
fo is , à tailler long du côté le plus fort, & court'
du côté le plus toi b U 3 mais ils ont tort. Labre-
tonne rie , qui l’a propotée le premier, ne 1 emploie
certainement pas dans cette dernière acception.
Une autre induftrie que je ne dois pas omettre
de citer , eft celle par laquelle on force un arbre
à fruit à multiplier fes branches : pour cela on le
taille fous l'oeil y c’eft-à-dire, entre l’oeil & les
fous-yeux , fur le bourrelet qui les fépare, ce qui
met ces derniers dans le cas de pouffer, & par
conféquent, étant le plus fouvent au nombre de
deux, de doubler le nombre des branches. On emploie
quelquefois cette Taille fur le pêcher en
efpalicr, mais bien plus fréquemment fur le poirier
en pyramide, à raiion de la néceflîté de garnir
l’extérieur du cercle à mefure qu’ il s’agrandit.
On donne quelquefois le nom de Taille à des
opérations qui diffèrent de celles que je viens de
décrire 3 ainfi, tailler les buis, les its , les charmilles,
c’eft les T on d r e. Voyez ce mot. ( Bosc.)
T a il l e . Ce nom fe donne, en Bourgogne, au
bourgeon principal, ou aux bourgeons principaux
qu’on réfcrve fur les ceps pour la Taille
fubfiftance pour qu’elles ne meurent pas de faim
l’hiver prochain, ell indifpenfable. En conféquence
il faut , enlever feulement la moitié des rayons
contenant du miel. Quant à ceux qui n’ en contiennent
de l’année fuivante 3 ils doivent être les plus vi- 1
goureux. Voyez V igne. ÇBosc. )
T a ill e a tuer.. Dans quelques vignobles on
appelle ainfi la Taille qui fe fait iur une vigne qui
doit être arrachée, & dans le but de lui faire produire
le plus pofïîble. Pour l ’exécuter , on la die
une partie des farmens fans les taiiier , ou on les
taille extrêmement longs, puis on les courbe.
Voyez V igne , Sau te re lle 6* A r c e a u . _
Si on tailloit de même une jeune v igne, fur-
tout dans les mauvais terrains, on la feroit périr
promptement. Voyez Fr u it , G r a in e &
C ou r bu r e . {Bosc.)
T aille des ruch es. On appelle ainfi l’action
d’enlever aux abeilles le fuperflu de leur
cire & de leur mie).
• Cette opération varie félon les. fortes de ruches
& felpn les pays. Voyez A beilles & Ruche.
Dans les lieux où on a des ruches d’une feule
p iè ce , & où on fait mourir les abeilles avant de
les tailler , elle confifte à enlever fucceflîvement,
& un à un, tous les rayons, & à mettre à part
la portion de ces rayons qui contient le Mie l .
Voyez ce mot.
Dans ceux où on taille ces fortes de ruches fans
faire mourir les abeilles, l’opération eft bien plus
difficile. L à , on opère avec de gros fils de fer de
plufieurs longueurs, recourbés & aplatis a leur
extrémité en forme de couteau, ou avec de petits
couteaux recourbés à leur extrémité , & attachés
à un long manche, fils de fer ou couteauxqu on
introduit, après avoir mis les abeilles en état de
bruiffement, & renverfé la ruche Cens deffus def-
fous, entre .esrayons, & avec lefquels on les di-
vifr fucceflîvement , à différentes profondeurs.
Ménager la vie des abeilles, & leur laiffer affez. de
pas > on doit les enl, ver tous, car ils ne font
pas néceffaires aux abeilles pendant l’hiver, & ils
font bientôt remplacés au printemps : la cire fe
vend toujours plus cher que le miel. Voyez' C ire.
