
Lorfqu’on mêle le Sable le plus infertile avec |
des terres argileufes également infertiles, il devient
pour elles un A mendement (voyer ce
mot) , parce qu’il divife leurs molécules & facilite
par conféquent l’ introduction de l'eau & des
racines des plantes, Il eft fâcheux que ce mélange,
en proportion convenable , foit fi coûteux à opérer,
car fes effets font ptiiflans & permanens.
U e ft, immédiatement fur les bords de la mer ,
des Sables imprégnés de fels & de matières animales
& végétales en décompoficion, q u i, dans
ce cas , agiflent non-feulement comme amendement,
mais encore comme Engrais. ( Voyer ce
mot. ) Partout où on peut fe les ptocurer à bon
compte, il ne faut pas négliger de les employer.
En femant du feiglefur les Sables k s plus arides,,
pour le confommer pendant l'hiver ou au printemps
comme fourrage , on peut les améliorer
d’une manière très-rapide, ainfi que le prouvent
beaucoup d’expériences pofitives. Voye^Succession
de CULTURE.
La bâtifle fait fréquemment ufage du Sable pur
pour le mêler avec la chaux ou avec l’argile.
D*ns quelques cantons on mët du Sable dans
les écuries , les étables & les bergeries, en place
de htière, & on le porte en fuite fur les terres
argileufes, qu’ il fume & amende en même temps.
En Angleterre 8c en Hollande, on en couvre
tous les matins les efcalicrs 8c les falies baffes,
pour y entretenir la féchereffe & la propreté.
Il eft également fort employé pour enterrer
le vin en bouteilles dans les mauvaifes caves, &
les légumes d’hiver dans la ferre; enfin , l’économie
induftrielle 8c domeftique en tire un parti tel,
qu’elle auroit de la -peine à s’en p a fier. (B ose. )
SABLER. On fable une allée de jardin, une
cour, & c ., en y apportant du Sable ou du G r a v
ie r (voyei ces mots) : ce dernier eft préféré
partout où on peut s’en procurer, parce que fes
grains étant plus gros, ils s’enfoncent plus difficilement
dans la terre fur laquelle il repbfe.
. On tire le fable 8c le gravier, ou de la terre ou des
rivières ; les dernières, contenant peu ou point
d’argile, font de beaucoup préférables. Le gravier
de rivière eft prefque le feul dont on falfe
ufage dans les jardins & les cours de Paris.
On a deux motifs en Tablant : le premier, de
pouvoir fe promener fans fe mouiller, immédiatement
après la pluie j le fécond, de retarder la
pouffe des herbes dont le fol recèle les racines
ou les graines. Voyer A llée.
Pour rendre plus durables les effets de cette
opération , on commence , après avoir drejfè le
terrain y c’eft-à-dire , après avoir donné à fa fur-
face la forme defirée, par le recouvrir de pierres
pofées de champ les unes à côté des autres, ou !
de larges fragmens de pierres ou de Gr a v a s
(voyei ce m o t ) , & ce font ces matières qu’ on
recouvre de fable ou de gravier. '
Le premier de ces acceffoires eft le plus durable,
maïs le plus coûteux : le dernier, les gravas
, eft le plus mauvais , & cependant celui qui
s’emploie le plus fréquemment.
* I] y a , & il doit en effet y avoir de grandes
variations dans l’épaiffeur de la couche de fable
ou de gravier qu’on place fur les allées ou dans
les couis, puifque cette épaifleur dépend & de la
chereté de la matière, & de fa bonté, & de la
nature du fol , 8c de l’objet qu’on a en vue.
Comme, lorfqu’elle eft trop confidérable,la marche
devient plus fatigante , il vaut mieux la recharger,
même tous les ans, que de lui donner
d’abord toute l’épaiffeur projetée.
Les allées & les cours Tablées fe grattent 8 c fe
ratifient plus facilement que les autres. On répète
ordinairement cette opération quatre fois
par an ; lavoir : en mars ou av r il, en mai ou
juin , en juillet ou août, en feptembre ou octobre;
mais quelques propriétaires la font faire
tous les quinze jours, même toutes les femaines.
Voyei Ratissage.
Autrefois on rechercho’ t beaucoup le fable
coloré pour mettre fur les allées , & onvarioit
fa couleur foit dans la même , foit 'dans plu fleurs
allées. Il y en a de rouges, de jaunes 8c de noirs ,
couleurs dues aux oxides de fer : 1; blanc eft
pur. Aujourd’hui on eftime peu cette bigarrure.
( Base.) • '
SABLIER. H ura.
Grand arbre de l’Amérique méridionale, qui
feul forme un genre dans la monoecie monadel-
phie & dans la famille dés Euphorbiacées. Il eft
figuré pi. 795 des llluflrauons des genres de Lamarck.
Cet arbre, vulgairement appelé pet-du-diable y
noyer d* Amérique , buis-de-fable, fe cultive dans
nos ferres, mais il ne s’y conferve pas long-temps.
On le multiplie de graines tirées de fon pays natal,
graines qu’on fème feule à feule dans des pots
remplis de terre franche, pots qui fe placent dans
une couche à châffis, ou mieux dans une bâche à
tannée. Il demande beaucoup de chaleur & des
arrofemens fréquens en été. Des pots plutôt petits
que grands, des changes de terre plutôt rares
que fréquentes, lui font avantageux ; alors il croît
rapidement. Ce n’eft que dans fa jeunelfe qu’il
a , dans nos ferres , un afpeêt agréable. Je ne fâche
pas qu’ il ait jamais fleuri à Paris. ( B o sc . )
SABLIERE lieu d’ou on tire du fable ou
du gravier.
Prefque toujours les Sablières font à ciel ouv
e r t , à raifon des dangers de l’éboulement, lorf?
qu’on les exploite par galeries ou par chambres.
