I! eft un très-grand nombre de fortes de pompes
foulantes ou afpirantes, ou l'une & l'autre à la fois,
qui font également ufîtées pour élever au-delTus
de la furface de la terre l'eau des Puits: la plupart
n'ont contre elles que leur dépenfe d’établiffement
& d'entretien 5 plufïeurs ont de plus celle de leur
moteur. J'en dirai un mot au mot Pompe.
C e n’eft pas tout d’avoir un Puits, il faut veiller
à ce qu’il ne fe dégrade pas, à ce que fon eau
foit toujours au même degré de pureté, & mal-
heureufement c'eft à quoi les cultivateurs penfent
le moins : aufli voit-on fouvent leur revêtement
s ’éfondrer, & encore plus leur eau prendre un
goût dé'fagréable, devenir même mal-faine, faute
de les nettoyer, c’eft-à-dire, d’enlever de temps
en temps la boue que les infiltrations ont nécef-
fairement dû y amener, & les immondices que
les enfans & même les grandes perfonnes y ont
jetées. Que de morts, parmi les hommes & les
beftiaux , n’ont pas eu d’autre caufe ! Comment
peut-on croire que l'eau d’ un Puits, & il en eft
beaucoup de tels, où un homme ne peut defcendre
fans être afphixié, ne participe pas des qualités
délétères des gaz qui s'y trouvent, à moins que
ce ne foit du gaz acide carbonique? J'invite donc
les cultiva'eurs à faite vifiter & nettoyer leurs
Puits de loin en loin.
Il eft des Puits qu’ il faut d’ailleurs approfondir
de temps en temps, foit parce que leur fond eft
une argile que l’eau divife, foit parce que l’eau
ceffe d'y venir en même quantité.'
Dans beaucoup de lieux, les Puits tariffent pendant
les féchereffes de l ’eté. L à , il faut augmenter
le réfervoir du fond, afin qu’il s’y conferve
»fiez d’eau pour les ufages journaliers, lorfque
cette circonftance arrive.
De plus, le peu d’air atmofphérique que contiennent
les eaux de Puits les empêche de défaltérer
autant que celles des rivières, & s’oppofe à ce
qu’ elles laiffent précipiter les carbonates terreux
qui s’y trouvent. La baffe température qu’ elles
ont pendant l’été, donne lieu à des fuppreffions de
transpiration, à des fluxions de poitrine & autres
maladies, chez ceux qui en boivent lorfqu’ils ont
chaud ; il en de même dans les jardins, car une eau
froide, employée aux arrofemens, retarde nécef-
fairement la végétation : de-là le confeil de ne les
boire ou donner à boire aux animaux que vingt-
quatre heures après les avoir tirées, & mieux encore
après les avoir long-temps battues. Ainfi,
dans une ferme bien montée, il y a autour des
Puits deux , trois & même quatre auges deftinées
à confervpr l’eau tirée. Il feroit même defirable
que ces auges fpffent à une grande diftan:e du
Puits, afin d’y faire couler l’ e au, en lui ménageant,
s’ il eft poflible, de petites cafcades dans
fa route. Voye^ Boisson.
Quelques jardiniers croient améliorer l ’eau de
leurs Puits, tirée pour arrofer, en y mêlant du
fumier, mais ils n’en obtiennent pas les réfultats
qu’ils attendent ; au contraire, ces eaux deviennent
quelquefois mortelles pour les plantes. Voye^
Arrosement.
PULE. F unis PULASSARTUS.
Arbre de l’Inde, de la^famille des Apocinées ,
figuré par Rumphius, mais encore imparfaitement
connu des botaniftes.
m II ne fe trouve pas dans les jardins d ’Europe.
(B o s c . )
PULICAIRE : efpèce de plantain dont quelques
botaniftes ont fait un genre. Voye[ Plantain .
PULMONAIRE. P u lmon ar ia .
Genre de plantes de la pentandrie monogynie
& de la famille des Borraginées , qui réunit huit
efpèces cultivées dans nos écoles de botanique.
Voye£ les Illustrations des genres de Lamarck ,
P>- 93-
Observations.
Un genre appelé Mertensie a été établi aux
dépens de celui-ci, mais la plupart des botaniftes
le repouffent.
Efpèces.
1. La Pulmonaire officinale.
Pulmonaria officinalis. Linn. Tf- Indigène.
2. La Pulmonaire à feuilles étroites.
Pulmonaria anguftifolia. Linn. if Indigène.
3. La Pulmonaire frutefeente.
Pulmonaria fujfruticofa. Linn. De Sicile.
4. La Pulmonaire de Virginie.
Pulmonaria virginica. Linn. De l’Amérique
feptentrionale.
y. La Pulmonaire paniculée.
Pulmonaria paniculata. Ait. De l’Amérique
feptentrionale.
6 . La Pulmonaire à petites fleurs.
Pulmonariaparviflora. Mich, ^ De l ’Amérique
Septentrionale.
7. La Pulmonaire de Sibérie.
Pulmonaria Jibirica. Linn. De la Sibérie.
S. La Pulmonaire maritime.
Pulmonaria maritima. Linn. % Des bords de
la mer,
Culture,
La troifième & la fixième font les feules que
nous ne poffédions pas dans nos jardins.
La première éfpèce, vulgairement connue fous
les noms de grande Pulmonaire s d’herbe aux pou*
mons , d’herbe du coeur, d’herbe au lait de Notre-
Dame , de Jauge de Jérufalem, croît abondamment
dans les bois en terrain fec, & fleurit dès les
premiers jours du printemps. Les fleurs du même
pied font d’abord rouges, & deviennent enfuite
bleues ; de forte qu’il y en a toujours de ces deux
couleurs fur chaque pied : quelquefois ^elles
font ioutes blanches. Ses feuilles font tantôt de
couleur uniforme, tantôt tachées de blanc, félon
qu’elle eft à l’ombre ou au foleil.
