2. La T erre-noix fans collerette., 1
Bunium dénudation. Willd. Du midi de la
France.
3. La T erre-noix aromatique.
Bunium aromaticum. Linn. Q Du Levant.
Culture.
C ’ eft dans les champs argileux & ma’ cultivés
■ que fe trouve la première .efpèce, vulgairement
connue fous les noms de furon & de moinfon. Sa
racine eft un tubercule noir de la gr ©.fleur- d’Une
n o ix , dont le goût approche de celui de la châtaigne,
& qui fe mange dans beaucoup de lieux
ou cru, ou cuit fous la cendre, ou cuit dans l’eau,
foit fans affaifonnement, foit avec affaifonnement.
On en tire, en la râpant dans l’eau, une fécule
identique avec les autres. ( Voye1 Fécule.) On
la ramaiTe à la fuite de la charrue pendant les labours
d’hiver, & on la conferve à la cave jufqu’au
milieu du printemps. Comme elle étoit abondante
dans les propriétés de ma famille près Langres ,
j’en ai fait dans ma jeuneffe uneTgrande confom-
mation, mais je leur préferois, comme plus fa-
voureufe, la Gesse tubéreuse , qui s*y trou-
voit également. Les cochons la recherchent avidement
, & l’ont bientôt détruite dans les lieux où
on les laiffe paître dans les champs. Je ne crois
pas qu’on ait tenté de la cultiver en grand ; & de
fait il feroit impoflîble de le faire avec profit,
puifqu’ il faut trois ans à une graine pour donner
un tubercule de la groffeur précitée. II m’a paru
que partout elle devenoit de plus en plus rare,
non qu’ elle nuife beaucoup aux céréales avec lef-
quelles elle fe trou ve, mais probablement par
fuite du perfectionnement de l’agriculture, les
labours & les binages d’été la faifant périr.
Dans les écoles de botanique, la Terre-noix
fe fèmeen place, & ne demande que les foins généraux
de propreté. (B o s c .)
TERRER. L ’acception de ce mot varie : tantôt
.c’eft mettre en terre des arbres ou des plantes
qui ont été arrachées, jufqu’à ce qu’on puiffe les
replanter 5 dans ce Cens, elle eft fynonyme de
M ettre en jauge j tantôt c eft porter la terre
fur des prairies, dans des vignes, des champs, & c .,
& alors elle ne diffère pas de T erreauter,
Les motifs pour lefquels on terre, dans ce dernier
fens varient ; mais ils font tous, en réfultât,
fondés fur le defir d’augmenter les produits des
•écoltes.
Ainfî on terre les prairies, afin que les graminées
qui les compofent, pouffent de leur collet de
nouvelles racines qui donneront naiffance à des
chaumes très - vigoureux. Voye\ P r a i r i e &
Gazo n.
Ainfî on terre les vignes, les champs, pour
leur reftituer la terre que les eaux pluviales ont
entraînée dans les vallées.
L ’opération de terrer eft toujours très - couteufe
, & ne peut s’exécuter avec profit que dans
les cultures très-produCtives , comme les vignes
des bons crûs de Bourgogne, de Champagne,
&c. ; auffi eft-ce là où on la pratique le plus.
On terre, foit à dos d’homme, foit à dos
dé cheval , rarement au moyen des voitures. J’ai
été fouvent témoin de cette opération , & tou.
jours j’ai gémi de la fatigue qui en étoit le ré fui.
tat pour les hommes & pour Les animaux 5 auffi,
quelqu’excellente qu’elle fo it en principe, vou-
drois-je qu’on la rendît plus rare par des Labours
judicieux & des plantations de Haies. Voye\ ces
deux mots & celui V igne dans le Diftionnairt
des Arbres & Arbufies.
L’ hiver eft la faifon où on terre le plus généralement,
parce que c’eft alors que les autres travaux
font moins preffans. ( B o sc . )
TER R E TTE . Glecoma.
Genre de plantes delà didynamie^ymnofpermie
& d é jà famille dés Labiées, réunifiant deux efpè-
ces,, dont une eft extrêmement commune dans
dans nos haies, autour de nos maifons rurales, &
qui toutes deux fe cultivent dans nos écoles de
botanique. Il eft figuré pl. yoj des Illustrations du
genres de Lamarck.
