
362 S P A S P A
6. La Spargoule laciniée.
Spergula laciniata. Linn. “if De la Sibérie.
7. La Spargoule glabre.
Spergula glabra. Wilid. Du midi de la France.
8. La Spargoule fagine.
Spergula faginoides, Linn. 2£ Des Alpes.
9. La Spargoule en alêne.
Spergula fubulata. Swartz. O Indigène.
io . La Spargoule porte-poil.
Spergula pilifera. Decand. De la Corfe.'
Culture.
Les efpèces indiquées fous les nos. i j 2 , y 8c 8,
fe cultivent dons l'école du Muféum d’hiftoire
naturelle de Paris.
Les deux premières étant annuelles fe fèment
en place tous les ans au printemps , 8 c ne demandent
d’autres foins que ceux dus à tout jardin
bien tenu.
Les deux dernières font un peu plus difficiles
à conferver , parce qu’elles veulent une humidité
confiante. On les plante le plus fouvent , ou dans
un pot qu’on place pendant l’été dans un autre
pot contenant un peu d’eau , ou contre un mur
expofé au nord , & dans le voifinage d ’un puits.
' La Spargoule des champs eft celle qui fe cultive
en grand pour la nourriture des beftiaux 5 elle
croît naturellement dans les champs fabionneux
de prefque toute l’Europe , & quelquefois en
telle abondance, qu’il femble qu’on: l’y a femée.
Chaque pied fleurit fans interruption pendant tout
l ’é té , de forte qu'il y a long-temps que les graines
des premières fleurs font difféminées lorfque les
dernières s’épanouiffent. Tous les beftiaux les recherchent
, furtout les ruminans 3 elle procure
aux vaches un lait abondant 3 excellent, duquel
on obtient un beurre de qualité fupérieure, qu’ on
connoît dans le Brabant holhndois fous le nom
de beurre de Spargoule. C ’eft dans le nord de la
France , en Weftphalie, en Hanovre, qu’on la
cultive le plus. Je l’ai vue auffi très, en faveur fur
les montagnes granitiques 8c fchifteufes de la
Galice.
La nature de la Spargoule & le peu d’abondance
de fes produits indiquent que c’eft dans
les plus mauvais terrains qu’il eft le plus avantageux
de la cultiverj & en effet, outre quelle
vien droit mal dans ceux qui font argileux & humides
, elle ne peut entrer en comparaifon pour
la quantité de fourrage qu’elle peut donner dans
un efpacé de même étendue avec le fainfoin, le
trèfle & la luzerne. C ’eft donc, dans les fables &
les graviers les plus aridës que les cultivateurs
doivent la femer de préférence.
Il y a plufieurs manières de cultiver la Spargoule.
Beaucoup de cultivateurs la fèment au milieu
du printemps dans leurs feigles , à l ’ombre def-
quels elle germe, & auxquels elle nuit extrêmement
p eu , fes progrès ne devenant rapides qu’après la
moiffon. Par ce moyen elle fournit, fans nulle dé-
penfe, jufqu’aux gelées, un pâturage abondant.
C ’eft ainfi qu’on procède généralement dans les
montagnes de la Galice, quoiqu’on n’y connoiffe
pas les jachères biennales ou, triennales.
Pour tirer le meilleur parti poffible d’un pâturage
de Spargoule, on y fait paffer chaque- jour
ou chaque deux jours, fort rapidement, les vaches
8 c les moutons, afin qu’elle puiffe repouffer.
On peut également la femer dans les navettes
d’hiv er, les chanvres, & c. , & autres cultures
qui fe récoltent au milieu de l’été.
Que de terrains de nui produit , foit dans les
plaines fablonneufes, foit dans les montagnes granitiques
en décompofition, qui augmenteroient de
valeur fi on y cultivoit ainfi la Spargoule! J’in-
fifte fur les terrains granitiques, parce que j’ai
vu cette plante profpérer dans tous ceux que j’ai
vifîtés.
Lorfque la Spargoule n’eft pas pâturée par les
beftiaux, elle fournit par fa décompofition- un
humus qui améliore la nature du fol ; ainfi la
femer fur les chaumes du feigle, à la fuite d’un
léger herfage , pour être enterrée en fleur par un
labour à la fin de feptembre, eft une très-bonne
opération , quoique plufieurs autfes plantes lui
foient préférables à raifon de leur grandeur ou de
la rapidité de leur croiffance. Voyeç Récoltes
ENTERRÉES.
Dans les pays où on cultive la Spargoule comme
récolte principale, on la fème à la volée, fur un
feul labour, plutôt avant qu’après le mois d’avril,
8c oh la herfe avec un fagot d’épine, car elle demande
à être fort peu enterrée. L à , on la coupe
trois & même quatre fois pour la faire manger en
v e r t, à l’étable ou à la bergerie, feule ou mélangée,
dès la veille, avec de la paille de froment ou
d’avoine , à laquelle elle communique fa faveur.
Rarement on fait deffécher la Spargoule pour la
confommer pendant l’hiver, à raifon-de la difficulté
de cette opération & du déchet qui-en eft
la fuite. Si cependant on vouloit la conlerver, le
meilleur moyen feroit de la ftratifier avec les deux
fortes de paille .que je viens de nommer. Voye^
Paille.
Il faut huit à dix livres de graines de Spargoule
par arpent.
Pour fe procurer leur provifion dé graine, il
eft avantageux que les cultivateurs fèment un champ
fpécialemenc dans cette intention, & dont ils
faucheront la récolte un peu tard, par un temps
humide, ou en n’opérant que jufqu’au moment de
la difparition delà rofée, afin que les graines ne fe
perdent pas. Le produit de cette récolte fe m:ttra
fur des toiles 8c s'apportera à la maifon, où les
capfules s’ouvriront par la defficcation & tomberont
fur ces mêmes toiles : les premières tombées
étant les meilleures, on les réparera des dernières
pour les employer de préférence.
