production de la tige & des Feuilles (voye^ ce ,
dernier mot ) ; en conféquence , c’eft du tabac , |
c'eft de Tindigo qu’on y cultive d’abord , & ce j
pendant plusieurs années confécutives: 11 eft telles de ces Terres vierges dont la fertilité
étoit d'abord extrême, q u i, au bout de quelques
années, font devenues fi impropres à la culture,
qu’il a fallu y renoncer : cet effet a été produit
tant par l’entraînement de leur humus dans les
rivières par les eaux pluviales , que par leur complète
defficcation par Taétion de la chaleur fo-
la ire , ainfi que j’ ai pu m’en allurer fur lesjieux
mêmes. ( B o s c .)
T erre a v ig n e . On a donné ce nonr à un
fchifte terreux contenant des pyrites en décom-
pofition, qu’on employoit anciennement à l'amendement
des vignes.
C e fchifte 3 comme les T erres n oire s py-
riteufes 3 produit Tes effets de deux manières, en
divifant mécaniquement les Terres fortes 3 & en
ftimulant la végétation des plantes qui y ont été
femées.
11 n’y a pas de vignoble de quelqu’ importance
en France qui faffe aujourd’hui ufage de la Terre
à vigne , qu’on appelle aufli ampelite ; & en effet
on a dû y recourir dès qu’on s’eft aperçu que.les
fuites de fon emploi étoient d’abord la mauvaife
qualité du vin & enfuite l’infertilité. Voy. T erre
n o ir e . (B o s c .)
T erre v it r if ia b l e : fynonyme de T erre
silic euse. (B o s c .)
T erre v o l c a n iq u e : Terre provenant de
la décompofition des bafaltes , des laves, des
fcories & des cendres vomies par les V o l c a n s .
Voyez ce mot.
L’infertilité la plus complète s’obferve pendant
une longue férié d’années, même pendant des fiè-
cles, fur les déjeCtions des volcans ; mais lorfque
ces déjeétions fe font réduites en Terre , qu’jl
s’y eft mêlé de l’humus , queVeau n’y manque pas,
elles deviennent extrêmement fertiles , comme
le prouvent la Limagne d’Auvergne & tant d’autres
localités en France & en Italie, & c . Voye^
M on tag n e .
Cette fertilité, non conteftée, de quelques cantons
volcaniques eft due principalement à l’extrême
divilîon de la Terre qui les compofe & à l’ influence
des eaux , ainfi que je m’en fuis affuré dans nombre
de parties de l’Auvergne & du Vicentin : à
cet égard je puis comparer la Terre volcanique à
la T erre de e r u y è r e , ( Voyei c e m o t.) En
effet,fur les pentes rapides, furtoutfur celles ex-
pofées au midi , cette T e r r e , par défaut d’ eau ,
eft reliée peu fertile , & même infertile, tandis
q u e , dans les volcans arrofés par une rivière,
dans les jardins où il y a de l ’e au, elle produit
tout ce qu’on lui demande.
La culture des Terres volcaniques ne diffère
donc pas de celle des T ermes légères , & je
rehvoie le leûeur à leur article. Voyeç auffi Pou.
Z O L A N E . (BosC.)
TERREAU : réfultat de la décompofition fpon-
tanée des animaux & des végétaux.
Lorfque cette décompofition s’opère dans L’eau
de la mer, il fe forme de la H o u i l l e ; & quand
elle a lieu dans l’eau douce, elle produit de la
T ourbe. Voye% ces mots.
On confond généralement le Terreau avec l’humus
d’un c ô té , & avec la terre végétale de l’autre
, & en effet il eft difficile de les diftinguer;
cependant, dans le cours de cet ouvrage, j’ai
conftamment appelé Humus le Terreau pur ; Terreau,
l'humus mélangé d’une petite quantité d argile,
dejïlice & de-calcaire, & T erre végétale
le Terreau mêlé avec beaucoup ü’ A r g i l e , de
Sable ou de C alcaire. Par conféquent le Terreau
eft intermédiaire. LeTerreau de couche peut,
dans l’embarras, fervir de point de comparaifon.
Voye\ tous les mots précités.
