
que des arrofemens & des farclages. Pour a durer
fa fructification, on fera bien de le rentrer dans
la ferre chaude dès la fin d'août.
Quoiqu'afiTez" belle , cette plante n’ eft pas fuf-
ceptible d'entrer comme ornement dans nos jardins
, à raifon du haut degré de chaleur qu'elle
exige. (B o s e .)
REFAIRE , ou REFENDRE, ou REFERIS-
SÀGE. C 'e ft , aux environs de Lyon, le troifième
labour qu’on donne aux terres deftinées à porter
du froment. Voyez Labour.
REFROIDIS : cultures qui fe font pendant
l'année de jachère. Faire du Refroidis, c'eft fup-
prîmer momentanément la Ja chere. Voyez ce
mot & le mot A ssolement.
REFROIDISSEMENT. On doit faire en forte
que les chevaux qui font en fueur fe refroidiflent
graduellement, car les fuppreflions de tranfpira-
tion , qui font la fuite d'un Refroidiffement fubit,
font fouvent fort dangereufes : ainfi il faut éviter.
de les faire entrer dans une écurie humide, de les
laitier expofés à un courant d'air froid, encore
moins de les mener à l'eau : on les fera donc promener
pendant quelques inftans , on les couvrira
avec une couverture, on les bouchonnera avec
de la paille, on les paffera au couteau de chaleur,
& c . Voyei Hyg iène & Cheval. (Bosc.)
REFROISSE : fe dit des terres en jachères, qui
fe cultivent en trèfle , en luzerne ou autrement :
c'eft le fynonyme de Refroidis. Voyez ce mot
& ceux Jachères, Alterner & Succession
d e CULTURE.
REFROUCHIS. On appelle ainfi, dans le département
des Ardennes, une terre fur laquelle
on ne fait pas de Jachères. Voyez ce mot &
celui Succession de culture.
REGAGNON : variété de froment, remarquable
par la grofleur de fon grain, qui fe cultive
dans le département des Hautes-Alpes. Voyez 1
F r om en t .
REGAIN. C e nom s'applique généralement à j
la fécondé herbe que donnent les prairies naturelles,
& à la derniere des prairies artificielles : je
dis généralement, parce q ue , dans quelques lieux,
on n'appelle pas Regain la fécondé herbe lorfqu’on
la fait pâturer fur place. Voyez Prairie & Foin.
A raifon de l’époque ou il fe fauche Si de fa
nature aqueufe, le Regain ne fe delïeche pas
toujours facilement : dans ce cas , pour éviter
qu'il moififfe, il faut le ftratifier avec de la paille
d’avoine ou de froment, paille à laquelle il communique
une partie de fon odeur Si de fa faveur,
& qu'il rend un manger plus agréable pour les
beftiaux. (B o s c .)
REGISSEUR ; fynonyme d’É conome. Voyez
çe mot.
Un Régiffeur fembîe cependant avoir reçu une
éducation plus diftinguée, & furveiller une plus
grande étendue de bien.
Il feroit bien à defirer que les propriétaires
n'employaffent pour Régi fleurs que des perfonnes
inftruites en agriculture & en économie rurale.
Avoir pafle deux ou trois ans chez un procureur,
eft aujourd'hui le titre qu'on fait valoir le plus
communément pour obtenir la préférence, &
on n'apprend chez un procureur que les détours
'de la chicane. ( Bosc. )
, REGISTRE à l’ufage des cultivateurs. Voyez
Économe.
REGLISSE. Gl y c y r rh iz a .
Genre de plantes dont il fera queftion dans le
Dia ionnaire des Arbres & Arbuftes, attendu que
les efpèces qui le compofent font ligneufes 'Si fe
cultivent en pleine terre dans les parties méridionales
de la France. (Bosc.)
Réglisse sauvage. C ’eft 1 A stragale.Voyez
ce mot.
REGNE. On donne ce nom, dans-le département
de la Haute-Garonne, au fillon qu’ouvre la
charrue.
