassemblé'rigourëusetnent' le.s-faits dans l’ordre de-
leurs rapports réels, qu’on a été si long-temps avant de s’entendre
sur ce point si important et si simple de géologie.
Je poserai d’abord , comme principe incontestable -, qu’il
existe des basaltes d’origine ignée. En effet, ces roches se présentent1
quelquefois sousi la: forme, de courans bien distincts,
Batalle
en coolies.