
C ’eft de la forme & de la grandeur du Verfoir
que dépend en grande partie la bonté d’une charrue
> & comme les charrons n’ont aucun principe
pour la tailler, l’ illuftre Jefferfon , préfïdent des
Etats-Unis de l'Amérique , a cherché & a trouvé
une méthode graphique qui les fait toutes fortir
exactement femblables des mains de l'ouvrier.
(R o s e .)
V E R T (Beftiaux au ). L’herbe verte ,eft la
nourriture habituelle même pendant l'hiver, des
animaux pâturans> ainfi nos chevaux, nos ânes,
nos mulets, nos boeu fs , nos vaches, nos moutons
, nos chèvres devroient être abandonnés un
certain temps chaque jour dans les p ré s , les
champs , les-bois, pour y chercher cette nourriture
} 8c c’eft ce qui a encore lieu dans les pays
de montagnes & autres, où la culture eft peu perfectionnée,
& où on ne fait pas calculer la perce
de temps & de force de ceux de ces animaux
qui font appelés à aider aux travaux des cultivateurs.
Mais l’expérience a appris que l ’herbe verte
contenant beaucoup d’eau de végétation, n’étant
pas, excepté pendant le mois de juin, arrivée au
, degré de maturité néceffaire, charge davantage
l’eftomac & nourrit moins que l’herbe fèche , &
encore moins que les grains j en conféquence on
a été déterminé à nourrir exclusivement avec de
I'Heree fèche , c ’eft-à-dire, du Foin & du
Fourrage, ainli qu’avec des Graines , les C hev
a u x , les Anes , les Mulets 8c les Boeufs qui
travaillent beaucoup. Voye% ces mots.
Par ce moyen on a toujours ces animaux fous
la main, ils fe fubftantent beaucoup plus promptement
& plus complètement, avantages immen-
fe s , attendu qu’ ils fe renouvellent chaque jour
au moins deux fois5 que même les.chevaux &
les mulets qui mangent beaucoup ou d’avoine, ou
d’orge, ou de maïsi ne fe fubftantent que pendant
la nuit.
Ajoutez à cela que beaucoup de propriétaires
de chevaux & de mulets, furtout dans les villes
& fur les routes, ne font pas propriétaires de pâturages,
& pourroient fort difficilement en trouver
à louer momentanément.
Il eft des cantons, & ils font en grand nombre,
cù on nourrit au fec les beftiaux pendant tout
l’hiv e r , & où on les laiffe pâturer pendant tout
l ’été.
Cependant, comme tout ce qui eft hors de la
nature 2 des inconvéniens , il eft quelquefois
u tile , même néceffaire, de mettre au Vert les
beftiaux ainfi nourris, furtout au printemps.
Il eft deux manières de mettre les beftiaux au
V e r t : celle qui confifte à les conduire dans les
prés, les champs, les bois 5 celle de leur apporter
l ’herbe coupée dans l’écurie ou dans l’étable.T’oyq;
Nourriture a l’étable.
La première de ces manières eft plus avanta-
geufe à la fanté 8c au bonheur des beftiaux, mais
ne peut guère fe pratiquer dans les villes ; la fécondé
eft plus économique.
Comme tous les beftiaux aiment beaucoup
mieux l’herbe verte que l’herbe fèche, & que
- toute tranfition trop brufque dans le régime peut
devenir nuifible, il eft prudent de ne pas les mettre
de fuite au milieu des pâturages, furtout des prairies
artificielles de trèfle & de luzerne, ainfi que
de ne pas leur donner d’abord uniquement de
l’herbe verte à l’écurie ou à.l'étable, mais de les
iaifier pâturer d’abord feulement une heure dans
des lieux peu abondans, de ne leur donner qu’ une
fois , & peu , de l’herbe coupée , & d’augmenter
progreflïvement le temps ou la quantité.
