M ousses , aux dépens des Br y Sj & qui renferme
trois efpèees de peu d’ intérêt pour les cultivateurs.
Voyez ces mots.' ( B o s c . )
VÉD ELE . IVed e l ia .
Genre de plantes établi aux dépens dé Po l ym -
nies , mais qui n’a pas été -adopté par la majorité
des botaniftes.
Voyez les I e. & 9e. efpèees, au mot Polymnie.
Le genre Alcine de Cavanilles lui a été réuni
par Willdertow. ( B o s c .)
V É G É T A L : fynonyme de Plante. Voyez
ce mot.
Comme l’animal, le Végétal vit & s’accroît}
mais il n’eft ni fenlible, ni fufceptible de mouvement.
C ’eft fur les Végétaux que l’art agricole s’exerce
le plus} ainfi l’ article que jè traite en ce moment
devroit être d’une grande étendue} mais la plupart
de ceux qui compofent ce Dictionnaire ayant
pour objet une des confidérations fous lefquèlles ils
peuvent être envifagés, il ne refte plus rien à dire.
Voyez A griculture. ( B osc.)
V É G É T A T IO N . C ’eft l’aétion de I’ accroiffe-
ment des plantes en hauteur & en groffeur, ainfi
que celle du développement de leurs feuilles, de
l ’épanouiffement de leurs fleurs,, & de la maturité
de leurs fruits.
Le premier aéte de la Végétation fe paffe dans
la Graine , & s’ appelle G ermination. Voyez
ces deux mots.
Sans le principe de la v ie , principe qüe nous
ne connoilfons pas, & que nous ne connoîtrons
probablement jamais, il n’ y à pas de Végétation,
comme le prouvent les arbres morts fur pied.
Ainfi que le principe de vie eft dans le fang
chez les animaux , il eft dans la fève dans les végétaux}
auflî n’eft-ceque lorfque la fève ne peut
plus circuler qu’ ils périffent, comme on le voit dans
les arbres arrachés, dans les arbres frappés par la
féchereffe , dont l’ écoYce des racines a été rongée
par les larves des hannetons , &c.
Mais comme, au contraire des animaux qui ont
un coe u r , il n’y a pas de. centre de vie dans les
végétaux, la plupart d’entr’eux peuvent ê tre ,
comme les polypes, coupés par morceaux qui, mis
en terre, donnent naiflance à de nouveaux pieds.
Voyez Bouture.
Pour bien comprendre les phénomènes de la
Végétation, il faut avoir étudié avec foin l’anatomie
des plantes, c’éft-à-dire conrioître, aufli
bien que polfible, l’organifatîOn du B o r s , de la
Moelle , de I’Aubier ? de I’Ecorce , des
Feuilles, des1 Fleurs bc des Fruits. Voyez
ces mots & ceux V aisseaux .d e s plantes ,
T ubes dis plantes, T issu cellulairé/ ou
UTRICULAIRE^ T lSSU VASCULAIRE OU TUBULAIRE
, F ib r e , P o r e , R a c in e , T ig e , Br a n c
h e , F e u il l e , I r r i t a b i l i t é , .S é v e , N u t r i t
i o n , S u c , SÉCR É T IO N , FLEURAISON , FECONDATION,
M a t u r i t é , & c .
Les Poils , les Glandes, les Aiguillons,
les V rilles jouent aufli un rôle dans la Végétation
, rôle que j’ai indiqué aux articles qui les
concernent.
Il y a au moins deux modes de Végétation,
celui des dicotylédons, dont l’accroiffement en
groffeur fe fait entre I’A ubier & I’E corce
(voye% ces mots), & celui des monocotylédons qui
ne s’accroiffent pas en groffeur. Je dis au moins,
parce que le mode de Végétation des V a r e c s ,
des C o n f ê r v e s , des C h am p ig n o n s , & c. n’eft
pas encore complètement connu , & qu’il paroît
différer des deux que je viens de citer.
La Végétation fe manifefte dans les plantes,
ainfi que je l’ ai dit plus haut, par la fortie des"
Bourgeons & des Feuilles, par l’épanouiffe-
ment des Fleurs & la formation >des Fruits.
