
Y A R
V À R E C A . V arec a .
•Genre de plantes établi par Gærtner fur l'inf-
pe&ion d’un fruit de Ceylan. ( B o s c .)
V A R EG O : nom de la C amelée aux environs
de Gênes.
VARENNE : plaine inculte. C e mot n'eft
plus guère employé que comme appellatif ; ainli
on dit la Varennt de Saint-Maur, pour indiquer
le fond d'un ancien lac près Saint-Maur, à trois
lieues de Paris. C ’eft un terrain fablonneux très-
infertile, mais dont il eft cependant poflible de
tirer un parti avantageux , comme le prouve
l'exploitation de M. Mallet, Voye[ Sablonneux.
( Bosc. )
V A R E T : nom de la Jachère dans quelques
lieux. Voyei ce mot.
V aret : affolement de dix à douze ans. 11
eft ulité en Baffe - Normandie. Voyei A ssolement.
(B o s c .)
V A R E T T E . A d e n a n th o s . ,
Genre de plantes de la tétrandrie monogynie &
d e là famille.desProtêts# dans lequel replacent
trois efpèces, dont aucune n'eft cultivée en Europe.
11 eft figuré pl. 36 & fuivantes des plantes de la
Nouvelle-Hollande par Labillardière.
Efpèces.
1. La V arette à feuilles en coin.
Adenanthos cuneata. Labill. f) De la Nouvelle-
Hollande.
2. La V arette à feuilles ovales.
Adenanthos obovata. Labill. Tj De la Nouvelle-
Hollande.
3. La V arette foyeufe.
Adenanthos fericea. Labill. ï> De la Nouvelle-
Hollande. {B o s c .)
V A R IC E . On donne ce nom à la dilatation
contre nature d'une portion de veine.
Une Varice peut refter ftationnaire ou continuer
à fe gonfler jufqu’à ce que les parois de la
veine foient devenues fi minces, qii'elles crèvent,
ce qui peut donner lieu à une hémorragie mortelle.
Voye% A névrisme.
La veine faphène, ou celle du jarret, eft dans lé
cheval celle qui eft le plus fufceptible de devenir
variqueufe , & dont la Varice eft la plus dange-
reufe.
On guérit cette Varice en détruifant la veine
par le moyen du feu ; on le pourroic encore en la
liant au-deffus de la Varice, & en la coupant au-
deffous de la ligature.
Les autres Varices fuperficielles fe gonflent rarement
au point de crever; celles qui font internes,
au contraire, font très-fouvent mortelles,
mais on ne les reconnoît que par l'ouverture de
l'animal. Vdye\Sang & V eine. (B o s c .)
VARIÉTÉ. On dit qu'un animal, qu'un végétal
confticue une Variété, lorfqu’ il diffère de la plus
grande partie des autres individus par un ou plu-
fieurs caractères particuliers. Voyeç Espèce.
Il eft des Variétés individuelles, c’eft-à-dire,
qui ne fe reproduifent pas par la génération ; il en
eft qui fe propagent fans fin par ce moyen : ces
dernières fe nomment Variétés de Races. ( Voyeç
ce mot. ) Beaucoup d'efpèces diffèrent moins
entr'elles que des Variétés ; ainfi il eft plus difficile
d'établir les caractères qui diftinguent un
loup d'un renard, que celles qui diftinguent un
chien levrier d’ un chien barbet; ainfi la laitue
pommée diffère plus de la laitue romaine, que le
cerifier du merifier.
Auffi eft-il fouvent difficile à un botanifte qui
trouve une plante dans un herbier, de décider fi
elle eft une efpèce ou une Variété. Un cultivateur
eft moins embarraffé, à raifon de ce qu’il peut
fouvent juger fi cette plante provient d'un jardin ,
& qu'il fait que les plantes cultivées varient plus
que les plantes fauvages.
La caufe qui fait que les Variétés font moins
communes dans les campagnes , c’eft qu'étant plus
foibles que leur typ e, elles font étouffées par les
autres plantes, au lieu que dans les jardins elles
font ordinairement les plus foignées. Voyei Fleur
double.
