
t io n , & par conféquent de l’ancienneté de leur
formation , le G r a n i t , le G n e i s s , le S c h i s t e ,
le C a l c a i r e p r i m i t i f , la C r a i e , le G r è s
p r i m i t i f , le C a l c a i r e s e c o n d a i r e , le
G r è s s e c o n d a i r e , le C a l c a i r e t e r t i a i r e ,
les L a v e s & autres produits des V o l c a n s . Voy.
tous ces mots, tant dans ce Dictionnaire que
dans ceux de Minéralogie & de Géologie.
Les Roches font, tantôt compofées de maff, s
informes d'une groffeur incornmenfurable, tantôt
compofées de fragmens anguleux ou arrondis ,
liés par une pâte (dans ces deux derniers cas
* on les appelle des Br è c h e s ou des P o u d i n g s )
( voye^ ces mots ), tantôt en lits plus ou moins
épais, plus ou moins inclinés, plus ou moins
étendus. Les gneiff, les fehiftes, les chaux car-
bonatées primitive & fecondaire, ainfi que certains
grès, préfentent le plus fouvent cette dernière
difpoïîtion , qui influe fur les cultures plus
que les autres.
On doit confidérer les Roches comme jouif-
fa n t , fous le rapport agricole, de propriétés
communes & de propriétés propres.
Ainfi, formant le noyau de prefque toutes les
montagnes, ce font elles qui fourni lient en réalité
des A b r i s à nos récoltes, un lit imperméable
aux eaux qui forment les P o n t a i n e s . Voye[
ces mots.
Ainfi-, fe décompofant toutes plus ou moins
promptement, foit par la réaction de leurs principes
conftîtuans, foit par l’alternative de la fé-
chereffe & de l’humidité, du froid & du chaud ,
& c . , ou elles fe changent en argile, en marne, en
calcaire friable, ou-, par fuite de l ’aélion des eaux
pluviales, elles descendent dans les vallées &
de-là dans les plaines, & y forment des bancs
énormes de C a i l l o u x r o u l é s , de G r a v i e r s ,
de S a b l e , & c . Voye\ ces mots j voye^ aufli les
mots G a l e t , A l l u v i o n , L a i s s e de mer.
Un fait très-digne de remarque, c’eft que ce
ne font pas les Roches les plus tendres qui fe
décompofentleplus facilement} témoins lies montagnes
de granit, q ui, d’apr.ès un grand nombre
d'obférvations , dont quelques - unes me font
propres, font aujourd'hui de. beaucoup inférieures
aux montagnes Ichifteufes ou calcaires-qui fe font
originairement formées contre leurs flancs.
Il y a lieu de croire que les Lichen-s , en-
entretenant une humidité conftante fur la fur-
face des Roch«s, favorifent beaucoup leur dé-
ODinpafîtiorr. Voyef ce m o t .1
- Ceste décompofition des Roches eft donc en-
même temps: nuifible & utile à l'agriculture ;
elle.eftencore: très-aétive dans- les- hautes-Alpes,
furtout du côté du midi, comme j’ai pu m’en
affiler perfônnellement. Elle eft prefque nulle
dans les baffes Alpes-, e'eft-à-dire, qu'elle neceffé
que lorfque les Commets des montagnes fe font
arrondis, fe font couverts de terre & dé végétation.:
Voye% Pluie £ Riv iè r e .
Si l’excès de la dëpenfe n'arrétoit pas Couvent
les cultivateurs, il leur feroit toujours poflible
d’accélérer artificiellement la décompofition des
Roches, en la réduifant en petits fragmens au
moyen du pic & en cultivant ces fragmens. L’ïle
de Malte eii depuis long-temps célèbre par fon
induftrie à cet égard. Plufieurs cantons de la
France ne font pas en retard avec elle. Ce font
lurtout les Roches calcaires de la décompofition
defquelles on peut tirer le meilleur parti , en
convertiffant leurs fragmens en C h a u x , yoyez
ce mot.
