
peut s’en débarrafler. On en fait un fréquent ufage
en médecine, comme fébrifuge & aftringente. Tous
les beftiaux la mangent, & même, dans quelques
cantons, on a foin de la ramalfer au printemps
pour la donner aux vaches & aux cochons.
j° . La Potentille fraifier, autrement le fraifier
flèrile, croît dans les mêmes lieux , & fleurit en
même temps que la Potentille printanière ; mais
fes fleurs étant blanches, petites & peu nombreu-
fe s , elle offre moins d’agrément. Du refte, ce que
j’ ai dit de cette dernière s’y applique.
Ces cinq efpèces & celles qui font infcrites
fous les nos. 5, 4 , 6 , 8 , 9 , 10, n , 1 5 , 1 4 , 18 ,
i f i 3a»34.3<5, 5 7 , 5 9 , 1 0 ,4 1 , 45 & 49, fe
voient dans nos écoles de botanique. Toutes fe
lement en place & ne demandent d’autres foins
que des farclages de propreté. Il en eft cependant,
comme les 9e. , 10e. , 32e. , 34e. , 36e. & 49e.
qui demandent à être abritées du grand foîeil, &
même arrofées dans les féchereffes. Quoique ces
dernières foient toutes d’ un afoeél agréable , aucune
d’elles n’eft dans le cas d’être cultivée pour
l ’ornement. ( B osc. )
POTHOS. P othos»
Genre déplantés de la tétrandrie monogynie &
de la famille des Aroides , qui renferme douze efpèces
, dont quatre fe cultivent dans nos ferres.
Il eft figuré pl. 738 des Illu f rations des genres de
Lamarck.
Efpeces.
1. Le Pothos à feuilles en coeur.
Potkos cordata. Linn. De l ’Amériqne mériridionale.
2. Le Pothos à nervures épaiffes.
Pothos. crajftnervia. Jacq. De l’Amérique
méridionale.
3. Le Pothos à feuilles lancéolées.
Pothos lanceolata. Linn. % De l’Amérique méridionale.
4. Le Pothos fétide.
Pothos fetida. Àiton. y De ^Amérique méridionale.
5. Le Pothos violet.
Pothos violacea. Swartz. De la Jamaïque.
6. Le Pothos grimpant.
Pothos fcandens. Linn. if Des Indes.
7. Le Pothos à feuilles crénelées.
Potkos crenata. Linn. if De l’île Saint-Thomas.
8. Le Pothos à grandes feuilles.
Pathos grandi folia. Jacq. 2^ De l’Amérique
méridionale.
9. Le Pothos palmé.
Pothos palmata. Linn. 2f De la Martinique.
10. Le Pothos à feuilles ailées.
Potkos pinnata. Linn. Des Indes*
i l . Le Pothos digité.
Pothos digitata. Jacq. De l’Amérique méridionale.
12. Le Pothos acaule, vulgairement queue-de-
rat.
Pothos acaulis. Linn. ^ De la Martinique.
Culture.
Les quatre premières efpèces fe voient dans
nos écoles de botanique y elles exigent la ferre
chaude, une terre confiftante & fe r tile , & des
arrofemens multipliés, furtout pendant qu’ elle9
pouffent, car elles proviennent de lieux maré-
* cageux. On les multiplie par graines, qui mûrif-
fent quelquefois dans nos climats, & par rejetons
dont elles fourniffent affez fouvent. Les premières
fe fèment, auffnôt qu’elles font mûres, dans la
ferre chaude, ou mieux fous bâche , & les féconds
s’éclatent au printemps, pour être mis feul
à feul dans un pot fur couche & fous châffis.
Les Pothos fe font remarquer par la grandeur
de leurs feuilles, qui perfiftent toute l’année, par
la grandeur de leurs touffes, & par la fîngulière
difpofition de leurs fleurs fur un axe fouvent fort
long; mais du refte on ne peut pas dire que ce
foient de belles plantes.
