
à conftrutre leiir premier rayon à deux lignes du
plan de réparation des boîtes, & par conséquent
les autres parallèlement au plan - en fixant un morceau
de rayon à cette diftance. Je les fu(pends à un
mur, à une branche d'arbre j je les enfile à une
perche portée fur deux fourches 5 enfin,, je les
place , comme à l’ordinaire , fur un tablier, &r je
les recouvre.d’une cherhife de paille. .
Ces Ruches ne diffèrent de celles à la Ce lieu ,
que parce qu’elles n’ont point de réparation intérieure
, 8c elles ont en cela un avantage marqué
fur ces dernières, dans lt (quelles les abeilles font
fouvent déterminées , dans les années de dilètte,
à ne travailler que dans une des deux capacités.
M. Feburier, dans fon E J fa i f u r le s A b e i l l e s 3
leur à donné mon nom, 8c a propofé de les améliorer
en donnant de l’obliquité à leur côté fupé-
rieur pour faciliter l’écoulement des eaux.externes
& internes.
Ces Ruches font certainement les plus avanta-
geufes poffibles , & pour affurer la multiplication
des abeilles, 8c pour profiter de leurs dépouilles
avec le moins d’inconvénient.
Ainfi, dès q ie je vois fortir des mâles de la
Ruche, c’eft-à-dire, quelquefois, aux environs de
Paris, où les effaims naturels ne commencent ordinairement'
à fortir que vers la mi-mai, dès le
milieu d’avril, je fépare, après les avoir enfumées,
les deux parties de ma Ruche, & les réunis à deux
parties vides. Les abeilles de celle de‘ces parties
pleines où eft placée la femelle, continuent de travailler
comme fi on ne l’avoin pas féparée, 8c
ne tardenr pas à remplir la partie vide, la faifon
étant alors favorable j celles de la partie où il n’y
a pas de femelle fe hâtent d’en faire une , 8c l’ont
au bout de huitjours au plus tard, 8c quelquefois
au bout de quatre j car dès qu’il y a des males de
nés, il y a certainement des femelles en éducation
5 mais, je le répète, il faut avoir vu des mâles
avant d’opérer.
Quel avantage n’y a-t-il pas d’avoir des effaims
un mois plus.tôt, furtout dans les climats où,
comme celui de Paris, ils font fouvent retardés de
fix femaines, fouvent totalement empêchés par l’effet
des intempéries ? 8c la perte des effaims naturels'
8c celle du temps employé à les furveiller!
Jamais les effaims artificiels faits à cetté époque
n’ont d’inconvéniens 5 ce font ceux faits en juin, 8c
encore plus en juillet, qui affoibliffent les Ruches,
qui font expofés à avoir des femelles mal confti-
tiiées , c’eft - à - dire, qui ne pondent que des
mâles , 8c qui périffent au printemps fuivant.
Ce feul avantage devroit faire adopter partout
l’ufage da ma Ruche.
Par fon moyen un feul effaim pris dans les bois,
en mars, m’avoit donné, en Caroline, vingt-une
Ruches à la fin de novembre,époque où je quittai
le pays, 8c j’ai lieu de croire avoir perdu plusieurs
effaims qui font fortis naturellement en mon
abfencej mais aufîi quelle quantité de .fleurs fe
voient dans les bois, quelle activité mettent les
abeilles au travail lorfque le thermomètre marque
plus de 40 degrés ! Une demi-boîte vide étoit remplie
le lendemain de fa jonction avec une pleine ,
8c deux jours plus tard je pouvois la fépurer de
nouveau : fi j’en avois.eu le temps, j’aurois.pu fans
doute tripler le nombre cité de mes Ruches.
Quelle fortune feroit donc un cultivateur de nos
colonies à fucre, où on cultive beaucoup cf’oran- •
gers & autres arbres à fleurs odorantes, qui em-
ploîroit ma méthode ! Il faut, comme moi, ainfi
que je l’ai déjà obfervé, avoir mange du miel
provenant des orangers , pour juger combien il eft
fup.érieur à Celui fi vanté de Narbonne. Les gourmets
le paieraient, à Paris, au poids de l’or fi on
y en envoyoit habituellement.
