
S C O
SCOPAIRE. S c o p a r i a .
Genre de plantes de la tétrandrie monogynie &
de la famille des Scrophulaires, qui réunit trois
efpèces, dont une eft cultivée dans nos écoles de
botanique. Il eft figuré pl. 8f des Illujlrations des
genres de Lamarck.
Efpeces,
i. La Scopaire à trois feuilles.
Scoparia dulcis. Linn. O De 1JAmérique méridionale.
i . La Scopaire couchée.
Scoparia procumbens. Jacq. O De rAmérique
méridionale.
3. La Scopaire en arbre.
Scoparia arborea. Linn. 2f Du Cap de Bonne-Ef-
pérance.
Culture.
C ’eft la première efpèce qui fe voit dans les
écoles de botanique. On fème fes graines dans
un pot rempli de terre légère, pot qu'on plonge
dans une couche nue. Lorfque le plant a acquis
deux à trois pouces de haut , on le repique feul
à feul dans d’autres pots qu’on remet fur la couche
, ou qu'on place contre un mur expofé au
midi : on les arrofe au befoin. Quelques pieds fe
rentrent de bonne heure dans la fçrre chaude
pour leur donner les moyens de perfectionner la
maturité de leurs graines. C ’ eft une plante de peu
d’intérêt pour tous ceux qui ne s’occupent pas de
l’étude de la botanique. (Bpsc. )
SCOPOLIER. T o d d a l ia .
Genre de plantes de la pentandrie monogynie ,
qui renferme deux efpèces, dont une avoit été
placée parmis les Paullinies. ( Voye£ ce mot. )
Il eft figuré pl. 130 des Illujlrations des genres de
Lamarck.
Efpeces.
1. Le Scopglier aiguillonné.
Toddalia acuminata. Smith. Des .Indes.
2. Le Sc o po l ie r fans épines.
Toddalia inermis. Willd. D De File-Bourbon. (B o s c l )
SCORDIUM : nom fpécifique d’ une plante du
genre des Germandr.ees. Voye^ ce mot.
SCORPIONE. VoyeTf Myosote.
SCORSONÈRE. S corzonxra .
Genre de plantes de la fyngénéfie égale & de la
famille des, Chicoracêes, dans lequel fe raftemblent
trente-fept efpèces , dont une eft l’objet d’une
culture fort étendue dans nos jardins potagers. Il
eft figuré pl. 647 des Illujlrations des genres de
Lamarck.
Observations.
Quelques botaniftc s ont établi le genre Picridie
aux dépens de celui-ci, mais il n'a pas été généralement
adopté, d’autres ayant placé les efpèces
qui y entroient parmi lès La it r o n s . Voy. ce mot.
Efpeces.
1. La Scorsonère d’Efpagne, ou fafjifis noir.
Scor^onera hifpanica. Linn. 2f Du midi de la
France.
2. La Scorsonère à feuilles purpurines.
Scor^onera purpurea. Linn. 2f De F Allemagne.
3. La Scorsonère à feuilles ondulées.
Scorçonera undulata. Desf. 2f De la Barbarie.
4. La Scorsonère la ci niée.
Scor^onera laciniata. Linn. if Indigène.
y. La Scorsonère oéiangulaire.
Scor^onera oclangularïs. Willd. 2f Du midi de
la France.
6. La Scorsonère à feuilles de réféda.
Scoryonera reftdifolia, Lirin. 2f Du midi de la
France.
7. La Scorsonère cor ne-de-cerf.
Scor^onera coronopifolia. Desf. 2(■ Delà Barbarie.
8. La Scorsonère à feuilles de chauffe-trape.
Scorynera calcitrapifolia. Vahl. 2f De la Barbarie.
9. La Scorsonère à feuilles de chondrille.
Scorynera çhondrilloides. Willd. 2f De FEf-
pagne.
10. La Scorsonère d’Orient.
Scorynera orientalis. Linn. 2f De l’Orient.
11. La Scorsonère tubéreufe,
Scorynera tuberofa. Pall. 2f De l’Orient.
12. La Scorsonère tomenteufe.
Scorynera tomentofa. Linn. 2f De LArménie.
13. La Scorsonère à feuilles étroites.
Scorynera angufiifolia. Linn. 2f Indigène.
14, La Scorsonère à feuilles de pin.
Scorynera pinifolia. Willd. 2f Du midi de la
France.
iy. La Scorsonère nerveufe.
Scorynera nervofa. Lam. 2f Indigène.
16. La Scorsonère à feuilles de gramen.
Scorynera graminifolia. Linn. 2f D e la Sibétie.
17. La Scorsonère à feuilles de paftel.
ScoryneraglaJlifolia.'WiWd. 2f De l’Allemagne.
18. La Scorsonère à petites feuilles.
Scorynera parvifolia. Jacq. 2f De F Allemagne.
19. La Scorsonère à feuilles de laiche.
Scorynera caricifolia. Pâli. 2f De la Sibérie.
20. La Scorsonère grêle.
ScorynerapuJïlla.PaM. 2f Des bords de la Mer-
Cafpienne.
21. La Scorsonère à femences velues.
Scorynera eriofperma, Marfcb. 2f Des bords de
la Mer-Çafpienne.
1 2. La
22..La Scorsonère de Crète..
Scorynera creiic,?.. Willd. 2f De File de Crète.
23. La Scorsonère velue.
^ Scorynera hirfuta. Linn. g^Du midi de la France.
24. La Scorsonère rude.
Scorynera afpera. Desf. 2f Du Levant.
2y. La Scorsonère hifpide.
S co f panera afpeprima. Desf. 2£ Du Levant.