Efpeces.
1. La T errette à feuilles réniformes.
Glecoma hederacea. Linn. Indigène.
2. La T errette à grandes fleurs.
Glecoma grandiflora. Linn. De la Corfe.
Culture.
La première efpèce, vulgairement appelée lierre
terreft're , rondette , herbe de la Saint-Jean, pof-
fède une odeur aromatique très-forte & s’emploie
fréquemment en médecine ; les beftiaux ne la
mangent que lorfquelle fe trouve confondue avec
d’autres plantes. On peut avantageufement la faire
fervir, dans les jardins payfagers , à garnir le fol
des mafiifs , dont l ’afpeél eft généralement défa-
gréable lorfqu’ il eft nu, car elle a de l’élégance,
fleurit de très-bonne heure, & ne fe plaît que
dans les lieux ombragés.
Toutes deux fe fèment en place dans les écoles
de botanique , & n’y demandent d’ autres foins
que d’être mifes à couvert des rayons du foleil par
un pot caffé & renverfé , ou tout autre Parasol.
Voÿe% ce mot. (B o s c . )
TERRIER : trou que les Renards , les Blaireaux
, les Lapins creufent dans la terre pour
s’y réfugier en cas de danger, ou y faire leurs
petits. Voyez le Dictionnaire des Chajfes.
TERRINE. Deux fortes de vafes portent ce
nom ; l’un fert à mettre le lait dont on veut obtenir
la crème 5 l'autre eft employé pour faire
des femis. • .
Les Terrines à lait généralement en ufage , font
1 de terre ; celles vernies avec un oxide de plomb
; f0pt dangereufesJ & devrbient être profcrites par
| des réglemens de police ; celles enterre ordinaire,
non vernies, abfoibeut le petit-lait, & ne peuvent
être privées, quelque foin qu’on apporte à
les nettoy; r , des principes d’altération que porte
ce petit -lait dans Je laft frais. On doit donc préférer,
partout où il eftpoflîble de s’en procurer,
celles en terre dite de grés , qui 11’ont d’autres in-
I convéniens que de fe caffer lorfqu’on les lave avec
de l’eau trop chaude. Dans beaucoup de lieux,
I furtout dans les Alpes, on les fupplée par desTi-
I nettes en bois (voye% ce m o t ) ; celles de
Ifaïence, de v e r r e , de porcelaine, & encore I plus d’argent, font de luxe. Les métaux oxi- I dables ne font pas propres à en faire. Leur gran- I deur ftr leur forme varient beaucoup , cependant I elles ne font pas indifférentes. En effet, pour être
K bonnes, il faut qu’elles foient, i° . ni trop grandes,
I à ration de la facilité de leur tranfport, ni trop I petites, parce que le chaud & le froid les affec- I tenaient trop fenfiblement, & que la crème ne I monte pas auffi bien dans les extrêmes de la tem- I pérature 5 i ° . plus larges à leur ouverture qu’à
■ leurfond, & peii profondes, parce que la crème
■ doit monter très-rapidement pour monter touté
I entière, c’eft-à-dire, avant que le lait foit caillé:
■ trop d’évafement eft cependant nuifible pour le
■ principe émis plus haut à i’occafion des petites. 1- Je crois donc que ce font les Terrines de douze
l à quinze pouces de large à leur orifice, & neuf
I à douze à leur bafe, qu’il faut préférer, la hau-
Iteur étant de fix pouces.
I II vaut toujours mieux avoir trop que pasaffez
I de Terrines i mais on doit veiller avec plus d’ attention
qu’on ne le fait généralement, à ce
■ .quelles foient ménagées dans le fervice, & ren-
I fermées dès qu’ on n'en fait plus ufage.
I La propreté étant une des conditions de toutes
lies opérations qui ont le lait pour o b je t , il ne
'„faut jamais fe fervir d’une Terrine qu’elle n’ait
■ été nettoyée à l’eau chaude , rincée à l’ eau
| froide, & exactement effuyée avec un linge fin.
