
Il y a deux fortes de Talon j F un, lorfque le :
jeune bois eft la continuation du vieux , la vigne
en montre un exemple dans les C rocettes>
Vautre, lorfque le jeune bois fort perpendiculairement,
ou prefque perpendiculairement. On en
fait de tels fur les Sautfrelles du Platan e ,
du C oignassier ( voye% ces m o ts ), & autres,
arbres qui fe multiplient de marcottes comme de
boutures. Ces dernières m’ ont paru préférables
aux premières. ( Bosc. )
' TA LU S . On donne ce nom à l’inclinaifon du
fol fur la ligne de niveau j il eft , dans beaucoup
de cas, fynonyme de pente.
Les penchans des montagnes font des Talus naturels
qui, lorlqu’ils ont pins de vingt-cinq degrés,
ne doivent pas être cultivés en plantes annuelles, .
à raifon de l’entraînement de leur terre végétale
pat les eaux des pluies j ceux dont l’inclinaifon
eft au-deffous de ce nombre de degrés doivent,
par le même m o tif, être labourés le moins fou-
vent poflîble, ou ne l'être qu’en remontant les terres,
ou au moins en ne les faifant pas defcendre.
. V o y e i L a bou rag e 6’ Mon tag n e . *
Une bonne manière d’utiliièr les Talus de plus
de vingt-cinq degrés, c’eft de les conîerver en pâturages,
& d’y planter des arbres foreftiers ou
fruitiers à une fuffïfante diftance pour que leur
•ombre ne nuife pas à la qualité de l’herbe. Voye^
PATURAGE.
Dans beaucoup de lieux, ces arbres font exploités
en têtard, & donnent par conféquent des coupes
de bois de chauffage prefqu’égales à celles
d’un taillis qui couvriroit le même efpace. Voye\
T êtard.
Une autre manière de s’oppofer aux defcentes
des terres des lieux en pente, cultivés en plantes
qui exigent des labours annuels, principalement
en vignes, c’ eft de les partager, perpendiculairement
à leur pente, en terraffes d’ autant moins
larges que la pente eft plus rapide , foit par des
murs en pierres , fo it , ce qui'vaut mieux, à mon
avis, par des haies tenues baffes. Voye[ T errasse
& H a i e . .
Tous les foffés doivent avoir un Talus de chaque
c ô té , d’autant plus-- incliné que la terre dans
laquelle il eft creufé eft plus fablonneufe j car fans
cela il feroit comblé, dès le premier hiver , par
l ’effet des gelées & des pluies, & même feulement
des alternatives d’humilité & de féchereffe. Il
vaut toujours mieux pécher par excès, que par
défaut fous ce rapport. V oye* F osse , C an al .
On appelle proprement Talus, dans les jardins,
des difpolïtions de cette forte, dont le but eft dé
former des terraffes fans murs. Dans ce cas ils
fo n t, ou garni« de gazons, ou plantés d’arbuftes
qu’on tient extrêmement bas par une tonte annuelle.
Voyei Ga zo n .
Comme fou vent ces Talus fetoient fillonnés par
les eaux des pluies avant"qu’ils en foient garantis
par des gazons provenus de femence, on en apporte
d’ ailleurs 8c on les applique contre eux au
moyen de chevilles de bois. V oye£ Ba t to ir .
( B o s c .)
TAM AGA L I : arbre du Malabar, à fleurs odorantes,
dont les caractères de la fructification ne
font pas encore complètement connus, Sc qui ne
.fe cultive pas en Europe. (B o s c .)
TAMALASSIER : autre arbre d'Amboine,, qui
fe trouvé dans les mêmes cas que le précédent.
TAMARIN : fruit du tamarinier.
TAMARINIER. Tamarindus.
Grand arbre qui croît également dans les Indes
8c en Amérique, 8c qui feul conftitue, dans la
monadelphie triandrie & dans la famille des Légu- •.
mineufes , un genre qui eft figuré pl. 25 des Illuf
trations des genres de Lamarck.
Les légumes de cet arbre contiennent une pulpe
acide, agréable, purgative, qu’on emploie fréquemment
dans les pays où il c ro ît, & même en
Europe, pour tempérer l’effervefcence du fang,
s’oppofer à la tendance à la putridité de certaines
maladies, 8cc. Cette pulpe fait en conféquence,
fous le nom de tamarin , l’objet d’ un commerce de
quelqu’ importance.
Il ne paroît pas qu’on cultive nulle part, dans
les pays chauds, le Tamarinier d’une manière régulière.
Ou fème fes graines en place ,- 8c on
abandonne à la nature le plant qui en provient.
En France, il demande la ferre chaude. On le multiplie
de gr-aines tirées .d’Amériquegraines qu’on '
fème auffitôtleur arrivée, dans des pots remplis de
terre confiftante, placés fur une couche à châffis.'
La végétation du plant qui en provient eft d’abord
très-rapide, mais elle s’arrête bientôt. Il lui faut
de la terre nouvelle tous les ans, en automne. Des
arrofemens abondans en été 8c rares en hiver affu-
rent d’autant fa croiffance. Rarement il fleurit en
Europe. (B o s c .)
T amarinier des h aut s. C’eft, à l’îîe de
la Réunion, I’Acacie hétérophylle. Voye{
' ce mot.
TAMARIX. Tamarjx.
Genre de plantes de la pentandrie trigynie &
de la famille des Portulacées, qui réunit une demi-
douzaine d’efpèces d’ arbriffeaux, dont trois croif-
fent naturellement en France, 8c fe cultivent en
pleine terre dans les jardins des environs de Paris.
