leur v ie , deviendront plus gros* plus lourds, plus
propres à traîner lentement des voitures très-chargées*
De ces confédérations, les cultivateurs doivent
conclure que, s'ils veulent introduire le fan g arabe
en France, ce n'eft pas dans les gras pâturages de .
la Normandie qu'ils doivent placer leur haras,
niais dans les plaines du Languedoc ou les montagnes
du Limoufin. Au contraire , ils ne conduiront
pas dans ces derniers cantons , mais dans le
premier, les étalons & les jumensde la groffe Race
du Holftein, qu'ils feroient jaloux de propager.
Perfonne ne peut douter de l'influence de la
qualité & de la quantité desalimens furies petits des
animaux, principalement relativement à leur grof-
feur, foit qu'ils foient encore dans le ventre de
}eur mère, foit qu'ils tetent fon lait, foit qu’ils
commencent à manger feuls. Par conféquenc une
forte Race ne peut fubfifler fur un fol véritablement
marécageux, fur un fol extrêmement maigre.
C'eft pour n'avoir pas fait attention à cette confédération,
que tant de cultivateurs, propriétaires
de mauvais pâturages ou de pâturages peu abon-
dans, fe font fourvoyés lorfqu'ils ont voulu fpé-
iculer fur l'élève des chevaux normands, des vaches
fuiffes, des moutons de Beauce, & c .
Donc les pays dont le climat & les pâturages
font différens, ne doivent point échanger leurs
Races, mais chercher à les perfectionner par les
moyens indiqués plus haut.
Il eft des Races qu'on recherche pour un objet
fecondaire, & fur lefqueiles l’influencé des climats
& des pâturages peut être moins fenfible; telles
font celles des moutons mérinos, des chèvres
d'Angora.
Les Races qui font plus fpécialement fous la
main de l'homme, fe reffentent encore moins de
cette influence, comme celles des chiens, des chats,
des poules, des pigeons de volière. 11 eft parmi
les chiens des Races tellement, éloignées par leur
forme extérieure & leur caractère , qu'elles répugnent
à fe prêter à la copulation, & qu’elles ne
reconnoilîént pas toujours leurs petits lorfque
cette copulation a eu lieu. Je citerai fpécialement
le barbet & la levrette. Voyeç Chien.
La fupériorité de certaines Races fur les autres
eft tellement reconnue, qu’il n'eft pas néceffaire
que je la prouve. J'ai déjà cité celle des, chevaux
arabes ,' limoufïns, normands, danois5 celle des
vaches de Suiffe; celle des.moutons mérinos, des
chèvres d'Angora. Je citerai celle des ânes du
Poitou , fi groffe; des cochons à oreilles pendantes
, fi facile à engraiffer ; celle des lapins à longs
p o ils , fi recherchés pour la filature & la fabrication
des chapeaux ; celle des dindons blancs, dont
la chair eft plus tendre ; des oies à ventre faillant,
plus producti ves en plumes; des canards barboteux,
plus faciles à élever j des poules de Caux, plus
groffes ; des pigeons patus, qui font huit à dix
couvées par an; du chou quintal, dix fois plus
pefant; de U laitue romaine, plus fufceptible de
braver la chaleur, & c .
Il y a en Angleterre une Race de boeufs , celle
de Craw'en , dont la peau eft beaucoup plus épaiffe
qu'à l’ordinaire, ce qui,fait qu’elle fe vend un
tiers des plus.
Le chien prouve que plus les efpèces font rapprochée
s de l'homme, & plus les Races qui en
découlent font nombreufes & différentes en forme
& en qualité. On diftingue auffi facilement à la
vue qu'au genre de leur utilité, le chien de berger
, le chien mâtin , le chien courant, le chien
couchant, le chien le vrier, le chien barbet, le
chien épagneul, &c. Voye% C i-iien.
