
les terrains légers & les exportions à- demi ombragées
, elle s'accommode fort bien du lieu où
on la m e t, quel qu'il foie. Epuifant beaucoup le
fol , il devient nécëflaire de la relèver tous les
quatre à. cinq ans , pour diminuer la groffeur de
fes touffes, la changer de place ou lui donner
de la nouvelle terre. C'eft en automne qu’il eft le
plus convenable de faire cette opération.
Ce,tte efpèce, ainfi que les autres , ne fe multiplie
guère que par déchirement des vieux pieds,
déchirementqui en produit immenfément dejeunes;
mais (i on vouloit fe pourvoir de nouvelles variétés,
il faudroit faire des femis avec des graines
prifes fur les plus perfèâionnées de celles qu’on
poflède, à l’expofition du levant, dans une terre
lé g è re , abondamment mêlée avec du terreau de
couche, ou même dans du terreau de couche pur,
pourvu qu'il ait trois ans de fabrication. Le plant
produit par ces femis feroit relevé & repiqué à fîx
pouces à fa fécondé année , & à -fa troifième on
pourroit juger de la beauté de fes fleurs, & à'la
quatrième il feroit dans le cas d'être mis en place.
Pendant tout ce temps, il ne demanderoitque des
farclages^Sc des binages. Des arrofemens pendant
.les grandes féchereffes feroient avantageux.
La Primevère officinale eft fi multipliée dans
certains prés, q u e , les beftiaux n'y touchant pas,
elle eft nuifible à leurs produits en foin $ elle indique
les prairies épuifées, c'eft-à-dire, qui doivent
être labourées & femées en céréales ou en plantes
qui exigent des binages d'été. ( Voye^ Substitution
de culture & Prairie. ) On peut auffi
la détruire, en enlevant au printemps fes touffes
avec une pioche à fer étroit.
Cette efpèce fe cultive auffi dans quelques parterres
, & devroit être plus multipliée dans les jardins
pay fagers} elle offre quelques variétés de grandeur
& de couleur, variétés qui fe confondent
quelquefois avec celles de la primevère fans tig e ,
& qui ont fait croire qu’elles appartenoient au
même typ e , opinion que je ne partage pas. (B o sc .)
PRIMITIF (T e r rain ) : fol formé de granit, de
gneifs, defehifte, de marbre, d’argile fèche, & c .,
qui a été évidemment formé avant le fol calcaire
ou argileux , dans lequel on trouve des coquilles
analogues à celles des mers actuelles.
Entre ces deux fols s'en montre un troifième
.appelé de tranfition , principalement formé de
pierres calcaires, argileufes, d’argile & de grès,
tous contenant des coquilles qui , comme les
cornes d’ammon, les bélemnites, les nummu-
laires , les gryphites, & c . , n’exiftent plus dans
ncs mers.
Le terrain primitif a pour l’agriculteur des caractères
propres, & par conféquent demande une
culture particulière. Il manque généralement de
profondeur , de confiftance , & eft prefque toujours
en pente: auffi eft-il fec le lendemain d'une
pluie; auffi les eaux pluviales entraînent-elles dans
les vallées 1-humus qui s’y forme annuellement par
la deftruClion des végétaux qui y crôiflent, de
forte qu’il eft toujours ce qu'on appelle maigre.
Le fe ig le , le farrafin, les raves, la navette, la
fpergule, les pommes de terre, font les productions
qu'on leur demande ordinairement, & leurs
récoltes font des plus chétives coures les fois qu’il
n'a pas plu fréquemment, .&• qu’il n'a pas été
abondim nert fumé. Il demande à être rechargé
de loin en loin , c'eft-à-dire, qu'on rapporte à
dos de cheval, fur les pences, les terres qui en
ont été entraînées, & qu’on fafl’e des travaux pour
retarder l'entraînement poftérieur des mêmes terres
, c'eft-à-dire, des terraffes,- des M e s , des bordures
en pierres, enarbres, &c. Y faire des femis
dans l'intention d'enterrer leurs produits lorfqu’ils
font arrives à la moitié de leur croiffance, eft le
moyen le plus économique pour les améliorer, &
dn doit l’exécuter au moins une fois en trois ans.
Le farrafin & les raves font à préférer dans ce
cas.
On trouvera, aux mots Granit, Gneiss ,
Schiste, Marbre , Roche & Montagne, les
fupplémens necefiaires à cet article, que j’aurois
pu beaucoup étendre. ( B ose. )
PRINTANIERES. On appelle ainfi les plantes
qui croifient naturellement, fleurifient ou fructifient
à la fin de l'hiver.
Les ellébores, les violettes, les primevères,
font des plantes printanières.
Il y a la différence entre printanier & Précoce,
que ce dernier mot fuppofe le fecours de l’arc.
Voyei fon article, ainfi que ceux Hatif & Primeur.
C'eft toujours une grande jouiffance pour le
cultivateur que l'apparition des plantes printanières
, auffi doit-on lesmultiplier autant que pofii-
ble dans.toutes les fortes dé jardins, furtout dans
les Jardins payfagers. Voyez ce mot. (B o s c .)
PRINTEMPS : la première des quatre faifons
de l’année, celle pendant laquelle la végétation fe
ranime , & les cultivateurs commencent la férié
de leur pénibles travaux. L'époque où on y entre,
varie félon les latitudes, féloniesexpofîtions, les
années, & c . Ainfi il arrive plus tôt à Marfeille
qu'à Paris, contre un mur expofé au midi que
contre un mur expofé au nord , dans une année
où la bife ne fouffle pas long-temps que dans celle
où elle dure. Dans le calendrier elle renferme les
mois d’A vR jL , de Mai & de Juin; mais dans
la nature, pour la plus grande partie de la France,
& furtout pour les départemens méridionaux, elle
fe montre bien plus tôt. Voyez les articles des mois
précités, &ceux de Janvier, Février &Mars.
