
d’importance à la préfence ou à l ’abfence de
tel ou tel caradtère. Ainfi Juflîeu a fait à fes dépens
le genre Lucume. Ainfi Swartz en a placé
dans fon genre Bumelie ; d’autres botaniftes
dans les genres CaÏmitier & Argan. Ici je fui-
vrai l’opinion de Willdenov & de Perfoon.
EJpeces,
i. Le Sapotillier commun.
Ackras fipota. Linn. De l’Amérique méridionale.
2. Le Sapotillier marmelade j vulgairement
jaune- d'oeuf.
Ackras mammofa. Linn. q De.....
3. Le Sapotillier balate, vulgairement bois de
natte.
Ackras balata. Aubl. Jy De Cayenne.
4. Le Sapotillier caimite.
Ackras caimito. Ruiz & Pav. 5 Du Pérou.
y. Le Sapotillier à feuilles découpées.
Ackras dijfccta. Perf. T? Des Philippines.
Culture.
Le fruit de la première efpèce eft l’ objet d’ une
grande confommation dans les Antilles & autres
parties de l’Amérique méridionale. Il eft très-agréable
au goût, & très-fain lorfqu’il eft complètement
mûr. On en diftingue plufieurs variétés de forme,
& fans doute de groffeur & de qualité.
Le Sapotillier eft non-feulement un arbre u tile ,
mais auffi un arbre agréable ; auffi eft-il fort multiplié
dans tous les pays où il peut croître.
La culture du Sapotillier dans nos colonies fe
borne au femis de fes graines dans les jardins ou
dans le voifinage des habitations. Il aime une terre-
fubftantielie, ni trop.fèche ni trop humide. Sa croif-
fance eft lente jufqu’ à deux ou trois ans , après
quoi il arrive promptement à toute fa hauteur, qui
ne furpaffe pas celle d’un prunier. On ne le taille
pas, mais pn fupprime fes branches fèches & fes
chicots.
En Europe, le Sapotillier fe multiplie de graines
tirées de fon pays natal, femées dans des pots
remplis de terre à demi confiftante, & enterrés
dans une. bâche. Le plant le vé fe met l’année
fuivante feul à feul dans d’autres pots, & eft encore
laiffé dans la bâche pendant deux ans, après
quoi on le place dans la fèrre chaude. Il demande
des pots plutôt trop petits que trop grands, &
des arrofemens modérés. On lui donne de la
nouvelle terre tous les deux ans. Une chaleur
élevée & confiante, ainfi que beaucoup d’ air &
de lumière, lui font indifpenfables : fon bel effet
dans les ferres fera toujours proportionné à la rigueur
de ces précautions.
La fécondé-efpèce fe cultive dans fon pays
natal & en Europe, pofitiyement comme celle.
dont il vient d’être queftion. Ses fruits font peu
eftimés.
L’écorce de la troifième efpèce fert à faire des
cordes. ( Bosc.)
SAPPADILLE. C ’eft le C o r o s so l ., Voyej ce
mot.
SAPFAL : grand arbre des Indes, q ui, quoique
décrit & figuré par Rumphius, eft encore fort
peu connu. Son écorce eft odorante.
On ne lè cultive pas en Europe. (B o s c .)
SAR. C ’eft le V a r e c .
SARAC. S a r a c a .
Arbre de l’Inde, qui feul forme un genre dans
la diadelphie hexandiie.
Comme il ne fe cultive pas dans nos jardins, je
n’ ai rien à en dire de plus. (Bosc. )
SARACA : arbre des Indes que nous a fait
connoître Burman. Il appartient à la diadelphie
hexandrie & à la famille des Légumineufes. f
Je ne fâche pas qu’il ait encore été cultivé en
Europe. ( B o sc .)
SARACADA. C ’eft le Sa n t a l rouge.
SARAIGNET : variété de froment barbu, à
chaume grêle, qu’on cultive dans le département
du Gers; elle réuflît dans les terres légères &
verfe fouvent dans les bonnes. Le pain qu’ on en
fait eft très-blanc. (B o s c .)
SARANNA : nom kamlchadale du lis, qui fert
de nourriture aux habitans du nord de l’Afie.
Voye[ Lis.
SARAQÙIER. S ar a cha .
Genre de plantes établi pour placer plufieurs
efpèces qui font intermédiaires entre les Belladones
& les A lkekenges. (Voye% ces mots.)
il en renferme huit , dont une eft figurée
pl. 114 , n°. 2 des ILlufl ratio ns des genres de La-
marc k.
Efpeces.
1. Le Saraquier arborefcent.
Saracha arborefce ns. Perf. De la Jamaïque.
2. Le Saraquier frutefcent.
Saracha frutejcens. Perf. T? De J'Efpagne.
3. Le Sa r a q u ie r ponétué.
Saracha puntlata. Ruiz & Pav. Du Pérou.
4. Le Saraquier folanacé.
Saracha folanacea. Perf. T) Du Cap de Bonne-
Efpéiance.
y. Le Sa r a q u ie r à deux fleurs.
Saracha BÏJLora.' Ruiz & Pav. T) Du Pérou.
6 . Le Saraquier denté.
Saracha dentata. Ruiz & Pav. y Du Pérou.
7. Le Saraquier couché.
Saracha procumbens. Ruiz & Pav. O Du Pérou.
■ 8. Le Sa r a q u ie r à pédoncules tors.
Saracka coniorta. Ruiz & Pav. ©* Du Perçu.
Culture,
Culture.
Nous cultivons dans nos orangeries les efpèces
des n°s. 1 , 2 , 3 , 4 , y , 6 ,7 & 8.
Les foins à prendre des quatre premières font
indiqués aux mots Belladone & Coqueret.
