
filions, que de rifquer que fes tiges embar raflent
à chaque inftant la marche de la charrue, & empêchent
de l’enfouir avec égalité. , , .
La coupe de la V e ïc e a :1e plus generalement
lieu à la faux-, de la manière .qu’on appelle en
dedans, c’eft-à-dire , quele bout du manche de cet
inftrument ne fort pas du plan du corps du faucheur.
Il eft cependant beaucoup de lieux, fur-
tout lorfqu’on a la graine pour ob je t, ou , pour
éviter la perte de cette graine > on la coupe au
moyen de la faucille, & même on 1 arrache. Il
m’eft difficile de donner ici des indications propres
à faire préférer une méthode plutôt qu une autre,
parce que ce font prefque toujours des con.idera-
tions de convenance qui déterminent le choix.
Je dirai feulement q ue, dans ces derniers cas , il
faut faire l’opération avant la chute de la rofee,
& emporter de fuite la Vefce dans la grange, au
moyen de grands chariots garnis de toile., afin que
la defficcation des tiges n’ait pas lieu fur le terrain,
cette defficcation étant immanquablement fuivie
de l’ouverture des gouffes avec -élafticite, & par
conféquent de la difperfion des grains.^
Il n’eft pas rare , lorfque le terrain eft convenable
& que les circonftances font favorables, de
récolter cinq à fix cents bottes de Vefce dans un
arpent, ce qui doit être regarde, comme un pro-
.duit fort avantageux.
Les graines étant plus nourriflantes que les tiges
& les feuilles , ihn’ y a pas de doute que, toute
abftra&ion faite de convenance locale , le pâturage
ou la coupe de la V e f c e , dont la moitié des gouffes
font mûres, ne foie la plus profitable. En cet
l’accumule dans les greniers fans craindre les in-
convéniens précités.
Lorfqu’on fauche la Vefce , à l’époque où les
deux tiers ou les trois quarts des graines font mûres,
état les Vefces, foiten vert, foit en fec, font très-,
propres à redonner de la force aux animaux épuifés,
& à engraiffer ceux qu’on veut tuer. On les appelle
alors la dragée , la merlade dans quelques lieux.
C e t t e V e f c e d e f fé c h é e , é t a n t lé g è rem e n t b a ttu e ,
d o n n e u n e p o r tio n d e g ra in e q u i p e u t ê t r e em p
lo y é e à la n o u r r itu r e d e s b e ftia u x & d es^v o lailles,
m ais q u ’o n n e d o it pas fa ire fe rv ir à l ’en fem e n -
c e m e n t , p a r c e q u e n’a y a n t pas ac q u is t o u t e la
m a tu r ité n é c e f la ir e , e lle d o n n e r o it d e fo ib le s p ro d
u c tio n s . Voyez G r a in e .
La defficcation des fanes de la Vefee , furtout de
celle d’é té , n’ eft pas très-rapide, & les opérations
propres à l’accélérer occasionnent toujours une
perte de graine. Pour éviter ce dernier inconvénient,
& en même temps celui qui feroit la fuite de
l ’altération de la fane par la moififture, fi ellen’étoit
pas levée entièrement fèche , on la ftratifie avec
de la paille d’avoine- à laquelle cette fane communique
Ta faveffi & fon odeur. On peut âuffi
prévenir fa moififture, en mettant une ou deux
couches de fagots d’épine dans la maffe totale.
Voyez P r a i r i e , T r è f l e & L u z e r n e .^
Le bottelage de la Vefce d’hiver s’exécute fou-
vent fur le champ même , parce que fa récolte a
lieu à une époque où fa defficcation complète peut
facilement s’opérer 5. alors on la tranfporce & on
la fane a perdu la plus grande partie de fes
principes nutritifs, & n’eft plus bonne qu’à faire
de la litière aux vaches & aux moutons, qui s’a-
mufent à rechercher les extrémités encore favou-
reufes des tig e s , lorqu’ils fe font repus de leur
nourriture ordinaire.