Le Printemps ranime la nature , & donne des
jouiffances aux âmes fenfibles qui favent fenrir fes
beautés. Il a été chanté par les poètes, qu'il eft
plus dans le cas d'infpirer qu’ aucune des autres
faifons.
Les cultivateurs s'accordent à dire q u e , pour
qu’un Printemps foit favorable aux récoltes futures
, il faut qu'il ne foit ni trop froid, ni trop
chaud, ni trop f e c , ni trop pluvieux. Voyez
Fr o id , C h a l e u r , Sécheresse, Humidité
6’,Pluie<
C'eft vers fa fin,que mûriffent les C erise-s &
les Fra ise s , que fe récoltent les foins des prairies
hautes.
L ’obfervation femble faire croire que les Printemps
aCtuels font plus tardifs & moins chauds
que ceux d'autrefois, ce qui eft dû à l’affoibliffe-
jnent des abris réfultant du déboifement des hautes
montagnes. L'art diminue cet inconvénient
dans les jardins, mais il ne le peut dans la grande
culture qu’en choififfant les variétés Précoces.
Voyez ce mot. ( B o sc . )
PRISE D’ EAU : lieu où il fe trouve naturellement
une malTe d'eau ftagnante ou coulante, & d'où
on la dirige artificiellement pour arrofer "un pré,
pour faire tourner un moulin,, pour alimenter un
jet d'eau , une cafcade, un baflîn , & c .
Une Prife d'eau eft toujours plus élevée que
l’endroit où elle doit être conduite; tantôt c'eft
par une rigole fimple on maçonnée, couverte ou
non couverte, tantôt par des conduits en bois ,
en terre, en,plomb, que l'eau fe rend à fa defti-
nation. Voyez Nivellement.
Les eaux des fontaines & des petites rivières
appartenant aux propriétaires du terrain fur lequel
elles fe trouvent, & les rivières navigables faifant
partie du domaine public , on ne peut prendre de
l’eau hors fa propriété fans un arrangement avec
fon voifin , ou fans une autorifation du Gouvernement,
furtout fi les effets de cette Prife doivent
être permanens. Voyez Eau , Etang , Font aine,
Ruisseau&Riviere. (B o s c .)
PRISMATOCARPE. P r i sma t o c à r pu s .
Nom donné par Lhéritier à un genre qu'il avoit
formé aux dépens des campanules, yoifines de la
campanule miroir de Vénus. C ’eft ie même que
le genre Legou^ia de Durande. Voyez C ampanule.
PRIVA. P r iv a .
Genre de plantes établi aux dépens de celui des
verveines, & qui réunit cinq efpèces, dont plu-
fieurs ont forme feules ou font entrées dans les
genres Busserie, Blairie, T ortule & C a r -
tellie. Voyez ces mots.
Efpèces.
1. Le Pr iv a lappulacé.
Priva lappulacea. Jacq. % De la Jamaïque.
2. Le Pr iv a denté. '
Priva dent ata. Vahl. 2f Dè l’Arabie.
-3* Le Pr iv a du Mexique.
Priva mexicana. Wilid. Du Mexique.
4. Le Pr iv a a épi filiforme.
Priva leptojiachya. Wilid. Des Indes.
y. Le Pr iv a uni.
Priva levis. Juff. Du Brcfil.
Culture.
La troifième efpèce eft la feule qui fe voi®
dans nos jardins. C ’eft une affez belle plante, q u i,
dans le climat de Paris, peut refter en pleine
tetre dans les hivers dou x, mais qu’il eft prudent
de tenir en terre pour la rentrer dans l ’orangerie
aux approches des froids. Elle demande une terre
de moyenne confiftance & des arrofeméns fréquens
en "été. Sa mültîplication a lieu par graines, dont
elle donne abondamment dans nos jardins, graines
qu’on fèmedans des pots fur-couche nue, dès que
les gelées ne font plus à craindre, par boutures
plantées de même, & par déchirement des vieux
pieds.
On ne voit cette plante que dans les écoles de
botanique & dans les grandes collections. ( B o sc . )
PROCKIA. P r o c k i a .
Genre de plantes de la polyandrie monogynie
& de la famille des Roficées y dans lequel fe rangent
huit efpèces. Il fe rapproche beaucoup des
Lightfootes & des Litsees , & eft figuré
pl. 465' des Illufirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. Le Pro ck ia de Sainte-Croix.
Prockia Crucis. Wiild.Tj De l’ile Sainte-Croix.
2. Le Pro ck ia deltoïde.
Prockia deltoïdes. Lam, "fr De l'Ue-Bourbon.
3. Le Pro ck ia théiforme.
Prockia theiformis. Wilid. T> Des Indes.
4. Le Prockia à feuilles entières.
Prockia integrifolia. Wiild. T? Des Indes.
y. Le Prockia denté.
Prockia. ferra ta. XV illd. I) De l'Ile-de-France.
6. Le Pro ck ia lacinié.
Prockia laciniata. Lam. J7 De l’ Ile-Bourbon.
7. Le Prockia lobé.
Prockia lobata. Lam. De.....
8. Le Prockia ovale.
Prockia ovata. Lam. T? De l’IIe-de-Ffance.
Culture.
Cette dernière efpèce eft la feule qui fe voie
dans nos jardins ; on la tient toute l’année dans la
ferre chaude : elle demande une terre de moyenne
confiftance & peu d’arrofemens. Il ne paroît pas
qu'elle puiffe fe multiplier de boutures, & elle ne
donne pas de graines en France. (B o s c .)
PROÇRIS. P rocris .
Genre de plantés de U monoecie tétrandrie Sc