
& que l’huile contenue dans la pâte qui eft-derr
rière eux fe foie écoulée.. Cette opération faite j
un autre mouton frappe fur le coin à défermer,
qui eft en fe ns contraire du précédent, & qui par
fon reffort fait détraquer l’autre , & par fuite l’en-
femble des quatre pièces annoncées plus haut, de
manière qu’on peut enlever fans effort la pâte épui-
fée d’huile & en remettre de la nouvelle. Pour qui
connoît la puiffance réunie du coin & du mouton,
les deux plus fortes dont il foit donné à l’homme
de difpofer, le Preffoir hollandais fera celui qui
produira le mieux l’effet qu’ on en attend, c’eft-à-
dire, la plus complète extradion de l’huile que
contenoic la graine. ( Bosc. )
PRESURE. C ’eft le lait caillé qui fe trouve
dans i’ eftomac des jeunes veaux & qui s’emploie,
foit tel qu’ il eft , foit defféché & préparé, pour
déterminer la formation du fromage dans le laie
frais , c’ett-à--dire, contenant toute la crème.
Voyez Fr om a g e .
Le choix de la Préfure & la quantité qu’ on
emploie, influent extrêmement fur la qualité & la
durée des fromages.
Chaque fois qu’on en a une nouvelle, elle
diffère dans fes effets des précédentes, fur chaque
la it ,' à toutes les époques de l’année & félon la
quantité de lait. Il eft abfolument impoffible de
donner d-s règles propres à fixer ce choix : c’ eft
à celui qui opère à tâtonner pour arriver au but
avec le plus de certitude poffible. Je dirai feulement
qu’il eft plus nuifible d’en mettre trop que
de n’en mettre pas affez., & que la plus nouvelle
eft toujours la meilleure'.
On conferve fort bien la Préfure dans l’eftomac
même du veau , en la falant 8c en la fufpendant
au plancher dans un lieu fec & exempt d’émanations.
Pour en faire ufage, ou on coupe l’eftomac'defféché
en petits morceaux, qu’on met
dans le lait en entier, ou on en détache la Préfure
au moyen de la pointe d’un couteau, ou
on en fait diffoudre dans un peu d’eau chaude
qu’on verfe enfuite dans le lait. Cette dernière
pratique eft préférable î car les autres ont le
grave inconvénient d’agir lentement, à raifon
du temps qu’ il faut à la Préfure pour fe diffoudre
& fe répandre dans toute la maffe du
lait. Dans les grandes fabriques de fromage, ôn
met la Préfure encore fraîche dans du vinaigre
falé, qui fe renferme dans des bouteilles & fe conferve
à la cave. II eft des lieux où on en imprègne
du pain , qu’ on fait fécher & qu’on réduit enfuite
en poudre, pour l’ introduire en cet état dans le
lait ; & il m’ a paru qu’ il y a voit de l’avantage à
fuivre cette dernière méthode.
La recommandation que j’ ai faite plus haut de
ne pas expofer la Préfure fèche aux émanations ,
eft fondés fur ce qu’elle prend très-facilement, &
communique enfuite au fromage le goût du fumier,
de graillon, de fumée, de renfermé, &c*
JLorfqüe la Préfure fe trouve dépofée dans un
lieu humide , elle moifit & fe pourrît; ce qui la
rend impropre à fon objet. (B o s c .)
PRIMAIRE : fynonyme de Primeur.
PRIME : fynonyme de Primeur.
PRIMEROLE : fynonyme de Primevère.
PRIMEUR. Tout légume , toute graine, tout
fruit qui fe mange avant l’époque fixée par la
nature, porte ce nom, lorfque c’eft par art qu’on
eft parvenu à de le procurer. Voyez Pr é co c e .
