
des pots fur couche 6 c fous châflis >•& qui réuf-
fiflent ordinairement, mais dont il n’ eft pas facile s
de conferver les produits pendant leur première
année.
M. Dumont-Courfet confeille de placer ces
produits fous une bâche pendant l’hiver plutôt que
dans la ferre, bâche dont on ouvriroit les panneaux
tous les jours où il ne geleroit pas, 6c
on ne peut que s’en rapporter à lui à cet
égard, comme pour tant d’autres procédés agricoles.
( B O S C J) -
STYR AX . On donne ce nom a deux réfines.
L ’une folide, qu’on appelle aufli fiorax calamite
, que quelques auteurs-croient provenir du
Liq u id am b a r o r ien ta i,, d’autres de I’A l i-
bo u f ie r o f f ic in a l. Voye* ces deux mots.
L'autre liquide , qui probablement fort d’ un
Ba l s am ie r . Voyei ce mot.
Ces deux réfines, dont la première vient de
Perfe 6c la fécondé d’É gyp te, ont beaucoup de
rapports. Leu.r odeur, lorfqu’on les brûle, efttrès-
agréable , quoiqu’ un peu forte. On en fait ün
fréquent ufage en médecine. Voyeç le Dictionnaire
de Pharmacie, faifant partie de Y Encyclopédie
par ordre de matières.
J’ai obfervé en Amérique la réfine du liquidambar
occidental , réfine que les hirondelles acuti-
pennes emploient pour lier les bûchettes dont leurs
nids font compofés, & je ne lui ai pas trouvé de
rapports d’odeur avec le fiorax folid e, quoique
la grande analogie qui exifte entre les liquidam-
bars oriental & occidental femble l’annoncer.
( B a s e . ) |
SUAEDE : genre établi par Forskal, mais
depuis réuni aux Sou d es.
SUBSTITUTION DES SEMENCES. Il eft
d’expérience que, toutes chofes égales d’ ailleurs,
la plus grofle graine, dans chaque efpècë, donne
le pied le plus vigoureux, 6c cela s’explique, en
ce que la radicule & la plantule trouvent dans le
ou dans les cotylédons une première nourriture plus
abondante, qui leur permet de fe développer
avec plus d’amplitude , 6 c par fuite de tirer de la
terre 6 c de l’ air une plus grande quantité de principes
propres à leur accroiflement.
C ’eft donc- toujours là plus helle femence que
doivent employer les cultivateurs. Voye[ G raine
& Semence.
Mais fi on fème de belles graines dans un mauvais
terrain -, ou fi on cultive mal les réfultats des
femis de la belle graine, fes produits feront inférieurs
à ceux de la même graine placée dans un bon
fonds bien cultivé, 6c par conféquent la nouvelle
-graine que fourniront ces produits le fera également
à celié qui lui a donné naiflance. Si cette dégradation
fe fuit pendant quelques années, on dit
que la graine a dégénéré. Voye\ ce mot.
Cependant des graines produites dans un fol
trop.fumé ou trop humide font quelquefois dans
le même c a s p a r c e que la fève s’ étant, d'abord
portée avec trop d’abondance dans les feuilles,
il ne s’élève pas fuffifamment de nourriture dans la
tige pour faire croître ces graines autant qu’elles
l’euflent fait dans un terrain moins fertile. Voye^
G r a in e , E n g r a is , Eau , A rrosement ,
Feuille & Éc im a g e .
Il eft donc évident que fi chaque année on fème
dans un mauvais terrain de la graine de^eetnière
qualité, prife dans un bon f o l , on n’awàrpas à
craindre une dégénérefcence complète : de-là eft
venue l’opinion qu’il falloit de temps en temps
changer les femences de fa culture en en faifant
venir du voifinage, même de’fc pays étrangers.
