grand, fauf à le recouvrir d’une petite pierre
plate ou d'un teffon (fragment de p o t) pour empêcher
la terre de tomber.
L'expérience a prouvé que les plantes, toutes j
chofes égales d’ailleurs, pouffoient moins bien
dans les Pots que dahs les cailles de bois. On peut
expliquer ce fait par la confédération que la terre
dont ils font compofés eft un meilleur conducteur
de la chaleur que le b o is , & que celle qu'ils reçoivent
du foleil pendant le jou r, fe difperfe plus
facilement pendant la nuit. Voyeç C haleur.
L'approvifionnement en Pots étant une dépenfe
importante pour certains jardins, pour ceux des
cultivateurs de plantes étrangères furtout, il faut
favoir reconnoître ceux qui font les moins caftans
& les moins altérables par l'a ir , par Peau, la chaleur
, & c .
Les mauvais Pots font ceux qui font fabriqués
avec une argile contenant beaucoup de calcaire,
& ceux q u i, étant d'une argile convenable , i
n’ont pas été affcz cuits. Les premiers fe recon-
noiffenc fouvent à leur couleur blanche, les fe- i
condsàleur couleur jaune, tous deux au fon foible ;
qu’ils rendent lorfqu'on les frappe, & furtout à leur 1
prompte deftruôlion quand on les enterre dans une
couche ou une tannée.
Le peu de foin que la plupart des jardiniers
prennent des Pots qui ne fervent pas, m’a trop
fréquemment fcandalifé pour que je n'invite pas
les amateurs de veiller févèrement à leur confer-
vation. Pour diminuer leur cafte, il faut faire raf-
fembler, à mefure qu'ils deviennent vides, tous
ceux de la même grandeur, les mettre par douzaines
les uns dans les autres , ces douzaines les
unes fur les autres, & lés renfermer dans une
ferre qui ferme à c le f, & où les chiens & les
chats ne puiflent pénétrer. Chaque grandeur fera
mife à p a r t, & ce fera toujours le même ouvrier
qui fera chargé dé les enlever & de les remettre.
jHiÿer, pour le furplus, le mot Rempotage,
( Bosc. )
POTAGE : fynonyme de Soupe, c’eft-à-dire,
pain trémpé.dans un liquide chaud, légèrement
falé , chargé ou des principes extraélifs de la viande,
ou de beurre, ou d’huile, ou de graiffe feule , ou
de beurre Sz de graiffe, avec des légumes d’une ou
deplufieurs fortes. On faitaufli des Potages au lait,
des Potages au r iz , au gruau, & c .
Comme nourriffant beaucoup & coûtant peu,
les Potages doivent„être la principale nourriture
des cultivateurs , & ils le font en effet dans la
plus grande partie de la France.
Le Potage au gras eft celui qui eft fait avec de
la viande de boe u f; on y met le plus fouvent quelques
feuilles de choux, quelques oignons, quelques
poireaux, quelques panais , quelques carottes
, quelques raves, quelques doux de girofle
, & c . Dans certains lieux on y ajoute des herbes
hachées, c'eft-à-dire, de l'ofeille & du cerfeuil,
quelquefois on le colore avec du caramel.
C e n'eft pas en mettant beaucoup de viande
dans le pot qu’on rend le Potage meilleur,
mais en le faifant bouillir avec une extrême lenteur
& également. Une marmite de terre, placée
fur un fourneau à ce fpédalement confacré, eft lé
moyen le plus certain d'arriver au but.
On a propofé, à diverfes époques , de faire des
Potages avec des o s , mais il a été reconnu que
ce mode donnoit un bouillon de mauvais goût &
d’un ufage dangereux, à raifon des phofphates
qu'il contenoit.
Dans le midi de l ’Europe, les Potages fe font
avec du mouton.
Partout quelques perfonnes mettent du veau ,
du lard ou de la volaille dans leurs Potages, ou
même ne font leurs Potages, dans certaines cir-
conflances, qu’avec du veau, du lard ou des vo-
Lilles.