Généralement les objets de Primeurs font moins
bons que les objets venus en leur temps : auffi
n’eft-ce pas la gourmandife qui les fait rechercher
du plus grand nombre, mais la vanité, c'eft-à-
dire, le i l fîr de montrer fon opulence ; auffi n’eft-
ce qu'autour des villes où le luxe règne dans toute
fa plénitude, que leur culture eft en faveur. On
| en voit davantage furies marchés de Londres que
! fur ceux de Paris, & plus fur ceux de Paris que fur
ceux de Vienne, Berlin, Stc.
Sans doute la culture des Primeurs ne doit pas
être encouragée par les gouvernemens ; mais elle
ne doit pas non plus être proferite par eux, comme
quelques perfonnes le prétendent. Perfonne, en
principe, n’a droit d’empêcher ce qui ne nuit pas
aux autres ; & fi la dépenfe de l’acquifition des
Primeurs concourt à la ruine de quelques individus
, elle en fait vivre un grand nombre d’autres
qui fe confacrent à leur production.
Faire naître des Primeurs eft la partie la plus
favante de l’agriculture, au moins celle qui fe perfectionne
le plus rapidement. U n’eft point de production
agricole qiii donne habituellement une
plus grande valeur à la terre. Il ne faut qu’un
châffis de quatre pieds carrés pour obtenir quatre
à cinq melons, dont le premier fe vendra 50 &
60 francs , & le dernier 20 à 30. Le même châffis
donne le même revenu en fraifes, en petits
p ois , & c .
Quoique je reconnoiffe, comme je l’ai annoncé
plus haut, que les Primeurs ne font pas pourvus
de toute la favèur dont jouiffenc les mêmes productions
crues naturellement, je me crois en état
de prouver, par le fait, qu’il eft poffible de les
en faire approcher de fi près, qu’il feroit difficile
de leur reconnaître une infériorité notable, attendu
que c’eft pour avoir employé trop de fumier
, pour n’avoir pas donné allez d’a ir , pour
avoir $rrofé avec ex cès , que tel ou~ tel légume a
un mauvais goût ou eft fans goût. Voyez C ouche,
Ch â s sis , Serre , Fum ier , &c.
Dans les climats chauds, la culture des Primeurs
eft beaucoup plus facile & beaucoup moins
çoûceufe que dans les climats contraires. Paris
fe trouve pofitivement dans l’intermédiaire : auffi
ce qui s’y pratique peut-il5 avec quelques légères
modifications, être appliqué partout. Voyez Cl im
a t. (B o s c . )
PRIMEVÈRE. A uricula'.
Genre de plantes de la pentandrie monogynie
& de la famille des Lyfimachies, dans lequel on
compte vingt-quatre efpèces, dont trois font l’objet
d’une culture aflez étendue dans nos jardins, &
dont une eft rrop commune dans nos campagnes
pour ne pas attirer l’attention des cultivateurs. Il
eft figuré pl. 98 des lllujlrations des genres de Lamarck.
Observations.
Une des efpèces de ce genre, vulgairement appelée
Y oreille d'ours, étant une des fleurs cultivées :
avec le plus de foin , j’ai dû en traiter dans un
article particulier auquel je renvoie lele&eur.
Efpèces.
1. La Primevère officinale, vulgairement fleur
de coucou , primerole, braiete.
Primula officinalis. I inn. if Indigene.
2. La Primevère plane.
Primula elatior. Willd. 3: Indigène.
3. La Primevère à grandes fleurs.
Primula acautis. Lam. if Indigène.
4. La Primevère farineufe.
Primulafarina fa. Linn. if Des Alpes.
5. La Primevère à oreillettes.
Primula auriculata. Lam. if Du Levant.
6. La Primevère à longues fleurs.
Primula longiflora. Allioni. if Des Alpes.
7. La Primevère des neiges.
Primula nivalis. Pall, if D e la Sibérie.
8. La Primevère glutineufe.
Primula glutinofa. Linn, if Des Alpes.
