
toujours des différences encre la maturité de leurs
céréales 8c celle des céréales des cantons limitrophes.
La plupart des vallées qui ne font pas au
nord des grandes chaînes, préfentent ce phénomène.
Les moyens les plus affurés d’obtenir dans nos
jardins des'récoltes précoces , c’eft de faire ufage
des Paillassons , des C loches, des C hâssis,
desCoucHES, desBACHES, desSERREs chaudes.
Voye% ces mots.
Tout ce qui eft le produit de Part eft moins
parfait que ce qui fuit les lois de la nature : aufli
les légumes 8c les fruits qu’ on vend fi chers dans
les marchés de Paris, paffent-ils, & ce d’autant
plus, qu’ ils ont été produits par des moyens plus
forcés, pour.être inférieurs en faveur 8c pour être
moins fains que les légumes & les fruits qui font
venus en leur temps. Voyeç Primeur.
Des moraliftes atrabilaires fe font élevés contre
la produ&ion des primeurs, prétendant qu’il étoit
blâmable de manger des petits pois à 300 francs
le lit r e , des cerifes à 6 fous pièce; mais je ne
penfe point comme eux. En e ffe t, elles font un
des moyens de faire rentrer l’argent des riches '
dans la circulation, de faire vivre beaucoup d’in-
vidus qui exercent leur indùftrie fur les moyens
deTes faire naître, & de favorifer les progrès de
la fcience agricole. ( Bosc.)
PRÉJUGÉ. C ’eft un jugement avant examen.
Voye[ le Diéîionaire des Sciences morales.
Les cultivateurs font d’autant plus fournis aux
Préjugés, qu’ ils font plus ignorans & ifolés : aufli
font-ils le plus grand obflacle au perfectionnement
de l’agriculture. Une éducation plus étendue 8c
des voyages , font les deux moyens les plus certains
de les faire difparoître. ( Bosc. )
PREMNA. P remua. Voye£ AndARÊSe.
PRENANTHE. P renanthes.
Genre de plantes de la fyngénéfîe égale & de
la famille des Chicoracées, fort voifin des Condrilles3
& même réuni à eux par quelques botaniftes.
Comme M. de Lamarck eft du nombre de ces
derniers, les efpèces qui lui appartenoient à l ’époque
où l’article des C ondrilles a été rédigé,
fe trouvent mentionnées à leur article. (B o s c .)
PRÉOU. C ’eft la Pr é su r e dans le midi de la
France.
PRÉPARATION. C e mot eft fréquemment employé
en agriculture pour indiquer des opérations
qui doivent être exécutées avant d’ autres. Par
exemple, répandre du fumier, labourer, chaule
r , &rc. font des Préparations au femisdes blés.
Un cultivateur qui ne prépare pas d’avancé
tous les objets néceffaires- à l’exécution de fes
travaux, fe trouve fouvent dans le cas de les exécuter
mal, de les exécuter trop tard, & même de
ne pouvoir les exécuter. Il n’eft pas néceffaire
d’établir la preuve de cette vérité» car il n’eft
perfonne qui n’en ait acquis la convi&ion par fa
propre expérience.
C ’eft furtout au moment des récoltes que le
manque de foin à cet égard 3 des réfultats défaf-
treux. Combien de blé perdu chaque année, parce
qu’on n’a pas réparé les voitures, les granges, les
greniers, 8c c. 1 Combien de vin gâté ou écou lé ,
pour s’ être refufé à nettoyer les preffoirs, les
cuves , pour ne s’être pas pourvu d’ un affez grand
nombre de tonneaux neufs , n’avoir pas fait affez
foigneufement réparer les tonneaux vieux, & c . !
{B os c. )
PRESLE. E quisAtüm.
Genre de plantes de la cryptogamie 8c de la
famille des Fougères, lequel réunit onze efpèces,
la plupart fort communes dans les campagnes, &
intéreffant les cultivateurs, au moins comme mau-
vaifes herbes. On en cultive plufieurs dans les
écoles de botanique. Voye% les llluftrations des
genres , pl. 862.
