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différentes des autres en groffeur & en cou leur,
qu'on a beaucoup de peine à croire qu'elles dérivent
l'une de l'autre. Elles fe divifenc en trois
groupes j les longues ., les rondes & les grojfes.
Les premières, qui font les petites raves des
maraîchers de Paris, & qu’ il faudroit appeler
ravi oies pour les diftinguer de la rave véritable ,
comprennent les fous-variétés fuivantes :
La Ra viole ROUGE ou rave de corail : fa longueur
eft de quatre à cinq pouces , & fa groffeur
de fix lignes.
La Raviole rouge hâtive : diffère extrêmement
peu de la précédente.
La Raviole saumonée. La couleur de fa chair
fe rapproche de celle de la chair du faumon j.elle
eft fort eftimée aujourd’hui à Paris.
La Raviole blanche : fa chair paffe pour plus
dure & plus fibreufe que celle des précédentes.
Les fécondés , que les maraîchers de Paris appellent
petits radis , offrent pour principales fous-
variétés.
Le Radis blAnC. Il parvient rarement à plus
d'un poüce de diamètre. On ne l'eftime que lorf-
qu'il n'a que la moitié de cette groffeur.
Le Radist rouge. Il y en a de rouge-foncé, de
rouge-pâle 3 de violet-foncé 3 de rouge en dedans.
Le Radis saumoné :"ainfi que la raviole du
même nom 3 il eft très-recherché fur les bonnes
tables de Paris.
Le Radis alongé blanc : fait le paffage entre
les ravioles & les radis par fa forme, & entre les
radis & les Raiforts par fa groffeur, qui eft fou-
vent de plus d’un pouce. C'eft en automne qu'il
fe fème de préférence.
I^es troifièmes, généralement appelées Raiforts,
ne préfentent que trois fous - variétés bien dif-
tindtes.
Le gros Raifort noir : fa longueur eft quelquefois
d'un pied, fa groffeur de quatre à cinq
pouces, mais ordinairement feulement de la moitié.
Il eft dJun noir plus ou moins foncé à l'exté-
riéur ; fa chair eft dure, caffante, très-piquante :
C'eft en automne & en hiver qu'il fe mange.
L e petit Raifort gRis : moins gros & moins
noir que le précédent, paffe pour plus délicat.
Le gros Raifort blanc ou radis £ Augsbourg :
reffemble au premier pour la forme & la groffeur,
mais il eft blanc à l'extérieur.
En coupant la racine d’une de ces variétés,
groffe ou p e tite , on reconnoît qu’elle eft com-
pofée d’une enveloppe épaiffe, fufceptible d’être
facilement féparée en une feule pièce', plus fo-
lide & plus piquante que la chair. Arrivée à toute
fa groffeur , cette chair devient d u re , filan-
dreufe , ehfuite fpongieufe & enfin creufe ; alors
elle n'eft plus mangeable. Une température fèche
& chaude, accélérant leur montée en graine, eft
le plus fouvent la caufe de cette altération.
On fème les Raiforts, ravioles & radis l'hiver,
fur des couches à châffis ou à cloche j pendant la
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première partie du printemps, fur couche nue;
pendant la fécondé partie du printemps , au midi
& au levant, & pendant l'été à l ’expofition du
nord, &: tous les quinze jours. Les Raiforts proprement
dits fe mangeant .en automne, ne fe
fèment qu'au milieu de l'é té , en pleine terre & à
toutes les expofitions. ,
Des arrofemens abondans en tout temps, &
principalement pendant les chaleurs, font indif-
penfables pour adoucir & attendrir les Raiforts,
ravioles & radis, ainfi que pour les empêcher de
devenir creux & de monter en graine. C'eft parce
qu’on ne les ménage pas dans les jardins des maraîchers,
qu'ils y offrent conftamment ces deux
qualités.
Comme toutes les plantes à racines charnués,
les Raiforts profpèrent mieux dans une terre profonde
, légère & fraîche, que dans toute autre.
Elle ne doit pas être fumée avec du fumier frais,
parce qu'ils en prennent très-facilement le goût,
comme ne le favent que trop ceux qui ont habité
Paris. C'eft du terreau bien confovnmé qui doit le
remplacer, fi des engrais font néceffaires.
On ne peut garder plus d'un jour , fans qu’ils
s'altèrent , les Raiforts, ravioles & radis 5 mais les
Raiforts peuvent fe conferver plufîeurs mois dans
un endroit frais. Généralement on arrache ces
derniers aux approches des gelées, pour les dé-
pofer dans du fable, dans une ferre à légume,
un cellier, une c a v e , &c.
On mec de côté quelques-uns des plus beaux
pieds de Raifort pour porter graines. Ils fe replantent
au printemps dans un lieu abrité, & dans
le voifinage de la maifon, afin que les oifeaux,
qui font friands de leur graine, foient plus facilement
écartés. C'eft des premiers ferais en pleine
terre des autres variétés, femis dont on conferve
un certain nombre de pieds, qu’on retire la graine
nécèffaire à, la reproduébion. II ne faut Ja recueillir
que lorfque les filiques font complètement
blanches. Elle fe conferve mieux qu'autrement
dans ces filiques laiffées fur les tiges & fufpen-
dues au grenier; mais, malgré cette précaution,
il ne faut pas en femer de plus de deux ans.
Toutes les variétés de Raifort paffenr pour
apéritives & antifcorbutiques au premier degré.
