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nieux pour que je ne.te mentionne pas, & je ne
puis mieux faire que d'employer fes expreflions.
cc J’enlève la taupinièreja plus récente, & je
m’affure lî elle n’ a pas de communications avec
les taupinières voifines. Pour y parvenir, je touffe
dans le trou, & j en approche de fuite l’ oreille ;
fï la Taupe eft peu éloignée , je l’èntends s’ agiter}
alors je découvre la galerie' avec une pioche:, &,
ou je la trouve & la tu e , ou elle s’enfonce à
mefure que je creufe*, dans ce dernier cas , je
verfe de l’eau & la force de fortir.
. « S i , en touffant, je n’ai pas entendu l’ animal
s’agiter, c’eft une preuve qu’il a au moins deux
taupinières, & j’ opère de la manière fuivante :
je fais une ouverture de plus de neuf pouces
dans la longueur de la galerie qui communique
d’une taupinière à l’autre 5 je ferme avec un peu
de terre les deux extrémités : frappée par le grand
air, ou craignant pour fa fureté, la Taupe vient,
quelques inftans après, pour réparer le dommage,
& poulïe la terre, ce qui indique le coté ou elle
fe trouve , & j’opère comme dans le premier cas.
« Si une Taupe a trois taupinières, J e multiplie
les fe étions d’après les mêmes principes} fi
elle en a fix , on fait d’abord une tranchée entre
les deux plus centrales, & enfuite entre les deux
autres du côté où on s’eft affuré qu’elle eft.
33 Lorfqu’une ou. deux taupinières fraîches fe
trouvent près des vieilles, il faut d abord faire
des coupures qui interrompent toutes les communications
entre les unes & les autres} & quand
on a reconnu le lieu où eft la Taupe, on agit
comme dans le premier cas.
3> 11 faut avoir beaucoup d’aétivité quand on
attaque plufieurs Taupes à la fo is , parce qu’elles
fe fauvent de différens côtés. Pour épouvanter
celles qu’on n’a pas deffein de prendre les premières
, on place un morceau de papier blanc a
l’ouverture de tous les trous. »
Piufieurs fortes de pièges ont été inventés pour
prendre les Taupes} ceux'qui m’ont paru remplir
le mieux le b u t , font les deux fuivans :
Le premier eft un tube de bois, ayant neuf
à dix pouces de long fur diX-huit lignes de diamètre
intérieur ; à une de fes extrémités fe trouve
un grillage en fil de fer , & à l’autre une porte
en tôle qui cède au moindre effort J e l’extérieur
à l’inrérieur, mais qui ne peut s’ ouvrir de
l’ intérieur à- l’ extérieur. On place ce tube dans la
galerie d’une Taupe, la porte du côté où on
fuppofe qu’elle fe trouve, & on l’ y affuje.ttit} la
Taupe entre dedans & ne peut en fortir.. J’ai fait
ufage de ce piège, & je m’en fuis applaudi.
Le fécond eft ou une petite pincette conftam-
ment fermée par l’effet de l’élafticité du reffort,
ou une croix de Saint-André, dans l’intervalle des
branches les ulus'ongues de laquelle, eft un reffort ;
on tient ouverts ces'deux (ortesde pièges au moyen
d’ une petite plaque de tôle placée aux extrémités
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libres j, la Taupe pouffe cette petite plaque & fe
trouve prife par la tête.
C ’eft cette dernière forte de piège qu’on emploie
le plus communément aux environs de Paris,
dont on fait ufage dans les pépinières commifes
à ma furveillance. C'eft celui dont fe fert Henri
le C our t, avec raifon fi préconifé par M. Cadet
de V a u x , mais qui a.des paréns aufii habiles
que lui. v ^ t
On trouve de ces pièges tout faits chez Iss
quincailliers de Paris & autres grandes villes.