Les autres fe lement fur couche , dans des pots
remplis de terre à demi confiftante, & le plant
qui en provient fe rentre dans l’orangerie aux
approches des froids, la cinquième pour y être
garantie des atteintes de la gelée, les deux dernières
pour y pefedlionner la maturité de' leurs
fruits.
Ce font des plantes de peu d'effet, qu’on ne
voit, en conféquence, que dans les écoles de botanique
ou dans les grandes collerions. (B o s c .)
SARCELLE : efpèce du genre' canard, qui
vit dans les grands étangs, & qu’on a quelquefois
réduite en domefticité , quoique fa petiteffe
la rende moins profitable que le Canard do-
meftique. Voye^ ce mot.
SARCLER. C’eft arracher ou couper, entre
deux terres , les plantes étrangères aux objets de !
nos cultures, & qui croiffenc dans les champs , les
jardins, les prairies, afin qu’elles ne nuifent pas
à ces objets, foit en leur enlevant une partie des
fucs nutritifs qui font dans la terre, foit en les
étouffant fous leur ombre, foit en entrant avec
eux, en tout ou en partie, dans la récolte pour
en diminuer la qualité.
On farcie avec la main en arrachant, on farcie
avec une efpèce de houlette appelée Sarcloir
(voyei ce mot ), on farcie en coupant les racines
entre deux terres avec une petite ou une large pioche,
on farcie en binant la terre. Voyez Biner
Binette & Pioche.
^,e Prem*er & 1® fécond moyen s’emploient indifféremment
dans les céréales : le premier & le
troifième dans les jardins ; le fécond dans les prairies
naturelles ou artificielles; le troifième dans
les vignes, les plantations d’arbres, les cultures
des grandes plantes annuelles, comme pois , haricots,
fèves, pommes de terre, tabac, betteraves,
& C .& C.
On farcie auffi quelquefois avec la charrue ou
le Houe à cheval, principalement lorfqu’on cultive
par rangées.
Ainfi, le farclage eft tantôt fîmple, tantôt combiné
avec le binage ce dernier cas a tant d’a- i
vantages, que, toutes les fois qu’il eft poflible,
on doit le préférer. Voye^ Labourage, Sarclage
, Serfouissage , Ratissage.
Il peut paroître furprenant que quelque rigou-
reufement qu on farcie depuis un temps immémorial,
un jardin, un champ, une vigne, il y
naifle toujours des plantes nuifibles. Plufieurs
caufes concourent à ce phénomène : i°. les
graines de beaucoup de plantes peuvent fe con-
ferver un nombre d’années indéterminé .dans la
terre, lorfqu’elles font à plus de lïx pouces de
Agriculture. Tome V I .
profondeur, fans perdre leur faculté végétative,
& elles pouffent lorfque les labours les ramènent
à la furface du fol ; i° . il eft beaucoup de graines
qui font tranfportées par les vents , par les animaux
, entraînées par les pluies ; 3®. plufieurs fe
difperfent, au moment de leur maturité , par l’é-
iaftkité dont font pourvues leurs capfules ; 40. il
en eft qui îiiûriffent fucceflîvement fur des pieds
fi jeunes, qu’on ne fe doute pas de leur maturité
lorfqu’on farcie ces pieds.
'Un avantage du farclage des céréales, auquel
onj n’ a pas jufqu’à préfent donné toute l ’attention
quil mérite , c’eft: d’ empêcher les mauvaifes herbes
de concourir à favoiifer la pourriture, ou au
moins la germination des graines encore dans 1 épi vei-fé. J’ai fait des obfervations qui prouvent
qu il y a moitié à gagner fous ce rapport. Voyeç
Versement.
Quoique les farcliges foient évidemment utiles
en principe général, il eft cependant des cas o.ù
ils font nuifibles : ce font ceux où L s plantes, objets
de la culture , ont befoin d’ombre dans leur
jeuneffe. Souvent j ’ai vu les raves, les navettes,
les camelines les plus négligées, profpérer le
plus, furtout dans les terrains fecs & les années
peu p^uvieufes. Un femis de pins, un femis de
bouleaux , par exemple, fouffre fi on le farcie.
Dans les pépinières il eft prefque toujours nécef-
faire d ombrer les femis des plantes délicates lorf-
qu’on ne les fait pas au nord, & on les ombre avec
des arbres, des arbriffeaux & de grandes plantes
bien mieux qu’avec des paillaffons, des claies
ou des toiles. Il ne faut donc farder qu’après
avoir combiné les avantages & les inconvéniens
de cette opération, & même avoir calculé fi
la dépenfe fera couverte par une .augmentation
dans les produits.
La çirconftance la plus avantageufe pour les
farclages par arrachis eft une petite pluie, parce
que d’ un côté ils font moins fatigans, les racines
cédant plus facilement , parce que la terre eft
moins tenace; de 1-autre, parce qu on nfque moins
d’enlerer avec la motte des pieds du femis, ou
au moins de les ébranler. C ’eft tout Je contraire
P*f le farclage à la houe, au moins dans les terres
légères, parce qu’alors les plantes, enlevées de
leur place, fèchent promptement, ne font pas
expofées à reprendre racines ; je dis au moins,
dans les terres légères , parce que les binages
dans les terres fortes font toujours mauvais
lorfque ces terres font durcies par la féche-
reffe. Dans les jardins on peut farder en tout
temps, en arrofant fortement les planches la veille
du jour où on veut opérer. L à, un arrofement également
copieux après le farclage eft toujours
utile, parce qu’ il recouvre de terre les racines
dénudées, comble les cavités ou les crevaffes qui
ont été formées. ^
C ’eft principalement au premier printemps
qu’on farcie dans tous les genres de culture, ou
Ii