Les cultivateurs ne font généralement pas affez
attention au perfectionnement de leurs Races, &
c'eft feulement de celles des chevaux dont le
Gouvernements'ëft occupé (voyeç Haras). Leur
intérêt cependant femble devoir les engager à
empêcher que les accouplemens fe faffent fans
choix , comme prefque partout, puifque, même
dans les Races les plus vulgaires, un bel individu
fe vend plus cher qu'un laid. Je voudrois donc
qu’ ils n'accouplaffent, comme je l’ai déjà d it, que
les plus beaux individus mâle & femelle, non-
feuîement de leurs Chevaux, mais de leurs
Anes, de leurs Vaches, de leurs Brebis , de
leurs Chèvres, de leurs Cochon$, de leurs
Chiens, de leurs Chats, de-leurs Lapins,
de leurs Dindes , de leurs.Oies, de leurs Canards
, de leurs Poules , de leurs Pigeons
( voyeç tous ces mots), où je dénombre les Races
de ces animaux, & indique les qualités dont elles
font pourvues.
Quelques pejfonnes font fans doute dans la
perfuafion que,j'ai tort de mettre de l’importance
à l'accouplement des chiens ; mais je les prie de
confidérer, i° : que tous ceux de ces chiens qui
n’ont pas la totalité des, caractères qui font pro-
pres-àîeur Race, ne rempliffentqu'incomplétement
l’ objet pour lequel on les nourrit; qu'ainfi ie produit
d’un chien de berger avec un chien de chaffe
n'eft ni aufli bon pour la garde des beftiaux que
fon père, ji i fi propre à la chaffe que Ta mère;
2°. que cette maladie nerveufe, héréditaire, qu'on
appelle maladie des chiens , qui les rend impropres
à prefque tous les fervices, qui les fait périr au
milieu de leur carrière , qui eft fi commune que
plus de la moitié d’entr'eux en font affeêtés, ne
fe perpétue que par l'infouciance des maîtres.
Je ne me diflimule pas qu'il eft difficile d’empêcher
les animaux qui font en liberté de s’accoupler
contre le gré des propriétaires des femelles,
& les chiens par-deffus tout ; mais il eft cependant
des moyens de régler leurs difpofitions à eet
égard , moyens que je n'indiquerai pas, tant ils
font aifés à imaginer.
Tout repos produit la graiffe. Ainfi, lorfqu’on
veut créer une Race de boeufs & de moutons pour
, la boucherie, i l faudra toujours choilir, pour
TW
l‘accouplëmem des individus tranquilles 8c don*.
Le célèbre anacomiùe Hunter ayant remarque
que les perfonnes graffes avoient généralement les
os minces , Blakcwell a-choifi, pour établir les
Races qui lui ont fait une fi grande réputation &
une fortune fi coloffale, des taureaux, des vaches,
des beliers, des brebis, des verras & des truies ;
qui avoient cette qualité. , :
Que dechofes j'aurois encore à dire fur cet
important fujet 1 II faut pourtant que je m'arrête
pour ne ras faire de double emploi. {B o s c.)
RACEO : variété de Froment cultivé aux environs
de Nantes. ' ,
RACHE. On appelle ainfi le Claveau dans
quelques cantons.
RACHITISME : maladie qui attaque les animaux
ainfi que les .végétaux, & qui fe caraétérife
par le défaut de développement d’une ou de placeurs
de leurs parties. ; ' \
Le Rachitifme recotmoît un grand nombre de
raufes qu’ il n’eft pas dans la nature de cet ouvrage
.de rechercher.
; On tente .rarement la guérifon du Rachitifme
dans les animaux domeftiques ,. attendu que la
dépenfe d'un traitement long & incertain furpaf-
feroit leur valeur; on préfère envoyer à la boucherie
ceux qui en font, fufceptibles, & de tuer
lesautr.es.
Il eft allez fréquent de voir: des plantes rachitiques,
qu'on confond avec les plantes Rabougries.:
ce mot.
C'eft dans le blé que le Rachitifme a été le plus
remarqué, & véritablement c’eft là qu’il fait le
plus de mal.
Le blé rachitique a les tiges plus groffes &
moins longues > les feuilles rudes & contournées,
furtout à leur extrémité; les grains font plus gros,
plus ronds, plus ridés : ils ne donnent point de
farine.