Toutes les ruches à hrauffes fe taillent avec un
couteau ordinaire & un fil de fer ou de laiton,
de moyenne grofteur j le couteau fert à réparer ‘
les hauffes,qui toujours font réunies par du Propolis
( voye% ce mot ) , & à détacher des rayons
de la hauffe , le fil de fer-ou de laiton , à couper
tranfverfalement tous les rayons après que les
haulfes font féparées. Cette manière de tailler eft
très-fimple , & n’a prefque point d’ inconvéniens
pour les abeilles 5 auffi a-t-elle déterminé beaucoup
de perfonnes à adopter ces fortes de ruches,
furtout celle de Lombard, qui. a moins d’irfeonvé-
niens que les autres de cette forte. Voy. Ruche.
La ruche que j’ai préconifée comme la meilleure
de toutes, & qui diffère peu de celle de Gelieu
& de celle de Huber., c’eft-à-dire, celle qui
s’ouvre perpendiculairement, & entre les deux
rayons du centre, n’a befoin, pour être taillée,
que d’ un couteau ordinaire. Comme dans ces ruches
on peut juger rigoureufsment à la vue,'
îk de la quantité de miel, & dti nombre des
abeilles, on peut, n’enlever que ce qu’on juge
être inutile à ia nourriture de ces dernières.
Cette forte de ruche"a encore l’avantage de
pouvoir être taillée, plus ou moins, à toutes les
époques de l’année , & par confequent de four«
nir du miel nouveau lorfqu’on en defire. Il m’eft
arrivé piufieurs fois d’apporter cette ruche fur ma
table, au deffert, & , après l’avoir ouverte, de la
faire circuler pour que mes convives puffent en
prendre le miel avec une cuiller.
Les tailleurs ordinaires) des ruches s’affublent
de vêtemens épais, de gants fourrés & d’un
mafque à yeux de verre , pour fe garantir des piqûres
des abeilles 3 mais s’ ils ne font pas piqués,
leurs vêtempns le font, & les abeilles y
laiflènt leurs aiguillons, de forte, qu’il n’ y a pas
une de ces opérations qui ne coûte la vie à plufieurs
centaines de ces précieux infe&es, je dirois
même à plufieurs milliers, fi on faifoit cette opération
dans la chaleur du jour. Je ne mets rien fur
mon vifage ni lut mes mains da; s ce cas , mais je
détermine les abeilles à s’occuper plus de lacon-
fervation de leur femelle ( la reine) que delà
leur propre, & par conféquent que de leurs pre-
YÎfions , état que j’ ai appelé de oruijfement, parce
qii’alors les ouvrières fe cramponnent fur leurs
pattes , relèvent leur ventre & agirent leurs ailes
avec bruit, fans changer de, place. Tanr que dure
cet état, que je fais naître par le moyen de la fumée
d’un morceau de vieux linge, & par quelques |
coups fecs. donnés fur le haut de la ruche, je ne
crains pas d’être piqué , à moins que mes doigts ne bleffent une abeille , & je puis veillera l’opération
de manière à en tuer très-peu. Voyez Ruche.
{B o s c.) -
TAILLIS : jeunes bois. Dans certains cantons,
les jeunes bois perdent le nom de Taillis à douze
ans, pour prendre celui de gaulés ou perclus 5
dans d’autres, ils le confervent jufqu’ à vingt-
cinq , trente & même trente-cinq ans.
J'entrerai dans des détails étendus fur les Taillis
dans le Dictionnaire des Arbres & Arbuftes. {Bosc.)
TA LAUM A , Talauma.
Juflieu a donné ce nom à un genre qu’il a
établi pour placer le Magno l ie r de Plum ie r .
Voyez ce mot.
TALICTRON. On appelle ainfi, dans quelques
lieux, le Stsymbre sophie. Voyez ce mot.
TALIGALE. Amasonia.
Genre que forment deux plantes-de Cayenne
dans la didynamie angiofpermie. Il eft figuré planche
J43 des lllufirations des genres de Lamarck.
Nous ne cultivons pas encore ces deux plantes
en Europe, ( Bosc. )
TALIN. Talinum.