Lorfque le laboureur vient toujours commencer
le fillon au même b ou t, on dit Règne perdu,
& en effet c'eft perdre inutilement beaucoup de
temps fans utilité. Voyez Labour. ( B osc.)
R ègnes de la nature. On a donné ce nom
aux trois grandes divifïons des corps naturels ,
favoir, les Min é r a u x , les V égétaux & les
Animaux. Voye^ ces mots.
Aujourd'hui ce nom ne devroit plus s’employer
que dans le ftyle figurés cependant, par l'effet
de l'habitude, on en fait encore fufage dans les
fciences exa&es : c'eft pourquoi j’ai du le rendre
l’objet d'un article. ( Bo?c. )
REGREFFER, ou greffer une fécondé fois.
On regreffe les arbres dont la greffe a manqué,
& ceux dont on veut changer l'efpèce ou la
variété. Voyez Greffe.
Quelques écrivains, & entr'autres Roziers ,
s’étoient perfuadé qu’en regreffant un arbre fur
lui-même, on amélioroit chaque fois fon fruit
& qu'ainfi on pouvoir arriver à une perfe&ion
illimitée en multipliant fans fin cette opération.
Le vrai eft que la greffe n'améliore ni ne détériore
directement la qualité des fruits, & que toutes les
expériences comparatives qui ont été citées pour
appuyer l’opinion contraire manquoient d'exactitude
, c'eft-à-dire, qu'on n'avoit fait attention
ni à la différence du terrain, ni à celle des exportions
, ni à celle des circonftances atraofpné-
riques , ni même au choix de la variété. Qui ne
fait, en effet, qu'un beurré crû dans un terrain fec
& à l’expofition du midi, eft meilleur que celui
crû dans un terrain humide & à l'expolïtion de
I'oueft ? Qui ne fait q u e , dans les années froides
& pluvieufes, les beurrés font moins bons que dans
les années chaudes Si fèches?
Je fuis d'une opinion contraire, car la théorie
Sc la pratique prouvent que les efpèces & les
Jl
variétés fe propagent fans changer par la grrffe :
auffi je ne crois pas/quoique Roziers 1 affure, qu un
marronnier d'Inde, greffé fept a huit fois fur lu i- ,
même, ait donné des fruits mangeables. Voye[
Greffe & V ariété. (.Bosc. )
RACINE DES BOIS. La Dianelle porte ce
nom à l'Ile-de-France.
REINE MARGUERITE : efpèce d A stère
qui nous vient de la Chine, Si qu’on cultivé abon-
Hammenr dans no^jardins. Voyez ce mot.
u lm a ir e . g , ,
REINS ou ROGNONS : organes de la fecre-
tion des urines, & partie du corps fous laquelle
ces organes font fitués.
Les Reins, dans les animaux domeftiques, comme
dans l’homme , font fujets à des maladies qui leur
font propres,, principalement aux obftru&ions, aux
pierres, maladies qui fe guériffent rarement par
des remèdes. -
Les chevaux qui ont les Reins courts font plus
réfiftans à la fatigue que ceux qui les ont longs,
mais ces derniers font plus rapides à la courfe.
Un cheval qui a les Reins naturellement foi-
bles , ou chez qui ils ont été affaiblis par un
travail anticipé ou exagère, qui a pris un effort
de Reins, fe berce en trottant, ce qui eft un défaut
grave. Voyez C heval. ( B osc. )
REJET , REJETON. Ces mots ne devroient
lignifier que des pouffes fartant des racines pof-
térieurement au développement de la tige , ou
des tiges principales ; mais il s’applique aulii quelquefois
aux bourgeons qui naiflent fur les tiges
mêmes. Voyez Bourgeons.
Les cultivateurs tifent fréquemment parti des
rejetons pour multiplier les végétaux. Il en eft
qui fe reproduifent plus fouvent ainfi que par
graines, même dans l'état naturel. Il en eft d'étrangers
à l'Europe, qu'on ne fe procure que par
ce moyen dans nos jardins. Parmi ces derniers,
je citerai le Gymnoclade & TA y lante . Voyez
ces mots.
