
progreffivement de bas en haut, où les branches
feront raccourcies jufqu’à deux pouces. La branche
terminale fera rabattue à deux ou trois yeux,
fuivant la variété & le terrain. En général, dans
cette première taille, il faut vifer à multiplier les
fourchures pour égalifer la difpofition des branches
autour du tronc : ainfi il eft telle branche
qui devra être taillée plus courte , telle autre
taillée plus longue, uniquement dans ce but, fauf
à corriger, aux tailles fuivantes, l'irrégularité
de celle-ci. La taille de l'année fuivante fe fait
dans le même principe, excepté qu'on alonge
davantage, fi le pied a pris de la vigueur. Plus
tard, cette taille ne diffère de celle des autres
formes d'arbres, que par la néceflîté toujours
fubfiftante, de mettre le plus d'égalité poffible
dans la difpofition des branches, & de retarder le
plus poffible leur accroiffement en largeur & en
hauteur. Elle varie donc félon le fol, félon la
variété , félon les circonftances de l'année précédente,
&c. y ~ o y e i T aille.
A toutes les époques de l’année, une Pyramide
bien conduite eil agréable à voir, mais elle eft
furtout fuperbe lorfquelle eft bien garnie de fruits:
ces fruits fe cueillent en grande partie à la main,
ce qui évite les accidens trop communs lorfqu'on
cueille ceux des pleins-vents ; ils font plus gros &
plus tôt mûrs dans chaque variété 5 mais il eft vrai
de dire qu'ils font moins favoureux & moins fuf-
ceptibles de garde, furtout lorfqu'ils fe trouvent
au nord ou près du tronc , & qu'ils ont par con-
féquent moins profité des rayons du foleil.(Bosc.)
Pyramide : conftrudtion en pierres de taille,
qu'on élevoit autrefois au point de réunion des
allées, des jardins & des parcs, & qui n’avoit d’autre
objet que de repofer la vue & d’indiquer la
richeffe du propriétaire.
Ordinairement les Pyramides, qu'on appelle
auffi Obélisques, étoient très-hautes (de douze
à vingt pieds ) , & peu larges ( d’environ deux
pieds ). Leur forme étoit le plus fouvent quadran-
gulaire , quelquefois tronquée fur les angles. Un
piédeftal plus ou moins élevé, plus ou moins
orné, les fupportoit généralement. On les'enri-
chifloit quelquefois de médaillons, de guirlandes
& autres fculptures $ leur pointe offroit une prolongation
en fer ou en cuivre doré.
Aujourd’hui on a renoncé à ce genre de luxe ,
les jardins donnant lieu à a fiez de dépenfe depuis
qu'on y a introduit les cultures de primeurs &
celle des plantes étrangères ; de forte qu'on n’y
voit plus que des Pyramides très-baffes & très
larges, triangulaires & carrées, fervant à couvrir
lin regard, une glacière, un tombeau.
Dans ces derniers cas, les pyramides équilatérales
font à préférer : rarement on les charge d’or-
nemens, eu les furmonte d'une pointe. Leur bon
état d'entretien fait tout leur luxe.
Lorfque ces Pyramides étoient en pierres dures,
elles fubfiftoient long-temps fans avoir befoin de
réparation ; mais fi j'en juge par celles que j'ai
vues dans ma jeuneffe, elles étoient rarement
pourvues de cet avantage, & demandoient des
réparations fréquentes & coûteufes, à raifon de
l'altération qui étoit la fuite de leur ifolsment.
La conftruétion des Pyramides ne diffère pas
de celle des murs de pierres de taille5 tantôt
elle eft en pierres fèches, tantôt en pierres liées
avec du mortier : les premières font plus fufeep-
tibles de dégradations, à raifon de ce que leurs
joints reçoivent l'eau des pluies. (B o s c .)
PYRÈTHRE. P y r e th r um .