Les gros fragmens de Roches qui fe trouvent
dans les terrains en culture nuifent beaucoup à
leur labour : on doit donc, chaque année, employer
quelqu'argent & quelques journées de travail
pour les faire difparoître, foit en les culbutant
dans un trou profond, creufé à leur pied,
foit en les brifant au moyen de la poudre, du
pic, &c.
Quant aux Roches plus petites, elles fe confondent
avec les Pi e r r e s . Voye% ce mot & le
mot E p i e r r e m e n t .
Les Roches, divifées en fragmens plus ou
moins gros , fervent à la bâtiffe & à une infinité
d'autres ufages d'économie rurale & domeftique.
Les endroits où on opère cette divifion s’appellent
C a r r i è r e .
Lorfqu’ il y a une épaiffeur fuffifante de terre
au-defïus des Roches, elles ne nuifent pas à la
culture; mais dans • beaucoup de localités , où
elles font à fleur de terre, elles ne permettent
pas aux céréales de prendre un développement convenable,
foit parce que leurs racines ne peuvent
pénétrer affez avant’, foit, & c’eft le cas le plus
commun, parce que l'humidité ne pouvant fe
conferver autour d'elles, elles fe déffêchent immanquablement.
Les buiffons, & même les arbres
, fubfiftent cependant fouvent dans de telles
localités, parce que les Roches y font fendillées,
& que les racines de ces buiffons & de ces arbres
pénètrent dans leurs interftices/( Bosc. )
R o c h e p o u r r i e . On appelle ainfi, dans quelques
cantons, une marne folide, remplie de pierres
calcaires de différentes groffeurs. Cette nature de
terre eft complètement infertile, mais elle concourt
à augmenter la fertilité des autres terres,
furtout lorfque ces dernières contiennent de l’humus.
Voye1 M a r n e .
Dans d’autres cantons on donne le même nom
aux fehiftes en décompofition. Voye% Sch ist e .
ROCHÉE, R oche a .
Genre de: plantes établi par Decandolle , aux
'dépens des-etaffules de Linnætis.- Il rénferme plu-
ifieurs efpèces, dont une feulé fècultive d'ans nos’
i jardins1. G'eft là Rocher f.n f a u x , figurée dans
l'ouvrage d’è Redouté fur lès plantes 'greffes &
originaires-du Cap de Bonne-Éfpérance.
Cette
Cette plante , qui eft fort belle lorsqu'elle^ eft
en fleur , & elle y eft une grande partie de l ’année
exige l’orangerie ou mieux la ferre tempérée,
On la, multiplie de boutures qui fe font fur
couche & fous châffis , dans des pots remplis de
terre de bruyère, & - qui manquent rarement.
Souvent ces boutures fleuriffent la même année ;
elles demandent 'peu d’arrofement • furtout en
hiver. ( B osc. )
RÔCHEFORTIE. R oche fo r t ia .
Genre de plantes de la pentandrie digynie & de
la famille des Nerpruns, qui renferme deux efpèces,
dont aucune n'eft encore cultivée dans nosjardins.
Efpèces. ;
1. La R o c h e f o r t i e à feuilles en coin.
Rochefortia cuneata. Svrartz. b De la Jamaïque.
2. La R o c h e f o r t i e à feuilles ova le s.
Rochefortia ovata. Swartz. J) De la Jamaïque.
(B o s c .)
riches font le plus de dépenfe pour l’embelliffement
ROCHER. Dans quelques cantons ce mot
eft Tynonyme de celui de ro ch e , pris dans fon
acceptiqn la plus générale ; dans d'autres, i] fe
reftreint.aux roches nues, c’eft-à-dire, qui fe
montrent au - deffus de, la furface de la terre.
Aux environs'de Paris il s'entend principalement
des affemblages artificiels de pierres, q u i, daîis
les jardins payfagers, figurent en petit des portions
de roches naturelles. Voye^ l’article R o c h e .
De quelque nature que foient les Rochers, leur
afpeft produit toujours, dans les hommes accoutumés
à réfléchir fur leurs fenfations, des impref-
fions d'autant plus fortes, qu’ ils font plus élevés.
qu’ ils font mieux accompagnés d’eaux & de bois
Ce font eux principalement qui attirent chaque
année, en Suiffe, tant d’àmans de la belle nature.