Leur terre fe renouvelle en partie tous les
ans. ( Bosc. )
P O T IR O N ou P O T U R O N : variété ffe
Courge.
Les fauvages de l’Amérique feptentrionale fèment
une grande quantité de Potirons pour les
manger* non-feulement frais, mais encore fecs.
Pour les deffécher, ils les coupent en tranches
minces, les expofent au foleil, & les confervent
dans des paniers à l’abri de l’humidité. Ces tranches
fe mettent journellement, pendant l ’hiveç
& le printèmps, dans leurs bouillons pour les
épaiflir. (B o s c .)
POU : genre d’infe&es aptères, dont plufieurs
efpèces tourmentent fréquemment les cultivateurs,
leurs beftiaux t leurs volailles, & dont il eft par
conféquent bon que je dife ici un mot.
Il eft des perfonnes qui foutiennent que les Poux
font utiles à la fanté. Elles ont peut-être raifon
en ce que les piqûres qu’ils font aux hommes &
aux animaux fervant d’excitant à la peau, tiennent
lieu d’ un léger véficatoire; mais il n’en eft pas
moins blâmable de les laiffer fe multiplier ; car
outre que leur grand nombre empêche le fommeil,
diminue la maffe du fang , ils répugnent à tous
ceux qui ont reçu quelqu’éducation, & indiquent
l’ ignorance , la pareffe & la mifère.
On fe débarràffe du Pou du corps en fe lavant
& en changeant fréquemment de linge} de celui
de la tête , en fe peignant tous les jours avec un
peigne fin, en fe tenant les cheveux courts, en
les poudrant ou les lavant avec des fubftances âcres*
comme le ftaphifaigre, le tabac, & c . , en les huilant,
graiffant, 8çc. Ces moyens font très-com-
jnuns & très-pratiqués. , ,
Il n’en eft pas de meme aes Poux des animaux
domeftiques, fort peu de cultivateurs s'occupent
de les en débarraffer 5 cependant il n’ en eft pas
qui n’en nourriffent plufieurs, & fouvent ils font
en fi grande abondance , qu’ ils fueent le plus pur
de leur fang , ce qui les fait maigrir ou les empêche
de groflir.
C ’eft en faifant fréquemment nettoyer, pendant
l’é té , les Écuries , les Étables , les Bergeries,
même les T oits a porcs, en conduifant les quadrupèdes
à l'eau, en les frottant avec des décoctions
de plantes âcres, en les Étrillant , qu’ on
peut les débarraffer des Poux. Voye^ ces mots.
Quant aux oifeaux, qui en font encore plus tourmentés
que les quadrupèdes, furtout les pigeons,
dont ils font quelquefois périr & toujours maigrir
les petits-, on n’a de reffource que dans une
confiante propreté dans les Poulaillers & les
C olombiers. Voye{ ces mots. ( B o s c .)
POUD ET : forte de ferpette propre à tailler la
vigne, ufitée dans le Var.
POUDRE. C ’eft, dans leMédoc, une jeune jument.
Poudre séminale. Voye^ Pollen.
Poudre de la providence : Poudre qu’on
vendoit autrefois à Paris pour empêcher la production
de la carie dans le froment. M. Cadet de
Vaux a reconnu que c’étoit de la potaffe mafquée
& mêlée avec du fel marin & du fel de nitre,
elle faifoit miracle. Aujourd’hui que fa compofi-
tion eft connue, on la dédaigne} c'eft cependant
un excellent moyen, quoiqu'un peu cher , pour
arriver au but. Voye£ C arie & C haulage.
(B o s c . )
POUDRETTE. On appelle ainfi, à Paris, les
excrémens humains defféchés& réduits en poudre,
pour être rendus tranfportables & fervir fans dégoût
à l ’engrais desserres.
