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en fi < heures de temps, creufent, dans le gravier
des puits de huit à dix pieds de profondeur fur
quatre de large, au fond desquels ils placent un
tonneau, & ils établi fient, au point de réunion
de trois perches, fichées en terre à égale difiance
fur les bords, une poulie fur laquelle roule la
corde qui fait monter & defcendre le leau. L'ouverture
eft en partie recouverte par deux ou trois
planches. Au moyen de ces puits & de conduites
de bois fort légères , qui durent trois ou quatre
ans, parce qu'on les rapporte, ainfi que les
perches & les planches, a la maifon pendant l’hi--
v e r , les cultivateurs ‘de ces communes arrofent
très-rapidement & très-économiquement les objets
de leurs cultures, & en augmentent par-là les :
produits. Les puits ne durent qu'une faifon ; on j
les comble au commencement de Thiver , & on
les creufe de nouveau dans d'autres places au
printemps fuivant.
Aux environs de San Lucar de Barrameda, fur
les bords du Guadalquivir, au rapport 'de Laf-
teyrie , on procède d'une manière encore plus
ingénieufe pour utiiifer des terrains fablonneux.
En effet, on creufe dans ces terrains; qui s'élèvent
à huit ou dix pieds au-deffus de la riviere, de
larges & longues foffes, dont le fond n’eft que
de deux pieds au-deffus du niveau de l'eau 5 d£
forte que les racines des plantes qu'on y cultive
le trouvent dans une humidité confiante, tandis
que leurs tiges-font dans une étuve d'autant plus
chaude, qu'elies font garanties des vents paries parois
de lafoffe. C'eft là où on obtient jufqu’à quatorze
récoltes de luzerne par an, où on obtient
des courges de plus d'un,quintal de poids, &c.
Puifqu'ils font plus perméables aux racines que
les autres, les terrains fablonneux doivent être
très-avantageux à employer à la culture des racines
nourriffantes, & c'eft auffi ce qui eft. A égalité
d'arrofemens & d’engrais, ils donnent de plus
belles productions en pommes de terré, en topi-,
nanibours , en carottes , en panais, en raves ,
en betteraves, &rc. : je dirai plus, ces productions
font bien plus favoureufes, parce que la chaleur y
a davantage développé le principe fucré. Il fercit
donc défi râble qu’on put établir tous les jardins
dans de tels terrains, plutôt que dans ceux qui
font argileux & humides ( voye% Ja r d in ) j il le
fercit également que tous les Ternis y Tuilent faits,
que tous les arbres y fuffent repiqués dans leur
première jeuaefîe. Hggfjj Pépinière.
Beaucoup de terrains fablonneux placés fur
le.bord des rivières, à la bafe des montagnes,
étant de très-nouvelle formation , contiennent
fort peu d’humus; c’ eft pourquoi ils ne donnent
que de foibles productions; ils ne peuvent prin-.
ci paiement être cultivés en froment. Augmenter
la quantité de cet humus, eft donc ce à quoi
doivent tendre les cultivateurs. Or , pour arriver
à ce b u t , il n’y a que les tranfports de terres fur-
chargées d'humus, les fumiers .& les plantes enterrées
en fleur. Le premier de ces moyens re
peut être employé partout, & eft fort coûteux;
le fécond eft également fort coûteux, quand on
. confidère le peu de valeur de certaines terres ià-
blonneufes ; refte le dernier, qu'on peut mettre
en pratique en tout pays , qui ne coûte que rie la
ni iin d'oeuvre & de la femence , & qui réellement
eft celui qu'on doit préférer, quoique fes effets
foient les moins durables. Voye^ Récoltes ente
r ré es POUR ENGRAIS.
Le fumier, de vache, comme confervant plus
long-temps l’humidité que celui'de cheval, doit
être préféré pour les terrains fablonneux. Les
G r a v a s , contenant des fels'Ndéliqutfcens, fa-
vorifent beaucoup la végétation des productions
qu'on leur confie. On les Ma r n e toujours avec
avantage, fur tout fi la marne eft argileufe, mais
il faut leur ménager la C h a u x . Voyeç ces mots.