Quand on veut avoir un Potage parfait, on ne
le trempe qu'avec de la croûte de pain cuite à
l'excès.
Les Potages au maigre varient fans fin, & je ne
crois pas devoir en détailler ici les divers modes ;
ceux dans lefquels entrent enfemble ou féparé-
ment des pois, des haricots, des carottes, des
panais, des oignons , des navets, & c . , fe diftin-
guent par leur qualité nourriffante & par leur bon
goût. -
Il eft bien à defirer que les cultivateurs fe per-
• fuadent de la néceffité de ne manger que de bons
Potages maigres, pour conferver leur force 8c
même leur fan-té. Combien j'ai gémi fouvent de
voir la mauvaife qualité de ceux dont ils faifoient
ufageî Voye\ , pour le furplus , le DiHionnaire économique.
(B o s c . )
P O T A G E R : fynonyme de jardin légumier,
c’eft-à- dire, jardin *ou portion de jardin, dans lequel
on cultive fpédalement les plantes propres à
la nourriture de l’homme.
Les Potagers des environs de Paris, dont les
produits font deftinés à la vente, s’appellent des
Ma r a i s . Voye{ ce mot.
Quoique la culture des Potagers foit du nombre
des plus importantes, cet article fera court,
parce que les objets qui devroientÿ être traités,
le font à l’article Jardin & à ceux des plantes
qu’on y cultiv e, tels cfue, Ail , A rroche^ Ar tichaut,
A sperge, Be tt e , C ar o t te , Céleri,
C erfeuil,C hervts,Ç hicoree, Chou,
C oncombre , C resson É pinard , FéV e ,
Fraise, Haricot, Laitue, Lentille, Lupin,
Melon, Morelle, O seille, Panais, Persil,
Piment , Pimprenelle , Poireau , P o is ,
Pourpier, Ra ifo r t , Ra v e , Salsifis, Scorsonère,
T opinambour, Mâche. Voye£ ces
mots.
La dépenfe de la culture d'un Potager étant
toujours confidévable, il faut que fon étendue
foit rigoureufement proportionnée à la confom-
mation de fon propriétaire, plus pour parer au£
P O T P O T 7
accidens, un petit fuperflu qui, lorfqu il n eft pas
emplové, fert à aider de pauvres voifins. Ce
n'eft qu’à force de travail & d’eçonomie que ceux
qui fe livrent à la culture des légumes par fpécu-
îation peuvent y trouver du bénéfice. En effet,
auprès des grandes villes | ces legumes, a raifon
de la concurrence, fe vendent fouvent moins
qo’ ils ont coûté, & loin d’elles ils ne trouvent
point d;acquéreurs 5 & cependant, comme ils ne
peuvent pas fe conferver, il faut s'en défaire lorf-
qu’ils font arrivés à point, quel que foit le prix
qu’on en offre. . ^ . . , , ' 1 1 • gf
Pour économifer fur la depenfe de leur jardin,
quelques propriétaires l’abandonnent à un jardinier,
à condition qu’il entretiendra leur table de
légumes j mais ce jardinier leur en donne le moins
po.'iible, de la plus médiocre qualité, & ce encore
lorfque leur abondance en rend la vente moins
fruétueufe ; ce qui amène des difcuftions & des reproches
fans celle renouvelés: Aufli combien de
temps fubfiftent les arrangemens de cette efpèce ?
une ou deux années au plus. Alors le jardin eft repris,
parce qu'on en a réellement peu joui pendant
ce temps. J’ai vu un de ces jardiniers trouver
mauvais que la fille de la maifon cueillit des fram-
boifes en fe promenant. (B o s c . )
PO TA L IE . P ot al i a .
Grand arbre de la Guiane, qui feu! forme un
genre dans la décandrie monogynie & dans la famille
des Gentianées. II fe voit figuré pl. 348 des
IlLufl rations des genres de Lamarck.
On ne cultive pas en Europe la Potalie amère.
(B o s c .)