Genre déplantés de la fyngénéfîe fuperflue & d»
la famille des Corymbifères, qui a été établi aux
dépens des Marguerites & des Matricaires ,
& qui-, quoiqu'il n'ait pas été adopte par tous les
botaniites , me paroït devoir être mentionné ici
pouf faciliter aux cultivateurs la recherche des
efpèces, qui font fort nombreufes & difficiles à
bien caraétérifer.
Observations.
Comme il faut avoir les efpèces fous les yeux pour
pouvoir les rapporter à un des trois genres ci-
deflus, je fuis obligé de me contenter de citer celles
indiquées par Willdenow, en en foufl rayant la vé*
ritable matricaire , dont j'ai parlé à fon article. •
Efpèces.
Pyrèthres a rayons blancs.
1. Le Pyrèthre frutefeent.
Pyrethrum frutefcens. Willd. f) Des Canaries.
2. Le Pyrèthre à feuilles fimples.
Pyretkrumfimplicifolium. Willd. 0 De l'Amérique
méridionale.
3. Le Pyrèthre à feuilles de ptarmique.
Pyrethrum ptarmicsfolium. Willd. 2f Du Cau-
cafe.
4. Le Pyrèthre tardif.
Pyrethrum ferotinum. Willd. y. De l'Amérique
feptentrionale.
y. Le Pyrèthre de Haller.
Pyrethrum Halleri. Willd..2f Des Alpes.
6 . Le Pyrèthre des Alpes.
Pyrethum alpinum. Willd. 2f Des Alpes.
7. Le Pyrèthre baii'amite.
Pyrethrum balfamita. Willd. 2f De 1 Orient.
8. Le Pyrèthre des marais.
Pyrethrum paluftre. Willd. 2f De l'Orient.
9. Le Pyrèthre pinnatifide.
Pyrethrum pinnatifidum. Willd. 2fc De..,..
10. Le Pyrèthre à larges feuilles.
Pyrethrum macrophyllum. Willd. 2f De la Va*
laquie.
11, Le Pyrèthre à fleurs en corymbes.
Pyrethrum corymbofum. Willd. 2f Des A ’pes.
12. Le Pyrèthre à feuilles de matricaire.
Pyrethrum parthenifolium. Willd. 2f De .....
13. Le Pyrèthre duCauçafe.
Pyrethrum caucafcum. Willd. 2{. Du C au café.
14. Le Pyrèthre fauve.
Pyrethrum fufeatum. Willd. 2fT)ô la Barbarie.
iy. Le Pyrèthre inodore.
Pyrethrum inodorum. Willd. O Indigène.
16. Le Pyrèthre maritime.
Pyrethrum maritimum. Willd. 2f Indigène.
17. Le Pyrèthre à petites feuilles.
Pyrethrumparvifolium. Willd. 0 De......
Pyrèthres a rayons jaunes.
18. Le Pyrèthre très-rameux.
Pyretkrum multicaule. Willd. 2f De la Barbarie,
19. Le Pyrèthre à feuilles fourchues.
Pyrethrum furcatum. Willd. 2£ De la Barbarie.
20. Le Pyrèthre de Boccone.
Pyrethrum Bocconi. Willd. 2f DeTEfpagne,
21. Le Pyrèthre d'Orient.
Pyrethrum orientale. Willd. De l'Orient.
12. Le Pyrèthre millefeuille.
Pyrethrum millefoliatum. W illd .^ De la Sibérie.
23. Le Pyrèthre bipinné.
Pyrethrum bipinnatum. Willd. ^ D e la Sibérie.
Culture*
Les efpèces que nous poffédons dans nos jardins
fe réduifent à celles des nos. 1, 3, 4, y , 6,
8 , 9 , i o , i y & 16.
