
dent promptement leur faculté germinative lorfqu’elles
font defféchées, il eft rare qu'elles lèvent
: ce font celles qui fe font difféminées naturellement
qui reproduifent la plante dans les
écoles de botanique. Cette circonftance eft fâ-
cheufe , car il feroit à defirer qu'on plaçât cette
efpèce dans tous les jardins : chaque tige,.jusqu'aux
gelées, excepté fês jours de pluie, offre
tous les matins une nouvelle fleur épanouie.
D'après cela, on doit penfer que les graines
de cette efpèce devroient être ftratifiées au moment
de leur récolte, même avec leur capfule.
Voyez S t r a t i f i c a t io n .
La dernière efpèce eft un des plus beaux pré-
fens que nous ait fait l'Amérique méridionale } auffi
a-t-elle été fort à la mode il y a quelques années.
Lorfqu’un de fes pieds a une tête régulière & bien
garnie de fleurs, il produit un effet magique} ces
fleurs font gigantefaues, pendantes, blanches,
& d’une odeur des plus fuaves.
Elle craint les gelées du climat de Paris, & ce
d'autant plus, qu'étant encore en végétation lorf-
qu’elles arrivent, l'extrémité de fes rameaux er.
eft immanquablement frappée. On doit donc
la tenir en pot ou en cai(Te & la rentrer de très-
bonne hèure dans l'orangerie, où elle eft expofée
à un autre inconvénient auffi grave, c'eft-à-dire,
à la pourriture des mêmes parties, par l’effet de la
ceffation de la végétation & de la grande humidité
de l'air, ce qui amène toujours la mort des
branches & quelquefois des tiges ; auffi , pour
conferver les pieds dans toute leur intégrité, vaut-
il mieux les mettre dans une ferre tempérée. Lorsqu'on
les place dans une ferre chaude , ils continuent
à fleurir pendant une partie de l'hiver, & il
faut fix mois de repos pour les voir de nouveau
dans le même état.
On ne doit point, comme le font quelques cultivateurs
, couper l'extrémité des branches auffitôt
qu'elles font reconnues être moue s, parce que
la contexture du bois étant forwpongieufe, l'é vaporation
de fève qui fe fait par la plaie prolonge
la partie morte quelquefois fort loin. La prudence
confeille donc d'attendre qu'il fe foit développé
des bourgeons fur la branche pour couper fa
partie morte au-deffus du plus vigoureux de ces
bourgeons, en biffant un chicot d'autant plus
longa que la branche eft plus groffe.
La taille des extrémités des branches, lorf-
qu'elle eft faite avec intelligence, eft favorable
à la beauté de la forme de la tête & à l'augmentation
des fleurs, qui ne fe développent que fur les
bourgeons, cependant une tête trop chargée de
branches dans l'intérieur n'eft pas defirable, car
les fleurs de l’extérieur font celles qui font le
plus d'effet.
Il eft très-rare que la Stramoine en arbre donne
de bonnes graines dans le climat de Paris j en
confequence, c'eft exclufivement de boutures
qu’on la multiplie : ces boutures fe font au printemps,
avec du bois de deux ans, dans des pots
fur couche & fous châffis j elles prennent a f e
facilement des racines, mais font expofées à périr
par une trop grande féchereffe ou une trop grande
humidité, ainfi que par trop de chaleur, ou par
manque de chaleur. C e n'eft donc que par une
furveillançe de tous les momens, qu’on peut ef-
pérer de les amener à l’état defirable. Il eft bon de
faire palier aux pieds produits par ce moyen l’ hiver
dans la ferre chaude, afin qu'ils fe fortifient davantage.
Souvent les plus beaux pieds de Stramoine en
arbre périffent fans qu'on puiffe en deviner la
caufe î ainfi il eft prudent d’en avoir toujours un
certain nombre de différens âges pour réparer fes
pertes.
Tous les ans on doit renouveler en partie la
terre des pots ou des caiffes qui contiennent des
Stramoines en arbre ; car , comme elles font en
végétation tant que le thermomètre eft au-deffus
de dix degrés du thermomètre, elles confomment
beaucoup. Les arrofemens leur ferons ménagés le
plus poffible en hiver & prodigués en été , faifon
qu'elles paffent en plein air, à une bonne expofi-
tion, abritées des vents. ( B ose. )
STR A T IF ICA T IO N . Beaucoup de graines perdent
leur Faculté germinative peu de temps après
leur complète maturité, lorfqu’elles reftènt expofées
à l’a i r , foit parce qu'étant huileufes, elles
ranciffent, foit parce qu'étant cornées, elles deffè-
chent au point de ne pouvoir plus abforber l'eau.
Elles demandent donc à être femées auffitôt après
leur récolte. Voyez G r a in e '& Semence.
Mais il n’eft pas toujours poffible dejemer les
graines de fu ite , foit parce qu’on veut les envoyer
au loin , foit parce qu'on n'a pas de terrain
immédiatement difponible, foit parce qu’on manque
du temps néceffaire , foit parce qu’on craint
les ravages des quadrupèdes & des oifeaux granivores.
C ’eft pour ces cas qu'on a inventé la Stratification
, qui n’eft qu'une imitation de ce qué fait la
nature. Voyez Sémination.
Pour ftratifier les graines en grand, on fait dans
un lieu fe c , même dans une ferre à légumes, fous
un hangar, un trou en terre d'un pied au moins de
profondeur, & mieux de deux à trois, & d’une
largeur proportionnée au nombre des graines, &
on y met ces graines, foit en une feule maffe ,.foit
par couches plus ou moins épaiffes, alternant
avec des couches de terre, & on recouvre le tout
d’environ un pied d'épaiffeur de terre. Ces graines
fe retirent au printemps, lorfqu’elles commencent
à germer, & fe fèment félon le mode qu'elles
exigent chacune. VoyeçSémis.