PO TAM O T . P o t amo g e t o n .
Genre de plantes de la tétrandrie tétragynie &
de la famille des Naïades ou des Alifmacées, qui
réunit feize. efpèces, toutes vivant dans l’eau, &
dont les cultivateurs peuvent tirer un parti utile.
Il eft figuré pl. 85) des Illuftrations des genres de
Lamarck.
Efpèces.
1. Le Potamot nageant.
Potamogeton natans. Linn. “2f Indigène.
2. Le Potamot flottant. I
Potamogeton ftuitans. Willd. Indigène.
3. Le Potamot hétérophylle.
Potamogeton heterophyllum.'WiWà. "2L Indigene.
4. Le Potamot perfolié.
Potamogeton pefoliatum. Linn if Indigène.
5. Le Potamot à feuilles rapprochées. •
Potamogeton denfum. Linn. Indigène.
6. Le Potamot fétacé. ^
Potamogeton fetaceùm. Linn. ^ Indigène. .
7. Le Potamot luifant.
Potamogeton lucens. Linn. ^ Indigène.
8. Le Potamot crépu.
Potamogeton crifpum. Linn. if. Indigène.
9. Le Potamot denticulé.
Potamogeton ferratum. Lam. “If Indigène.
10. Le Potamot ftrié.
Potamogeton Jtriatum. Ruiz & Pav. Du Pérou.
11. Le Potamot à tiges comprimées.
Potamogeton comprejfum. Linn. Tf Indigène.
12. Le Potamot à feuilles de gramen.
Potamogeton gramineum. Linn. "if Indigene.
13. Le Potamot fluet.
Potamogeton püfillum. Linn. O Indigène.
14. Le Potamot marin.
Potamogeton marinum. Linn. O Indigène.
15. Le Potamot peéliné.
Potamogeton peBinatum. Linn. O Indigene.
16. Le Potamot à feuilles dezooftère.
Potamogeton goofier folium. Schen. ^ Du nord
de l'Europe.
Culture.
Toutes ces efpèces peuvent être introduites
dans les écoles de botanique, en en apportant des
pieds en mottes & en les plaçant dans des cuves
de pierre remplies d’eau, qu'on renouvelle d autant
plus fouvent qu'il fait plus chaud. Cependant,
foit défaut de ce foin ou autrement, il eft rare
qu’elles s'y confervent deux ans.
Il n'en eft pas de même lorfqu'on les met dans
des batlïns dont l’eau fe renouvelle , attendu
qu’elles s'y trouvent dans leur pofition naturelle ,
& qu’il n’y a pas d'autres motifs pour qu’elles pé-
riffent, que ceux qui agiffent fur elles dans l’état
ordinaire. Cependant ia cinquième 8c la huitième
efpèce veulent des eaux pures, fortement courantes
, & d’une température peu variable5 enfin,
celle des fontaines.
Les deux premières efpèces peuvent être placées
dans les lacs & les rivières des jardins payfa-
gers, dont elles embelliffent la furface pendant
l’été 5 mais il ne faut pas qu'elles y (oient. trop
abondantes.
Toutes les efpèces font utiles aux poiffons pour
fe garantir des feux du foleil de l’été , & pour fe
cacher aux regards de leurs ennemis. Sous ces
deux rapports, il n’eft pas bon de les enlever des
étangs j cependant, comme elles en élèvent annuellement
le fond en y laiftant leurs débris , 8c
que , quelques foins qu’on apporte à leur deftruc-
tion, il en refte toujours allez pour remplir ces
deux objets, je crois qu'il ne faut pas fe refufer à
en tirer un parti utile.
Ainfi on doit partout les arracher du fond des
eaux, pendant les grandes chaleurs de l'é té ,a v e c
des râteaux à long manche, & les employer,
foit de fuite , foit après les avoir laiffé fe décomposer
à l'a ir, en tas ou feuls, ou ftratifiés avec de
la terre, avec du fumier, à porter la fertilité dans
les champs. Quand on confidère l’immenfe quan