
phérïqii'S, elle eft mains propre à favonTer le
développement des arbres.
On doit à M. Raft-Maupasle projet d’une plantation
de Route qu’il appelle perpétuelle , & qui
mérite d’être pris en fëiieufe confidération par
ceux qui font appelés à en ordonner} car quelle que
foit la prédominance du principe qui veut que les
arbres des Routes foient utiiiféspour le charronnage
, il ne faut pas craindre d’en employer une
partie au lîmple chauffage.
Ce projet confifte à planter entre deux arbres
de grande • dimeifion , & très-écart es (de
trente- fix pieds, par exemple), un arbre de fécondé
& deux arbres de troifième grandeur,& , après que
ces trois arbres auront été fucceffivement coupés,
leur fubftituer trois arbres de grande dimenfion ;
puis, dans leurs intervalles, des arbres de fécondé
& troifième dimenfion-, & ainfi de fuite à
perpétuité.
Dans .tous les lieux où la nature du fol le perm
e t, on fait une feffe de deux à trois pieds de
large , & d’un pied à fon fond , dans l’ intervalle
de tous les arbres , laquelle eft deftinée à recevoir
les eaux pluviales qui tombent fur la Route, & à
arrêter les terres qu’elles entraînent} on les recure
tous les fix , huit ou dix ans. Ces foffes font très-
utiles a la Route} mais elles font quelquefois périr
les arbres , favoir, dans les terrains fablonneux ,
parce qu’elles favorifent la mort des raciees dans
les étés fecs & chauds, comme je m’en fuis affuiré}
& dans les terrains argileux, en entretenant autour
d’elles un excès d'humidité qui les fait pourrir.
La mauvaife pratique de couper complètement
la tête aux arbres qu’on plante fur les Routes , eft
prefque générale, & donne lieu fou vent à leur
perje lorfque le terrain & l’année font fecs, parce
qu’alors les racines de ces arbres n’ ont pas affez
de force afpirante pour conduire au fommet du
tronc la fève néceffaire pour faire fortir des boutons
adventifs à travers l'écorce épaiffe de ce
fommet. Je préfère donc couper les grofTes branches
de ces arbres à quelque diftance du tronc ,
& laiffer les plus petites entières, afin que leurs
boutons puiifent fe développer fans difficulté,
quelque peu de fève qui y arrive. Voye^ Planta
tion #,
Pour empêcher les beftiaux d’ébranler les arbres
des Routes en fe frottant contre, on eft
dans l’ufage de les entourer de quelques branches
d’épine, fixées au moyen d’un hart ou d’un fil de
fer. Ce dernier a fouvent l’inconvénient de fe
conferver après que les branches d’épine font
pourries, & d’étrangler l’écorce: il faut veiller
a ce que cela n’arrive pas.
Affez généralement oh laiffe croître les branches
des arbres plantés fur les Routes, pendant
trois à quatre ans, fans y toucher} ordinairement,
alors, on retranche toutes lés branches qui ont
crû le long du tronc, & on ne laiffe que les deux
ou trois plus fortes du fommet. Il ré fuite de cetre
conduite, des arbres qui pouffent foiblement &
qui ont beaucoup de peine à reprendre une flèche
c’eft-à-dire , une pouffe per pen dieu larve prédominante.
Voici ce que je.conseille de faire.
Au mois d’aout de l’année de la plantation , on
enlèvera à la main, à chaque arbre , & à trois intervalles
de huit jours, en commençant par le
bas, les pouffes qui ont percé fur la tige. L’hiver
fuivant on coupera avec la ferpette, à fix pouces
de leur bafe pour les plus groffes, & à un pied
pour les plus petites, toutes les pouffes du fommet
, excepté celle qui approche le plus de la
perpendiculaire. Cette opération détermine la
lève à fe porter avec plus de force dans cette branche
perpendiculaire qui doit continuer le tronc,.