C ’eft leproduit delà décompofition du fumier,
& même, dans beaucoup de lieux, du fumier quia
fervi à faire des couches, qui porte fpécialement
le nom de Terreau.
LeTerreau fe forme naturellement a la furface
de la terre après la mort des animaux & des végétaux,
& partie des végétaux fur toute la furface
du Globe , mais plus dans certains lieux que dans
d’autres. Une portion, qui varie en maffe félon
qu’ il fe trouve fur un terrain en pente ou fur un
terrain en plaine, eft entraînée par les eaux pluviales.
Toutes deux fe mêlent a la te r re , & ce
mélange conftitue la T erre végétale. Voye\
ce mot. • _ ■
Il eft cependant une portion de ce Terreau qui
eft perdue pour la culture, c’eft celle que les mêmes
eaux pluviales entraînent dans les rivières & de-la
à la mer.
Le temps que tous les animaux, ou mieux toutes
les parties molles des animaux mettent à fe tranf-
former en Terreau, eft très-court. C ’eft fouvent,
en é té , l’affaire de quelques jours. 11 n’en eft pas
de même des végétaux : il en eft dont l’ alteration
n’ eft effectuée que plufieurs années après leur
mort, & il faut au moins fix mois aux feuilles qui
font de leurs parties la plus altérable, pour arriver
complètement à cet état. Une humidité & une
chaleur confiante favorifent la décompofition des
unes & des autres.
L’agriculteur ne s’occupe point de la formation
fpontanée & de la confervation du Terreau, mais
il a tort. Je voudrois que partout les champs, les
prés, les bois fuffenc entourés de haies ou de fôf-
fés pour retenir celui que les pluies entraînent;
je voudrois que nulle part il fût permis d’enlever»
fans la permiffion du propriétaire, ni les chaumes
des céréales, ou les traïnaffes & autres mauvaifes
herbes qui infeftent pendant l'automne lès champs
en jachère, ni les feuilles & les herbes des bois.
La formation artificielle du Terreau.a lieu dans
toutes les exploitations rurales où on fait ufage
des engrais. Le fumier devient, par fa fermentation
, un. Terreau mi-partie animal & végétal.
Toutes les plantes & toutes les matières animales
qu’on réunir, foit dans des foffes, foit en tas
élevés & ^ratifiés avec de la terre , en forment.
Les matières fécales des hommes & des animaux
en font prefqu’exclufivement compofées. Voy. Fumier,
PoUDRETTE, CoLOMBINE & ENGRAIS.
La T erre de bruyère (voye^ ce m o t),
lorsqu'elle eft ce qu’ on appelle faite , c’ eft-à-
dire , qu’elle ;a paffé deux ans en tas qui ont été
plufieurs fois remués, eft du Terreau mêlé avec
du fable; elle peut toujours,.& fouvent avec avantage,
fuppléer le Terreau d'e fumier.
Aucun homme inftruit ne doute aujourd’hui
que le Terreau ou l'humus ne foit un compofé de
carbone. Les alcalis & la chaux le diffolvent;
l’oxigèrie le décompofe. Ce n’ eft que lorfqu’ il eft
rendu foluble^ar l’a&ion de ces agens, qu’ il peut
être introduit ,-à l’aide de l’eau & de la chaleur,
dans les racines des plantes, & devenir partie
conftituante de toutes leurs parties. Voyei V égéta
t ion .
L’humidité, fe conferve dans le Terreau plus
long-temps que dans la terre végétale , & par
conféquent plus que dans toures les autres terres.
La chaleur des rayons- du* foleil s'y concentre auffi
plus facilement, à raifon de la couleur noire; Ces
deux circonftances, jointes à l’excès de carbone
qui s’y trouve, font les caufes de fa grande fertilité.
F o yq Eau , C h a leu r & Hum u s .