<■ Il en fera queftion dans le Dictionnaire des Arbris
& Arbufies. (B o s c .)
T AM B A C . C ’eft le Bois d’aloes, Voye[ A gAL*
-LOCHE.
TAMBALTE.: vaiffeau de bois fervant à battre
le beurre , en ufage dans le département des
Vofges. Voye^_ Bar at te .,
TAMBOUL. M ith r iv a t e a .
Grand arbre de Madagafcar , de la monandrie
monogynie ou de la monoecie polyandrie 8c de la
famille des Vjtick s , figuré pl. 784 des Illuftrations
des genres de Lamarck. On appelle fon fruit
■ pomme de finge. . _ .
Il ne fe cultive pas dans nos jardins. {B o s c . )
TAMIN IER. T amus. '
Genre de plantes de la dioecie hexandrie & de
la famille des Smilacks , qui réunit trois efpèces,
dont une eft fort commune dans nos bois. Il eft
figuré pl. 819 des lllufl rations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. Le T am in ie r commun.
Tamus communis. Linn. 2^ Indigène.
2. Lé T aminier de Crète*
Tamus cretica. Linn. if De Crète.
3. Le T aminier tubéreux.
Tamus elephantipes. Lhéritier. Du Cap de
Bonne-Efpérance.
- Culture.
La première efpèce, qui eft vulgairement connue
fous les noms defedu'de Notre-Dame ,ƒ eau de
la Vierge , racine vierge, fort. Jean, peut être employée
à recouvrir les berceaux 8c les tonnelles,
dont fes belles feuilles garantiffent du foleil l’ intérieur.
On en forme encore, en faifant monter fes
tiges autour d’une perché, dés pyramides d’un af-
ped très-agréable. On la multiplie par graines &
par fedion de fa racine, qui eft fort groffie. Une fois
en place, elle fubfifte long-temps fans autres foins
que ceux de propreté.
La troifième efpèce fe cultive dans les orangeries
de Londres. Û n’eft pas bien certain qu’elle
appartienne au genre. ( B o sc . fi • :
TAMIS : uftenfiles qui fontcompofés d’un cercle,
de bois plus ou moins large, plus ou moins
élevé, auquel eft adapté un tiffu d’ofier, de fil de
fer, de fil de laiton, de toile , de crin , de foie. ^
Les cultivateurs ne peuvent fe difpenfer d’avoir
plufieurs fortes de Tamis ; les uns, comme ceux
! de crin & de fo ie , de .différentes fineffes , pour
" tamifer la farine , c’eft-à^dire , en féparer le fon 8c
quelquefois les gruaux ( voyè% Fa r in e ) j, les autres
en ofier, en fil de fe r , en fil de laiton, pour
enlever, les pierres des terres deftinées à recouvrir
des femis, pour nettoyer les graines 5 les autres en
toile pour paffer le la it, le miel 8c autres liquides
impurs.
Les C ribles & les P a s so ir s (voyei ces mots)
peuvent être confidérés comme des efpèces de
| Tamis..
Il n’eft jamais économique à un cultivateur de
faire lui-même les divers Tamis dont il eft dans le
cas de fe fervir. Les plus employés, comme ceux
de crin & de fo ie , fe vendent dans tous les marchés
8c à affez bon compte.
Rarement les Tamis font confervés avec le foin
néceffaire dans les exploitations rurales 5 auffi eft-
on obligé de les renouveler fréquemment j c’eft
une augmentation de dépenfe en pure perte, à
laquelle les pères de famille devroient faire plus
d’attention. (B o s c .)
TAM O NÉ E . Ghinta. ■
Genre de plantes de la didynamie angiofpermie
8c de la famille des Pyrénacées, figuré pl. 542 des*
llluftrations des genres de Lamarck. il renferme
trois efpèces, dont une fe cultive dans nos écoles
de botanique.
Efpeces.
1. La T amonée en épi.
Tamonea[picata. Aubl. O De Cayenne.
2. La T amonee épineufe.
Tamonea curaffavica. Swartz. O De Curaçao.
3. La T amonée lappulacée. -
Tamonea lappulacea. Swartz. © D e la Jamaïque.-
Culture,
C ’eft la fécondé efpèce qui fe voit dans nos
jardins. On la fème dans des pots fur couches à
châffis, 8c on ne l’ en ôte que pendant les jours les
plus chauds de l’é té 5 aux approches des froids,
elle fe rentre dans la ferre chaude pour lui fournir
les moyens d’amener fes graines à parfaite maturité.
(B o s c .) , ;
TAM PO A : arbre de Cayenne encore imparfaitement
connu , 8c qui ne fe cultive pas en E urope.
T A N , TANN ÉE. Le Tan eft l’écorce de chêne
réduite en poudre groffiere pour être employée au
tannage des peaux. La Tannée eft le Tan qui a
fervi à l’ufage précédent. V o y e Pe a u .
L ’objet du tannage eft de rendre la gélatine des
peaux infoluble, incorruptible 8c très-dure. Voy.
T annin.
Cette opération ne pouvant être faite auffi bien
8c auffi économiquement par les cultivateurs que
par ceux qui ont des fabriques montées à cet effet,
les tanneurs, je renverrai.au Dictionnaire des Manufactures
& Arts.
La Tannée ne contient prefque plus de tannin ;
elle brûle avec lenteur lorlqu’elleeft fè ch e ,. ce qui
engage à la réunir en petites maffes qu’on appelle
des mottes, pour l’employer au chauffage.
Renfermant des particules animales, Fournies
par les peaux, la Tannée eft un excellent Engrais,
qu’on peut furtout employer très - avantageufe-
j ment fus les prés 5 elle fermente beaucoup lorf