La graine de Spargoule fert, dit-on, à. la nour*
S P A SS PP AA 36.5
heure des hommes dans quelques cantons du Nord.
Elle eft encore-, dit-on, fort recherchée des volailles
5 cependant Roziers n’a pas pu déterminer
fes pigeons à la manger.
La plupart des cultivateurs fé contentent de
• raffembler la graine qui tombe des différentes
coupes, lorfqu’ ils cultivent la Spargoule pour la
faucher, & on ne peut les blâmer5 mais il faut
alors, à raifon du défaut de maturité de la plus
grande partie , qu’ils ne confervent que celle qui
eft tombée la première.
Nulle part la culture de la Spargoule ne peut
feule enrichir les cultivateurs j mais dans tous les
pays pauvres, par fuite de la nature fablonneufe
du fol, elle peut augmenter leur aifance. J ’ai-gémi
en parcourant les landes de Bordeaux 8c de la Sologne
, les chaînes granitiques du centre de la
France j de ne 1 y pas trouver en faveur. Tout bon
citoyen doit defirer que les propriétaires , mieux
inftruits de > fes avantages , fe déterminent à l’introduire
dans leurs A ssolemens. Voye^ ce
agréable , 8c qui eft en fleur pendant tout l’été.
On le cultive depuis quelques années dans nos orangeries.
Il demande une terre à demi confîftante,
qu’on renouvelle en partie tous les ans, en automne
, 8c des arrofemens fréquens en é té , faifon
qu’ il paffe en plein air contre lin mur expofé au
midi. La chanciffure dans l’orangerie eft beaucoup
à craindre pour lui 5 en conféquence il faut l’ifoler
près des jours.
On multiplie la Sparmanne par graines, donc
elle donne rarement dans nos jardins, quoiqu’elle
fleuriffe abondamment, & plus communément par
boutures faites au printemps, dans des pots fur
couche & fous châfiis, boutures qui s’enracinent
en peu de temps, & qui fe traitent comme les
vieux pieds, dès qu’elles ont été réparées & repiquées
feules à feules dans d’autres pots. ( Bosc,.)
SPARTH : efpèce du genre des Stipes , dont
les feuilles fervent à faire des cordes , des
nattes, 8 cc.
mot. SPARTINE. S p a r t i n a .
Les feuls inconvéniens de la Spargoule font
que les beftiaux, 8c furtout les vaches, l’arrachent
facilement en pâturant, 8c que la faux n’atteint
jamais toutes fes tiges , dont la plupart font plus
ou moins couchées. ( Bosc. )
Genre de graminées féparé des da&yles, qui a
été appelée Limetis par Smith, & T r a ch y -
notie par Michaux. Voyez ce dernier mot.
f iB o s c . )
SPARGOUTINE. S p e r g u l a s t r u m . SPARTION. S p a r t i u m .
Genre de plantes de la décandrie tétragynie &
de la famille des Caryophillées, fort voifin des
Spargoule s , qui renferme trois efpèces, dont
aucune n’eft cultivée dans nos écoles de botanique.
Efpeces.
1. La Spargoutine Janugineufe.
Spergulafirum lanuginofùm. Mich. De l’Amérique
feptentrionale.
2. La Spargoutine lancéolée.
Spergulafirum. lanceolatum. Mich. De l’Amérique
feptentrionale.
3. La Spargo ut in e à feuilles dé graminée.
Spergulafirum grarhineum. Mich. De l’Amérique
feptentrionale. (B o s c .)
Genre dejalantes de la diadelphie décandrie 8c
de la famille des Légumineufes , fort voifin des genêts,
8 c qui eft figuré pl. 619 des lllufirations des
.genres de Lamâ'rck j il renferme plufieurs efpèces,
prefque toutes fufceptibles d’être cultivées en
pleine terre dans le climat de Paris, Il en fera
queftion dans le Dictionnaire des Arbres & Arbufies.
(B o s c .)
SPATH : nom commun à plufieurs fortes de
Pierres lorfqu elles font criftalliféês & tranfpa-
rentes. Ainfi il y a le Spath calcaire, le Spath pe-
■ fiant, le Spath vitreux, le Feld-Spath , &C.
SPATHE : enveloppe membraneufe qui tient
lieu de calice dans les plantas de la famille des
Liliacées, des Àroïdes , des Palmiers , &c. Voye%
le Dictionnaire de Botanique.
SPARLING : plante du Malabar,► encore mal.
connue, & que nous ne poffedons pas dans nos
jardins. (B o s c .)
SPATHELIER. S p a t h e l i a .
SPARMANNE. S p a r m a n n i a .
Genre de plantes de la polyandrie monogynie
& de la famille des Liliacées, qui ne renferme
qu une efpèce originaire du Cap de Bonne-
Ffpérance, figurée pl. 468 des lllufirations des genArbufte
de la Jamaïque, qui feul conftitue un
genre dans la pentandrie trigynie & de la famille
des Térébinthacées. '■
Il n’a pas encore été apporté dans nos jardins.
( B o s c .)
SPATHODÉE. S p a t h o d e a .
res de Lamarck. C ’ eft un arbriffeau voifin des
Lapuliers ( voye^ ce m o t ) , d’ un feuillage
Genre de plantes établi par Pâli fot-B eau vois
aux dépens des Bignones. Voye\ ce mot.
Z z. ij