
Benedek, dans les escarpemens trachytiques qui bordent la
Gran. Les trachÿtes scorifiés sont encore plus haut ; ils sont
en blocs isoles, e'pars à la surface du terrain, ou réunis en
espèce de conglomérat qui forme des buttes plus ou moins considérables.
Ces observations rappellent les caractères ordinaires
des grandes masses volcaniques dans lesquelles toutes les matières
celluleuses ou scorifiées sont presque toujours à la surface,
et où les dernières, surtout, forment des amas incohérens
plus ou moins considérables.
§ n i . DES PORPHYRES TRACHYTIQUES.
L a masse des porphyres trachytiques se distingue essentiellement
de celle des trachÿtes dont' nous venons de nous occuper
, par l’absence totale des roches scorifiées, et par la présence
fréquente du quarz cristallisé et de la calcédoine. Il n’y a
plus ici ni amphibole, ni pyroxène, ni fer titane'; en un mot,
c’est un ordre de choses tout-à-fait différent de celui que nous
avons trouvé dans les roches précédentes. Mais, loin de chercher
tles preuves pour établir cette différence, il est plutôt nécessaire
de rassembler toutes les analogies pour lutter contre
une première impression qui tendrait à donner l’idée d’une
formation tout-à-fait étrangère à celle des trachÿtes. Rien n’est
en effet plus éloigné de ce que nous connaissons jusqu’ici dans
le terrain traçhytique que la plus grande partie des roches que
nous allons étudier : ces porphyres, dont la pâte est un feldspath
compacte, bien homogène, qui renferment souvent des
cristaux de quarz bien prononcés ; ces roches blanchâtres, plus
ou moins siliceuses, rappellent constamment à l’esprit des formations
qui sont accompagnées de circonstances très-différentes
TERRAIN TRAÇHYTIQUE. Porphyre traçhytique; 545
de celles qu’on observe dans les terrains trachytiques. Cependant
en examinant soigneusement les caractères et les variations
de ces roches, la manière dont elles sont enclavées au milieu des
montagnes de trachyte, de perlite et de ponce, on est forcé de
reconnaître qu’elles sont liées avec ces dernières par les rapports
les plus intimes.
Quoique les roches que nous allons décrire offrent, dansD;
différentes parties, des caractères très-différens, on est forcé,
lorsqu’on les examine sur place, de les désigner toutes sous le
même nom spécifique, parce que quelque différence minéralogique
qu’elles puissent présenter , elles font essentiellement
partie des mêmes masses, et passent les unes aux autres par
toutes les nuances imaginables. On ne peut même établir parmi
elles que deux variétés principales, fondées sur la présence ou
l’absence des cristaux de quarz ; encore ces deux variétés ne
sont-elles pas nettement séparées dans la nature, et se confondent
elles tellement qu’il est impossible de déterminer en quel
point l’une commence et l’autre finit. Mais le nombre des modifications
par lesquelles elles sont susceptibles de passer est très-
considérable. Ici, le feldspath, qui forme la base essentielle de
la roche, est compacte, d’un éclat gras, quelquefois émaillé,
de couleur rouge ou brune ; là, il est plus ou moins terne, et
même à cassure terreuse, d’une couleur blanchâtre ou grisâtre.
Dans un point, il paraît assez p u r, et se fond facilement au chalumeau
en émail blanc ; mais dans la partie voisine, il perd sa
fusibilité en prenant un éclat analogue à celui du silex corné.
Enfin, dans une partie de la masse, la roche est entièrement
compacte, tandis qu’à quelques pieds de distance, elle devient
cellulaire ou caverneuse.
Pour faire connaître toutes ces modifications avec le plus de
44
sanction des
variétés.
To III*