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Feuillée avoic donné ce même nom à la plante
depuis appelée SarmieNte. Voy e\g ce mot.
{ B o s e . )
URCÉOLE. Ur c eo l a .
Arbriffeau des Indes , qui feul conftitue un
genre dans la pentandrie monogynie & dans la
famille des A p o c in é e s . Nous ne le cultivons pas
dans nos jardins.
Il flue des incifions faites à fon écorce , une
liqueur laiteufe qui , en fe defféchant, devient
femblable à la r éfine é la fiiq u e ou c a k o u t c h o u , &
s’emploie aux mêmes ufages. V o y .Hevée. ( B o s e . )
URÇHIN : nom vulgaire des champignons du
genre Érinace. V o y e z ce mot.
URÉDO. U R E D O.
Genre de plantes cryptogames, de la famille
des C h am p ig n o n s y fort voifin des .Æcidies des
Puccinies , que les cultivateurs font fouvent
dans le cas de prendre en confédération 3 en rai-
fon de ce que les efpèces qui les compofent, vivent I
fous l’épiderme des feuilles des plantes,, auxquelles !
elles nuifent néceffairement, puifqu’elles les défor-
ganifent. Quelques efpèces déforganifent auffi les
graines 3 & ce font les plus à redouter.
Trois Urédos font principalement dans ce dernier*
cas : ce font ceux qui donnent lieu aux maladies
que les cultivateurs appellent la C arie , le
C harbon & la Rouille. V o y e z ces mots*
Tantôt la pouffière des Urédos eft noire, tantôt
elle eft jaune, tantôt elle eft blanche, ce qui
forme trois divifïonsfort naturelles dans ce genre,
qui contient plus de cent efpèces connues, dont
je vais palier en revue les plus remarquables.
V r é d o s a p o u jfié r e n o ir e .
L’U rédo odorant. Il croît fur la furface inférieure
des feuilles de la Serratuledes champs,
geen couvre quelquefois la plus grande partie. Il
répand une odeur agréable.
L’Urédo du froment : la Carie des agri-
culeurs.
L’Urédo des céréales. C’eft la Réticulaire
des blés de Buliiard, le C harbon des
agriculteurs.
Cés deux efpèces font encore confondues par
les botaniftes, quoique fort bien décrites par les
cultivateurs.
La première eft la plus dangereufe, en ce qu’elle
eft un poifon pour les hommes & pour les animaux
5 elle ne fe montre que dans les grains du
froment. On la diftingue à fa couleur brune & à
fon odeur cadavereufe.
La fécondé fe trouve fur beaucoup d’efpèces de
graminées, mais moins fouvent fur le froment. Les
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orges & les avoines en font principalement attaqués.
Sa couleur eft noire & elle n’a point d odeur.
On doit d’excellens travaux fur la carie & le
charbon à mon collaborateur Teflier, qui fe trouvent
aux articles côrrefpondans de ce Dictionnaire
, articles auxquels je renvoie le leéteur. £
Depuis la rédaaion de ces articles ,^Bulliard
d'abord, enfuitePerfoon, Benediét Prévôt & De-
candolle, ont établi la nature fongueufe de ces
plantes. L'avant-dernier de ces écrivains a prouvé
que ces deux efpèces font dans le grain des céréales
à moitié terme de leur évolution, ceft-a-
dire, que chaque globule de carie ou de charbon
étoit un champignon qu’on peut, fans trop s é-
loigner de la vérité, comparer à la T ruffe
( v o y e z ce mot ) , renfermant une grande quantité
de bourgeons féminiformss qui groffiffent dans la
terre, fortent de leur enveloppe, entrent avec
les fucs féveux dans la radicule des graines, &
fe portent, par la voie de la tige, dans les épis au
moment de leur formation. Pour prouver le premier
de ces faits, il a mis de la poufliere de carie
& de chaibon dans l’eau, où les globules fe font
crevés & où les bourgeons féminiformes ont
pouffé des ramifications. Les autres font lès réful-
tats de raifonnemens qui ne peuvent être démentis.
En effet, fi les globules de la carie & du
charbon reftent attachés aux grains des céréales,
c’eft pour que leurs bourgeons féminiformes puif-
fent être à portée de la radicule, & ce n eft qu avec
les principes de la fève qu'ils peuvent monter
dans les tiges & les épis. Si le lavage, le frottement
avec du fable, encore mieux fi la chaux, le
fulfate de cuivre & autres cauftiques empêchent
ces maladies de fe reproduire, c’eft que les premiers
enlèvent les globules attachés^ aux grains,
& les féconds détruifent leur faculté végétative.
V o y e z CHAULAGE. Ce que je viens de dire s’applique probablement
aufti à l’Urédo du Maïs , dont j ai obferve tant
de variétés. V o y e z fon article.
L’U rédo des haricots; Il nuit beaucoup
aux Haricots femés dans les lieux humides ou
ombragés.
Les Urédos des pois , des fèves , des
bettes , des trèfles , font dans le cas de donner
lieu à la même obfervation.
U r é d o s a p o u jjte r e ja u n e .
Les U rédos du saule & de ro s iER font
quelquefois fi multipliés, qu’ils s’oppofent à la
croiffafice des tiges de ces arbres.
Les Urédos du rosier & du framboisier
offrent fouvent le même phénomène.
L’U rédo R O u a L E eft l’efpèce, de cette divi-
fion, la plus à redouter par les cultivateurs, attendu
qu'elle nuit beaucoup aux produits des récoltes des
céréales, furtout de celles qui ont été femées dans
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des lieux humides ou ombragés. ( V o y . Rouille.)