Le Pyrèthre frutefeent exige l’orangerie, qu’ il
orne d’autant plus que fes feuilles & Tes fleurs font.
d'uo afpeél agréable, & qu'on jouit toute l'année
des unes & des aurres ; il lui faut beaucoup de
jour, & des foins continuels pour empêcher fés
pouffes de moifir. On lui donne une terre à demi
confiftante, qu'on renouvelle par moitié tous les
ans, & desarrofemens légers, mais fréquens, même
en hiver. Sa multiplication s’exécute par le femis
de fes graines-, par rejetons, par marcottes ,• par
déchirement des vieux pieds & par racines. C'eft
au printemps que fe font toutes ces opérations,
qui font très-faciles, & manquent rarement lorfqu'on
fait ufage furtout d'une couche à châffis.
Rarement on emploie les femis, comme donnant
des réfultats trop longs à attendre. Les boutures
font le moyen qu’on préfère au défaut des rejetons
i car elles donnent fouvent des fleurs dès la
' même année.
Chaque pied , pour produire tout fon e ffe t,
doit avoir une tige d’environ un pied de hau t,
tige qu’on forme en élagant'les branches inférieures
dès la fécondé année.
Donner artificiellement une belle forme au Pyrèthre
frutefeent eft defirable , car il tend natutellement
à avoir une tête irrégulière. On y parvient,
dans fa jeuneffe, en pinçant convenablement
l’ extrémité des bourgeons, & en empêchant
enfuite, par ce même moyen , ceux qui pouffent
le plus vigoureufement de s’ étendre à volonté. Il
eft fouvent avantageux, quand fes rameaux deviennent
trop longs ou trop diffus, de les couper
à un ou deux pouces du tron c , pour qu’ il en
pouffe de nouveaux, dont on fixera le nombre &
réglera la longueur par le procédé dont je viens
de parler.
Une manière de jouir de toute la beauté du P yrèthre
frutefeent, dont on ne fait pas affez d’ u-
fage à Paris, c’eft de le mettre en pleine terre au
printemps , & de le relever pour le rentrer dans
l'orangerie aux approches de l’hiver. Alors il
donne, pendant toute la belle faifon, une im-
menfité de fleurs qui fe fuccèdent fans interruption
j mais il en offre enfuire moins pendant l’hiver.
Je l'ai vu fouvent paffer cette faifon en pleine
terre, avec la feule précaution de l'entourer de
fougère ou de paille.
Les autres efpèces de Pyrèthre que nous cultivons
dans nos écoles de botanique fe contentent
de la pleine terre, quoique quelques-unes foient
un peu fenfiBles aux fortes gelées j mais il eft facile
de les en garantir au moyen des couvertures.
On les multiplie par le déchirement de leurs vieux
p ied s , au printemps : l’inodore, qui eft annuelle,
fe fème en place. (B o s c .)
PYRGUE. P yr cu s .
Arbriffeau de la Cochinchine , qui forme feul
un genre dans la pentandrie monogynie, fort voi-
fin du Bladhie. Voye% ce mot.
Comme cet arbriffeau ne fe cultive pas dans
nos jardins, je n’en dirai rien de plus. (B o s c . )
PYROLE. P y r o l a .
Genre de plantes de la décandrie monogynie
& de la famille des Bicornes, qui réunit huit efpèces
, dont trois font affez communes dans nos
bois, & fe cultivent dans nos écoles de botanique.
11 eft figuré pl. 367 des llluftrations des genres de
Lamarck.
Efpèces,
1. La Pyrole i feuilles rondes.
Pyrola rotundifolia. Linn. 2f Indigène.
2. La Pyrole à fleurs unilatérales.
Pyrola fecunda.' Linn. 2f Indigène.
3. La Pyrole à ftyle droit.
Pyrola minor. Linn. 2f Indigène.
4. La Pyrole à une feule fleur.
Pyrola uniflora. Linn. 2f Indigène,
y. La Pyrole à feuilles de cabaret.
Pyrola afarifolia. Mich. 2f De l’Amérique feptentrionale.