mot) j Vautre, une efpèce de Bv s sr , que je
décrirai au mot Pommier, dans le Dictionnaire
des Arbres & Arbujies, parce que c’eft fur les Racines
de cet arbre que je l’ai d’abord obfervée.
. Quoiqu’on ne puiffe pas le démontrer directement,
il n’eft pas difficile de reconnoître que la
fève d’août, qui eft celle qui concourt le plus à
l’ alongeme-nt & au groflïffement des Racines , &
qu’on a , avec raifon, appelée la fève defcendante,
fe fixe dans leurs vaiffeaux pour remonter au
printemps, & opérer le développement des feuilles
& des fleurs. Voyeç Seye.
L’e-xpérience qui prouve le mieux la réalité de
la fève defcendante eft celle-ci : on coupe au premier
printemps, avant le développement de fes
boutons, à un arbre, une de fes Racines fuperfi-
ciell.es de la grôfîeur du d o ig t, à deux pieds de
fon tronc. Les deux portions font relevées jufqu’à
ce que leur extrémité forte de terre, & chacune
reçoit une greffe en fente de la même efpèce,
eu d’efpèce analogue} la greffe de la portion de
la Racine qui ne tient plus à l’arbçe. pouffe jde
fu ite , ou mieux peu après que l’arbre a commencé
à -développer fes bourgeons : celle de la
portion qui tient au corps de l’ arbre ne pouffe
qu’ à la fève d’aout.
Oh voit par cette expérience, due à M. Thouin,
qu’on peut greffer fur Racine ; & fi on ne le fait
pas fouvént, c ’eft que i’ occafion ne s’en préfente
pas. C e n’eft que dans les pépinières d’ arbres
étrangers que cela eft quelquefois néceffité parla ;
rareté des fujets. Voyes^ G reffe. |
La multiplication des plantes vivaces par Racines,
eft très-employée dans nos jardins, & ce
avec raifon, car elle eft prefque toujours fû re ,
8c donne des jouiffances plus promptes que celle
par Marcottes & par. Boutures , & fur tout
que celle par Graines. ( Voye( ces mots.) Il
fuffit, pour la plupart dés plantes vivaces, de les
divifér en plus ou moins de morceaux, foit en les
déchirant avec la main , foit en les féparant avec
la bêche ou un couteau, ayant foin que chaque
morceau conferve un ou plufiéurs y eu x , origine
des tiges nouvelles. Pour d’autres, il faut éclater
avec foin chacun de ces yeux avec la pointe d’uh
couteau ou d^une ferpette. Voye^ Artichaut.
Les arbres, les arbriffeaux 8c les arbuftes, en
pouffant naturellement des rejetons de leurs Ra-,
cinés, fourniffent un moyen également fû r , mais
ni au (fi rapide, ni aùffi exempt d’ incon vénient que
le précédent, ces rejetons étant généralement plus
foibles que les pieds venus de graine,'8c étant
très-fujets à tracer. On en déterminé la fortie
en bleffant les Racines, 8c encore friieux en leur
faifant une ligature où une" incifion annulaire.
Voyei Rejetons.
Si on arrache un arbre en hiver en coupant
fes Racines près du tronc, les portions lai (fées en
terjre pouftent une grande quantité de rejetons
qu'on peut enlever un om deux ans après, en laïf*
fant des portions de Racines qui en fourniront
encore.
Un arbre qu’ on ne doit pas arracher peut,
malgré cela , être multiplié par Racines, en coupant
une ( ou plufîeurs) de fes Racines fuperfi-
cielies, 8c en relevant, jufqu’à la furface , .celle
des portions qui ne;tient plus à la tig e , pour lui
liilfer pouffer*, en place, une nouvelle tige,, ou
en levant entièrement cette portion pour la
couper en morceaux longs de fix à huit pouces,
8c les placer un peu obliquement en terre dans
un. lieu frais ou ombragé.* Dans ces deux cas
on augmente la promptitude, 8c dans le dernier
on fortifie la certitude de la reprife, en greffant
en fente le gros bout delà Racine:. :
\Sans ces moyens-de multiplication, il eft,beaucoup
de plantes é tra n g è re s fo it herbacées, foit
ligneufes, que nous ne pourrions pas conferver
dans nos jardins. Je dois dire cependant qu’il eft
des efpèces, dans les unes comme dans les autres,
qui ne s’y prêtent que difficilement, & même
point du tout.
Le bois de quelques Racines;, co^nme celui de
celle du buis, eft préféré dans lesjarts-de la marqueterie
ou du tou r , comme plus agréablement
marbré.
Beaucoup de Racines font employées en médecine':
c’eft avant que leurs tiges foient fleuries
pour les plantes annuelles, .& pendant l’hiver pour
les plantes vivaces, qu’il convient dè les arracher
pour: cet empLoi.
L’homme 8c les animaux domeftiques trouvent
dans plufîeurs fortes de Racines un moyen de
nourriture d’autant plus précieux que ces Racines
font moins fujectes aux intempéries, 8c varient
avantageufement les affolemens. Les plus important
de celles qui fe cultivent en France font,
dans l’ordre de cette importance, la Pomme de
^ terrer la Ra v e , la C arotte , la Betterave ,
le Pa n a i s , le T opinambour , le Céleri,
l’OlGNON, l’AlL, l’ÉcHALOTTE, le POIREAU,
le C hou -ra v e , :1e Radis., le Salsifis •* la
Scorsonère,,Ta Raiponce* le C h e r v i , la
Gesse tubereuse , le Souchet comestible ,
I’Orchide , 8cc.