Genre de plantes de la dodécandrie monogynie
& de la famille des Portulacées, qui renferme neuf
efpèces, dont plufieurs-fe cultivent dans nos jardins.
Il eft figuré pi. 400 des lllufirations des genres
de Lamarck.
Efpèces.
1. Le T alin triangulaire.
Talinum triangalare. Willd. Ty De l’Amérique
méridionale.
2. Le T alin à feuilles épaiffes.
Talipum crajfifolium. Willd. |y De l’Amérique
méridionale.
3. Le T alin à feuilles d’orpin.
Talinum anacampferos. Willd. fy Du Cap de
Bonne-Efpérance.
. 4. Le T altn ligneux;
Talinum fruiicofum. Willd. Jÿ De l’Amérique
méridionale.
y. Le T alin paniculé.
Talinum patens. Willd. Jy De l ’Amérique méridionale.
6. Le T alin jaune.
, fatinum refiexurn. Cavan. fy De l’Amérique
méridionale.
7. Le T alin cunéiforme.
Talinum cuneifôlium. Vahl. Ty De l’Arabie.
8. Le T ai in couché.
Talinum decumbens. Willd. |y De l’Arabie.
9. Le T alin trithotome.
„Talinum trichotomum. Decand. Ty De ......
Culture.
Six de ces efpèces, fa voir, celles des nos. 2 , 5 ,
4 , 5 , 6 8c 9 , fe cultivent dans nos écoles de botanique.
Toutes demandent la ferre chaude, une
terre légère , des arrofemens abondans en été &
rares en hiver. Celle du n°. 3 eft cependant moins
fenfible à la gelée que lés autres, mais par contre,
l’eft plus àThumidité. On les multiplie aifé-
mént par graines, dont elles donnent quelquefois,
par déchirement des vieux pieds, & par boutures
faites au printemps dans des pots fur couche &
fous châflis.
On doit renouveler tous les ans, en automne, la
terre des pots où font plantés des Talins. (B o s c .)
■ TALIIR-KARA : arbre des Indes, dont les
feuilles perfiftent, & dont les racines ont une
odeur forte & un goût aftringent.
On ne fait à quel genre appartient cet arbre ,
que nous ne poffédons pas dans nos jardins-
{B o s c .)
T a LIPOT : nom vulgaire du C o r y ph e du
Malabar.
TALISIER. T a l is ia .
' Arbriffeau de Cayenne, formant genre dans
l’oélandtie monogynie, qui eft figuré pl. 310 des
lllufirations des genres de Lamarck.
On ne le cultive pas dans les jardins deTEurope.
( Bosc. )
T A L L E : enfemble des pouffes qui fortent,,
après le développement de la tige principale , du
collet des racines d’une plante.
Dans beaucoup de ca s , ce mot eft fynonyme de
T o u f fe , de T r o ch é e , de C épée. Voyez ces
mots.
On fait taller prefque toutes les plantes en coupant
ou en écrafant leurs premières pouffes. Ainfi
on recèpe' les arbres, on roule les blés pour les
faire taller. Voyez Recepage & R ou lag e .
Le tallement du froment eft celui qui intéreffe
le plus la fortune des cultivateurs. Il eft plus considérable
dans les ferais- clairs , dans les terrains
gras & frais, dans les années où les mois de mars
& d’avril font humides > on le provoque par le
R oulage & 1’Ec im ag e . Les variétés barbues s’y
prêtent davantage que les variétés fans barbe.
{B o s c .)
T a l l e . On appelle ainfi le C h â t a ig n ie r dans
le département des Deux-Sèvres.
T A LO N . Lorfqu’on coupe une bouture fur le
bois de deux ans ou plus, on appelle Talon la
portion de ce dernier bois qui fe trouve en faire
partie. Voyez Bo u tu r e .
Les avantages du Talon, dans une bouture, font
inconteftables, & ils s’expliquent en difimt que ce
Talon eft un Bou rrele t, qui favorife lafortie des
racines.
H h h ij