Parmi les graines des arbres indigènes, celles du
C hêne , du Hê tr e , du C hâtaignier & des
épines (néfliers) font celles qui exigent le plus
impérieufement la Stratification, parce qu’aux cau-
fes énoncées plus haut, elles réunifient celle d'être
S T R
STR très-recherchées des mulots, des campagnols , des A T IO TE. Stratiotes,
rats, dès fouris, des lapins, & c .
Plus les graines font ftratifiées profondément,
& moins elles font expofées à germer. On peut
les garder ainfi un nombre d’années indéterminé.
Voyez Graine.
Pour ftratifier les graines en p e tit, on les met
dans des caiffes, dans des pots , en lits alternatifs
avec de la terre, avec du fable en fuffifante quantité}
& lorfqu’on veut les envoyer au loin‘, pour
diminuer les frais de tranfport, on fubftitue à la
terre deMa moufle ou de la fciure de bois, du bois
pourri, & c . , également en fuffifante quantité.
L’important eft qu'elles fe confervent dans un foi-
ble degré d'humidité, parce qu’une terre trop fè-
che abforberoit leur eau de végétation, & qu'une
terre trop humide les feroit pourrir.
Beaucoup de graines germent pendant leur Stratification
; & pourles groffes, c'eftprefque toujours
un bien, parce qu’ il eft facile de les ifoler & de les
planter une à une. Dans ce cas , la moufle augmentant
les embarras , elle doit être repouffée. Pour
les petites, c'eft le plus fouvent un inconvénient,
par la difficulté de les femer enfuite avec égalité.
Il eft même des graines qu'on ftrati fie uniquement
pour les faire germer, foit afin de pouvoir
mettre feulement îles bonnes en terre, foit afin de
pouvoir pincer leur radicule, dans le but que l’arbre
qu’elles doivent produire foit privé de Piv o t .
( Voy. ce mot. ) Je citerai les Amandes. ( Voyez
ce mot. ) Dans ce cas, on dit plus généralement
mettre les graines au Germoir. Voyez ce mot.
Toutes Içs fois que je puis effectuer de fuite le
femis des graines des plantes rares, dans les pépinières
confiées à ma furveillançe, je le fais} mais
le manque de place & de temps me force d'y ftratifier
tous les ans celles des arbres fuivans :
Cornouiller.
Prunier.
Tulipier.
Érables-
Noifettier.
Châtaignier.
Hêtre.
Chêne.
Pommier.
Poirier.
Micocoulier.
Aubépine.
Genevrier.
Phyllirea.
Piftachier.
Sorbier.
Sureau.
Tilleul.
If.
Marronnier d'Inde.
Pêtèher.
Abricotier.
Amandier.
Noyer.
Mûrier.
Olivier.
Il eft des graines offeufès qui ne germent que la
fécondé année, & q u i, pour éviter la perte du
terraindoivent être ftratifiées pendant la première.
Ce font principalement celles de I’A übé-
PINE. Voye% ce mot*
Pour une perfonne exercée^ il fuffit de ccnfidé-
rer une graine pour juger fi elle eft dans le cas ou
non d'être ûratifiée.. (,B ojsc. ) :
Genre de plantes de l’icofandrie hexagynie &
de la famille des Morènes, qui renferme trois ef-
pèces, dont deux fe cultivent quelquefois dans nos
écoles de botanique. Il eft figuré pl. 489 des Illustrations
des genres de Lamarck.
EJpeces.
1. La Strat iote aloide,
Stratiotes aloides. Linn. ^Dunordde l'Europe.
2. La Stratiote acoroide.
Stratiotes acoroides. Linn, if Des Indes.
3. La Str at iote alifmoi’de.
Stratiotes alifmoides. Linn, if Des Indes-
Culture.
La première efpèce fe voit quelquefois dans
l'école du Jardin du Muféum, à laquelle on l'en-
voie de L ille , ville dans les foffés de laquelle
elle croît naturellement. Sa culture confifte à la
mettre dans un pot rempli de terre limoneufe ,
pot qu’on plonge dans un baffin, de manière qu'il
foit recouvert d'un demi-pied d’eau. Elle fleurit}
mais je ne l'ai jamais vue porter dé bonnes graines,
de forte qu’on ne peut la multiplier.
La dernière efpèce fe cultive en Angleterre ;
elle exigé la ferre chaude, mais du refte fe traite
comme la précédente. (B o s e .)
STR A TO N . C 'e ft, aux environs de Bordeaux,
le nom des Attelabes qui nuifent à la V igne-
Voyez ces mot$.
STRAVADIE . Stray aj>ia,.
Genre établi pour placer deux Jamboisiers
qui diffèrent un peu des autres, & que nous ne
poffédons pas dans nos jardins} ce font les Jam -
BOSIERS BLANC & . ROUGE» {B o s e .)
STRELITZIE. S t r e z i t z i a ..
Genre de plantes de la pentandrie monogynîe
& de la famille des Balipers, qui eft conftitue par
cinq efpèces, qui toutes fe cultivent dans nos
ferres. Il eft figuré pl. 148 des lllufirations des genre*
de Lamarck.
Efpèces.
1. La Strelitzie élégante.
Strelitzia augufta. Thunb. of Du Cap de Bonne-
Efpérance.
2. La Strelitzie royale..
Strelitzia regins.. Ait. if Du Cap de Bonne-Ef-
pérance. 3. La Strelitzie à tige farineufe.
Strelitzia farinofa. Ait.. 7f Du Cap de Bonne—
Efpérance.,.