On remplace, dans les pays chauds, ces plantes
par la Patate , I’Igname , le Gouet esculènt,
le Manihot. Voye[ ces mots. ( B o sc. )
Racines. Ce nom, dans T ’ufage ordinaire,
s’applique aux Racines employées à la nourri-
; ture de l’homme. Voye[ la fin de l’article pré4*
. cèdent.
Racine d’Amérique. C ’eft celle du Ma -
B'Ou ia , qui fert de maffueaux fauvages.
Racine d’Arménie. Il y a lieu de croire que
c’eft la Garance, f
Racine du Brésil. On a donné ce nom à
celle du Psychqtre emÉtique, Voyei-çe mot.
Racine.
Racine de C harcis. C ’eft celle de la Dors-
tène contrayerba. .
Racine*dé C hine. Voye% Smilace C hina.
Racine de C olombo. On apporte cette Racine
en Europe pour l ’ufage de la médecine,
mais on ignore à quelle plante elle appartient.
Racine de dictAme blanc. Voye[ Dic -
tame. | |
Racine de disette. On a donné ce nom a
une variété de la Betterave. Voye^ ce mot. -
Racine de Dr a c k . C ’eft la même chofe que
Racine de C harcis^
Racine de Florence. Voye[ Iris de Florence.
Racine indienne. Voye\ Racine de Saint-
C harles;
Racine jaune. Voye% Racine d’o r .
R a c in e de Mé c h o a c a n . Voyei MÉ-
ch o A c a n .
Racine d’ or. C ’eft celle d’un Pigamon de
la C hine, qui eft employée en médecine.
R acine des Philippines. C ’eft la Dorstène
contrayerba.
Racine de Rhodes. Voye^Rhodiole.
Racine de safran. C ’en leTS-URcuMA.
Racine de Saint-Charles . Racine du Bréfîl,
dont on ne connoît pas l’origine.
Racine du Sa in t -E sprit. C ’ eft celle de
1’Angélique des boutiquès.
Racine de Sainte-Hélène. Voyei Açore
ODORANT. . .
Racine sal ivair e . On appelle ainfi les Ra-'
cines des C amomilles pyrèthre & des Canaries.
Racine de Sanagroel. Il paroît que c’eft
celle de I’Aristoloche ferpentaire.
Racine de serpent : nom vulgaire de 1*0 -
phyose de l'Inde.
Racine de serpent a sonnette. Voye^ au
mot Polygala seneca.
Racine de solor. C ’eft celle d’un Gouet.
Racine de thymelea. C ’eft Éelled’ un Lau-
réole.
Racine vierge. On donne ce nom à 1a Racine
de la Bryone & à celle du T aminier. Voye^
ces mots.
Racine de V irginie : nom de la Quamo-
clite de Virginie. Voye% ce mot.
RACK ou ARA C. C ’ eft l*eau-de-vie qui provient
de la diftillation du riz qui a fermenté avec
la pulpe de l’arec ou d'autres fruits de palmiers :
on en fait une grande confommation dans l’ Ind e.1
Voyei Eau-de-v ie . (B osc.)
RACLE. Cenchrus.
Genre de plantes de la polygamie digynie & de
la famille des Graminées, dans lequel fe placent
dix-fept efpèces, dont plufîeurs fe cultivent dans
les écoles de botanique. Il eft figuré pl. 838 des
llluji ratio ns des genres de Lamarck.
Agriculture. Tome V I •
Obfervations.
Il a été nouvellement établi un genre aux dépens
de celui-ci, & il a été appelé Pénisette. Voyeç
ce mot.
Efpèces.
1. La R acle épineufe.
Cenchrus tribuloides. Linn. O De l Amérique
feptentrionale.
I . La Racle hériffone.
Cenchrus echinatus. Linn. (•) De l’Amérique feptentrionale.
3. La Racle capitée.
Cenchrus capitatus. Linn. O Du midi de 1 Europe.
4. fLa Racle bardanière.
Cenchrus lappaceus. Linn. O Des Indes.
y. La Racle mucronée.
Cenchrus muricatus. Linn. O Des Indes.
6 . La Racle recourbée.
Cenchrus infiexus. Lam. O De Cayenne.
7. La Racle à feuilles rudes.
Cenchrus hordeiformis. Linn. De l’Afrique.
8. La R ac lé ovale.
Cenchrus ovatus. Lam. Du Cap de Bonne-Efpé-
rance.
9. La Racle tomenteufe.
Cenchrus tomentofusi Lam* Du Cap de Bonne-
Efpérance.
10. La Racle rouffâtre.
Cenchrus rufefeens. Desf. De la Barbarie.
II. La Racle rameufe.
Cenchrus ramofijjimus. Lam. De l’Egypte.
11. La Racle à petites fleurs.
Cenchrus parvïfLorus. Lam. De l ’Amerique méridionale.
13. La Racle à grappes.
Cenchrus racemofus. Linn. O Du midi de I Eu-
rope. *
14. La Racle purpurine.
Cenchrus purpurafeens. Thunb. Du Japon.
15. La Racle géniculée.
Cenchrusgeniculatus. Thunb. Du Cap de Bonne-
Efpérance.
16/ La R acle caliculée.
Cenchrus caliculatus. Cavan. De l’Amérique
méridionale.1
7. La Racle porte-épine.
Cenchrus fpinifex. Cavan. D e l’Amérique méridionale.
Culture.
Les efpèces l , 3, 4 & 13 font les feules qui fè
cultivent en ce moment dans les écoles de botanique
de France} mais j’en ai vu plufîeurs autres
s’y cultiver également, puis difparoître.
Les graines de ces quatre efpèces fe fèment au
printemps dans des pots remplis de terre franche