Les labours font on ne peut plus faciles dans
les terrains fablonneux. Au dire de beaucoup de
perfonnes, ils n’ont que l'inconvénient de beaucoup
ufer le foc des charrues ; mais ils offrerit
celui , bien plus grave , d'affoiblir la puiffance
végétative de ces terrains , en ce qu’ils y favo-
rifenc l'évaporation de l ’eau & la. décompofition
de l’humus foîubie : on doit donc les leur ménager
;le plus poftible , furtout pendant la fécherefTe.
Voyei La b o u r r
Semer & planter ces terrains de végétaux à
larges feuilles ou à tiges ■ nombreufes , qui empêchent,
pendant l'été , la déperdition de leur
humidité, L'altération de leur humus, eft donc
agir conformément aux vues de la nature & à
l'intérêt du cultivateur..( Voye^ T erres b rû lé
e s . ) Plus qu’aucune autre , elles ne doivent
donc pas être foumifes au fyftème des jachères,
& malh-ureufement ce font celles qu’on y âffu-
jettit les plus généralement. Voye^ Jachere 6*
Succession de culture ; voye£ auffi Ëco-
•buage.
L’amélioration des terrains fablonneux eft généralement
plus facile que celle des terrains argileux,
& ce font ceux qu’ un agriculteur inf-
truit doit préférer d'acquérir, lorfqu il veut opérer
par lui même : il n'en eft point qu’on ne puiflfe,
en peu d'années, fans dépenfes extraordinaires ,
transformer en terres à froment, & dont on ne
puifte par conlequent augmenter les produits du
double.
Lorfque les terrains fablonneux font traverfés
par des rivières , lorfqu'ils font fitués fur dés
pentes rapides, ils font fort fujets à,être dégradés
par les inondations, par les eaux pluviales. J’ai
donné aux mots T o r r en t & Or ag e , des indications
propres à prévenir & à réparer les fuites de
ces dégradations; j’y renvoie le le&eur. ( B o sc . )
SABOT. Cy p r ip e d iu m .
Genre de plantes de la gynandrie diandrie & de
la famille des Orchidées, dans lequel fe placent
neuf
neuf èfpèces , dont plufieurs fe cultivent dans les
écoles de botanique & dans les collerions des
amateurs, quoiqu’elles n’y fubfiftent pas longtemps.
Il eft figuré pi. 729 des Illuftrations des genres
de Lamarck.
Efpèces.
1. Le Sa b o t de Vénus.
Cypripedium calceolus. Linn. Des Alpes.
2. Le Sabot jaunâtre.
Cypripedium fiavefeens. Redout. De l’Amérique
feptentrionale.
3. Le Sabot du Canada.
Cypripedium canadenfe. Mich. De l ’Amérique
fèptentrionale.
4. Le Sa bot à fleurs blanches.
Cypripedium album. Ait. De l'Amérique fep-
tentrionale.
y. Le Sabot du Japon.
Cypripedium japonicum. Thunb. ^ Du Japon*.
6 . Le Sabot à hampe nue.
Cypripedium acaule. Mich. De l’Amérique
feptentrionale.
7. Le Sabot bulbeux.
Cypripedium bulbofum. Linn. if De la Sibérie.
8. Le Sabot ventru.
Cypripedium ventricofum. Gmel. If Delà Sibérie.
9. Le Sabot taché.
Cypripedium guttatum. Wilid. De la Sibérie.
Culture.
Comme la p’upart des orchidées, les Sabots fe
multiplient fi difficilement de graines, que je ne
fâche pas qu’on foit encore parvenu à fe les procurer
par ce moyen : en conséquence, c’eft en
levant leurs racines dans les bois & en .les transportant
dans les jardins, qu’on peut les y cultiver.
J y ai vu celle des Alpes & toutes celles d’Amérique.