’ Cette plante a joui autrefois d une grande célébrité
en médecine i mais aujourd’hui on en fait
fort peu d’ ufage. On en mange les feuillesen guife
d’épinards dans quelques cantons. Les moutons
& les chèvres font les feuls des beftiaux qui s en
nourriffent. Les abeilles, recherchent beaucoup
fes fleurs, parce qu’elles font ttès-abondantes en'
miel. Elle eft d’unafpeétaffez agréable pour qu’ on
foit déterminé, furtout en confidérant l’epoque
de fa floraifon , à l’ introduire dans les parterres,
& encore plus dans les peloufes & fur le bord
des maffifs des jardins payfagers. On la multiplie
de graines & par déchirement des vieux pieds ,
déchirement qui s’effèétue en automne. Une fois
en place dans les jardins payfagers, elle ne; de-
mande plus d’autre foin que des farclages ou des
binages de propreté. ^ %
Ce que je viens de dire s’applique egalement a
la Pulmonaire à feuilles étroites : celle-ci eft même
plus élégante que la précédente.
La Pulmonaire de Virginie eft la plus belle du
.genre, & celle qu en effet on voit le plus fréquemment
employer à l’ornement des jardins : fon
leul défaut eft de perdre fes feuilles dès le commencement’de
Tété. Elle eft très-ruftique, ce ft-
à dire, qu’ elle ne craint pas les gelées, & qu’elle
s’accommode de tous les terrains & de toutes
les expofitions ; cependant elle profite mieux dans
les bas fonds ombragés. On la multiplie avec la
plus grande facilité par le déchirement des vieux
pieds en automne. \
La Pulmonaire de Sibérie eft encore une tres-
belle plante, propre à orner les parterres & les
jardins payfagers pendant les premiers mois du
printemps ; elle fe fait remarquer par fes feuilles
qui font glabres & glauques, circonftances rares
dans cette famille de plantes : elle n eft pas aufli
multipliée qu’il feroit à defirer qu’elle le fut. On
la reproduit par femences & par déchirement des
vieux pieds, déchirement qui, à raifon de fa dif-
pofition à tracer, fournit plus que les befoins. Il
m’a paru qu’elle aimoit les fols argileux & frais.
Les Pulmonaires paniculée & maritime ne fe
voient pas hors des. écoles de botanique & des
grandes collections d’amateurs. Leur culture &
leur multiplication fe font de même. ( Bosc. )
Pulmonaire de chêne : efpèce du genre Lichen
Pulmonaire des Français : nom vulgaire
d’une efpèce d’ÉPERViÈRE.
PULPE. : partie charnue des fruits à noyau &
à pépin , & même de certaines feuilles. Ainfi la
chair des pêches, des prunes,, des poires, des
melons, & c . , le milieu des feuilles de la joubarbe,
des ficoïdes, & c . eft pulpeufe.
C ’eft toujours un tiffu cellulaire qui conftitue U
matière pulpeufe; mais ce tiffu varie dans chaque
fruit, dans chaque feuille. Voye[ le Dictionnaire
de Phyfiologie-végétale. >v
L’art de la culture p eu t, j-ufqu a un certain
point, changer la nature de la Pulpe dans fa cou-,
leur, fa faveur ; il peut augmenter fon épaiffeur,
diminuer fa fermeté, &c. & c . , ainfi que le prou:
vent les fruits de nos jardins, compares a ceux qui
croiffent naturellement dans nos bois. Voye[ Fruit
6* Graine. ( B o sc .)
PULSAT1LLE : efpèce d*Anémone.
PULTENÉE. P ultrnæa.
Genre de plantes de la décandrie monogynie &
de la famille des Légumineufes, qui réunit douze
efpèces, dont plufieurs fe cultivent dans nos écoles
de botanique & dans les collections des amateurs.
Obfervations.
C e genre fe rapproche fi fort de celui des D a-
viésies , que plufieurs de leurs efpèces ont paffé
de l’un à l’autre; & comme il n’a pas été queftion
de ce dernier à la lettre D , je mentionnerai ici
les efpèces qui y entrent. Voye{ au mot Mirbélie
l’indication d’une autre efpèce qui en a aufli fait
partie.
Efpèces.
1. La Pultenée ftipulaife.
Pulten&a Jtipularis. Smith. T? De la Nouvelle*
Hollande.
2. La Pultenée à feuilles de lin.
Pulten&a linophylla. Willd. ^ De la Nouvellô-
Hollande.
3. La Pultenée à feuilles de bruyère.
Pulten&a ericoides. Vent. T? De la Nouvelle-
Hollande.
4. La Pultenée à feuilles de daphné.
Pulten&a daphnoides. Willd. T? De la Nouvelle-
Hollande.
y. La Pultenée à paillettes.
Pulten&a paleacea. Willd. % De la Nouvelle-
Hollande. .
6 . La Pultenée velue.
Pulten&a villofa. Willd. T? De la Nouvelle-
Hollande.
,<7. La Pultenée tuberculée.
Pulten&a tuberculata. Perf. T} De la Nouvelle-
Hollande.
8. La Pultenée à petites feuilles.
Pulten&a micropkylia. H ort. Angl. T) De laNouvelle
Hollande.
9. La Pultenée à feuilles de houx.
Pulten&a ülicifolia. Andr. Tj De la Nouvelle-
Hollande.