Voyez tous ces mots.
Ces phénomènes , comme je l’ ai déjà obfervé,
ont lieu exclufivement dans 1’A ir , au moyen de
la C haleur & de J’Humidité } ils fe complètent
à l’aide de la Lumière. C ’eft par l’ intermédiaire
de la Sèv e qu’ ils fe développent. Voyez touS
ces mots. '
La fève entre dans les Racines par l ’extrémité
de leurs Fibrilles , extrémité qui fe renouvelle
fans ceffe} elle monte par les vaiffeaux du centre
jufqu’aux Feuilles, dans le Parenchyme def-
quelles elle s’élabore, puis redefcend entre l’E-
corce 1’Aubier , en dépofant le C amb
ium , dont la plus grande partie forme une nouvelle
C ouche d’au b ier, & la plus petite partie
une nouvelle C ouche corticale. Voyez tous
c e s mots & celui LibeR.
Quelques plantes peuvent vivre uniquement
dans l’a ir, d’autres uniquement dans l’eau, d’autres
dans l’air & dans l’ eau } mais la plus grande
partie ont befoin, pour s’ accroître, du concours
de la T erre. Voyez ce mot.
La terre concourt à la Végétation, & mécaniquement
& chimiquement : mécaniquement , en
fixant le tronc par le moyen des racines, & en con-
fervant l’eau néceffaire} chimiquement, comme
contenant l’humus non diffous & d iffo u s le s fels
& les gaz qui entrent dans la compofition de la
fève. T erre , T erreau & Humus.
Les cultivateurs doivent confidérer la terre relativement
à la Végétation, non-feulement fous le
rapport du plus ou moins d’humus qu’elle contien
t, mais encore fous ceux de fà plus ou moins
grande divifion natùrellè, ou faélice, de fori expo
fiti on plus ou moins chaude. Voyez les mots
T erre l é g è r e , T erre forte, Sablonneux , T
Argileux , Exposition, Soleil.
. On obferve des époques d’a&ivité & de ralen-
tiffement dans des plantes vivaces, foit herbacées,
foie ligneufes, c’eft-à-dire, que pendant l’hiver
les premières de ces plantes perdent leurs tiges
8c tout ce qui les accompagnoit, & que les fécondés
perdent feulement leurs feuilles. Voyez
Arbre.
Il eft prouvé que, dans ces deux cas, la Végétation
eft feulement diminuée, puifqüe les bourgeons
des plantes vivaces, ainfi que les boutons
des arbres, grofliffent, & que lorfqu’ on met,
à quelqu’époque de l’hiver que ce fo it , ces
plantes ou ces arbres à une. température de dix
degrés ou au-deffus, ils pouffent de fuite. Je puis
c ite r , à cette occafion, ”l’expérience, aujourd'hui
fi vulgaire, d’un cep de vigne planté hors d’ une
ferre dont une partie des farmens, introduite dans
la ferre , pouffe au fort de l’hiver, tandis que
l'autre refte en repos jufqu’à l ’époque ordinaire.*
La C haleur eft donc utile pour activer la V é gétation
, mais l’intenfité de cette chaleur varie
depuis le point de la congélation jufqu’à trente
degrés & plus au*deffus. C ’eft ce qui rend les
plantes des hautes Alpes fi difficiles à conferver
dans nos jardiris, & ce qui néceffite la conftruc-
tion des Orangeries , des Bâches & des
Serres pour conferver pendant l’hiver les plantes
des pays chauds. Voyez les mots précités.
La nuit étant généralement plus froide que le
jour, la Végétation fe ralentit pendant fa durée.
On a conclu de ce fait qu’elle devoit avoir lieu
pa*r faccades} aufli les plantes profitent-elles peu
lorfqu’elles font tenues dans des ferres toujours au
même degré de température.