Mais dans toutes récoltes, & principalement
dans celles des céréales 6c des plantes à graines
huileufes, qui font celles dont la dégénérefcence
eft la plus importante à. confidérer fous le rapport
dont il eft ici queftion, il y a de belles, de
moyennes & de petites graines. On peut donc,
d’après c*e que je viens de faire remarquer , remplir
l’objet qu’on a en v u e , feulement en choifif-
fant de fa propre récolte, chaque année, la plus
belle graine pour femence.
La groffeur, la bonne conformation & la
complète maturité font les cara&ères propres à
la helle femence, 6 c dans prefque toutes les ef-
pèces, c’ eft la belle femence qui tombe la première
fous les coups du fléau : on remplit^ donc
l’objet qu’on a en vue, en battant légèrement le
froment, lechanvre, &c.
Lorfqu’on queftionne les cultivateurs qui font
dans l’habitude de changer leurs femences, fur
les motifs qui font choifir les femences de tel
canton, les uns foutiennent qu'il faut les tirer|
du midi, les autres du nord} les uns de la plaine,
les autres de la montagne : le v rai, c’eft qu’ ils la
tirent, dans chaque localité, du canton le plus
voifin qui poffède les meilleures terres, 6c où on
la nettoie le mieux des graines des mauvaifes
herbes.
Je dis donc qu’ un cultivateur inftruit peut toujours,
ou prefque toujours fe difpenfer de fubfti-
tuer des femences de cultures étrangères à celles
provenant de fa récolte j mais que lorfque les produits
d’une culture ont dégénéré jufqu’ à un certain
point, il devient plus économique de les relever
de fuite par l’acquifition de belle graine ,
que de le faire fucceflivement, en femant de la
graine choifie dans ces produits.
L’ influence du climat doit cependant faire exception
à cette règle, fur tout relativement à quelques
plantes des pays chauds, lorfqu’on les cultive
dans des climats contraires 5 ainfi il eft certain que
la graine de .garance, tirée de Smyrne, donne des
racines plus chargées en principes colorans que
celle recueillie en France* Voye£ G a r a n c e .
Le lin, qui eft aufli une plante des pays chauds, I
préfente un fait encore plus remarquable 5 car c’eft I
en tirant tous les ans fa graine prefque de l'extrême I
nord ( de Riga ) que les induftrieux cultivateurs de I
ja Flandre obtiennent la filaffe la plus longue & la
plus fine, avec laquelle feule on peut fabriquer la
belle dentelle 6c la belle batifte. Voyei Lin.
| j e citerai, pour prouver l’influence du fol fur
la dégénérefcence de certaines plantes, la rave,
qui aime les terres légères 6 c fraîches, & qui
devient méconnoifîable quand on la fème dans des
terres fortes & lèches j aufli eft-on obligé de
renouveler fouvent les femences de fes variétés,
comme le favent ceux qui ont cultivé loin de
leurs localités les navets de Freneule, les raves
de Hollande , 6cc. ( B o sc . )
SUBULAIRE. Subularia.
| Genre de plantes de la tétradynamie filiculeufe
& de la famille des Crucifères, qui raffemble deux
efpèces, dont une fe cultive quelquefois dans nos
écoles de botanique. Il eft figuré pl. 556 des iLlufi
trations des genres de LamarCk.
Observations.
Ce genre fe rapproche tant des Dr a v e s , que
quelques botaniftes l’ont réuni à ce dernier.
Efpèces.
1. La Subulaire aquatique.
Subularia aquatica. Linn. 0 Du nord de 1 Europe.
2. La Subulaire des Alpes.
Subularia alpina. Willd. ^Des alpes de la Carmole
«
Culture.
Pour cultiver la première efpèce dans nos écoles
de botanique, ii faut en femer les graines dans
des pots remplis de terre vafeufe , 6 c faire plonger
ces pots prefqu’entièrement dans un baflin. Le
plant levé s’éclaircit, fe farcie, 6 c ne demande en-
fuite aucun foin jufqu’ à la récolte de la graine.