Lorfque le bon goût a été fubftitué au mauvais
dans les jardins, on a dû chercher à y introduire
des Rochers , furtout des Rochers accompagnés
d’arbres & d'eaux courantes ou ftagnantes; mais
pour les avoir conftruits d’une manière mefquine
relativement à l'objet qu'on avoit en vue , o
eft fouvent tombé dans le ridicule.
Les localités où on peut tirer parti des Rochers
naturels pour l’embelliffement des jardins ne font
pas très-communs, parce quë d’autres confédérations
repouffent les habitations de leur voifinage j
cependant j'en ai vu beaucoup de telles dans les
montagnes de l’intérieur de la France, en Suiffe,
en Italie & en Efpagne. Dire comment il faut s’y
de leurs jardins, & que la plupart
d’enfr'elles font en plaine, oh eft obligé, Iorf-
qu’ on veut qu’il s’ y trouve des Rochers, de les
compoferde toutes pièces. Or, il y a deux moyens
d’y parvenir : l’ un avec des pierres taillées, offrant
des irrégularités, des inégalités femblables à celles
de la nature 5 le Rocher des bains d’Apollon à
•Verfaiîl.s en offre un exemple-; l’autre avec des
pierres quartzeufes brutes, telles que les granits ,
les grès, les meulières. On en voit beaucoup
d’exemples en grès & en meulières aux environs
de Paris.
Ces derniers Rochers étant prefqu'inaltérables,
méritent la préférence toutes les fois qu'on peut
fe procurer des pierres a (fez groffes ; d’ ailleurs ,
elles imitent toujours mieux la nature, puifque l’ art
n’ agit que pour leur placement les unes fur les
autres.
Très-fouvent on pratique des cavernes fous
les Rochers des jardins payfagers, & leur intérieur
peut être difpofé de bien des manières :
tantôt cè font des Galles garnies de bancs, ayant
du jour par quelqu’ouverture ou par la porte ;
tantôt des galeries tortueufes ayant plufieurs
iffues. Je n’encrerai pas dans le détail de leur
formation, qui dépend plus du caprice que d’autre
chofe.
Un petit lac au pied d’un Rocher produit toujours
un fort bon effet ; mais Jï ce lac eft alimenjé
par une forte cafcade qui tombe du haut de ce
Rocher à travers les pointes dont il eft hé ri (Té,
l’effet eft encore meilleur : c’eft le but auquel on
doit conftamment tendre lorfqu’on a à fa difpofi-
tion unequamité d’eau fuffifante. Voye[ C a s c a d e .
Jamais les Rochers artificiels ne doivent être
dénués de végétation, puifque la végétation fait
le charme des naturels : en conféquence, non-
feulement leur fommet portera une certaine
épaiffeur de terre pour recevoir des arbres, des
arbuftes, des plantes grimpantes, mais encore
on téfervera dans leurs anfra&uofités des cavités
deftïnées au même objet. Quelques pins, quelques
fapins ou épicéas, quelques plantes vivaces
, propres aux Rochers naturels ne doivent pas être
-- oubliés. Ceux qui font pourvus d’une cafcade
en demandent quelques-unes de celles qui ne
profpèrent qu’auprès des eaux. (B o s c .)
ROCOUIER ou ROUCOYER. B ix a .
Arbriffeau originaire de l'Amérique méridionale
, & qui fe cultive aujourd’hui dans tous les
pays intertropicaux à raifon de la pulpe rouge qur
rendre pour approprier ces Rochers naturels à j entoure fes femences, pulpe q u i, étant propre à la
1 ordonnance générale, eft une chofe irnpoffible, j teinture, eft devenue l’objet d’un commerce im-
puifque les circonftances varient fans fin ; c'eft au I portant. Il forme feul, dans la polyandrie monopropriétaire,
ou à l'architecte en qui il a mis fa I gynie & dans la famille des Tiliacèes, un genre
confiance, à fe déterminer d’après elles, i qui eft figuré pl. 469 des Illustrations des genres de
Comme c’eft autour des grandes villes <|ue Les J Lamarck.
Agriculture. Tome V I . Z