Les plantes qu’on donne le plus Couvent aux
beftiaux qu’on nourrit au Ver t à l ’écurie ou à
l’étable, font le Foin, le. T rèfle-, la Luzerne,
le Sainfoin , le Seigle , le Froment , I’Orge,
I’A v o in e , le Maïs, la Pimprenelle, la V esce,
la Gesse , les Pois , les Feuilles des arbres.
Crecté de Palluel a reconnu que la Chicorée
sauvage produifoit des effets très-avantageux ,
étant donnée en Vert aux beftiaux.
Dans certains pays on faignè les beftiaux avant
de les mettre au V e r t , ce qui eft au moins inutile
quand on ne veut pas les engraiffer. Voy. Saignée
& Engrais.
C e font les femelles pleines qui doivent être
mifes au Ver t le plus tôt & le plus long-temps,
& au contraire les bêtes qui travaillent le plus.
Les cas les plus ordinaires où il convient de
mettre les chevaux au V e r t , font leur amaigriffe-
ment progreflïf fans caufes apparentes, leur état
permanent de conftipation, leur dégoût habituel.
Les chevaux, les mulets & les boeufs qui font
au V e r t , s’ affoibliffant néceffairement, & ce d’autant
plus que l’herbe eft plus jeune, ne doivent
pas être affujettis à des travaux auffi forts ni auffi
longs : fouvent même ils font atteints de coliques
& de diarrhées.
D'après l’expreffion ufitée dans quelques cantons
où on élève des poulains, Y herbe rend amoureux
, il paroît que les étalons doivent être laiffés
au Ver t au moins pendant tout l’été.
Les avantages au Ver t fe font plus fentir fur
les jeunes animaux que fur les vieux. ( B ose. )
VERTICILLAIRE. V er t ic il la r ia .
Aibre du Pérou, qui feul forme un genre dans
la polyandrie monogynie.
On ne cultive pas cet arbre dans les jardins
d’Europe. ( B o s c . )
VERTIG E ou V ERTIGO. On diftirgue, dans
la médecine vétérinaire, deux fortes de Vertiges,
l’un effentiel & l’autre fymptomatique. Voye\ le
Dictionnaire de Médecine.
On reconnoît qu'un cheval eft attaqué du Vertige,
loi fqu’ il porte alternativement (a tête haute
ou fa tête baffe5 qu’il l’appuie contre la muraille,
furie râtelier, l’auge, d’où l’expreffion vulgaire
poüjfer au râtelier, a l* auge ; qu’ il s’ avance & fe
recule fans fujet apparentj qu’ il tremble, chancèle
, tombe lorfqu’on veut le faire marcher.
Les caufes du Vertige effentiel font l’inflammation
des membranes du cerveau , l’engorgement
de fes vaiffeaux produit par une maladie , un
coi?p , une chute, &c. Sa guérifon s’opère par
des Saignées , par des Sétons, par des breuvages
antifpafmodiques, par des nouets d’affa
foetida dans là bouche, &c.
Les caufes du Vertige fymptomatique font :
l’iNFLAMM ATION du B AS-VENTRE, les INDIGESTIONS
graves, les Rétentions & les Suppressions
d’urine. On le combat par la guérifon
des maladies qui l ’occafionnent. Voyei les
mots ci-deffus.
On croit, dans quelques parties de l’Angleterre,
qu’ un bouc mis dans une écurie, empêche le
Vertige de fe déclarer fur les chevaux qui y logent.
Il eft probable que c ’eft un préjuge 5 cependant
l’odëür forte du bouc peut avoir de l’action
fur une maladie auffi nerveufe que celle en
queftion.
Dans les Moutons, le Vertige s’appelle T ournis.
Il eft le plus fouvent dû à l’ abondance des
(EEstres dans les fin us frontaux, ou des Hy d a -
Tides dans le cerveau. Voyeç ces mots,
Dans l’homme, il eft fréquemment produit par
un Coup -de soleil j mais il ne paroît pas que
cette caufe foit commune dans les animaux. Voye£
-Inflammation. \ B osc.)