On a attribué le Rachitifme d u.b lé aux vibrions;,
anguille qu’ on, trouve toujours: dans les
leurs extrémités, extrémités qui font toujours
molles & vil'qiie'iifes, & qui s’alongent toutes les
années. Dire comment s’exécutecerte action, eit
chofe impoflible dans l’état aêtuel de nos con-
noiflances. Le manque, de PoRES/apparens (vo/r;
ce mot) a fait fuppofevqu'ils étoient fi petits,
que l'aliment dévoit y pénétrer fous forme ga-
zeufe jimais on ne peut, adopter cette fuppofition
qu.ind.on confidère q.ue les plantes contiennent des
terres, des oxides , des fels,? &c. Vayej le Dictionnaire
noeuds & les grains des pieds attaqués de. cette
maladie; mais comme cet animalcule microfco-
pique fe trouve dans la plupart des altérations
organiques des végétaux, on doit regarder fa
préfence comme effet -y plutôt que comme caüfe.
/ Il n’ y a pas de remèdes avoués par une faine
phyfique contre le Rachitifme ; du blé, quoique
des charlatans en aient indiqué un grand nombres
Détruire le femis qui .en eft trop infefté,'eft le
paëilleur confeil à donner dans ce cas. Il eft bon
auffi de changer d e . femences,; & de ne pas remettre
du blé de long-temps dans le champ.
(B ,o se .) - .
RACINE. Les cultivateurs doivent confidérer
les Racines , d’abord fous les rapports de leur
importance comme organes de, la nutrition & de
la fixation des plantes, enfuite comme moyen
de -les multiplier.
L’a&ion nutritive des Racines n’:a lieu que par
de Phyfiologie végétale.
L'aétion fixante des Racines eft trop évidente
pour perdre du temps à la prouver j -elle eft, le
plus fouvenc, proportionnée aux befoins de la
plante, c’elt-à-dire, que les grandes plantes ont
généralement les plus groffes ou les1 plus nOm-
breufes Racines, & q ue, dans les arbres, il y a
un rapport néceffaire entr'elles & les Branches.
Voyeç ce mot.
Toujours la Racine a commencé par être une
Radicule. Voyei ce mot.
La plupart des Racines offrent une partie principale
qui s'enfonce perpendiculairement en terre,
c'eft le Pivo t , & une grande quantité de parties
latérales fecondaires.; y-tertiaires , & e ,, c'eft le
C hevelu. Voyej ces deux mots.
Il y a des Racines Bulbeuses, des Racines
T ubéreuses & des Racines Fibreuses (vqye*
ces mots dans le Dictionnaire de Botanique ) j mais
■ les deux premières, convenablement analyfées,
fe rapportent en définitif à la dernière, qui eft
donc la Racine proprement dite. Voyej. aufli les
mots Patte & Griffe.
Les cultivateurs doivent confidérer jes Racines,
i° . fous les rapports de leur durée, en annuelles
qui ne vivent qu’un an , en bifannuêlles qui ne
vivent que dix-huit mois, & en vivaces qui vivent
plus de deux ans"; z°. fous les rapports de
leur confiftance, en herbacées & ligneufes , qui
fe diftinguent 'cependant moins peut-être par
cette confiftance que' parce que lés tiges formées
par les herbacées meurent chaque année , & que
telles qui fortenc des iigrieules perfiftent aufli
long temps qu’elles.
On appeile.r0//ar de la racine la partie qui Punit
à la tige : cette partie , qui ne fe diftingue poinc
à la v u e , eft très-importante , puifque c ’eft elle
qui eft le centre de la vie des plantes, ainfi que le
prouve l'obfervaiion.
. II. y à peu de différence entre l’organifation des
Racines & celle des tiges ; leur accroiffement en
longueur en groffeur, & leurs ramifications,
ont lieu pofirivement de la même manière, ainfi
que l’a établi Duhamel par des expériences ri-
goureufes ; elles n’ont point de moelle i mais ,
chofe furprenante, elles en prennent une lorf-
qu’elles végètent à Pair pendant deux ou trois ans.
Par oppolition, une tige qu’on met en terre devient
complètement Racine j mais tous les arbres