Efpeces.
1. La Presle des bois, vulgairement queue de
cheval.
Equifetum filvaticum. Linn. if Indigène.
2. La Presle à rameaux nombreux.
Equifetum ramofijfimum. Desf. if De la Barbarie.
3. La Presle géante.
Equifetum giganteum. Linn. if De l’Amérique.
4. La Presle des champs.
Equifetum arvenfe. Linn. ^Indigène.
5. La Presle campanulée.
Equifetum campanulatum. Linn. if Du midi de
la France.
6. La Presle des fleuves.
Equifetum fluviatile. Linn. if Indigène.
7. .La Presle à gros épis.
Equifetum macrofiachion. Lam.2fDe la Barbarie.
8. La Presle des marais.
Equifetum paluftre. Linn. if Indigène.
9. La Presle des limons.
Equifetum limofum. Linn. ^ Indigène.
10. La Presle d’hiver.
Equifetum hiemale. Linn. if Indigène.
11. La Presle fétacée.
Equifetum fetaceum. Mich. if De l’Amerique
feptentrionale.
Culture.
Toutes les efpèces indigènes peuvent fe cultiver
dans les écoles de botanique, en les y apportant
en mottes de la campagne , & en les mettant dans
les circohftances lès plus rapprochées poflîbles de
celles où elles étoient. Alnfi celles des b o is , des
champs 8c d’h iv e r , feront mifes dans Une terre
argileufe; & celles des fleuves, des marais 8c des
limons, feront difpoféés de manière à pouvoir
conferver
conferver plufieurs pouces d’eau fur leurs racines:
•là, elles fubfifleront plus ou moins de temps
fans'aucune culture} toutes craignant beaucoup
d’être tourmentées.
La Prefle des bois eft affez élégante pour mériter
d’ être placée dans les maflifs des jardins paysages
, & fes tiges affez abondantes dans certains
bois humides pour mériter la peine d’être coupées
8c apportées fur le fumier, dont elles augmenteront
la maffe.
La Prefle des champs devient, par fa grande
abondance dans certains champs argileux 8c humides
, un fléau pour l’agriculture. Elle fleurit
immédiatement après la fonte des neiges, 8c fes
feuilles ne fe développent qu’au commencement
de l ’été} de forte qu’ on ne s’aperçoit de fes in-
convéniens, quand on ne la connoït pas en fleur,
que lorfqu’ il n’ eft plus temps de cherchera la
détruire. Au refte, cette opération n’eft pas facile}
car la charrue ne peut pénétrer affez bas
pour atteindre fes racines, & un défoncement à
la pioche ou à la bêche eft trop coûteux. Le
moyen le plus affuré, mais qui ne peut avoir fon
effet complet qu’au bout de quelques années, c ’eft
de foumettreles champs à une rotation de culture,
telle qu’à des céréales fuccèdent des récoltes qui
exigent des binages d’ été , 8c à ces dernières des
prairies artificielles , principalement de luzerne ,
q ui, pouffant de bonne heure 8c très-ferrée,
étouffe les pieds que les farclages multipliés n’ont
pas fait périr. Voyeç A ssolement 6* Succession
DE CULTURE.
Les beftiaux ne mangent point cette efpèce ;
mais on peut en tirer parti en la coupant à la fin
de l’été pour en faire de la litière , ou augmenter
la maffe des fumiers.
La Prefle des fleuves eft, fouvent fort abondante
fur le bord des rivières & des étangs.. Lés
Romains en eftimoient beaucoup les jeunes pouffes
en guife d’afperges, 8c encore aujourd’hui on les
mange ainfi dans quelques cantons de lTtalie.
LèS'beftiaux, & principalement les vaches, les
aiment beaucoup, & dans un grand nombre de
lieux on les récolte pour les leur donner; mais le
lait qu’èlles fourniffent eft fans g oû t, & le beurre
qui en provient eft couleur de plomb; les cochons
recherchent aufli fes racines.
