
'l'employer à leur Engrais. Voyez ce dernier
mot. ( Bosc. )
POUILLEUX. C ’eft le thym aux environs de
Boulogne.
POU1L LO T : nom fpécifique d'une Menthe.
^ B osc. ) ,
POULAILLER : logement des poules.
Il eft néceffaire d’avoir dans chaque exploitation
rurale un local uniquement deftinéaux poules, non-
feulement pour qu’ elles foient, pendant la nuit., à
l’abri des injures de l’air, 8c qu’elles y pondent
toujours de preference; mais encore pour qu’elles
s’accoutument à ne pas s’ écarter le foir , epoque
où les renards, les fouines, les belettes , & c . ,
les guettent pour les manger.
La pofidon & le mode de conftruttion d'un
Poulailler rie font rien moins qu’indiiférens j en
effet, il doit être le plus éloigné poflible des fumiers
& des mares;: les volailles pondent plus tard
& moins lorfqu’il eft *iu nord 8c à l’oueft, parce
qu’ il eft trop froid >. au midi, elles font tourmentées
par les puces i les poux, & autres miettes
fuceurs j s’il eft humide, elles y gagnent des rhu-
matiimes qui les rendent perdues des pattes.
Ainfi, c’eft au levant qu’il convient le mieux de
placer fa portes ainfi on l’élevera de plufieurs
pieds au-deffus du fol, fi ce fol eft humide. Toujours
il offrira une fenêtre finement grillée, à l’op-
- pofé de fa porte, fenêtre qu’on ne fermera que
dans les grands froids , afin d’ entretenir dans l’in térieur
un courant d’air falubre.
La grandeur d’ un Poulailler eft proportionnée
au nombre de poules qu’on polfède j s’il a douze
pieds de large fur vingt de long, il pourra contenir
cent cinquante volailles. 11 eft toujours plus avantageux
qu’ il foit plutôt trop grand que trop petit.
Sa forme eft ou carrée ou parallélogramique; l'é-
paiffeur de fes murs affez confidérable pour que
le froid ne puiffe y pénétrer. Le fol en fera pavé
à chaux & à ciment, avec de larges pierres, 8c
les murs exactement recrépis.
Outre la porte , qui doit fe fermer à c le f 8c ne
s’ouvrir que pour ramaffer les oeufs ou nettoyer
le fo l, on fait une ouverture de fix à huit pouces
carrés pour l'entrée & la fortie des poules. Tantôt
cette ouverture , qui fe ferme le foir par le
moyen d’ une planche à couliffe, eft pratiquée
dans la partie inférieure de la porte , tantôt dans
le mur à côté de cette porte ; le mieux eft de la
placer à c ô té , 8c à quatre à cinq pieds du f o l ,
afin que les poules, en entrant, puîffent directement
fauter fur des juchoirs dont je parlerai dans
l ’inftant, & qu’ il y ait un obftacle de plus aux
fouines , aux belettes 8c aux rats, pour pénétrer
dans l’ intérieur, fi par hafard on oublioit
de tirer la planche. Elles montent à cette ouverture
par le moyen d’une échelle à un feul ou à
deux montans.
L ’intérieur des Poulaillers eft pourvu de juchoirs
& de nids.
Les juchoirs font des chevrons arrondis fur les
angles, ou des perches de trois pouces au moins
de diamètre, qu’on place ordinairement parallèlement
à la porté, en les fcellànt dans les murs;
tantôt ils font à la même hauteur, .& à un pie;d
8c demi les uns des autres, tantôt en échelons,
le plus bas en avant 8c à trois pieds du fol, ce qui
gêne beaucoup le fervice, le plus haut à deux
pieds du plancher.
Quelques perfonnes, & M. de.Perthuis eft de
leur avis, fubllituent aux juchoirs fixes des juchoirs
mobiles , qu’on peut par conféquent enlever
à volonté, lorfqu’on veut nettoyer à fond le
Poulailler. L’ important eft qu’ ils ne foient pas
au-deffus les uns des autres, 8c au-deffus des nids,,
afin que les excremens ne l=s faliffent pas.