De tous les engrais , lés excrémens humains font
les plus aétifs} ainfi un cultivateur qui ne les uti-
life pas, eft coupable envers la fociété. En France,
cependant, il n’en eft point dont on laiffe perdre
- une plus grande quantité. Je ne connois, en effet,
que quelques points du royaume où on en faffe
un emploi convenable. La caufe en eft fans douté
au dégoût qu'ils infpirent 5 par conféquent, tout
moyen de diminuer ce dégoût eft propre à en
étendre l’ufage; par conféquent, la fabrication
de la Poudrette eft dans le cas d’être encouragée
par les amis de notre profpérité agricole.
Les réfultats de la vidange des foffes d’aifances
de Pam font tranfportés dans deux larges baffins
creufés à Montfaucon, & qui fe déchargent dans
trois autres qui leur font inférieurs. C ’eft dans ces
derniers qu’on fait.écouler la partie liquide des
vidanges , lorfqu’après un long repos elle a
* dépofé la prefque totalité de. fe$ parties folides,
Un des premiers baffins eft en repos pendant que
l'autre fe remplit chaque jour.
Lorfque les matières du baffin le plus anciennement
rempli font affez fèches pour être enlevées
à la bêche, on les tranfporte dans un emplacement
voifîn , o ù , au moyen de ce qu'on
les retourne fouvent, elles achèvent promptement
de fe deffécher, prennent une teinte gris-verdâtre
j après quoi on les tranfportè fous un hangar
, où elles relient amoncelées , s’échauffent,
fermentent & perdent leurmauvaife odeur pour en
prendre une analogue à celle de la tourbe &du tan.
La fermentation achevée, on réduit ces matières
en poudre & on les pafle à la claie. C ’eft
dans cet état qu’on les livre , dans des facs, aux
cultivateurs.
Il eft évident que , par ce procédé, on perd la
plus grande partie des urines qui s’ infiltrent dans
la terre , & la plus grande partie des gaz qui s’élèvent
dans l’atmofphère; ainfi la fabrication de
la Poudrette peut être confédérée comme une
mauvaife.opération quand on la compare à l ’em*
ploi des excrémens félon la mode ufitée en Flandre
& en Dauphiné, c’eft-à-dire, au fortir de la
foffe, o u , au moins, peu après leur enlèvement.
Cependant, je le répète, la facilité qu’elle donne
de tranfporter au loin aifément, & avec peu de
frais, un engrais excellent & qui feroit fans cela
de nulle utilité , doit lui mériter des encoura-
gemens.
On peut garder indéfiniment la Poudrette lotf-
qu’on la met dans des tonneaux défoncés & dans
un lieu fec & abrité de la pluie , ce qui eft encore
un avantage.
Il a été calculé que chaque individu fournit
foit chaque année deux boiffeaux de Poudrette.
Vingt-quatre boiffeaux de vingt-quatre livres
font, terme moyen, la quantité de Poudrette qu’on
répand ordinairement, par arpent, fur les terres
qui iront pas été fumées depuis long-temps.
L’emploi de la Poudrette s’étend de jour en jour:
bientôt fa fabrication ne pourra plus fuffire à fa
demande. C ’eft pricipalement la ci-devant Normandie
qui confomme celle de Paris.
Comme la Poudrette eft prefqu’entièrement
compofée d’ humus à l’état foluble, on doit ne
l’ employer, pour n’en point pe/dre l’e ffe t, que
fur les plantes en état aéluel de végétation. Son
aétion eft d'abord extrêmement marquée, mais
elle s’ affoiblic bientôt : rarement même elle eft
fenfible fur les récoltes de l'année fuivante} aufli
convient-il d'en mettre tous les ans.
C ’eft fur les fols maigres & fecs qu’elle produit
les effets les plus marqués, ainfi que l’ont
obferyé un grand nombre de cultivateurs.
La gadoue dégoûte les beftiaux de l’herbe dès
prairies, foit naturelles , foit artificielles, fur lèf-
î quelles on la répand, mais la Poudrette ne pro-
l duit pas cet effet 3 aufli doit-on ne pas craindre de