16. La Scorsonère à fleurs de crépis.
Scorynera crepioides. Foi*. De la Barbari?.
27. *La,Scorsonère naine.
Scorynera pumiia. Willd. Ç) De l Efpagne.
28. Ia Scor so nè re à feuilles de piflenlit.
-Secrynera taraxacifolia. Jacq. 2f De la Boheme.
29. La Scorsonère alongée.-
Scarynera elongata. Willd. De l’ ile de Crète.
30. La Scor so nè re dichotome. ;
Scorynera dtchoi.oma.. Vahl- 2f De la Barbarie.
31. La Scorsonère du Cap.
Scorynera capenjis. Thunb. Du Cap de Bonn5-
Efpérance.
32. La Scorsonère pinnatifide.
Scorynera pinnatifida. Mit h. 2L De la Caroline.
33:. La Scorsonère ariftée. 1
Scorynera arifiata. Decand. 2f Des Pyrénées.
34. La Scorsonère fiftulêufe..
Scorynera fijlulofa. Brot. 2f Du Portugal.
3y. La Scorsonère à long ftyle.
Scorynera Jlylofa.Vs.il. 2f De.....
36. LaScoRSONÈRE hériffée.
Scorynera muricata. Decand. 2f Des Alpes.
37. La Scorsonère petite.
Scorynera humiiis. Linn. 2f Indigène.
Culture.
Nous ne poffédons en ce moment que neuf
efpèces de ce genre dans nos jardins, mais il s’y
en tft vu d’autres qui ne s’y font pas coafervées :
ces neuf font celles des nos. 1 , 2 , 4 , y, 6., 13 ,
2 1 , 24, 37. Toutes fe contentent de la pleine '
terre, quoique celles qui ne font pas indigènes
craignent les gelées du climat de Paris, dont on
les garantit par des-couvertures de feuilles fèches
ou de fougère pendant l’ hiver.
La Scorfonère laciniée croît le* long des chemins
& fur les pâturages. C ’eft dommagê^ju’elle
foit peu commune, car les beftiaux l’aiment beaucoup
: elle eft principalement utile aux brebis,
qui peuvent plus facilement la pincer.
Les Scorfonères nerveufe & petite, qui croif-
fentdans les pâturages uliginèux (voyeç ce mot),
font encore très-recherchées des beftiaux, furtout
des cochons, qui font furtout avides de leurs racines
} mais elles font également très-peu abondantes
dans les lieux où elles croiffent, lieux qui
font eux-mêmes peu communs.
Les Turcs mangent les racines de la Scorfonère
jubéreufe, qu’on dit d’ un excellent goû t,
ce q,ui devroit .engager à la cultiver dans nos
jardins potagers.
Agriculture. Tome V I .
Mais c’eft la première-efpèce qui doit principalement
fixer ici l’attention, parce que c ’eft elle<qui
fe cultive pour fa racine, qui eft une nourriture
fort faine & fort agréable.
Comme Olivier de Serres ne fait pas mention de
la Scorfonère dans l’ énumération des plantes qu'il
faut placer dans le potager, il eft probable que
fa culture n’avoit pas encore lieu en France à
l’époque où il vivoit. Aujourd’ hui on la préfère
prefque partout au Salsifis (voyei ce mot) î
auffi eft-i 1 peu de jardins où on n'en voie pas au
moins une planche, x
La racine de la Scorfonère d’Efpagne peut fe
manger dès le premier hiver qui fuit le femis de
fes graines, & alors elle eft très-tendre & . très-
délicate 5 mais comme elle n’a pas encore acquis
toute fa grofleur, beaucoup de perfonnes préfèrent
n’en faire ufage qu’à la fin de la fécondé
année, quoiqu’elle acquière de la dureté & de
Fâcreté avec l’âge. Pour combiner ces deux avantagés,
au lieu de femer la graine, comme on le fait
ordinairement, dès lé commencement d’avril,
on retarde jufqû’ en août > alors aucune tige ne
s’élève la première année, & les racines, dix-huit
mois après, font grofies, tendres & favoureules,
car c’ tft la flaraifon, qui leur donne les mauvai-
fes qualités précitées.
Pour que la Scorfonère profpère, il faut que la
terre où on la fème foit on même temps légère 8c
un peu humide. Il faut de plus qu’elle foit profondément
labourée & fortement engraiflee avec
du terreau très-confommé, car fes racines prennent
facilement le goût du fumier frais.
Généralement on fème. la graine de Scorfonère
par rangées, pour faciliter les binages du plant
qui en provient, binages qui concourent fi puif-
famment à la croiffance de ce dernier , & qu’on
ne doit pas par conféquent ménager j cependant,
furtout lorfqu’on la fème en avril pour confommer
le plant en oètobre, on peut la femer à la volée.
On doit arrofer les femis lorfque la fécherefffe fe
prolonge, car la graine a befoin'de beaucoup
d’eau pour germer. Dans la même circonftance on
arrofera également le plant, fi le terrain n’eft
pas naturellement humide.
Dès que le plant provenu du femis a acquis des
feuilles de deux à trois pouces de long, on l'é claircit,
en arrachant tous les pieds qui font à
moins de deux à trois pouces des autres, puifque
ce n’eft qu’autant que les pieds pourront s’étendre
aifément qu’ils prendront toute la groffeur defi-
rable. Cette pratique n’eft pas la plus générale je le
fais , mais elle eft certainement la meilleure. On
donne enfuite un binage, & fucceflivement.trois
à quatre autres.
Les tiges qui fe montreront, feront rigoureufe-
ment pincées près du collet de k racine., pour
les empêcher de s'élever & de fleurir, par la rai-
ii fon indiquée plus haut.
N n