
D u jaspe opale.
W e r n e r a désigné sous le nom de Opaljaspis (jaspe opale),,
une espèce particulière de jaspe, dont la base est de la nature
de l’opale, et qui se trouve plus ou moins mélangée’de madères
étrangères, parmi lesquelles l’oxyde de fer paraît jouer le rôle
le plus important. La Hongrie est encore une des contrées où
cette substance se présente en plus grande quantité, et celle qui
a fourni la plupart des échantillons que nous possédons dans
les collections. Souvent ces matières siliceuses ont rempli les
fissures de diverses variétés de trachyte; ailleurs elles se sont
formées en rognons au milieu des conglomérats altérés ; ou bien
enfin, elles se sont infiltrées dans les bois qui se trouvent enfouis
au milieu de ces dépôts. Elles présentent dans ces diverses
circonstances, différens degrés de pureté, plusieurs variétés de
couleur et d’aspect général, et passent les unes aux autres par
un grand nombre de nuances. Toutes sont extrêmement fragiles,
et se brisent en une multitude de fragmens au moindre
choc ; elles sont aussi très-tendres., et s.e, laissent rayer avec une
grande facilité par une pointe d’acier, si ce n’est dans le cas où ,
plus épurées et demi-transparentes,, elles passent tout-à-faità
l’opale , au silex ou au jaspe ordinaire,
jaspe opale Le jaspe opale le plus pur, et qui n’est qu’une variété terne
céioWe. je YHalbopalde Werner,présente une couleur jaunâtre ou
verdâtre ; sa cassure est quelquefois eonchoïde, plus ou moins
parfaite, mais le plus, souvent écailleuse , a,écaillés assez nettement
terminées, et plus ou moins grandes ; l’éclat est celui dè
la cire. Chauffé lentement jusqu’au rouge, ce jaspe opale prend
une couleur brunâtre, ce qui paraît annoncer que la matière colorante'
est l’oxyde de fer.
D’une part, celte variété prend un peu de transparence, et
passe alors à l’opale céroïde, dont elle n’est Certainement qu’un
état particulier; d’un autre côté, elle devient successivement
plus tendre, perd peu à peu sa couleur, et passe alors à une
substance terne, à cassure terreuse, de couleur blanc jaunâtre
ou blanc verdâtre , qu’on pourrait désigner sous le nom de
jaspe opale terreux. Celui-ci happe fortement à la langue; il
s’imbibe promptement d’eau, et prend alors une légère demi-
transparence, une couleur jaunâtre ou Verdâtre, précisément
comme la variété céroïde ; il ne noircit pas au feu ; mais lorsqu’il
a été chauffé fortement, il devient transparent, parfaitement
limpide sur les bords, précisément comme nous l’avons vu à
l’égard de.l’opale altérée, page 488. Ces caractères, joints à ce
qüe cette variété forme toujours la partie extérieure des rognons
, tandis que vers le centre se trouve le jaspe opale céroïde
p u r, pourraient faire soupçonner que c’est un état produit
par la décomposition ; mais peut-être en faut-il juger autrement,
comme nous le ferons voir par la suite.
On voit aussi le fer s’introduire successivement en quantité
plus ou moins considérable, et bientôt on arrive à des variétés
qui en sont extrêmement chargées, et qu’on pourrait désigner
sous le nom de jaspe opale ferrugineux. La couleur est foncée,
d’un brun noirâtre, ou brun marron, passant quelquefois au
jaune d’ocre; ces diverses teintes sont quelquefois réunies, et
forment des dessins veinés ou tachetés. La cassure est ordinairement
eonchoïde, et l’éclat est assez analogue à celui de la résine;
c’est ce qui a quelquefois fait donner à cette substance le nom
de Pechstein, quoique cette expression ait été entièrement ré-
Jaspe opale
terreux.
Jaspe opale
ferrugineux.