Mais les arbres provenons de la multiplication
par Rejet s'élèvent moins, & vivent moins longtemps
que ceux qui font le réfultat d'un femis de
graine. De plus, n’ ayant jamais de pivot,'leurs racines
tracent par conféquent d’une manière nuifible
aux productions voifines, & font expofés à être
renverfés par les vents. Il eft donc bon de n'employer
ce moyen de multiplication que lorfqu'on
ne peut pas faire autrement ; cependant les pépi-
niériftes, qui gagnent deux & trois ans à le préférer
, en mettent le plus fouvent, furtout pour
les cerifiers & les pruniers, même pour les ormes,
quoiqu'ils n'y gagnent rien. Les graines de ces
derniers fe fèment en juin de l'année de leur
production, Si peuvent donner pour l’hiver fui-
vant du plant de deux pieds de haut. Voyez
Orme.
La multiplication des Rejetons eft fayorifée par
la feCtiori des racines, par la ligature des racines,
par les bleffures des racines. On emploie fréquemment
ces artifices dans les pépinières d’arbres,
a'arbuftes & d’ arbiiffeaux étrangers. Voyez pépinière
& Racine.
Souvent il pouffe des Rejets fur une racine fans
qu'il y pouffe en même temps du chevelu. En levant
ces Rejets dans cet état, il y a tout à craindre
pour le fuccès de leur reprife. Dans ce cas on ne
les lève que l'année fui vante, parce qu'alorson doit
être certain qu'il aura pouffé du cnevelu directement
de la nouvelle tige.
Toujours il eft utile de fupprimer, lorfqu’on
le peut, la portion, de la racine qui a donné naif-
fance à un R e je t, parce qu'il ne peut fournir autant
dé nourriture à la tige que les racines directes,
Si qu'il s’oppofe au développement de
ces dernières.
En partant du même principe, j’obferverai qu’ il
vaut beaucoup mieux donner aux Rejets le temps
de grolïir en pépinière , que de les laiffer en
pUçe j en conféquence, ceux de plus de deux
ans d'âge doivent être rebutés. Voyez Plantation
.
Les arbres qui donnent beaucoup de Rejets font
fouvent nuifibles aux cultures voifines, parce
que les labours multiplient ces Rejets outre
mefure. L'orme, le ceriiïer, le prunier & le prunellier
font dans ce cas plus que les autres arbres
indigènes. On parvient quelquefois à arrêter le
mal en levant Si coupant toutes celles de leurs racines
qui rampent à une petite diftance de la fur-
face de la terre, Si on doit d'abord employer ce
moyen. S’il ne réuflit pas, il n'y a plus qu’à arracher
l'arbre, dont les racines reftées en terre pro-
duifent fouvent encore le même inconvénient
pendant quelques années. ( B o sc.)
Rejet. C'eft la même chofe que Raquette,
Voyez ce mot.
RELAISSE : herbe que les boeufs refufent de
manger pendant l'été dans les pâturages de la ci-
devant Normandie, Si qu'on fauche pour la leur
donner pendant l'hiver. Voyez Rebut & Pra ir ie ,
RELEVER un arbre renversé par le
vent. C ’eft le rétablir dans fa pofition perpendiculaire.
Si un arbre eft jeune, l’effort du bras fuffitî s’il
eft gros, il faut des cordes, des poulies, des
moufles*
Dans ce dernier cas, il eft toujours néceffaire
de faire un trou, pour recevoir les racines, du
côté oppofé à celui où le tronc eft couché.
Il eft bon de rapprocher les branches d’ un arbre
relevé, & parce que les racines ne pourroient plu»
les nourrir auffi bien, & parce qu’ il faut favorifer
la recrue des racines, Si que rien mieux que cette
opération ne produit un tel effet. Voyez Racine
& Feuille.
Un tuteur, fi l’arbre eft petit, Si des cordes
attachées à un arbre voifin ou à des pieux éloignés