Le grand emploi qu’on fait du fable dans la bâtilfe,
dans les jardins 8c pour l’amendement des terres ,
les multiplie beaucoup dans certains pays, 8c
elles font autant de terrains perdus pour l’agriculture.
Je voudrons que, pour diminuer cët inconvénient,
on les approfondît autant que pomble ,
Sc qu’on plantât dans leurs déblais des arbres, ou
au moins des buiffons propres à donner du fagotage,
&c fur leurs bords des arbuftes grimpans,
comme la Vigne , la C lém a t ite , leLiciEr, &c.
( voyei ces mots ) , dont les branches feroient dirigées
contre leurs parois.
Amant que le permet fa fortune, il eft d’un
bon citoyen de combler les Sablières dont on ne
fait plus ufage, pour pouvoir’ les rendre à la culture.
Une vieille Sablière, tournée au midi 8c voi-
fine de l’eau , eft précieufe pour avoir des primeurs
, établir des couches , conftruire une ferre,
parce que l’abri qu’elle offre eft plus chaud que
tout autre. Voye^ S a b lon neux. ( B o s c . )
SABLIÈRE. A r e n a r ia .
Genre de plantes de la décandrie trigynie 8c de
la famille des Caryophyliées, dans lequel fe placent
cinquante-quatre efpèces , dont beaucoup croifient
naturellement en France, & béaucoup fe cultivent
dans les.écoles de botanique' Il eft figuré pi. 378
des Ulufirations des genres de Lamarck.
EJpéaes.
1. La Sablière à feuilles charnues.
Arenaria peploides. Linn. 2C Du nord de l’E u rope.
1. La Sablière à fleurs en tête.
Arenaria tetraquetra. Linn. Du midi de la
France.
3. La Sablière à deux fleurs.
Arenaria biflora. Linn. if. du midi de la France.
4. La Sablière à fleurs latérales.
Arenaria lateriflora. Linn. "if De la Sibérie.
y. La Sa b lière à trois nervures.
Arenaria trinervià. Linn. Q Indigène.
6 . La Sablière à feuilles de buis.
Arenaria buxifolia. Lamr^ De l’Amérique fep-
tentrionale.
7. La Sablière ciliée.
Areüaria dilata. Linm Dumidi de la France.
8. La Sablière à tiges nombreufes.
Arenaria multicaulis. Linn. 2f. Du midi de la
France.
9. La Sablière à feuilles de ceraifte.
Arenaria cerafioides. Poir. O De la Barbarie.
10. La Sablière-,de Majorque.
Arenaria balearica. Linn. Tf. Des îles Baléares.
11. La Sablière à feuilles de ferpolet.
Arenaria Jerpillifolia. Linn. O Indigène.
12. La Sablière à feuilles de fragon.
Arenaria rufcifôlia. Lam. De.....
13. La Sab lièr e géniculée.
Arenaria geniculata. Poir. ^ De la Barbarie.
14. La Sablière des montagnes.
Arenaria montana. Linn. Du midi de la
France.
i La Sablière à feuilles linéaires.
Arenaria linearifolia. Poir. De l'Efpagne.
16. La Sablière à fleurs rougeâtres.
Arenaria rubra. Linn. G Indigène.
17. La Sablière à femences ailées.
Arenaria media. L inn. O Indigène.
18. La Sablière à trois fleurs.
Arenaria triflora. Linn. Zf. Indigène...
19. La Sablière d’Autriche.
Arenaria aujlriaca. Lii.n. Du midi de la
France'.
20. La Sablière de Bavière.
Arenaria bavarica. Linn. De l’Allemagne.
21. La Sablière à feuilles d’oeillet.
Arenaria dianthoides. Smith. “2f De l’Arménie.
22. La Sablière à feuilles de behen.
Arenariaeue ub allo ides. Sm.lh.-2p De l'Arménie.
23. La Sablière calicinale.
Arenaria calicina, Poir. Q De la Barbarie.
24. La Sablière glabre.
Arenaria gla'bra. Mien. De l’Amérique fep-
tentrionale.
25. La Sablière de roche.
Arenaria faxatilis. Linn. 2f Indigène.
26, La Sablière fquarreufe.
- Arenaria fquarrofa. Mi ch. De l’Amérique fep-
tentrionale.
‘27. La Sablière printanière.
Arenaria verna. Linn. % Du midi de la France.
28.. La Sablière gypfophile.
Arenaria gypfophiljoides. Linn. "if Du Levant.
29. La'Sablière à petites feuilles.
Arenaria tenuifolia. Linn. © Indigène.
30. La Sablière étalée.
Arenaria patula. Mich. De l’Amérique fep-
tentuionaie.
31. La Sablière vifqueufe.
Arenaria vifeofa. Thuill. O Indigène
3 2. La Sablière de Gérard.
Arenaria Gerardi. Willd. 7f Du midi de la
France'.
.33. La Sablière à feuilles de mélèze.
Arenaria laridfolia. Linn. sp Du midi de la
France.
34. La Sablière à feuilles recourbées.
Arenaria recurva. Jàcq. Des Alpes.
35. La Sablière ftriée.
Arenaria flriata. Linn. Des Alpes.
36 . La Sablière à tiges roides.
Arenaria f l ri Ha. Mich. De l’Amérique fepten*
trior.ale.
37. La Sablière filiforme.
Arenaria fllifolia. Vahl. 7f De l’Arabie.
38. La Sablière fafciculée.
Arenaria fafciculata. Linn. O Du midï de fa
France.
39. La Sablière hifpide.
Arenaria hiflpida. Linn. Du midi de la France.
40. La Sablière heriflonnée.
Arenaria e chinât a. Poir. Des Alpes.