
154 R É S
Les Réfédas é to ilé , blanc, ondulé & calici-
ual, étant at.nuels , Ce fèment dans des pots, fur
couche nue j & lorfque leur plant a acquis deux
ou trois pouces de haut, on le repique, ou dans
d'autres pots ou en pleine terre, à Une expofiiion
chaude, & on l'arrofe dans le befoin.
Le Réféda jaune eft extrêmement commun dans
Jes champs en jachère, fur le revers des foliés,'
parmi les décombres : les beftiaux n’y touchent
pas. Son afpeét eft allez élégant pour lui mériter
une place dans les parterres & dans les jardins
payfagers, ^ ou il fuffit de femer les graines en
place & d’éclaircir le plant qu’elles ont fourni ;
il ne craint point la féchereffe.
Cette plante eft allez grande, aJTez garnie de
tiges & de feuilles , & pouffe allez vite pour
qu il puilfe être fouvent avantageux'de la femer
dans les terrains fecs, pour l’enterrer en fleur &
fuppléer au manque des fumiers. Voyez Récol té s
ENTERRÉES.
. Refeda odorant fe multiplie prefque tou-
joursleul dansles jardins, où il a été introduit, par
la difiémination naturelle; de forte qu’ il fuffit de
ménager, dans les labours du printemps, les pieds
les plus convenablement placés pour en avoir pendant
tout l’été ; cependant on préfère généralement
femer fes gi aines. L’odeur très-fuave defes fleurs,
odeur qui fe fait principalement fentir pendant
la chaleur, engage même à en femer beaucoup,
quoique fés touffes foient d’un afpeét peu agréa-
ble, & que la plus petite gelée fuffife pour les
détruire. Comme il eft defirable d’en avoir de
bonne heure au printemps, on en fème dès le
commencement de mars, dans des pots remplis de
terre légère, fur une couche nue, ce qui avance
d un mois fa végétation ; le plant levé s’éclaircit, fe
couvre de parafions pendant la nuit, s’arrofe, &c.
Lorfque les gefèes ne font plus à craindre, on enterre
les pots à une expcfltion chaude, ou on les
place fur les terraffes, fur les rampes des ejcaliers,
fur^les lenetres , & c. En avril on peut femer fes
graines en pleine terre, contre un abri naturel ou
artificie 1, foiten rayon, foit a la volée ! là on éclaircit
auffi } & beaucoup, le plant qu’elles donnent,
car il eft plus avantageux d’avoir un petit nombre
de forts pieds que beaucoup de chétifs. Une terre
trop fumée, trop arrofie & trop ombragée lé
fait pouffer en feuilles & diminue fon odeur ;
cependant il demande, pour profpérer, & un bon
fonds & des arrofemens, ou de l’ombre pendant
les chaleurs; il fubfifte jufqu’aux gelées. Quoi-
qu’annuel, oc peut le conferver plufieurs années
en en coupant les tiges avant la maturité des graines,
& le rentrant dans l’orangerie pendant l ’hiver.
On peut auffi le multiplier de boutures & de
ir arcottes qui s’enracinent promptement, mais on
le fait très-rarement.
R É S
Ne profitant jamais autant Iorfqu'il a été tranf-
plante, il fiut éviter, le plus poffible, de faire fubir
| cette opération au Réféda; &'lorfqu’on y eft forcé
on doit lui conferver une.motte. 3
L odeur du Réféda n’eft pas aufti agréable de près
que de loin , & elle fe perd très-promptement fur
les rameaux féparës des pieds; ainfi il n’èft pas
avantageux de b'ire entrer ces rameaux dans la
compolïtion des bouquets.
Les abeilles trouvent à butiner fur fes fleurs,
de forte qu on fera bien d’en femer dans le voifi-
nage_des ruches. (B os c. )
RESERVE. On appelle ainfi une portion de bois
ou on lai fie croître les arbres au-delà du temps
nxe pour la coupe dés taillis.
Une Réferve ancienne prend le nom de Fu t a ie .
yoye[ ce mot.