Plus les animaux & les végétaux font depuis
long-temps fous la main de l'homme, & plus il
eft déterminé à les eftimer fous un rapport particulier,
& plus ils offrent de races, comme on
peut le remarquer parmi les C hiens | les C hats,
les Poules, les Pigeons, les C h e v a u x , les
V aches, les Anes , les C anards , les Dindes,
les Oies , les V ignes , les Oliviers , les Poiriers
, les Pommiers, les Ch o ux, les La itues,
le Froment , 1*Avoine, & c. Voye[ tous
ces mots.
Les Variétés proprement dites fe diftinguent
en Variétés de circonftance , c'eft-à-dire, dues
au terrain , au climat, aux maladies, aux acci-
dens &c. , & en Variétés d'effence , c ’eft-à-
dire , produites par la fécondation ou la germination.
Il y a des Variétés de grandeur , de forme,
de C ouleur, de cara&ère, de Saveu r : les
unes fe portent fur certaines parties, la tê te , les
p ied s , la queue, le p oil, la laine, le crin, les
racines, la tig e , les feuilles, les fleurs, le fruit;
les maladies mêmes entrent fouvent dans la férié
des Variétés. Voye^ Prolifère & Panachure.
Les Fleurs doubles font des Variétés d'une
efpèce particulière. Voye£ ce m o t, & ceux Dégénérescence
& Monstruosité.
Ainfi, un mouton né dans les maigres pâturages
de la Sologne, ne pourra acquérir la même
groffeur que celui qui a vécu dès fon enfance
dans les fertiles plaines de la Beauce.
Ainfi, la plante des hautes Alpes , tranfportée
dans nos jardins, perd fes poils & augmente en
grandeur dans toutes fes parties, hors les fleurs. ,
Ainfi, les animaux à poils blancs ont prefque
toujours les;yeux foibles j ainfi, les végétaux qui
font placés dans un mauvais fol donnent plus
fouvent des graines qui les reproduifent avec des
PanachuR'es. Voyei ce mot.
Certains végétaux varient plus que d ’autres
dans l ’état de nature. Il n’eft pas deux feuilles
de C hêne fembhbles, non-feulemenc fur les
arbres d’une même fo r ê t , mais encore fur le
même arbre, tandis qu’on ne trouve que de légères
différences dam les feuilles des Hê t r e s .
Voye[ ces deux mots dans le Dictionnaire des Arbies
& Arbuftes..
On ne peut nier que beaucoup de Variétés,
parmi les animaux comme parmi les végétaux,
s’altèrent fucceffivement & finiiïent par fe perdre,
mais il en eft beaucoup auffi qui fe con-
fervent prefque fans changement depuis un temps
immémorial. Faire connoître les caufes de ces
différences, n’eft pas une chofe facile; il faut attendre
l’établiffement de ces caufes du progrès des
lumières.
Les Variétés annuelles qui fe cultivent à peu
de diftance les unes des autres, pouvant fe féconder
réciproquement, dégénèrent néceffaire-
ment ; c’eft pourquoi il eft fi difficile de conferver
dans un jardin particulier les Variétés de C hou , de
Ra v e , de Laitue , & c . qu’on a tirées de Milan,
de Ferneufe-, de Verfailles. Voye% Fécondation.
Il eft fouvent impoffible de propager les Variétés
produites, par circonftance, mais il eft
prefque toujours facile de conferver celles qui
font le réfultat de la génération, en Accouplant
enfemble les animaux qui les offrent, ou
en Greffant , en Marcottant , en Bouturant
les végétaux fufceptibles de l’être. Voye^
ces mots.
Quelqu’effort que faffe l'efprit pour, en s’appuyant
fur l ’obfervation, expliquer la caufe des
variations par Us femis, il ne peut y parvenir.