& l’ arbre pouffe avec plus de vigueur} par la fuite
on n’a plus , qu’ à couper d’abord chaque deux
ou trois ans, enfuite chaque cinq à fix ans , avec
un croiffant, l’extrémité des branches latérales
inférieures pour que l’arbre devienne.de la plus
grande beauté, c’eft-à-dire, prenne le plus rapidement
poffible toutes les dimenfions dont il eft £uf-
ceptible, foit à raifondefa nature, foità raifôn du
fol où il fe trouve.
Je voudrois que les arbres des Routes fuffent
conduits de cette manière pendant toute la durée
de leur v iej mais le defir d’en tirer du bois de
chauffage détermine à les élaguer, ce qui retarde
leur croiffance en groffèur, & rend leur
afpeét défagréable. Cependant, quoique.repouf-
fanc l’élagage, je ne puis me refufer à reconnoître
que fes inconvéniens font , fur les Roures ,
compenfés par deux avantages : le premier ,
qu’il favorife le defféchement des Routes ;
' le fécond, qu’il donne lieu à des noeuds dans le
bois, & que ces noeuds rendent meilleurs les
moyeux, rendent plus beaux les meubles qu’on en
fabrique. Ce n’eft pas, au refte , l’élagage tel
qu'on le fait ordinairement, celui à la fuite duquel
il ne refte qu’ un petit bouquet de branches au
fommet, que je tolère , mais celui qui n’enlève
que la moitié des branches. Voye% É l a g a g e .
La chenille du bombice commun dévore quelquefois
les ormes des Routes, & dans ce cas il
faut que ces arbres foient échenillés pendant l’hiver
j conformément aux lois de la police rurale.
Le commencement du couronnement des arbres
des Routes indique le moment où il eft convenable
de les arracher pour en tirer je parti le plus-
avantageux } mais rarement ils arrivent naturellement
à ce terme, les bleffures qu’on leur fa it, en
élaguant, occafionnant des Ulcères qui fe changent
en G outtières (voye% ces mots), de forte
qu'on eft forcé de les couper à moitié dé l’ âge
qu’ils font fufceptibles d’atteindre par fuite de
leur nature & du fol où ils ont crû.
On trouvera aux. articles des arbres dont j'ai
parlé dans le cours de celui-ci, des complémens
propres à guider ceux qui voudroient des détails
plus éten lus fur les plantations des Routes. V oyaj
le Dictionnaire des Arbres & Ârbujles. ( Bosc. )
ROUTINE EN AGRICULTURE. On appelle
ainfi unë férié de pratiques dont ne peuvent rendre
raifon ceux qui les exécutent. . .
Il y a de bonnes, il y a de mauvaifes Routines.
Telle Routine eft bonne dans un lieu & eft
mauvaife daifs un autre; & , au contraire, telle
eft mauvaife dans un lieu , qui devient bonne dans
un autre. >
Toute Routine fuppofe défaut d’ inftruaion ou
parôffe d’ efprit.
C ’eft en agriculture que les mauvaifes Routines
font les plus nuifibles, parce qu’ il n’ y a pas d’art
où les procédés foient plus influencés par les eau fes
variables , où on opère fur un plus grand nombre
d’objets, où les a'gens directs foient moins
éclairés ; auffi peut-on fuppofer que, foit en occafionnant
des pertes, foit en empêchant les améliorations,
les mauvàifés Routines caufent à la
France une diminution de moitié dans les produits
annuels du fol : elles font par conféquent pour
nous le plus terrible des fléaux.
L’inftruétion du jeune âge peut feule faire dif-
paroître lesmauvailes Routines. Voye[ Pratique
6* T héorie. ( B o se.)
ROUTOIR ou ROUISSOIR. C ’ eft ainfi que
S'appellent les lieux deftinés à faire rouir le C h an vre
& le Lin . Voye£ ces deux mots & celui
Rouissage.
D'après cette définition on ne devroit pas donner
ce nom aux endroits des rivières & des étangs
o$ on fait quelquefois rouir les plantes textiles
au grand détriment des poiffons & même des animaux
domeftiques, des hommes qui boivent l'eau
de ces Rivières & dé ces Étangs. Voye% ces
mots.