Les nids font ou des paniers d’ofier ifolés ,
placés contre les murs à environ trois pieds du fol,
ou des crèches d é ç o is , féparées par descloifons
8c placées à la même hauteur , ou des auges de
pierre, élevées d’un pied au-deffus du fol. Les premiers
font le réceptacle despunaifês, des poux ,
des puces 8c autres vermines pendant l’été j les
fecpnds, qu’on recouvre ordinairement, à la dif-
tance d’un pied, d’ une planche oblique pour empêcher
les excrémens d’y tomber, font fans con-
■ tredit les meilleurs j les troifièmes font froids à
la fin de l’h iv e r , époque de la plus grande 8c de
la plus importante ponte, ce qui peut la retarder.
Tous ces nids fe garniffent de paille douce ou de
foin bien fec, qu’ il eft bon de renouveler deux ou
trois fois dans le courant de l'été ; on y laiffe toujours
un oe u f vrai ou fattice, qu’on appelle niot.
Il eft à remarquer que ceux qui font dans les
places les plus fombres, font les plus fréquentés,
ce qui indique qu’il eft bon de donner peu de jour
au Poulailler. Le nombre de ces nids doit être
calculé fur celui des poules, c’eft-à-dire, de manière
qu’un quart d’erjtr’elles puiffent y être placées
en même temps. Généralement on n*en met
que deux rangs.
! Il eft bon qu’il y.ait dans le Poulailler, fous un
toit de planches, une petitë auge remplie d’eàu
; qu’on renouvelle tous les deux ou trois jours en
é té , & toutes les femames en hiver.
Les acceffoires des Poulaillers font deux chambres
, l’une pour les couveufes, l’autre pour les
pouffins. Lorfque ces chambres peuvent être au-
deffus d’ un four dans lequel on cuit fouvent, ou
pourvues d’ un poêle exempt de fumée, on y
gagne une plus grande précocité & une plus grande
fureté dans la reproduttion.
Beaucoup de cultivateurs laiffent leurs poules
dans une confiante mal-propreté, ce qui nuit beaucoup
à leur fanté & à leur ponte. Loin donc de
ne nettoyer leur Poulailler que tous les fix mois
& même tous les ans, ceux qui réfléchiffent,
l’approprient tous les quinze jours en hiver 8c
toutes les femaines en été. Dans cette dernière
fa.ifon il doit y .avoir deux ou. trois nettoyages
p o u
d u s rigoureux que les autres, c'eftà-dire, à
la fuite defquels on lavera' les paniers, les crè-,
ches les juchoirs, les murs, le pave enfin, a
„aride eau bouillante, pour enlever toutes les
parcelles d’ordures qui s’y trouveraient fixées &
Faire périr les Pu n a is is , les P o u x , les P uces
& c . , qui alors tourmentent fi tort les vo-
tailles. Voyez Pigeon. f J t
Quelques cultivateurs, & ils doivent être mutes,
font répandre de la terre fèche fur le fol de leur
Poulailler, afin qu’elle abforbe les excremens des
^°Ces excrémens s’appellent la pouline dans quelques
lieux > ils font un excellent engrais, qui ne le
cède qu’aux excrémens humains & à ceux des pigeons.
On doit donc les réunir avec foin pour les
utilifer fur les terres les plus froides de l’exploitation.
En général, cependant, on fe réduit, à raifon
de leur peu d’abondance, à les réunir aux fumiers.
Dans quelques fermes, les oies 8c les canards
couchent dans le Poulailler j mais comme ces oi-
feaux ne fe juchent pas, ils font expofés à être
falis par les excrémens des poules au-deffous desquelles
ils fe trouvent. Il vaut beaucoup mieux
avoir pour eux une pièce particulière, qui n’ a be-
foin que d’être élevée de trois pieds, 8c qu’on
appelle fouvènt toit.
Quant aux- dindes, aux paons 8c aux peinta-
des , ils fupportent difficilement d’être enfermés
la nuit, 8c on leur élève des juchoirs en plein
air.
Le Poulailler doit être fermé tous les foirs ,
dès que les poules font toutes rentrées, & ouvert
le matin au petit jour. On y pénètre entre onze heures
8c midi pour la première levée des oeufs, 8c
vers quatre heures pour la fécondé.
Voye[ , pour le furplus, aumotPoULE. (Bosc.)
POULAIN : jeune Cheval. Voyez ce mot.