Plufieurs phyfiologiftes anciens, & nouvellement
M. Gallefio, ont cru la trouver dans les fécondations
hybrides (voye{ ce mot) ; mais leurs
raifonnemens ne fatisfonc pas à tous les phénomènes.
Les cultivateurs doivent toujours tendre à
augmenter le nombre des Variétés pour obtenir
des races plus avantageufes fous un rapport particulier.
Par exemple, il eft à defirer d’avoir des
chevaux plus forts que les normands, plus légers
à la courfe que les Iimoufins ; des moutons à
laine plus fine & plus abondante que les mérinos;
des pommes plus groffes que la reinette du Canada
, plus précoces que la Madeleine, plus pro-
duétives que le châtaignier ; des vignes moins
fenfibles à la gelée, plus indifférentes fur la nature
du fol, plus fécondes, dont les fruits font
plus abondans en principe fucré, plus fufceptibles
de fe garder long-temps, & c . &c.
On doit à Van-Mons, célèbre chimifte de
Bruxelles, l’obfervation , i ° . qu’en femant la
graine des Variétés les plus perfectionnées des
arbres fruitiers, on obtient un plus grand nombre
de pieds de Variétés encore plus perfectionnées,
que fi on femoit des graines de Variétés à cidre,
& encore plus des graines du type de l'efpèce pris
dans les bois ; 20. que les Variétés les plus nouvellement
acquifes étoient celles dont les graines pro-
curoient cet avantage au plus haut degré.
Un autre moyen depuis peu reconnu d'avoir
un plus grand nombre de Variétés dans les femis
, c’eft d’affoiblir la végétation de la plante
dont on veut femer les graines, principalement
en courbant fes rameaux, en inçifant fon é corce ,
même en l’enlevant tout entière. Voye\ C ourbure
DES BRANCHES , INCISION ANNULAIRE
& ÉCORCEMENT.
L ’influence de la greffe fur les variations des
arbres me paroît avoir été beaucoup trop étendue
par quelques écrivains, & beaucoup trop reftreinte
par d’autres ; mais le manque d'expériences confta-
tées ne nous permet pas d’établir une théorie fur
cette influence. J’obferverai feulement, x°. qu’ il
n’eft pas certain que la greffe améliore les fruits
comme on l’ a dit fi fouvent,qu'elle ne fait que les
conferver tels que la nature les a fait naître, comme
elle conferve les panachures que le hafard a produites
; en e ffet, depuis qu’on greffe des pêchers
fur pruniers, des poiriers fur coignaffiers, on ne
s’eft pas aperçu que les fruits fe foient altérés ;
2°. qu'on ne peut nier cependant que le fujet n’a-
giffe puiffamment fur la greffe, comme le fait voir
la greffe du P o m m i e r fur paradis, qui rend le
premier nain ; la greffe de Î’É r a b l e j a s p é fur
l’érable fycomore, qui fait pouffer le premier
deux fois plus v ite ; la greffe du N e f l i e r d u
J a p o n fur l’épine , qui fouftrait le premier, jufqu’à
un certain point, à l’effet des gelées. Voye£
ces mots.
On ne peut douter que la greffe ne faffe produire
plus tôt des fruits aux arbres qui l’ont fubie ,
& que ces fruits foient plus gros & moins nombreux
; phénomènes qui font dus au ralentiffement
du cours de la fève produit par le noeud qui fe
forme au point d’interfeétion de la greffe avec le
fujet.
Il feroit poflible de beaucoup étendre cet .artic
le , les Variétés jouant un grand rôle dans l'agriculture
& l’économie rurale & domeftique ;
mais en ayant plus ou moins traité à ceux des
animaux & des plantes, fous le rapport qu'il eft le
plus important de confidérer, je ne ferois que répéter
ce que j’ ai déjà mis fous les yeux du ledeur.
(B o s c .)
VARIOLAIRE. Variolaria.
Genre de plantes établi par Bulliard , pour placer
des champignons qui vivent fous l’écorce des
arbres mourans & morts. Il a été depuis fupprimé.