9. Li Primevère vefticillée.
Primula veriicillata, Forsk. if De l’Arabie.
10. La Primevère oreille d’ouis.
Primula auricula. Linn, if Du midi de l’Europe.
11 . La Primevère de Sibérie..
Primula fibirica. Jacq. if De la Sibérie.
12. La Primevère à feuilles entières.
Primula integrifolia. Linn. if Des Alpes.
13. La Primevère velue.
Primula villofa. Jacq. if Des Alpes.
14. La Primevère crénelée.
Primula crenata. Lain, if Des Alpes,
ly. La Primevère de la Carniole.
Primula carnioUca. Jacq. if Des Alpes.
16. La Primevère géante.
Primula gigantèa. Jacq. if De la Sibérie.'
17. La Primevère de Norwège.
Primula norvegica. Retz, if Du nord de l’Europe
»
18. La Primevère à feuilles de cortufe.
. Primula cortufoides. Linn, if De la Sibérie.
' 19. La Primevère de Miflnffiti.
Primula miftajfinica. Mich. 2: De l’Amérique
feptentrionale.
20. La Primevère pygmée.
Primula minimu. Linn. 22 Des Alpesi
21. La Primevère aizoïde.
Primula viialiana. Linn. if. Des Alpes.
22. La Primevère de Palinure.
Primula Palinuri. Patag.îfDu midi de l’Italie.
23. La Primevère deFinmarche.
Primula finmarchia. Ait. Du nord de lE u -
rope.
.24. LaPRiMEVÈRE de Saine.
Primula hdvcùca. Ait. Des Alpes.
Culture.
Les efpèces qui fe cultivent dans nos écoles de
botanique , font celles inferites fous les uos 1 , 2 ,
3, 4 j (> 7 . 8, 10, 12,_ 13 , 14 , 18 , 23 & 24.
Excepté la cinquième , qui eft d’orangerie, toutes
fe contentent de la pleine terre: auffi, lorsqu'elles
font en place, elles n'ont plus befoin que des binages
de propreté en ufage dans les jardins bien
tenus. Les terres légères & fèchss font celles
quelles préfèrent. Les années pluvieufes leur font
défavorables. On les multiplie rarement de graines,
quoique leurs femis réuflîffent fort bien, furuout
dans la terre de bruyète&à l'expofition du levant,
parce que ce moyen eft lent, & que le déchirement
des vieux pieds eft fa c ile , donne des jouiffances
dès la même année & fuffit aux befoins. C'eft en
automne qu'il convient le mieux de faire cette opération,
attendu la précocité de la fioraifon de la
plupart des efpèces.
Cilles des efpèces qui croifïent naturellement
fur les hautes Alpes , craignent les grands froids
du climat de Paris, Se demandent à être couvertes
pendant leur durée, foit par des feuilles fèchés,
foit au moyen d'un pot à fleur renverfé 8e à moitié
recouvert de terre. Elles craignent également les
grandes chaleurs, & ont befoin d'être abritées
du foleil pendant leur durée. ( Poye[ Par asol .)
En général, il eft difficile de les conferver plufieurs
années, à moins qu'on né les multiplie outre me-
fure , pour étendre les chances favorables.
La Primevère à grandes fleurs , ou Primevère
fans tige , eft, avec I'Oreille d' ours ou auri-
cule, celle qu'on voit le plus abondamment dans
nos jardins. Ses variétés Amples & doubles font fi
nombreulès dans les nuances du rouge, du jaune
& du blanc, que je ne puis les énumérer ; & , lorf-
qu'on fait les oppoferles unes aux autres, on leur
fait produire, foit dans les parterres, foit dans
les jardins payfagers, des effets prefque magiques.
Le terrain des maffifs de ces derniers jardins
devroit toujours en être parfemé. O11 les dif-
pofe auffi en bordures avec beaucoup d'avantages.
Quoique , c.omme les autres efpèces, elle préfère