VERTU DES PLANTES : fynonyme de pro- ;
priété médicinale des plantes.
Il n’eft pas permis de douter de l'efficacité de
quelques plantes dans la guérifon des animaux do*
meftiques; mais l’expérience prouve qu’on a beaucoup
amplifié le nombre de celles dont on doit
faire ufage.
Aujourd’hui que la médecine vétérinaire ,
comme la médecine humaine, s’appuie fur le rai-
fonnement, on amis de côté beaucoup déplantés .
qui ci-devant* pàffoient pour avoir des Vertus
îrîerveilleufes 5 auffi, dans les articles qui ont rapport
à la guérifon des animaux domeftiques, ai-je
évité deies mentionner nominativement.
On ,doit à Decandolle la meilleure differtation
qui ait encore été publiée fur les Vertus des plantes,
& il ne les confïdère que collectivement,
c ’eft-à-dire , par famille. (B o s c .)
Y ERULAME . V e r u l a m i a .
Arbriffeau d’Afrique j qui feul conftitueun genre,
dans la tétrandrje monogynie & dans la famille des
Rubiacées.
Nous ne le cultivons pas dans nos jardins.
(B o s c .)
VERVEINE. V e r b e k a .
Genre de plantes de la didynamie angiofpermie
& de la famille des Gatiliers, qui raffemble feize
efpèces, dont dix fe cultivent dans nos écoles
de botanique. Il eft figuré pl. 375 des ILLuf rations
des genres de Lamarck.
Obfervations,
On a féparé de ce genre plufîeurs efpèces, pour
en former ceux appelés Zapane, Pr i v a , Lippi,,
T amonée & Stach ytarpète. Voye[ ces mots.
Efpèces.
1. La V erveine officinale.
Verbena officinalis. Linn. if Indigène.
2. La V erveine couchée.
Verbena fupina. Linn. O Un midi de la France.
3. La V erveine cunéiforme.
Verbena cuneiformis'. Ruiz & Pav. Du Pérou.
■ 4. La V erveine haftée.
Verbena hafiata. Linn. if De l’Amérique feptentrionale.
y. La V erveine bâtarde.
Verbenafpuria. Linn. if De l’Amérique fepten-
trionale.
6 . La V erveine érinoïde.
Verbena erinoides. Lam. D11 Pérou.
7. La V erveine à bouquet.
Verbena aubletia. Linn. et1 De l’Amérique feptentrionale
. 8. La V erveine paniculée.
Verbena paniculata. Lara, if De l’Amérique
fsptentrionalei ■
9. La V erveine dé Caroline.
Verbena caroliniana. Linn. if De l’Amérique
feptentrionale.
io. La V erveine à feuiles étroites.
Verbena angufiifolia. Mich. De l’Amérique feptentrionale,
i l . La V erveine à tiges droites.
Verbena ftrifta. Vent, if De l’Amérique fepten-
trionale.
12. La V erveine de Buenos-Ayres.
Verbena bonarienfis. Linn. es* De l ’Amérique
méridionale.
13. La V erveine diffufe.
Verbena diffiufa. Poir. T? De l’Amérique feptentrionale.
14. La V erveine en maffue.
Verbena clavata. Ruiz & Pav. f? Du Pérou.
15. La V ERVEiNE hifpide.
Verbena hifpida. Ruiz & Pav. Du Pérou.
16 . La V erveine à trois feuilles, vulgairèment
verveine a odeur de citron.
Verbena tripkylla. Lhérit. T) De l’ Amérique
méridionale.
Culture.
Les efpèces des nos. 1, 2, 3, 4, 6, 7 , 8, 9, i r ,
12 , 13 & 16 , font celles qui fe voient dans nos
écoles de botanique. Toutes , excepté la dou