J'ai vu des champs de froment tellement attaqués
de rouille1, que pas une feuille n’en étoit exempte,
& qu'ils ne rendoient pas la femence. C’eft elle
qui s’oppofe à la culture des céréales dans nos
colonies intertropicales & autres pays chauds,
humides. & boifés. On ne peut s’oppofer à fes ravages
par le moyen du chaulage, parce que les globules
qui la conftituent, tombent directement fur
la terre avant la récolte. Le feul procédé qui m'ait
paru propre, non à la détruire, mais à diminuer
fes défaftreux effets, c’eft de couper les feuilles
des céréales* le moins de temps poffible avant la
montée des tiges. V o y e z Écimage.
U r é d o s a p ou jfiér e b la n c h e . 4
L’Urédo blanc fe montre fur beaucoup de
fortes de plantes cultivées. Il eft connu des cultivateurs
fous le nom de Blanc. ( V o y e z ce mot. )
Les choux & autres plantes de la famille des C ru c
ifè r e s y font affez fujets. Il en eft de même du
falfifis & autres plantes de la famille des C h ic o-
racées. Ce que j'ai dit de l'Urédo rouille s'y applique.
Prefque tous les ans, les plants des femis d’e-
pines que je fais dans les pépinières de Verfailles
font couverts d'une pouffière blanche qui nuit à
leur eroiffance, mais je n'ai jamais pu y découvrir
d’organifation. (B o s c . )
URÈNE. Uren a .
Genre de plantes de la monadelphie polyandrie
& de la famille des M a l v a c é e s , qui raffemble huit
efpèces, dont deux fe cultivent dans nos écoles de
botanique. 11 eft figuré pl. 583 des l llu f i r a t io n s d e s
genres de Lamarck.
E fp è c e s .
1. L’Uréne lobée.
U r en a lo b a t a . Linn. f> De l'Ile-de-France.
2. L’Urène réticulée.
U r en a r e tic u la ta . Cavan. 1} De l’Amérique
méridionale.
3 . L’Urène à trois pointes.
U r e n a t r i c u fp is . Cavan. T> de l'Ile-de-France.
4. L'Urène d’Amérique.
U r en a am e r ic a n a . Linn. I? De l’Amérique méridionale.
5. L’Urène finuée.
U r en a f in u a ta . Linn. T? Des Indes.
6 . L’URÈNE'découpée.
U r en a m u lt ifid a . Cavan. T? De l’Ile-de-France.
7. L’Urène couchée.
U r en a p r o c um b e n s . Linn. T) De la Chine.
8. L'Ur.ène ofier.
U r en a v im in e a . Cavan. f ) Du Bréfil.
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C u ltu r e .
La première & la fixième efpèce font celles
qui fe voient dans nos jardins. On les multiplie
de graines femées dans des pots remplis de terre
à demi confiftante, qu’on place au printemps fur
couche nue. Le plant levé fe repique, lorfqu’il a
•acquis deux pouces de haut, dans d'autres pots
qu’on laiftè à l'air contre un mur expofé au midi,
mais qu’on rentre de bonne heure, c’eft-à-dire,
dès le milieu de feptembre, dans la ferre chaude..
Ainfi que les vieux pieds , ce plant demande
peu d’arrofement.
Ordinairement les Urènes fleiniffent abondamment
la fécondé, année, languiffent la troifième &
meurent la quatrième ; par conféquent il faut en
femer tous les ans fi on ne veut pas rifquer de les
perdre. Elles craignent l’humidité pendant l’hiver,
& toute fuppreffion de branches leur eft nuifible.
( B o s c . )
URINE : excrément liquidé féparé du fang
dans les reins , dépofé plus ou moins long-temps
dans la veftîe, & expulfé par le canal de l’urètre.
La meilleure analyfe de l’Urine eft due à Four-*
croy. Il en réfulte qu’elle contient neuf dixièmes
d’eau, &, dans des proportions variables, des phof-
phates & des muriates d’ammoniaque , de potaffe,
de foude, de chaux, de magnéfie, fdes fulfates de
foude & de potaffe, des carbonates de foude &
de potaffe, des acides phofphorique, acétique>
urique, benzoïque , de l’urée & du muqueux. .
Les carbonates & l’acide benzoïque font plus
abondans dans l’Urine des herbivores que les autres
fels.
Ce font les bafes de ces fels, & principalement
l’urée, qui produifent les calculs ou pierres, tant
de la veffie que des reins.
| Je n’indiquerai pas ici les fymptômes qu’offrent,
dans le cheval, qui y eft plus fujet que les autres
animaux domeftiques , les calculs des reins & de
la veffie, parce que ces fymptômes font difficiles à
diftinguer j j’indiquerai encore moins les remèdes
à employer & l’opération à faire, lorfque la pierre
eft dans la veffie, pour en débarraffer cet animal,
parce qu’il n’y a qu’un vétérinaire inftruît qui
puifle entreprendre de preferire les premiers &
d’exécuter la fécondé. Je dirai feulement, i°. que
les pierres , foit dans les reins, foit dans la veffie,
font extrêmement fouffrir les animaux, & qu’on
doit dans ce cas leur ménager les travaux forcés;
2°. que les remèdes font coûteux & d’un effet
long & incertain ; 30. que l’opération eft hafar-
deufe pour la vie de l’animal.
Une autre maladie qui attaque fouvent les animaux
domeftiques, furtout quand ils font furthaf-
gés de travail pendant qu’il fait chaud, c’eft la rér
tendon d’Urine ; elle enlève beaucoup de chevaux
chaque année : fon piincipal fympiô ne eft indiqué
par fon nom. Des bains, ou au mjins des fo*