Vaiennes de Fénilles a prouvé qu’il n’y avoit
u avantages à former des Réferves que dans les
bons fonds. Voye^ Fo r e t s , dans le Dictionnaire
des Arbres & Arb aires. ( Bosc. V
RESERVOIR : ramas d’ eau opéré par la main
de 1 homme pour alimenter des cafcades, des jets
« d eau, des pièces d’eau, tant pour l ’agrément que
I P°dr conferver le poiffon deftiné à l’ufage joiirna-'
I lier de là table, pour arrofer.les terres, &c.
^?^erv0’r ^ une certaine grandeur porte le
I nom d Etang. ( Voyez ce mot.) S'il eft beau-
| PJus loh8 T ie large ,.il s’appelle un C anal,
i {yoyei ce mot.) Lorfqu’il eft très-p etit & manque
d écoulement, fa défignation eft Mare. Voyer
ce mot. . ■ x
C eft , ou en maçonnerie ou en terre grafîe corroyée,
que fe conftiuifent les Réfervoirs : il y a ,
dans certains c a s , beaucoup de difficultés à les
empecher de perdre l’eau. Je renverrai, pour les
details de leur formation, aux mots Étang &
Ma r e , ou.j’ai traitécetre matière.
Il feroir fort avantageux, dans les pays fecs &
chauds, de creufer des Réfervoirs fur le penchant
des montagnes, pour pouvoir en diriger les eaux
dans les parties baffes ; mais la grande dépenfe de
cette opération & la divifion des propriétés s’y
oppofent prefque partout. Je fuis fi perfuadé des
grands refulacs qu’ils offriroienr relativement à
1 augmentation de nos revenus territoriaux, que
je Voudrois que 1 autorité intervînt pour les établir
, quelqu’eloigné que je fois de la voir fe mêler
des affaires agricoles. (B o s c .)
Réservoir. L acception de ce mot varie en
agncu’ture , ( c’eft-à-dire , que l’amas d’eau qu’il
indique a pour objet, ou l’ irrigation des terres,
ou 1 alimentation des jets d’eau ou des fontaines
factices des jardins , ou le dépôt du poiffon def-
une a la confommation journalière.
Dans le premier cas , un Réfervoir ne diffère
d un étang que par fon but principal i mais il
doit erre place dans un endroit élevé ,jafin qu’on
puiffe en diffribuef tes eaux fur le plus, grand
nombre poflâble de points de ^exploitation;.Généralement,
c eft dans la partie fupérieure. d’une
Yanee peu profonde, qu’il eft avantageux de les
R É S
placer, parce qu’on peut en conduire les eaux
le long des coteaux qui la forment,& arrofei; une
plus grande quantité de terre.
1 Les Réfervoirs pour l'irrigation peuvent être
alimentés par des eaux de fource ou par des eaux
pluviiles. Ces dernières font préférables, purce
quelles font chargées des matières extra&ives
ou’elles ont enlevées'riux terres fur lefquelles elles
ont pafTé, & qu’elles font toujours plus voifines
de la température que celles des premières.
C’eft dans les pays fecs & chauds que les Réfervoirs
pour l’ irrigation font les plus utiles. L à ,
quelque difpendieufe qu’en foit la eonftruétion,
fl y a prefque toujours de l’économie à en former.
On pourroit furtout, par leur moyen, cultiver
le riz fans inconvéniens pour la fan té, dans une
infinité de lieux du midi de la France , qui en ce
moment ne rapportent prefque rien. Il eft don’c
à defirer qu’ il.s’en établiife. .
La conftruélion des Réfervoirs ne diffère pas ,
au refte, de celle, des E tangs ( voyez ce mot) ;
feulement les canaux de foru’e des eaux doivent
toujours , i°. être aux deux extrémités de la
chauffée , points les plus élevés , afin, comme je
l’ai déjà obfervé, que ces eaux puiffent être conduites
fur une plus grande étendue de terre; i ° . au-
deffous du nivea’ü,- habituel du Réfervoir, afin
qu’on puiffe difpofér d’une grande quantité d’eau
à la fois.
Beaucoup de moyens de donner iffue aux eaux
des Réfervoirs pour irrigation peuvent être indiqués.
Une Ample vanne pour l’écoulement journalier
à l’une ou aux deux extrémités de la chauffée,
deux ou un plus grand nombre de bondes
pour l’écoulement de circonftance , font les plus
Amples. Ceux indiqués par M. Caréna , dans fon
Mémoire fur la forte de Réfervoirs dont il eft ici
queftion, Mémoire qui fe trouve parmi ceux de
l ’Académie de Turin, font trop difpendieux &
trop compliqués.