Quelque mûre'que foit la Vefce qu’on arefervé'e
pour la graine , il eft avantageux de la battre d a-
bord légèrement, afin de mettre à p art, pour la
femence, comme la plus propre à donner des productions
vigoureufes , celle qui tombera Ja première
, laquelle eft toujours celle qui eft arrivée au
degré de maturité.
La graine de Vefce , après avoir été battue.
vannée & criblée , s’étend pendant un mois fur
le fol du grenier , & fe retourne à la pelle une
ou deux fois par femaine , après quoi elle eft affez
fèche pour être confervée, foit dans des facs, foit
dans des tonneaux défoncés par un bout. L ’important
, c’ eft de la mettre à l’abri des attaques des
rats & des fouris, qui en font très-friands y elle fe
conferve plufieurs années propre à la nourriture
des beftiaux; mais pour la graine, il faut toujours
choifir celle de la dernière récolte, & la plus
grofle & la plus lourde.
Quelqu’excellente que foit la Vefce , elle ne
doit pas être donnée aux animaux fans ménagement.
On a remarqué qu’elle faifoit quelquefois
d ’abord maigrir ceux d’entr’ eux qui n’y^ étoient
pas accoutumés , & qu’elle convenoit mieux aux
vieux qu’aux jeunes. La leur offrir lorfqu’elle eft
verte, en petite quantité à la fo is , & après la
chute de la rofée , eft recommandé par une pratique
éclairée. La mêler avec de la paille lorfqu’elle
eft fèche , eft d’ un ufage général, furtout pour les
. moutons. . . .
Il en eft de même de la graine ; on doit la ménager
aux dindons & aux poules ; les pigeohs feuls
n’en font jamais incommodés. On appelle cochons
brûlés ceux de ces animauxqui font malades
pour en avoir trop mangé. Il paroît que c’eft l’excès
de fes principes nutritifs qui eft la caufe du danger
de fon ufage ., foit en Surabondance, foit pendant
long-temps.
Faire tremper dans l’eau, & encore mieux faire
cuire la graine de Vefce avant de la donner aux
beftiaux, eft un moyen certain de les faire engraifler
plus vite. J’en ai vu fouvent la preuve.
O n a f r é q u em m e n t t e n t é d e f a ir e e n tr e r d e la
g ra in e d e V e f c e dan s l e v a in , mais o n n ’a jamais
o b te n u q u ’un a lim e n t d e mauva is g o û t & d ’une
d ig e ftio n d iffic ile . Voyez P a in . ( B o sc. )
VESCE A GRAINE BLANCHE, VÉSCE 1)U CA NADA.
C ’ eft la V esce p isifo rme.
VESCERON. Voyez V esce. a épi.
V E S
VÉSICAIRE. V espcaria.
Genre de plantes établi aux dépens des Al y s -
sons. ( Voyez ce mot. ) Il eft figuré pl. 559 des
Jl/ujirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1 . La VÉ5icAire finuée.
Veficaria finuata. Wilid. Q Du midi de l’E u rope.
2. «fea V ésicaiRe de Crète.
Veficaria cretica. Wilid. J? Du midi de l’Europe.
3. La V ésicaiRe de Hongrie.
Veficaria gemonenfie. Wilid. pf De l’eft de l’Europe.
4. La V ésicaiRe à fruits velus.
Veficaria dajycarpa. Wilid. De Sibérie.
j . La V ésicaiRe renflée.
Veficaria utriculata. Wilid. 2^ Du midi de la
France.
6 . La V ésicaire réticulée.
Veficaria reticuluta. Poir. “if Du Levant.
7. La V ésicaire-à feuilles deltoïdes.
Veficaria deltoidea. Wilid. b De l’Orient.
8. La Vésicaire fans dents.
Veficaria edentata. Poir. De ......
9. La V ésicaire lanugineufe.
Vficaria lanuginofa. Poir. De l’Efpagne.
Culture.