POULARDE : poule à laquelle on a enlevé les
ovaires, pour, en la rendant impropre à la ponte,
augmenter fa difpofition à engraiffer. Voyez Poule.
POULE : efpèce d’oifeau, originaire de la haute
A f ie , que la bonté de fa chair & de fes oe u fs ,
ainfi cjue la facilité de fa multiplication, déterminent
a éîevér, en grande quantité , dans toutes les
contrées de l’Univers où elle a pu être portée. Son
mâle s’appelle C oq.
C ’ eft à Sonnerat qu’ on doit de connoître le type
de la Poule domeftique. Voyez fon Voyage aux
Indes 8c le Dictionnaire a? Ornithologie.
Comme foumife de toute ancienneté à- la do-
mefticité, la Poule a dû préfenter 8c préfente en
effet une grande quantité de variétés, dont la
plupart font devenues des races, & fe propagent
conftamment par la génération avec fort peu de
modifications. Enumérer toutes ces variétés, fe-
roit fuperflu pour les cultivateurs français ; mais
je dois leur indiquer ici les plus communes, 8c
faire connoître les avantages 3c les inconvéniens
dont elles font pourvues»
P O U 1 5
La Poule commune : fa groffeur eft môyenne, fou
plumage varie fans fin; c ’eft celle qui pond le plus
tôt & le plus long-temps, qui couve avec le plus de
confiance, qui conduit fes petits avec le plus de
foin j auffi e’ eft celle qu’on préféré dans toutes les
exploitations rurales montées, en même temps ,
pour le produit des oeufs Sc des poulets. La fous-
variété à «pieds noirs éft plus eflimée que celle à
pieds jaunes.
La Poulfe huppée eft plus groffe que la précédente,
8c fe fait remarquer par plus d’élégance ; mais
elle pond moins. C ’eft une fort belle race qui varie
également dans fes couleurs, 8c qu’on recherche
beaucoup depuis quelques années. Une fous-variété
d’Angleterre eft encore plus groffe 8c plus
haute fur jambes.
La Poule ardoifée ou péiinette eft un^ race dif-
tintté, également huppée, qui n’eft pas commune.
La Poule deCaux ou du Mans, ou de Breffe, ou
d’Italie, eft la plus groffe race qui fe trouve en
France ; elle atteint quelquefois la taille d’une
dinde. C ’eft elle qui fournit ces chapons 8c ces
poulardes qu’on vend fi cher à Paris, 8c qui méritent
leur réputation, non-feulement par leur
volume , mais encore par leur bonté. Elle pond
un petit nombre d’oeufs qui font prefque tous
employés à la reproduttion.
La Poule pattue de France, la Poule pattua
d'Angleterre, font recherchées dans quelques
fermes, quoique leur groffeur ne furpaffe pas
ceile de la Poule commune 8c qu’elles pondent
moins , parce qu’elles font plus attachées à U
cour 8c plus douces de carattère. On en voit de
toutes les couleurs.
Les Poules naine de France, naine d’Angleterre,
naine pattue, ne font bonnes que pour
l’amufement, quelle que foit deur fécondité ,
attendu que leurs oeuf$ ne font pas plus gros que
ceux des pigeons, 8c qu’elles coûtent plus à nourrir
que la commune, parce qu’elles ne vont pas
chercher leur vie au loin.
Les Poules frifées, ainfi que les Poules de foie
ou à duvet, font des monttruofités qui peuvent
être remarquables, mais qui ne devront jamais être
élevées pour le produit. Il en eft de même de la
Poule négreffe, dont la peau & la chair font noires.
Il eft des Poules qui changent de plumage à leur
fécondé année, même plufieurs fois dans leur vie. '
Je renverrai aux ouvrages de Buffon ceux qui
voudront lire une pompeufe defcription du coq
8c de la Poule, une agréable peinture de leurs
amoufs, 8cc. Ici je dois me renfermer uniquement
dans ce qu’ il convient aux cultivateurs de favoir.
Dans les grandes exploitations rurales, il y a1
une domeftique uniquement deftinée à foigner les
volailles, 8c qu’on appelle fille de baffe-cour ; ellé?
doit d’abord être douce 8c adroite pour s’attacher
les Poules, pouvoir circuler parmi elles fans
les inquiéter; enfuite être vigilante pour pourvoir
à leuis befoins à toutes les époques de la journée,