J’ai lu quelque part que deux bouts de tige de
rofier-églantier, bien garnis d’aigudlons, placés
en Cens contraire dans une galerie, & de minière
à ce que la Taupe fe piquât en paffant, fuffii oient
pour les éloigner. Il me femble qu’en definitif le
feul réfuhat de cette opération eft que la Taupe
tranfporte fon domicile un peu plus loin.
Outre les fervices dont j’ ai parlé au commencement
de cet article, les Taupes favorifent,
par l’intermédiaire de leurs taupinières, la germination
des graines difléminées fur la furface du
fol, & renouvellent la couche fupérieure des
prairies épuifées par de trop abondantes productions.
Voyei T a u p in iè r e , S ümination , A ssolement
, Bu ttag e 6* G r am in é e s . ( B o s c .)
T a u pe . On donne aufii ce nom à une tumeur
phlegmonsule qui naît à la partie lupérieure de
l’encolure du cheval , près de la tê te , & qui eft
due le plus fouvent à des coups, à des frottemens,
à des comprenions de licol ou de longe.
On la voit cependant quelquefois fur les bêtes
à*cornes , fur les bêtes à laine, & même fur le
chien.
Si èlle eft récente & fuperficielle, cette tumeur
difparoît ordinairement par le feul effet de
fri&ions fuivies de lotions réfolutives, telles que
celles de favon ou d’eau végéto minérale.
S’il y a dureté, chaleur & douleur, on doit
appliquer un cataplafme émollient, compofé de
mauve cuite , de miel & de pain.
Si enfin l’abcès eft formé , il faut l’ouvrir,-faire
fortir le pus, & panfer avec des étoupes imbibées
d’ eau-de-vie.
Quelquefois l’abcès eft fous les mufcles ou le
ligament cervical,. & il occafionne la carie des
. os. Alors on d o it, après l’avoir ou vert, panfer
avec des fpiritueux, tels que la. teinture d’aloès,
! la teinture de camphre, & c . , où y porter, au
moyen d’irn entonnoir, un bouton de feu. Ces
dernières opérations, qui font délicates & difficiles
à faire , ne doivent pas être tentées par un cultivateur
}. ainfî il faudra, appeler un vétérinaire
inftruit. (B os c.y : .. j :r _
T aupe gr illo n : un des noms vulgaires de
la CouRTiLlÈRE. P'oyeç ce met.
TAUPINIÈRE. C ’eft le monticule élevé par les
taupes à l'extrémité de leurs gaLries , & qui eft
compofé de la terre tirée de ces gai ries.
S i I comme j.e l’ ai annoncé.au mot T aupe , î®5
T E I
T E C K . T h ek.
T A Y
Taupinières font de quelqu’utilité dans l’économie
générale de la nature, elles font toujours nui-
fibles aux cultivateurs} auffi doivent-ils les détruire
clans leurs prés, dans leurs pâturages, & c . ,
& faire une guerre perpétuelle aux T aupes . Poy.
^p^ur déttuire les Taupinières dans les prés, qui
font les parties de l'exploitation,où il eft le plus
important qu’il ne s’en trouve pas , à raifon des
obltacies qu’elles apportent à la coupe des foins ,
on emploie h Bêche , la Houe à large fe r , la
RatissoiRE à biner, la Ra v a l e , & c .
On confond quelquefois' les Taupinières avec
quelques efpeces de Fourmilières (voyei ce
mut) j & ; en effet, il eft des ca. où il eft difficile
de les diftinguer ; • leurs inconvéniens font les
munies.
C'eft par erreur qu’on a dit dans quelques anciens
ouvrages fur la culture des fleurs, que la
terre des Taupinières êcoit meilleure que celle .
de la prairie où elles fe tr ouvoient ; elle n'a d'autte
avantage que d'être plus divifée.
La terre des Taupinières, répandue fur les
prairies, chauffe les racines des graminées qui
les compofent, & par-là augmentent leurs produits.
Le mal que font les taupes eft compenfé
par ce bien dans les propriétés appartenantes à des1
cultivateurs induftrièux & actifs. (R o se .)
TAUREAU : mâle de la V ache. Voyc[ ce
mot fie celui Bêtes a cornes.