■ Les recurer toutes les femaines, avec des cen-
| dres, eft même indifpenfable. Voye\ La i t , L a i -
I terie, Beu r r e , From ag e , C rèm e.
I Les Terrines à femis font de terre commune, 1
1& toujours auffi larges à leur fond qü’ à leur
| ouverture ; leur grandeur & leur profondeur va*
lnent également; mais la première de ces dimen-
l.fions ne doit pas furpaffer un pied, & la fécondé ;
fcetre moindre de trois pouces; leur fond eft percé ■
|d e plufieurs petits trous pour l’écoulement des
| eaux. Du refte, leur fabrication ne diffère pas de :
Icelle des P o is . Voye[ ce mot.
I On préfère les Terrines à femis aux pots, parce ,
■ que, d’une part, elles économifent la main-d’oeu-
l.vre, & que, de l’autre, étant plus larges & moins
Inautes, elles reçoivent plus facilement & plus également
la chaleur des C ouches. Voye[ ce mot.
K Ce n’e ft, au refte, que dans les pépinières &
les écoles de botanique qu’on en fait ufage, &
feulement pour les graines fines. Leur emploi demande
plus dé furveillance que celui des pots ,
parce que le plant qui s’y trouve, eft plus expofé
aux effets du grand chaud & du grand froid, ainfî
que la féchereffe, à raifon du peu d’épaiffeur de
la terre. Cette même raifon. èxige qu’on donne à
ce plant des arrofemens fréquens & légers, & ne
permet pas de l’y laiffer longtemps; auffi, le plus
généralement, le repique-t-on en pot dès la fin de
la première faifon. Voyez Repiquage & Dépo-
TEMENT.
La confervation .des Terrines eft auffi négligée
que celle des pots dans la plupart des pépinières,
quoique leur valeur foit généralement plus con-
fidérable ; auffi la dépenfe qu’elles occafîonnent
eft-elle fouvent à charge à ces établiffemens..
( Bosc.')
TERRITOIRE : étendue de terrain confidérée
en même temps fous les rapports agricoles & politiques.
Ainfî on dit le Territoire detel canton,
de telle commune, de tel département.
11 eft à remarquer que les divifions phyfîques
d’ un pays portent fouvent le nom de Territoire ,
indépendamment des di vifions politiques, & que
ce font celles dont les appellations ont le moins
changé. Par exemple on d i t , depuis des fîècles,
la Beauce, la Sologne, le Forez, la Limagne, &c.
( B o sc . )
TERROIR. Tantôt ce mot eft fynonyme de
celui T erritoire, tantôt il l’eft de T erre.
Voye£ ces deux mots.
On attribue au Terroir une influence fur certains
fruits, fur certaines graines, fur certaines
racines, que je ne crois pas exifter. II.m’a paru
qu’on dévoie penferque le goût de Terroir du vin
etoit plutôt dû à la variété du raifin qu’ à la
nature du fo l; que la dégénérefcence du froment,
dans certains Terroirs, étoit caufée par un
vice dans la culture; que tel Terroir n’étoit pas
propre aux raves , parce que l’humidité n’y étoit
pas affez permanente', & c . ( Boß.c.)
TERSE T. Dans lé département de l’Oife on
donne ce nom à une houe à manche court & à
large f e r , avec laquelle on laboure les vignes
& les terrains deftsnés aux légumes 5 elle expédie
beaucoup d’ouvrage , mais fatigue extrêmement
Voye1 Houe. {B osc.)
TERTRE. On appelle ainfi, dans quelques lieux,
une'très-petite élévation de terre fituée en plaine,
foit qu’elle.foit due à la nature, foit que i’ indufi
trie de l’homme l’ait fait naître, mais ce mot
.vieillit ; on y fubftitue fouvent ceux de monticule,
-d’élévation de terre.
On élève fréquemment des Tertres, foit pleins,
foit v o û té s , dans les jardins payfagers, pour
varier le mouvement du terrain, pour fe donner
de la vu e , & c . ; on les plante de bois, ondes’
orne de fabriques, & c . Toujours ils produifenc
de bons effets lorsqu’ ils nè font pas trop multipliés.