Les efpèces nos. 1 , 2 , 5 , 7 & 8 fe cultivent
dans nos écoles de botanique. Toutes fe fèment
dans des po?s remplis de terre à demi confiftante,
qu’on place fur une couche nue. Le plant de la
première peut fe repiquer en pleine terre à une
expofition chaude; les autres le feront dans d’autres
pots, pour pouvoir les rentrer dans-l’orangerie
pendant l’hiver, quoiqu’elles puiffent quelquefois
paffer cette fai fon à l'air. On multiplie auffi les
frutefeentes de boutures faites fous châffis, & les
herbacées vivaces par le déchirement des vieux
pieds. Ce font des plantes de peu d’agrément, &
qui n’ intéreflent que les botaniftes. ( B ose. )
VES1GNON : maladie du jarret du cheval, qui
eft constituée par une tumeur molle, indolente,
plus ou moins grofle, le plus fouvent placée à la
face externe, quelquefois à la face interne, &
même aux deux faces en même temps. Elle eft
due tantôt à des contufions, tantôt à des diften-
fions produites par des efforts.
Tout arrêt trop prompt, tout travail trop v io lent
ou trop continu peut donner lieu à des Ve-
fignons. La pofition prolongée des chevaux fur un
plan incliné produit le même effet, ainfi que l’a
obfervé M. Defplats.
Les petits Vefignons difpa roi fient dans la flexion
du jarret.
Les chevaux porteurs de Vefignons font trèsdépréciés
au moment de leur vente, mais ils n’en
font pas moins propres à tous les fervices, comme
on le voit journellement y auffi beaucoup de rou-
liers, de fermiers,,-ne fe mettent-ils pas en peine de
les faire difparoître.
Lorfqu’unVefignon eft récent, on peut efpérer
qu’ il fe guérira .par le repos de l’animal, furtout
s ’ il eft mis à l’herbe, en liberté.
Lorfqu’ on ne peut employer ce moyen , on fait
ufage des friftions répétées d’eau-de-vie camphrée
, d’eflence de térébenthine, de teinture de
cantharides, d'ammoniaque uni à l’huile d’o liv e ,
d’ un emplâtre de cantharides,' & enfin du Feu.
Voye% ce mot. ( B ose. )
VESSE-LOUP. L y c o p e r d o n .
Genre de plantes de la famille des Champignons
qui renferme un grand nombre d’efpèces, dont
plufieurs font fréquemment remarquées par les
cultivateurs, mais dont on ne peut cultiver aucune..
Il eft figuré pl.,88,7 des lllufirations des genres de
Lamarck.
Obfervatiotts.
C e genre a été divfte en fix autres, lavoir*
T ulostome, Boviste , C eastre , Sc l é r o
DERME, Batarree C arpobole , genres
qui ferviront de divifion dans l’expofition fui-
vànte des efpèces; le genre Lycogalè eft dans
le même cas. Les Sphérocarpes , les Sclé-1.
- R o fE S , les T ruffes, les C apillines , en ont
fait partie. Mon genre Uperhize s’en rapprocha
beaucoup. Voyej ces mots.
Efpécès.
Vejfes-loup.
1. La V essè-loup géante.
Lycoperdon giganteum. -Perf. O Indigène.
2. La V esse- loup protée.
Lycoperdon proteus. Bull. :© Indigène.
3. La V esse-loup matras..
Lycoperdon excipuliforme. Perf. Q Indigène.
4. La V esse-loup en forme d’outre.
Lycoperdon ut r i f or me._ Bull. © Indigène.
5• La V esse-loup mamelonnée.
Lycoperdon mammsforme, Perf. O Indigène.
6. La V esse-Loup cotonneufe.
Lycoperdon groflypinum. Bui!. O Indigène.
7. La V esse-loup cuir.
Lycoperdon corium. Dec. © Indigène.
8. La V esse-loup brune.
Lycoperdon umbrinum. Perf. Q De l’Allemagne.
9. La V esse-loup des chênes.
Lycoperdon quercinum. Perf. © De l’Allemagne.
10. La V esse-loup blanche.
Lycoperdon candidum. Perf. Q De l’Allemagne.