Les eftomacs foibles les digèrent cependant avec
beaucoup de difficulté, & même point du tout.
Leurs feuilles font très-bonnes en falade & cuites
avec des viandes; mais on ne les emploie en
France qu’à la nourriture des vaches & des cachons.
En Chine, on retire de l’huile de la graine d’ une
variété de Raifort; mais je ne crois pas, malgré
l'autorité dé la Société patriotique de Milan, qu'il
foit avantageux d'en cultiver en France pour cet
ob jet, attendu que toutes donnent fort peu de
graines, comparativement au co lz a , à la navette,
à la moutarde, & c . , & que cette graine eft beau-
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; £0Up plus coûteure à extraire de fes Cliques tjue
celle des plantes que je viens de citer. |.
I Le gros Raifort noir pourroit etre cultive en
place de la rave, pour fervir de parure aux bef-
tiaux pendant l'hiver, & pour améliorer le fol
■ par fes debiis. (B o s c .) ■ >
R a if o r t sa u v a g e . C eft'le C r a n so n . Voyei
[ ce mot. ' . rr
RAINGUIN : fynonyme d An t en o is . Voye[
ce mot & ceux B êtes a laiije , Breb is , M ou -
! t o n , Belier. , Mérinos,.; „..j,. . r. DATDHMrF • i»fn^re de camoanule dont la
feffet. Voye[ CAMPANULE.
La mâche porte auffi ce nom dans quelques lieux.
Voyei Mâche. ( Bosc. )
RAISIN : fruit de la V igne.; Voyei ce mot
dans Je Dictionnaire des Arbres & Arbujtes.
Le principal emploi des Raifins eft la fabrication
du V in. Voye% «ce mot.
Ses emplois fecondaires font d etre mangé , de
fervir à faire du Raisiné & du Sirop» f^oye^
ces deux derniers mots.
Ici je ne traiterai donc des Raifins que comme
fruit fufceptible, d ’être mangé.
On mange les Raifins frais & fecs. g
Les Raifins frais fe mangent auifitôt qu’on les
a cueillis, ou ils fe confervent pour être mangés
pendant l'hiver. _ * : .
Tous les Raifins ne fqnt pas également bons
à manger ; les uns font âpres , les autres acides,
les autres fans goût. On doit donc faire un
choix dans chaque pays.: Quoique le; chaffelas foit
généralement regardé , & avec raifon , comme la
variété la plus propre à être piangée, je crois
devoir donner ici la lifte de celles cultivées à Ja
pép'inière du Luxembourg, & étudiées par moi,
qui m'ont paru, dans cette pépinière, propres à entrer
en concurrence avec lui fous ce rapport.
J'pbferverai cependant que la chaleur du foleil
developant une faveur fucrée dans les Raifins,
beaucoup de variétés, cultivées dans le midi de
la France, peuvent ne m’avoir pas paru bonnes
dans le climat de Paris , & que;d’ailleurs je n'ai
pas .goûté de toutes celles qui fe trouvent dans
cette pépinière,, beaucoup n'y ayant pas encore
donné de fruit.
Raifins mufcats.
Mufcat d'Alexandrie.
T"— d'Efpagne..
------blanc , du Pô..
------blanc, -de .Seine & Marne.
•------blanc, ou chaffelas mufqué, Jura.
- ---- rouge, Seine & Marne.
— — rouge, Loir & Cher.
----- 7 noir, Pô.
------noir, Jura. Précoce.
C a r i, P ô .;
Caillabas., Hautes-Pyrénées. Précoce.
Mufcatelle, Lot.
Malvoifie blanche, Pô.
------rouge, Pô.
Panfe mufquée, Bouches du Rhône.
Chajfelas.
Chaffelas doré ou de Fontainebleau.
— — commun.
------ rouge. ^
— ■— v io le t, Pô.
------gros-blanc, Mofelle. .
Raifins rouges.
Berardi grand , Vauclufe.
Bordelais, Mayenne.
D b lc e to , Pô.
Çonnoife, Drôme.
Épicier , petite efpèce , Vienne.
E fpar, Hérault.
Luifant v e r t , Doubs.
Mauzac noir, Lor.
Madeleine, précoce.
Morillon, Jura. Précoce.
------Doubs. Précoce.
Perlofecte, Drôme.
Pied-de-perdrix, Hautes-Pyrénées.
Pineau, Côte-d'Or.
Plant fauvage, Vauclufe.
Pineau noir, Côte-d’Or.
— noir,* Yonne.
— — n oir,Doüb s.\ .! -
Trouffeau, Jura.
Raifins blancs.
Amadon, Charente-Inférieure. .
BonblanCi, Doubs.
Blanc? doux, Landes.
Blanquette, Lot & Garonne. 4
Bonboulenque, Vauclufe.
Boutigue, Tarn.
Conçaffé, Pyrénées-Orientales.
Brounefque, Aude.
Doucet, Lot &: Garonne.
Fié jaune , Vienne.
— — v e r t, idem.
Folle blanche , Charente-Inférieure.
, Guilandoux, Lot & Garonne.
Guiilin, Charente-Inférieure.
Maureiot, Tarn.
Mauzac, Tarn.
Picardan , Hérault.
Pied fain , Mayenne.
Pincadrille,, / Aude.
Pineau blanc , Côte-d’Or.
Raifin de- crapaud , Lot. (
— • d'Efpagne, Maine Loire.