Lôrfqu’on veut faire la récolte de ma Ruche,
on l’ouvre après l’avoir enfumée j les abeilles qui
fe trouvent fur les deux rayons,en vue , fe hâtent
de fe fauver derrière , 8c il eft facile, par l’étendue
de miel qu’offrent ces deux rayons, de juger
de la quantité totale qui fe trouve dans les autres,
ces deux rayons en ayant le plus, 8c les autres
d’autant moins qu’ils s’en éloignent davantage. On
peut donc toujo urs n’enlever que le fuperftu, ne
jamais commettre de ces erreurs qui, dans les
Ruches communes, dans celles à hauffes 8c même
dans celles de M. Lombard, caufent fi fréquemment
la perte des abeilles.
Dans les bonnes années, en faifant l’opération
en août, on peut toujours .enlever la totalité de
la cire 8c du miel d’une des boîtes, parce que les
abeilles trouveront, pendant les mois fuivans , de
quoi réparer leur perte , au moins en partie, pour
peu que la faifon leur foit favorable. En Caroline,
je pouvois faire cette opération prefque tous les
huit jours pendant les mois d’avril, mai 8c juin ,
8c enfuite deux fois par mois.
Sans doute dans les Ruches à hauffes 8c dans
celles de M. Lombard , la récolte du miel eft plus
facile que dans la mienne ; mais c’eft de fi peu, que
cela ne mérite pas la peine d’y faire attention. En
effet, ma Ruche ouverte, & les abeilles ayant
difparu, je cerne le rayon en vue avec un couteau,
8c fuppofé qu’il ne foit pas attaché aux
fiches, je l’enlève entier, s’il eft fixé aux fiches,
je le cerne autour d’elles ou je le partage en trois
morceaux , 8c s’il y, a du couvain je le laiffe attaché
à ces fiches. Les abeilles alors fe fauvent derrière
le fécond rayon, que je traite de même j enfin,
au dernier, la plupart d’entr’elles tombent à terre
8c vont rejoindre la Ruche que bientôt j’ai remife
en place.
11 eft cependant bon de chercher à connoître fi
la femelle ne feroit pas tombée (ce qui eft facile),
pour la reporter, foit feule, foit avec lé groupe
fous lequel elle eft cachée. Une grande feuille,
une petite planche, une bêche, peuvent être,
employées fi on craint les piqûres, qui alors font
cependant peu à redouter.
Marquer la portion non coupée eft néceffiire
lorfq u on ne fait pas la diftinguer , parce que ,
ainfi aue je l'ai déjà annoncé , il eft bon de ne jamais
lai fier plus d'un an les rayons dans la Ruche.
Bien fouvent, quand j’étois retiré dans la forêt
de Montmorency, je régalois de miel nouveau les
naturaliftes.qui venoient me voir, en apportant
une de mes Ruches fur la table, 8c en en prenant
avec une cuiller, à différentes places, fur les rayons
en vue. C ’eft ainfi que j’ai convaincu beaucoup
d’entr’eux que le miel le plus nouveau étoit le
meilleur , dans l’acception générale , mais que fa
qualité dépendoic de l'efpèce de plante dont les
fleurs dominoient alors. Poyeç Miel.
On peut donc, avec ma Ruche , faire la récolte
du miel à toutes les époques de l’année, même
pendant la force de la ponte de la femelle, ce
qu’il feroit très-dangereux de tenter avec toutes
les autres, celle de M . Lombard exceptée.
Ma Ruche a encore un autre avantage dont jJai
peu cherché à profiter , mais dont j’ai cependant
acquis la certitude par des expériences multipliées,
furtout en Amériques c’eft qu’il eft facile d’y forcer
les abeilles à travailler en cire plutôt qu’en
miel, ce qui n’eft poflîble dans aucune autre. Pour
cela on rend fufceptibles d’être facilement enlevées
les deux planches des côtes. Le rayon le
plus voifîn de chacune de ces planches eft conf-
tamment celui où il y a le moins de mie! & de
couvain 1 ainfi lorfque la Ruche eft pleine, bien
peuplée, & que les fleurs font abondantes , on
peut l’enlever fans inconvénient & renouveler
cet enlèvement, de même fans inconvénient, aufli
fouvent qu’il eft refait. Dans la forêt de Montmorency
, extrêmement avantageufe pour les
abeilles, j’ai pu l’ôter jufqu’à trois fois par mois
dans le fort de la faifon. En Amérique, j’aurois
pu le faire deux fois par jour. Quelle augmentation'
de produit, pùifque, lorfque ie miel vaut 1 y fous
la livre, la cire fe vend 3 francs , c’eft-à-dire, trois
fois plus !