La néceflité de l’humidité varie dans des limites
encore plus étendues , puisqu’il eft des
plantes , ainfi que je l’ai déjà annoncé, qui ne v é gètent
que lorfqu’èlles font fous l’eau , que lorfqu’elles
ont le pied dans i’ eau, que lorfqu’elles
font dans un terrain humide, tandis que les fables
& les rochers les plus arides en nourriffent qui
tirent de l’atmofphère la plus grande partie de
l’eau néceffaire à leur confervation. Voyez Eau ,
Irrigation , A rrosement.
Toutes les expériences qui ont été citées comme
propres à prouver que les plantes peuvent vivre
uniquement d’eau, telles que celles de Van-Hel-
mont, Halles, Marcgraaf, & c . , manquoient de
l’exa&itude néceffaire pour conftater rigoureu- 1
fement ce fait} mais il n’en refte pas moins certain
que les végétaux tirent fort peu de principes de la
terre tant que la fécondation de leurs fleurs n’ eft
pas effectuée , c’eft-à-dire, que c’ eft la graine qui
épuife le plus le; fol. Voyez Graine , A ssolement
& Succession de culture.
* La queftion de favoir fi l’eau eft décompofée
par Faéte de la Végétation ne paroît pas encore
réfolue 5 cependant plufieurs chimiftes célèbres
perdent qu’elle l’eft.
Non-feulement les plantes abforbent l ’eau par
leurs racines, mais encore par leurs feuille s,
par leur écorce. Voyez Pore , Pluie , Brouillard
, Ombre.
Les eaux les plus pures font les meilleures pour
arrofer} celles de p luie, comme contenant plus
d’acide carbonique , méritent la préférence fur
toutes les autres. Par la raifon contraire, celles
des fontaines & celles des puits font inférieures,
lors même qu’elles ne contiennent pas de Séle-
nite & de C arbônate c a l c a ir e , & qu’on
leur a laiffé prendre la T e m p é r a t u r e de
1’Atmosphère. Voyez ces mots.
Il eft quelquefois nuifible de furcharger d’en“
grais les eaux deftinées aux A rrosemens.
L ’abfence de la lumière produit ce qu’on appelle
PÉtiolement (voyez ce m o t ) , état qui
paroît changer l’organifation même des plantes,
puifqu’ il fait difparoître leurs Pores cortic
au x . ( Voyez ce mot> ) H eft cependant des
plantes qui ont moins befoin de lumière que
d’autres, c ’eft-à-dire , qui végètent fort bien à
I’Ombre. Voyez ce mot.
L ’air atmofphérique eft indifpenfable à l’aéte de
la Végétation. Les gaz qui le compofent s’ intro-
duifent comme l’eau, & par les racines, & par
l’é co rc e , & par les feuilles} mais l’oxigène &
le carbone agiffent feuls. Lorfque les plantes font «
expofées au foleil, elles fe débarraffent de la fur-
abondance du premier, le fécond fe fixant entièrement
dans leur parenchyme pour former le
cambium & la graine} elles périffent dans l'azote 8 c
dans l’hydrogène.
C ’eft parce que les plantes abforbent tout le
gaz acide carbonique qui flotte dans l’ atmofphère
, & qu’elles émettent chaque jour une im-
menfe quantité d’oxigène, qu’elles concourent fi
puiffamment à améliorer l’air refpirable , air que
les vents font chargés de difperfer également
fur tous les points de la terre. Voyez A i r , V ent,
T onnerre.
Mais l’ air atmofphérique ne contient pas affez
de gaz acide carbonique pour fatisfaire au befoin
qu’en a l’ immenfe quantité de végétaux qui
exiftent/} aufli eft-ce dans la terre que ces derniers
puifent la plus grande partie de celui qui eft né-
ceffaire à leur compofition. En e ffe t, le terreau
ou humus provenant de la décompofition des
animaux & des végétaux eft du carbone prefque
pur, q u i, en abforban-t, dans les interftices des molécules
terreufes, l’oxigène de l’ air qui y eft en
ftagnation, devient gaz acide carbonique , 8c par
conféquent propre à être introduit avec l'eau dans
la circulation & former la fève. On rend plus facile
cetçe décompofirion de l'humus, en ameu-
C c c ç ij