Les Prefies des marais 8c des limons, que quelques
botaniftes regardent comme des variétés,
paroiffent puiffamment concourir à l’élévation &
à la confolidation des marais ; elles nuifent quelquefois
beaucoup aux prés bas , & on ne peut les
détruire qu’en defféchant & cultivant ces marais
pendant quelques années en céréales. On doit les
couper pour taire de la litière; car elles furabon-
dent quelquefois au point qu’elles ne fouffrent aucunes
autres plantes avec elles.
La Prefle d’hiver a des tiges cannelées & rudes,
q ui, defféchées, fervent aux menuifïers & aux orfèvres,
fous le nom â'afprêle-, pour polir le bois
Agriculture. Tome VI.
& les métaux} elles font par conféquent l’objet
d’un petit commerce pour les habitans des campagnes.
(B o s c .)
PRESSE. Dans un grand nombre d’occafions
les cultivateurs ont, befoin d’exprimer le jus des
fruits, de tenir comprimé le linge, 8cc. Il feroit
donc bon qu’ ils euffenc toujours une petite Prefle
portative au nombre de leurs meubles.
Une Prefle a généralement pour principe une
ou deux v is5 mais on peut en faire dont l’aétion
foit fondée fur un ou plufieurs leviers, fur un ou
plufieurs coins.
Les Preffes à. vis varient fans fin dans leur forme,
leur grandeur, le mode de leur emploi, l ’objet
de leur fervice. Je n’entreprendrai pas de les dé- .
crire, puifqueîles le font dans le Dictionnaire des
Arts mécaniques.
Les Prefies à levier & à coins font les plus Amples
8c les plus économiques ; elles peuvent être
conftruites par l’ouvrier le moins habile.
Une planche de fix pieds de long , d’un pied de
large & d’ un pouce d’épaifîeur, conftitue la bàfe
d’ une des premières, de moyenne grandeur, 8c à
chaque extrémité de cette planche eft un anneau
de fer folidement fixé ; une autre planche de
même épaiffeur, & d’ un pied carré , au-deffus de
laquelle eft fixé un trapézoïde de quatre pouces
de hauteur, d’ un,côté, 8c de trois de l’autre,
conflitue la féconde pièce ; enfin, la troifièmeeft
un bâton inflexible , de fix pieds.de long, à chaque:
extrémité duquel eft un anneau de fer très-
folidement fixé.
Lorfqu’on veut employer cette Prefle, on attache
enfemble un des anneaux du bâton, ou un des
anneaux de la grande planché; on place la petite
planche à un pied de ces anneaux, la partie la plus
baffe du trapézoïde tournée de leur côté ; on met
cequ’on véüt preffer entre les deux.planches , 8c
en fai fan t paffer deux fois dans les anneaux oppo-
fés de la planche & du bâton, une corde qu’on ferre
avec le plus de force poflible, on opère une com-
preflion confidérable.
Les Prefies à coins font encore plus fimples, &
leur effet eft plus grand , mais ne peut être aufli
facilement gradué. Une moyenne eft formée ,
i° . d’ un cadre fait avec des planches de deux
pouces d’ épaiffeur, quatre pouces de largeur &
un pied de longueur, dont les angles inférieurs
font à mortoifes, 8c fortifiés par des équerres de
fe r , & dont le côté fupérieur gliffe dans une
rainure , & peut fe foutenir à différentes hauteurs,
à l’aide de deux tringles de fer de quatre
lignes de diamètre, q u i, au moyen de trous convenables,
traverfent les montans. Sur la bafe de
ce cadre eft fixée une planche d’ un pouce d’épaiffeur
& d’un pied carré. C ’eft fur cette planche
qu’on pofe les objets qu’on veut preffer«, objets
qu’on recouvre d’une autre planche parfaitement
femblable ; puis on approche la traverfe mobile, 8c
vn pofe les tringles ffé fer dans les trou* des mon