Indépendamment de ces vannes & de ces
bondes, il doit y avoir une de ces dernières
dans la partie la plus baffe du Réfervoir, pour
pouvoir le mettre à fe c , l'oit dans le but de pêcher
du poiffon, car toutdoit engager à y en mettre,
foit pour le nettoyer lorfque cela devient nécef-
faire.
Dans le fécond cas, les Réfervoirs ont prefque
toujours leurs côtés revêtus d’ un mur à chaux
ciment. Leur fond eft g'aifé lorfque cela devient
néceflaire ; leur placement dépend de la
localité. Voyez C an al , Bassin , Jet d’eau &
Jardin.
Il en eft de même dans le troifième c a s , excepté
qu’ il faut qu’ils foient dans une enceinte,
du au moins affez voifins de la maifon pour qu’on
puiffe avoir l'oeil fur eu x , parce que leur peu d’ér
tendue, relativement à la quantité $c à la grof-
feur du poiffon, invite les voleurs à s’emparer de
ce qui s’y trouve. Voyez V iv ier. (B o s t . )
R É S 15 5
RÉSINE : produit immédiat de quelques végétaux
, qui jouit de la propriété de brûier par le
contaél; d’un corps déjà embrafé, & de fe dif-
foadre dans l’alcool ainfi que dans les huiles, &
non dans l’ eau. On les obtient, foit lorfqu’elles
fluent naturellement de l’écorce des arbres , foit
en. faifant des bleflures à i’aubier des arbres.
Quelques perfonnes confondent les Réfines
avec les gommes, qui font également un produit
de quelques végétaux , mais qui ne s’enflamment
que lorfqu’ôn les met dans un grand feu.
Il y a des Réfînesqui naturellement contiennent
de la gomme , & des gommes qui naturellement
contiennent de la Réfine ; elles jouiffent plus ou
moins des propriétés “des unes & des autres. On
les appelle Gommes-résines.
Parmi le grand nombre de fortes de Refînes
qui exiftent, dont les unes font caftantes, d’autres
molles comme de la pâte, d’autres liquides , il en
eft qui font utiles à la médecine feulement, d’autres
à la médecine & aux arts, d’autres enfin aux
arts feulement. On trouvera leur énumération
complète à l’article correfpondant à celui-ci, dans
le Dictionnaire des Drogues.
Lès Refînes propres à l’Europe fe retirent
toutes d’arbres de la famille des Conifères.
La Réfine proprement d ite , ou poix-réfine de
Bourgogne, s’obtient du pin fylveftre ou pin
d’Ecoffe.
La Réfine jaune fe fabrique dans les landes de
Bordeaux, en faifant fondre enfemble le Barras
& lé Ga l ipo t , fournis par le pin maririme.
Le pin d’Alep donne les mêmes produits fur les
côtes de la Méditerranée.
Le mélèfe fournit la térébenthine de V en ifè ,
& le fapin celle de Strasbourg.
Le brai gras, le brai fe c , la poix noire, le
goudron, font des Réfines obtenues par la com-
buftion des bois des Pins & des Sapins ( voyez
tous ces m ots ), où j’indiquerai les procédés propres
,à obtenir ces fubftances, qui offrent un objet
de commerce de quelqu’ importance pour la
France.
Les arbres dont on a tiré les Réfines fon t, su
rapport de Malus, auffi propres à tous les fervices
, que ceux qui n’en ont pas fourni.
Résine animée. L ’une vient d’Orient, & on
ne fait quel arbre la fournit ; l ’autre vient d’Amérique
, & découle du C ourbaril. (Voye^ ce
mot. ) On les emploie dans la médecine vété?
rinaire.
Résiné copale. Elle eft produite par le G a -
nitre, & contient un peu de gomme. Son ufage
eft fréquent dans l ’art du verniffeur. On en fait
auffi ufage. dans la médecine vétérinaire.
Résine élémi. On en reçoit d’Egypte & d’Amérique.
On obtient la dernière, & probablement
auffi la première ; d’incifions faites à Pécorce
V ij