
reftes de la cuifine, foit en viande, foit en lé gumes
cuits, en pain, en orge , pois, vefee , & c .
Y conduire les eaux des Iaviers& des fumiers n’eft
pas avantageux fous le rapport de la bonté & de
la confervation du poiffon.
Pendant l'hiver on caifera la glace des Viviers
pour donner au poiffon un, air refpirable, & pour
pouvoir lui fournir de la nourriture.
On prend le poiffon dans les Viviers avec la
trouble ou avec l’épervier.
Les poiffons voraces, comme le brochet & la
tru ite , doivent être placés dans des Viviers réparés,
ou dans une réparation à clair-voie du V ivier
qui contient les carpes, les tanches , les anguilles.
On les nourrit, foit avec du poiffon blanc
apporté à cet e ffet, foit avec l’alvin des étangs
fupérieurs, alvin qui defeend toujours en allez
grande quantité.
Dans les grandes villes fituées far des rivières,
on conferve le poiffon dans de grands coffres percés
de trous & plongés dans l’eau de la rivière, ou
dans des bateaux dont, au moyen de réparations en
planches, les deux extrémités n’ont pas de communication
avec la r iv ière, & dont le milieu
forme un coffre analogue au précédent. Voye[
P o i s s o n . { B o s c . )
VIVROGN E : fy n o n ym e d e N o i r m u s e a u .
V O AD O U R O U & VO ÀFONTSI : n om du
R a v e n a l a , V oye i c e m o t.
VOAMÈNES : n om m ad a g a ffe d u C o n d o r i .
V O CH Y . CvCÜZLARIA.
Genre de plantes de la monandrie monogynie,
qui renferme deux efpèces ni l’une ni l’autre cultivées
dans nos jardins. I! eft figuré pl. n des 11-
lujlrations des genres de Lamârck.
EJpeces.
* r. Le V o c h y de la Guiane.
Cueulluria excelfa. Willd. De Cayenne.
2. Le V o c h Y à grappes.
Cucullaria racemofa. Poir T? De Cayenne.
(R o s e .)
VOGÈLE. V o c e l ia .
G e n r e d e p la n te s d e p u is a p p e lé T r ip t je r e l l e .
Voyez.-Ct mot.
VOH 1RIE. Voyei V o y ÊRE.
VOICHIVE. On appelle ainfi ,dans le département
des Ardennes, la partie de la grange où fe
dépotent les grains. Voye£ G r a n g e .
VO IG L IE : fynonyme de R o th e . Voye^ ce
mot.
VOIRANE : arbïe de la Guiane dont on ne
connoît que les fruits , & qu’on croit te rapprocher
des O r n i t h r o p h è s . Il ne fe cultive pas en
Europe. ( B o s c . )
VOIRIE : lieu o ù o n d é p o te le s c a d av re s d e s
c h e v a u x , o u a u tre s animaux d om e ftiq u e s m o rts
d e m alad ie . Voy c i P o u r r i t u r e .
Il eft beaucoup de lieux où une Voirie exifte par
l’effet de la loi ; mais prefque partout les animaux
morts font jetés le long des routes, au milieu des
décombres.
Les amis de la profpérité agricole de leur patrie
blâment ces deux modes, parce que la chair étant
l’engrais le plus puiffant, en perdre- la plus petite
parcelle eft un délit contre cette profpérité, &
que, dans le premier cas, rarement on enlève le terreau
produit par la décompofition, & que, dans le
fécond, à ce même inconvénient il faut joindre
celui du défagrément de l ’afpeâ , de la mau-
vaife odeur, & même quelquefois celui de l’ in-
faîubrité.
Dans le voifînage des grandes villes, où une
Voirie eft plus indifpenfable , je voudrois que la
terre en fût enlevée tous les ans de l’épaiffenr
d’ un pied , pour être répandue fur les champs
voifins comme engrais, & qu’on en apportât de
nouvelle, avec laquelle on couvriroit les cadavres
; des chevaux & autres animaux immédiatement
après les avoir écorchés, car c’eft le feul moyen
de fixer les principes volatils qui entrent dans leur
covnpofition, & qui en font la partie la plus aéiive.