J’invite donc les cultivateurs à faire emploi de
ma Ruche, & s’ils font dans un climat chaud & dans
un .pays abondant en fleurs, à fpéculer principalement
fur la production de la cire.
Les rayons reftant au plus un an dans ma Ruche,
la fauffe-teigne ne peut y faire de grands progrès :
aufii n’ai-je jamais eu beaucoup à m’en plaindre,
& n’ai-je pas toujours trouvé à en donner les in-
fedtes parfaits aux. entomologiftes qui m’en de-
mandoient. Les alvéoles des rayons intermédiaires
ne reçoivent des larves d’abeilles que pendant le
même efpace de temps : ainfi elles ne font pas
fenfiblement rétrécies, & ne communiquent pas
un mauvais goût au miel, qui peut y être mis en
autommej 8c celles du haut n’en reçoivent prefque
jamais. Autres mérites encore bons à noter.
A c h a t d e s R u c h e s .
Mon collaborateur Teflier n’infifte pas affez,
dans ce paragraphe, fur l’examen des- Ruches,
relativement à la fauffe-teigne, dont l’abondance
diminue fi confidérablement la valeur des Ruches.
En général il vaut toujours mieux, quand on
veut monter un rucher, acheter des effaims que
des vieilles Ruches. ( B o s c . ) RUCHOTTER : terme employé dans la ci-
devant Belgique pour indiquer un labour annuel
en billons très-profonds, dont l’objet eft de changer
de place en huit ans , alternativement à droite &
a gauche, la terre d’un champ. Cette manière de
faire les labours n’a pas, ou au moins ne paraît
pas avoir d’avantages réels, lorfque d’ailleurs ceux
ordinaires font exécutés avec les précautions convenables
5 car à quoi fert à la végétation que telle
molécule de terre foit ici ou foit là? C’eft feulement
à une grande divifion de la terre que doivent
tendre les Labours. V o y e ^ ce mot.
RUDBÈQUE. R u d b e c k i a .
Genre de plantes de la fyngénéfie fruftranée 8c
de.la famille des C o r ym b i fe r e s , dans lequel fe rangent
douze efpèces, dont la plupart fe cultivent
dans nos écoles de botanique & même dans nos
jardins d’agrément. Il eft figuré pl. 705 des W u f -
t r a t io n s d e s g en r e s de Lamarck.
E fp e c e s .
1. La Rudbèque laciniée.
R u d b e c k ia la c in ia ta . Linn. ^ De. l’Amérique
féptentrionale.
2. La Rudbèque à feuilles ailées.
R u d b e c k ia p in n a ta . Mich. ^ De l’Amérique
feptentrionale.
3. La Rudbèque digitée.
R u d b e c k ia d ig i ta ta . Ait. i f De l’Amérique feptentrionale.
4. La Rudbèque trilobée.
R u d b e c k ia t r i lo b a • Linn. c/1 De l’Amérique feptentrionale.
y. La Rudbèque purpurine.
R u d b e c k ia p u rp u r ea . Linn. De l’Amérique feptentrionale.
6 . La Rudbèque amplexicaule.
R u d b e c k ia am p le x i c a u li s . Bofc. a* De l’Amérique
feptentrionale.
7. La Rudbèque hériffée, vulgairement
o b é li f e a ir e . •
R u d b e c k ia h ir ta . Linn. y - De l'Amérique feptentrionale.
8. La Rudbèque luifante.
R u d b e c k ia f u lg id a . Ait. ^ De l’Amérique feptentrionale.
9. La Rudbèque à feuilles oppofées.
R u d b e c k ia o p p o j i t i fo lia . Linn. sf De l’Amérique
feptentrionale.
10. La Rudbèque à feuilles étroites.
R u d b e c k ia a n g u f li fo l ia . Lino. 2f De l’Amérique
feptentrionale.