On doit les placer dans la terre de bruyère,
nord d’un mur, & les abandonner à elles-
mêmes. Plus fouvent on les touche, & plus tôt -,
elles périffent : au refte, le plus long-temps que je [
les aie vu fubfifter, eft trois ans ; c’eft dommage, !
car ce font des plantes fort remarquables par la i
grandeur & la forme de leurs fleurs. ( Bosc. )
Sabot : nom de la partie extérieure de rextré-i
mite du pied du cheval, compofée de corne , qui ;
fe renouvelle à mefure quelle s’ufe par le frotte- (
ment, & à laquelle s’attache le fer deftiné à em- !
pêcher Ton ufure. Voye% Pied & Fe r ;
SABRE : inftrument tranchant d'acier, long de
deux à trois pieds, garni d’un manche de bois ;
de même longueur, qu’on fubftitue quelquefois
au C roissant pour la tonte des charmilles.
Voye£ ce mot.
Un Sabre de guerre peut remplir le même but.
SAC. On en diftingue de plufieurs fortes.
Les plus importans par la mife dehors qu’ ils
exigent, font les Sacs à blé. On fabrique une forte
Agriculture. Tome V L
de toile analogue au farin ou à la calmande, qui
leur devroit être exclufivement confacrée, car il
y a de l ’économie à l'employer, quoique plus
chère , à raifon de fa grande durée.
Que de pertes les cultivateurs éprouvent chaque
année pour n avoir pas aflfez de Sacs, ou pour en
avoir de mauvais 1 En effet, dans ces c-as, ou le
froment fe mange parla-teigne, les charançons,
& c ., les graineshuileufes moififfent, la farine s'échauffe,
& c . , ou il s'en échappe de grandes quantités,
qui font la proie des oifeaux ou des fou ris.
Ces derniers animaux font une des caufes les
plus communes delà détérioration des Sacs; auffi
ne peut on trop prendre de précautions pour garantir
de leurs atteintes ceux qui font pleins,
ou ceux qui, étant vides , font imprégnés de
l'odeur du froment, ou faupoudrés de farine.
Une bonne ménagère p a ie en revue fes Sics
au moins une fois par mois, & fa it, de fuite, raccommoder
ceux qui en ont befoin : deux ou trois
points faits à propos arrêtent prefque toujours
une détérioration majeure.
Outre ces grands Sacs, il faut en avoir un certain
nombre de plus petits, de différentes grandeurs ,
pour ferrer, non-feulement des graines, mais beaucoup
d’autres produits des 'récoires qui fe con-
fervent mieux quand ils font enfachés qu’autre-
ment : ceux-ci peuvent être de toile ordinaire,
& d’autant plus fine qu’ils font plus petits.
On fait auffi des Sacs avec du fparte , des
feuilles de palmier, des joncs, des feirpes, des
roTeaux , des écorces d'arbres , mais ils portent
plus particulièrement le nom de balles.
Les Sacs de papier , grands & p e tits , font
également d'un grand emploi dans les exploita- ,
tions rurales, quoique le plus fouvent on n’y et»
trouve pas un feu). C ’eft cependant de l’ordre
que découle l'économie la plus réelle, & les foins
de toute nature la favori lent puiffamment.
Les Sacs à fruits font de petits Sacs de papier,
de toile ou de crin , dans lefquels on introduit les
raifins lorfqu’ ils commencent à mûrir, pour les
garantir du bec des oifeaux , des mandibules, des
guêpes & des abeilles , & de la trompe des mouches.
On n'en fait guère ufage qu’autour des
grandes villes. Ceux en papier font les moins coûteux,
mais les plus défavantag ux fous le rapport
de leur durée & de leur influence nuifîble fur la
faveur des grains : on diminue un peu leurs incon-
véniens en les huilant & en ne les fermant qu’in-
complétement.
Les Sacs de crin font préférables, en ce qu’ils
fe tiennent toujours roides, ne privent pas les
grappes du contaéfc de l’air , & durent un grand
nombre d'années quand on les foigne convenablement
: ceux de couleur noire accélèrent même ia
maturité du raifin , tandis que ceux en papier
blanc la retardent. (B o s c .)
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