Ainfi que je l’ai dit plus haut, iï fe produit,
chaque année, du Terreau prelque pur dans les
jardins où on fabrique des couches. Ce Terreau
eft l’année fuivante en partie mis fur les nouvelles
couches pour recevoir les femences des plantes
qu’on y cultive; le refte eft répandu fur les carrés
pour terre a u ter les femis, ou tenir lieu de fumier»
11 eft prefque toujours préférable à ce dernier ,
parce qu’étant en état de décompofition complète,
il agit fur-le-champ & qu’il porte plus
rarement le goût dit de fumier dans les' plantes
qu’il eft deftiné à nourrir. Voye^ F u m i e r .
Il émane continuellement du Terreau de l’acide
carbonique, qui, dans des lieux fermés, peut devenir
mortel, ainfi qu’o a l ’a éprouvé trop fouvent
dans les caves où on forme, pendant l’h iv e r , des
couches à champignons.
Cet acide carbonique rend le Terreau très-propre
à conferver les parties des animaux & des végétaux
qu’ on veut garantir quelque temps de la
corruption ; ainfi la viande , le poiflon , les melons,
les poires, & c ., peuvent y être enfouis utilement,
lorfqu’ilefttenu, fous un hangar, à l’abri d ’une trop
grande chaleur & d’une trop grande humidité.
Je ne pourrois étendre cet article qu’en répétant
ce que j’ ai déjà dit à ceux précités ; ainfi ,
quelqu’important qu’ il foit pour l’agriculture, je
m’arrête à ce qu’on vient de lire. ( Bosce )
TERREAUTER : opération de petite culture
qui cojifîfte à répandre du terreau, de la terre de
bruyère , ou de la fimple terre végétale bien
émiettée, fur des femis de graines fines dont on
veut affurer le-fuccès.
L’objet du terreautage e ft , d’une part de rendre,
facile au germe des graines l’entrée & la for-
tie de la terre, & de l’autre de lui fournir un aliment
abondant à fa proximité pendant fon premier âge.
•Ainfi il eft plus néceffaire dans les terres fortes &
dans les teires peu fertiles. On peut toujours s’ en
difp.enfer dans les femis en terre de bruyère ou en
terreau de couche ; & fî on le fait dans ces* dernières
terres, c’eft uniquement dans le but de mettre
toutes les graines exactement à la même profondeur.
Souvent on terreaute avec la. main. Il vaut
mieux le faire avec un tamis de fil de fer ou
d’ofier, avec un crible, &c.
Les repigages feterreautentavec du terreau de
couche, feulement pour fumer la terre où ils ont
été faits.
- C ’eft une excellente opération que de terreau-
ter les gazons & les prairies, parce que le collet
des racines des graminées qui les compofent, pouffent
dans ce cas de -nouvelles racines q u i, trouvant
une terre neuve & très-divifée, donnent lieu
à la fortie d’un grand nombre de tiges fortes & bien
garnies de feuilles. Voye% T errer , Ga zo n &
P r a ir ie .
Beaucoup d’effais prouvent d’ une manière indubitable
que terreauter les céréales au printemps
, feroit un moyen certain d’augmenter con-
fidérablement les produits dejeur récolte ; mais la
dépenfe de cette opération en éloigne prefque tous
les cultivateurs. Je conçois cependant qu’au moyen
d’un fort large chariot, formé par des planches
légères, avec un rebord d’un pied de hauteur,
ayant en avant un treillage de huit à dix lignes d'écartement
> lequel chariot feroit porté fur deux
rouleaux & feroit traîné par un cheval, on pour-
roit dans une journée terreauter un arpent entier ;
ce qui ne feroit pas d’une affez grande dépenfe
pour ne pas être affuré de trouver un grand bénéfice
à le faire. On terreauteroit avec la terre
même du champ, avec de la marne, & encore
mieux avec du fumier très - confomrné. Voyei
G r am in é e . ( B o s c .) 1
TERRE-NOIX. B ünj.um.
Genre de-plantes de la pentandrie digynie &
de la famille des Ombelliferes 3 qui réunit trois ef-
pèces, dont une eft commune dans les champs de
certaines parties de la France, & fe cultive dans
les écoles de botanique. Il eft figuré pl. 197 des
llluftrations des genres de Lamarck.
Efpeces.
1. La T e r r e - n o ix à c o lle r e tte .
Bunium bulbdcaftanum. Linn. 2{■ Indigène.