Voyeç E n g r a is , F u m i e r 6 P o u r r i t u r e . .
Partout ailleurs il faudroit que tous les animaux
morts fuffent enterrés de fuite, prefqu’ à
fl ur de terre, excepté ceux qui font morts d’épizo
o tie , la morve y comprife, qui doivent l’être
au moins à fix pieds de profondeur. (B o s c . )
VOITURE : machine deftinée à faciliter les
tranfports , & qui eft effentiellement compofée
d’ un cadre terminé d’un côté par un timon ou un
brancard-, fupporté par un ou deux eflieux, à chacune
des extrémités duquel tourne une roue.
Lorfqu’une Voiture n’a pas de roues, c’ eft un
T r a în e a u .
Il y a un grand nombre de fortes de Voitures,
donc plufiéurs ont desnoms particuliers. Ainfi, une
Voiture qui n’eft compofée que de deux longues
pièces de bois deftinées à recevoir des pièces de
vin qu’on y fait monter par le moyen d’ un treuil,
s’appelle un H a q u e t ; ainfi, une Voiture à clair-
voie , d’une longueur confidérable, & deftinée
principalement à tranfporter les céréales & les
fourrages des champs dans la grange ou au marché
, les marchandifes au loin, s’appelle un C h a r
ou un C h a r io t , félon fa forme & fa deltination $
ainfi, une Voiture également à clair-voie, guère
plus longue que large, qui fert à tranfporter les légumes
, les pierres , le b o is , & c ., fe nomme une
C h a r e t t è , & lorfqu’elle eft plus petite, une C a r
i o l e ; ainfi, unè Voiture de la grandeur de cette
dernière, ou plus petite, lorfqu’elle eft garnie de
planches dans fon fond & fur les cô té s , prend la
dénomination de T o m b e r e a u , de Be n n e , de
C a m io n .
Dans l’ impofiibilité de décrire l’immenfe quantité
de fortes de Voitures qui exiftent, chaque
canton en ayant une ou plufiéurs qui diffèrenc par
leurs dimenfions, leurs formes, l’efpèce de bois
qui les cômpofe, je me contenterai de préfenter
au k'dteur quelques confidérations générales fur
les principes de leur conftruétion, leur emploi,
& les moyens d’ affairer leur confervation.
Q u e lq u e s V o itu r e s d e p e tite s d im en fio n s fo n t
tra în é e s p a r d e s h om m e s , au m o y e n d e b r e te lle s ,
o a p a r d e s c h ie n s ; mais ce fo n t g é n é r a lem e n t d es
C h e v a u x , o u d e s M u l e t s , o u d e s A n e s , o u
d e s Boe u f s , o u d e s V a c h e s , q u ’on y a ttè le .
Voye[ Ce's m o ts.
. Les avantages des Voitures font te ls , qu'il fe-
roit aujourd’hui impoftible de s’en paffer en Europe,
& autres pays où l’agriculture & les arts
ont fait quelques progrès. En effet, un feul cheval
traîne , par leur moyen , en fai fane une lieue à
l ’heure,, ce que trois chevaux ou dix à douze
hommes ne pourroient pas porter.
Les Voitures, comme je l’ai obfervé plus haut,
font généralement à deux ou à quatre roues ;
celles à trois roues ne font guère connues qu’en
Angleterre.
La théorie ne reconnoît qu’ un feul frottement
dans les Voitures en marche, c’ eft celui des roues
autour de l’effaeu , frottement qu’on diminue au
moyen des corps gras, ou lorfque i’eflieu eft en
fe r , en mettant une boîte de cuivre dans le moyeu;
mais dans la pratique, à raifon de l'inégalité des
routes pavées, & des ornières qui s’établiffent fur
celles qui ne le font pas, il y en a deux autres
de va-&-vient' far le pavé & contre les parois des
ornières.
De hautes roues favorifent le roulage, parce
qu’elles font plus de chemin à chaque tour fur
l’efiieu, mais leur hauteur ne peut pas dépafier
de beaucoup celle du poitrail des chevaux.
