
Or, en étudiant les grandes masses, on voit les dolérites les
mieux caractérisées, où le feldspath et le pyroxène sont parfais
tentent distincts, se modifier petit à petit, et passer par toutes
les nuances jusqu’au basalte parfaitement compacte. Les cristaux
des deux Substances constituantes deviennent successivement
plus petits , et finissent par s’atténuer au point que la
masse ne présente plus que du feldspath compacte, dans lequel
se trouvent disséminés des grains noirs, ordinairement très-
abondans. Ces variétés extrêmes de la même roche se présentent
encore dans un même bloc, où une extrémité est souvent
compacte, tandis que l’autre est graniloïde; et dès lors il n’est
pas possible de douter que ce ne soit dans l’un ou l’autre cas les
mêmes principes constituans. D’après cela, on est porté à croire
avec beaucoup de probabilités que le basalte qu’on trouve dans
ces sortes de relations, n’est qu’un feldspath compacte plus ou
moins mélangé de pyroxène, ce qui le distingue par conséquent
; du griinstein d’une manière extrêmement tranchée.
Ainsi, de même que le grünstein peut être défini une roche
composée de feldspath compacte et d’amphibole, le basalte
peut l’être comme une roche de feldspath compacte et de pyroxène
: c’test une véritable D oléritè Compacte, Mais malheureusement
Cette définition, qui distingue si bien les deux roches
sous les rapports théoriques, devient souvent tout-à-fâit
insignifianteIdans la pratique, et tout cé que nous venons de
voir ne peut établir de distinction entre le grünstein et le basalte,
que dans le cas où ces roches sont accompagnées des va-
.fiétés où les élétoens sont distincts. Or, dans un t-rès-- grand
ces roches présentent au premier coup d’oeil des caractères qui pourraient les
faire confondre 'arec plusieurs autres (fHpsfç-, Ùïritateür, ou tromperie).
nombre de localités, on ne rencontre uniquement que des variétés
compactes, où il est rigoureusement impossible , dans
l’état actuel de la scieuce, de distinguer, par quelque caractère
que ce soit, si la matière noire disséminée est du pyroxène ou
de l’amphibole ; là chose est d ’autant plus difficile , qu’il est
très-commun, quoiqu’on en ait d it, de trouver de l’amplfibole
en cristaux dans le vrai basalte, et qu’il n’est pas très-rare de
trouver du pyroxène dans le véritable grünstein.
Pour distinguer ces roches en pareil cas, il faut recourir à Parlesdrcons"
t etuae des circonstances environnantes. Les roches de couleur «■?“«»•
noire qui se trouvent eu couches distinctes au milieu des terrains
primitifs , au milieu des grauwackes ou dans les grès
liouillers et les grès rouges, ne peuvent être confondues avec
des roches plus ou moins analogues minéralogiquement, qui
forment des filons plus ou moins puissans au milieu de divers
terrains; des plateaux au sommet des montagnes, où elles reposent
sur differentes espèces de roches, et sont recouvertes par
•dessables; des buttes isolées au milieu des plaines, ou enfin
des masses .allongées qui -occupent le fond des vallées. Ce sont
les premières qu’on est en droit de regarder comme des grünstein,
et toutes les autres peuvent être -considérées comme des
basaltes. Les premières passent souvent par toutes les nuances
à d® roohes feldspathiques grenues ou compactes, et quelquefois
m*effie à des roches quarzeuses, et ne présentent nulle part
aucune matière ou 1 on puisse reconnaître les caractères scoriacés.
Au contraire, les autres présentent généralement les
memes caractères dans toute l’étendue d’une même masse, ou
du moins leurs variations ne sont jamais de nature à pouvoir
faire méconnaître la roche ; on ne voit pas de passages aux roches
environnantes, et dans beaucoup de cas-on les trouve ae