Si on mettoit le pot dans une terrine pleine d’eau,
cette eau, fe corrompant, feroit périr les plants,
de forte qu’ il faudroit renouveler très-fréquemment
cette eau, ce que la négligence habituelle des
ouvriers ne permet pas d’efpérer : c’eft cette négligence
, portée fur la récolte de la graine, qui
fait que cette plante manque fouvent dans nos
écoles, où rien ne s’oppofe à fa confervation.
{Bosc. )
SUC PROPRE DES PLANTES. On donne ce
nom à un fluiàe différent de la fève, qui fe montre,
dans la plupart des plantes , plus abondamment à
une certaine époque de l’année, dans une certaine
partie.
La nature des Sucs propres varie} elle eft mu-
çilagineufe dans le prunier, le cerifier, le pêcher, 1 amandier, l’abricotier, 6 cc. (voyeç Gomme) }
émulfive dans la laitue 6c autres efpèces de la ia-
| Jnille des Chicoracées ; gommo-réflneufe dans l’euphorbe,
le pavot {voye[ Gom m e-r é s in e )5 ré-
fineufe dans .les pins, les fapins, les genévriers
Ré s in é ) > huileufedans l’olive, l'amande,
la noix, la. faine ( voyeç Hu il e ). Leur couleur
varie également} cette couleur eft rouge dans le
millepertuis élégant, jaune dans la chélidoine, 6c
le plus fouvent blanche. Dans ce dernier cas , elle
devient ordinairement brune 6c même quelquefois
noire par fon expofition à l’air. II en eft de même
de la laveur, qui eft tantôt douce, tantôt âcre,
tantôt piquante, tantôt amère.
C ’eft dans le Suc propre que réfident le plus ordinairement
les vertus médicinales des plantes. Il
eft purgatif dans le jalap, émétique dans l’ipéca-
cuanha, narcotique dans le pavot, fébrifuge dans
le quinquina, poifon dans la c igu ë , dans la phel-
landre.
On ne peut douter de la circulation des Sucs
propres} mais la marche de cette circulation eft
encore moins connue que celle de la fève. ^
Quelques plantes ceflent de donner des indices
de Suc propre dès que leurs graines font arrivées
à maturité} d’autres le laiflent fluer plus
abondamment lorfqu’elles font mourantes.
Les cultivateurs font, corpme on le voit par
l’énumération que je viens de faire de quelques
Sucs propres, fréquemment dans le cas d’en faire
ufage, & par conféquent de les recueillir, mais
ils ne. peuvent en rien influer fur leur produ&ion.
Voyeç, pour le furplus, le Dictionnaire de Phy-
fiologie végétale, faifant partie de l’Encyclopédie méthodique
par ordre de matières. (B os c.)
SUCCESSION DES CULTUR ES. Il y a bien
i des fiècles que les cultivateurs fe font aperçus que
lorfqu’on femoit plufieurs fois de fuite du froment
ou toute autre céréale dans le même champ, fans
le fumer, la fécondé récolte étoit moins bonne
que la première, la troifième moins bonne que la
fécondé, & qu’ à moins que le terrain ne fftt très-
fertile , la quatrième ne payoit pas fes frais.
Pour peu qu’on obferve avec attention ce qui
arrive à un pré dans une période de quelques an-
née£, on ne tarde pas à remarquer que les plantes
qui y dominoient en premier lieu diminuent peu
à peu, d’abord en vigueur, enfuite en nombre,
& finiflent par y devenir les plus foibles 6c les
plus rares} que celles qui y étoient rares 6c foibles,
au contraire, fe multiplient & fe fortifient petit a
petit pour difparoître à leur tour, 6c ce d'autant
plus rapidement, que la nature du fol eft plus
mauvaife.
t e que je dis ici des plantes annuelles 6 c des
plantes herbacées vivaces, s ’applique également
aux plus grands arbres. Lorfqu’on a abattu une futaie
féculaire de chênes, ce ne font point des
chênes qui repouflent en plus grand nombre, ce
font des trembles, des bouleaux, des charmes,
des cerifiers, des érables , des frênes, de* hêtres,
f félon la nature du fol. Il en eft de même lorfqu’oa
abat une futaie de hêtres, une futaie de frênes.