Des mares ou des foffés creufés dans le but du
defiëchement des terres marécageufes , de l’écoulement
des eaux pluviales, étant fouvent employés
à rouir, portent également ce nom pendant la
durée de cette opération} mais ce ne font pas encore
de véritables Routoirs ou Rouiffoirs.
Ces dérniers font des foffçs au moins de fix
pieds de longueur & de largeur fur trois de profondeur,
creufés à quelque diftance d’un cours
ou d'un amas d’eau , même près d’un puits, de
manière qu’on puifle y conduire facilement la
quantité d’eau nécelfaire.
Comme le rouiffage fe fait mieux en grande
qu’en petite maffe, on peut augmenter autant
qu’on veut ces dimenfions, excepté la profondeur
qui ne doit pas furpaffer quatre pieds.
& alimentés fucceflivement par la même eau ,
font partout à defirer.
C ’ eft toujours un avantage que de pouvoir établir
L’expofition du midi eft une circonftance defi-
rable pour un Routoir.
Les Routoirs en fol argileux confomment moins
d’eau , mais font peut-être moins bons que ceux
en fol.perméable à ce liquide.
Plufieurs Routoirs à la fuite les uns des autres,
un petit courant d’eau dans un Routoir & de
le mettre à fec à volonté , mais il n’eft pas très-
commun d’en jouir .
Dans quelques cantons les Routoirs (ont pavés,
& leurs parois font revêtues de maçonnerie. Cette
difpendieufe conftruétion a un avantage & un inconvénient
: l ’avantage, c’eft que la filaffe en fort
plus blanche } [’ inconvénient eft que l’opération
eft plus longue.
Les émanations des Routoirs, quand ils font
garnis, font défagréables à l'odorat & nuifinlesl
à la fanté} ainfi.on d o it, autant que faire fe peur,
les établir à quelque diftance des habitations. Voy*
Mar a is & Hydrogène.
Les eaux les plus favorables au rouiffement font
celles qui font à la température de l’atmofphère,
& même un peu plus chaudes. Ainfi celles des
étangs font préférables à celles des rivières, &
1 ces dernières à celles des ruiffeaux, & encore plus
des fontaines & des puits.
Je puis dire qu’ en généralles Routoirs de France
font mal creufés, mal placés & mal conduits ,
ce qui caufe un déchet, ou au moins une défec-
tuofité confidérabîe dans le chanvre & le lin qu’on
y met, c’eft-à-dire, en réfultat, une grande perte
annuelle fur les profits de leur culture.
11 y avoit autrefois, dans quelques communes,
des Routoirs bannaux qui avoient quelques avantages
tirés de leur grandeur & de la fucceffion
des opérations qui s’y faifoient, mais dont les
inconvéniens étoient fi nombreux qu’il n’eft pas
à defirer de les voir rétablir.
On doit, chaque année, enlever la terre qui
s’eft dépofée au fond des Routoirs. Cette opération
fe fait au printemps , & fes produits, qui
font un excellent engrais, fe répandent fur les
terres. ( B o sc . )
R O U V E T . OsYRiSd
Arbriffeau du midi de l’Europe, q ui, avec uta
autre originaire du Japon, forme un genre dans U
dioecie triandrie & dans la famille des Chaiefs. H
eft figuré pl. 8 oi des Illuftrations des genres de La-
marck.
Culture.
Cet arbfiffeau n’a aucun agrément & n’eft employé
qu’ à brûler : auffi n’eft-ce que dans les
écoles de botanique qu’ on le cultive.
On fèfne fes graines dans des pots remplis de
terre à demi confiftante, pots qu’ on place au printemps
fur couche nue. Lorfque le plant eft le v é ,
on tranfporte les pots contre un mur expofé au
midi, où ils paffent tout l’é té } ils demandent
peu d’-atrofemens. Aux approches des froids, ces
1 pots font rentrés dans l’orangerie; & au printemps