Une partie du fardeau eft fapportée par le cheval
dans les voitures à deux roues, & lorfqu’ une
de tes roues tombe dans une fondrière, il eft fort
difficile de l’en retirer; c’eft ce qui rend ces V o itures
bien plus fatigantes dans les mauvais chemins
; cependant beaucoup de cultivateurs les
préfèrent.
L’égalité des roues dans les Voitures qui en ont
quatre, eft une condition avantageufe ; cependant
on eft prefque toujours forcé de la négliger, parce
que la petiteffe des roues antérieures favorite l’action
de détourner, & donne plus de fécurité contre
le vertement.
Les deux conditions les plus importantes à
obferver dans la conftru&ion des Voitures, font
qu’elles foient en même temps & les plus légères
& les plus folides poflible. C ’eft du choix
dubois, de fa boane qualité & de fa parfaite deflic-
cation, que dépend l’obtention de ces deux conditions.
En France , le bois d’orme, crû ifolément
dans les lieux fecs, eft préférable à tous les autres,
parce qu’ il eft en même temps léger & te.nare :
on conftruit cependant auilî des '’voitures entières
en chêne & en hêtre. Quelquefois ces trois fortes
de bois entrent dans la compofition d'une même
Voiture, Les tombereaux doivent être, autant que
poiftble, garnis en planches de lapin ou de peuplier,
bois les plus légersque nous poffédions. Voy.
BOIS dans le Dictionnaire des Arbres & Arbuftes.
Ainfi que je l’ai déjà annoncé, les Voitures font
à limons, ou à timon.
Les premiers (ont la prolongation de deux morceaux
de bois qui forment les deux plus longs
côtés de la Voiture. On attèle un cheval entre
les deux branches du limon, qu’on appelle brancards
dans les Voitures de luxe, & les autres à
cô té , ou les uns devant les autres, félon la forte de
Voiture.
Il eft extrêmement rare en France qu'on attèle
des boeufs à des Voitures à limons.
Le fécond eft une longue pièce de bois foli-
dement enchâfïée dans celle qui forme le côté
antérieur de la Vo iture, ou mieux entre cette
pièce &: l’eflieu des roues de devant. On y attache
de chaque coté un cheval, qu’on appelle tes timoniers
, & les autres devant.
11 peut donc n’y avoir qu’ un feul cheval à une
Voiture à limons , tandis qu’ il doit neceffairement
y en avoir deux à' une Voiture à timon.
L ’expérience'a prouvé que deux Voitures à un
feul cheval pouvaient porter autant qu’une V o iture
à trois chevaux, & ainfi de fuite, parce que
les chevaux tirent d’autant moins fort qu’ ils font
en plus grand nombre , à raifon de la moindre vigueur
ou de la plus grande parefiTe de certains
d’entr’eux ; mais aufii un feul cheval ne peut pas
travailler aufii a&ivement, ou aulfa long-temps
qu’un attelage.
Un cultivateur aifé ne peut fe difpenfer d'avoir
au moins un char, une charrette & un tombereau,
& il ferôit bon qu’il en eût une couple, pour que
l’ une pût fervir lorfque l ’autre eft en réparation ;
mais le défaut de place ou une fauffe économie
font qu’ on s’en difpenfe le plus fouvent.
Dans les pays où les cultivateurs font plus inf-
truits qu’ ils le font généralement en France, toutes
les Voitures font peintes à l’huile une fois par an,
& placées fous un hangar dès qu'on cefife d’en
faire ùfàge. Par ces deux précautions elles durent
dix fois davantage, & économifent par conféquent
beaucoup d’argent. Je fais des voeux pour que mes
compatriotes tentent enfin les avantages de l'ordre
appliqué à l’économie rurale.
J’ai dit plus haut que le frottement des
roues, s’effeétuoit principalement dans les ornières
: o r ,- il fe fait d’autant moins d’ ornières
que les chemins font plus folidemenr conftruits ,
que les Voitures font moins chargées, & les jantes
des roues plus larges. Les Anglais, qui font plus
difpofés que nous à cette économie dont je viens
de parler, ont depuis long temps émis des régie