T AV ALLE. T a c a l l a .
Genre de plantes de li_dioecie monadelphie,
I quirenferme cinqefpèces, dont aucuae ne fe cultive
en Europe.
Efpêçes.
1. La T a v ALLE rude.
Tavalla featra. Ruiz. & Pav. Du Pérou.
1. La T a v ALLE glauque.
Tavalla glauca. Ruiz & Pav. Du Pérou.
3. La T ava l lr à grappes.
Tavalla racemoja. Ruiz fit Pav. Du Pérou.
4. La T avalle à feuilles, aiguës.
Tavalla anguftifolza. Ruiz fit Pav. Du Pérou,
j . La T avalle à feuilles laciniées.
Tavalla laciniata. Ruiz ta Pav. Du Pérou.
(Ros.c. )
TAVERNON : grand arbre de Saint-Domingue
, qu'on emploie à la charpente , mais dont le
genre n'eft pas déterminé.
TAYOïN. C 'e ft, dans quelques lieux , les baliveaux
de trois âges , c'eit-à-dire, qui ont été
réfervés aux trois coupes précédentes du taillis.
y qy<q Bois. , -
TAYO.VE : racine du Gouet esculent. Voy.
ce mot.
Grand arbre des Indes, qui feul conftitue un
genre dans la pentandrie monogynie St dans la
famille des Gatiliers. Il eft figuré pi. 136 des
Iiluftraùons des genres, de Lamarck.
Cet arbre, dont les fleurs font odorantes, eft
regardé comme fourniffant.le meilleur bois pour
les conftruétions navales, parce qu'il eft en même
temps folide & léger, qu il fe travaille facilement,
& que les vers ne l'attaquent point ; il eft appelé
le chêne de l’Inde. On le cultive dans nos ferres ,
mais il y eft très-rare , attendu qu'il ne fe■ multiplie
par aucun moyen artificiel , fit qu il n eft
pas facile de faire venir de fa graine. Une terre
de moyenne confiftance , des artofemens peu fté-
quens fit une grande chaleur, font ce qui lui
convient. . . . r ,
L’ importance de fon bois doit faire defirer qu on
le cultive en grand dans le midi de 1 Europe, ce
que Thouin ne regarde pas comme impoffible,.
vu que fes boutons font écailleux fit qu il perd
fes feuilles, (B a s e .)
TE COM E . T lc om a .
On donne ce nom à un genre établi pour placer
la BigNone r a d ic a n te. K ayc[ ce mot.
TEEDIE. T b e d ia .
Genre établi dans la didynamie angiofpermie
pour placer la C a pra tr e l u is a n t e , q u in a pas
complètement les caractères des autres.
Cette plante bifannuelle_, originaire du Cap de
Bonne-Efpérance, fe cultive dans nos écoles de-
botanique , où on la fème dans un pot fur couche
nue , lorfque les gelées ne font plus à craindre ,
& qu’on repique enfuite feule à feule dans d autres
pots pour la rentrer dans i orangerie, ou
mieux dans la ferre tempérée, aux approches du
froid ; elle demande fort peu d’arrolèmens, lurtout
en hiver. C ’eft une plante délicate &r de peu d’apparence,
à laquelle les botaniftes feuls mettent de
l’imuorcancç. ( Bosc. ) , .
T E F : nom de paysdu Pa tu r in d ’A b y s s in ie ».
Voye{ ce mot.
•TEIGNE. T in e a .
Genre d’infeétes de l’ordre des lépidoptères „
dans lequel fe rangent un fi grand nombre d efi-
pèces, qu’ on a été, dans ces derniers temps, obligé
de le divifer en plufieurs autres , dont, le plus-
dans le cas d’ être cité i c i , à raifon des dommages
qu’en reçoivent les produits de nos récoltes
, eft celui appelé A lu gîtë par Fabricius.
Voye[ le Dictionnaire des Infectes.
Celles des efpèces qu’il eft lé plus important de
lignai et aux cultivateurs font