
fe prêtent pas également à cette expérience.
Voyez Bouture 6* Marcotte.
Les Racines écant d’autant plus groffes ou plus
nombreufes que la terre où elles Te trouvent eft
plus meublée, & la groffeur & le nombre des Racines
décidant de la groffeur ou du nombre des
b r a n c h e s o n en doit conclure qu’il eft avantageux,
à égalité de fertilité , de préférer de cultiver
les terres légères? qu’il, eft avantageux, dans
les terres fortes, de multiplier les Labours &
les Binages. Voyez ces mots.
Lorfqu’une Racine pénètre dans l’eau, elle fe
divife & fe fubdivife en une infinité de chevelus
qu’on appelle queue de renard, & dont l’extrémité,
au moins j eft enduite d’une matière gélatineufe
qui la garantit de l’a&ion diffolvante de i eau. Ces
queues^ de renard n'ont pas été aufti écudiées qu’ il
eût été^ néceffaire pour les progrès de la phyfio-
logie végétale.
Certaines plantes, comme les A érides , le Figuier
des pagodes, le Mangle , ont des Racines
qui reftent en partie à l’air? d’autres qui
pjgent dans l’eau, comme celles de la Lenticule,
de la Pistie. Quelques-unes vivent de la Seve
des arbres, comme le G u i , I’Orobanche ?
d’autres q ui, après avoir pouffé dans la terre,
s’ implantent dans les tiges des autres végétaux ,
comme la C uscute. Voyez tous ces mots.
On prend quelquefois pour des Racines , des
vrilles qui en ont l’ apparence? le Lie r r e , la
V igne-vierge en montrent des exemples. Voyez
V rille.
Si uneRacine rencontre un corps dur, une pierre,
par exemple, elle fe détourne de fa direction pour
‘tourner plus ou moins autour. Ls plus fouvent
elle fe divife alors & l’embraffe : fi c’eft un pivot
qui rencontre une roche, il s’épate.
Quoique les Racines s’enfoncent jufqu’à huit à
dix pieds & peut-être plus en terre, elles ont
befoin, pour v é g é te r , de l’influence de la chaleur
folaire & de l'air? aufti, lorfque, dans une tranf-
pLn cation, on les enterre beaucoup plus qu’elles
1 étoient dans le lieu d’où elles ont été levées, on
rifquë de les voir périr, ainfique la tige? mais il
en pouffe le plus fouvent de nouvelles au bas de
cette tige, qui les remplacent & les confervent.
Voyer PLANTATION.
Il faut cependant diftinguer, car c’eft une bonne
opération, i° . que d’éle ve r, pendant l ’hiver,
là terre autour du pied des plantes dont on veut
avoir des fleurs ou des fruits précoces, & encore
plus d’en mettre au printemps, le foir, pour l’en-
)ever le matin, à raifon de ce que cette terre empêche
la déperdition de la chaleur qui doit agir fur
les Racines? 2°, que d’élever la terre autour des
tiges des plantes qui prennent facilement des Racines,
pour augmenter leur fruit comme dans le
Ma is , leurs feuilles comme dans les C houx ,
leurs tuberc ules comme dans la Pomme de terre.
Yoye[ ces mots & celui Buttage,
En général, & fans doute d’après le principe
ci - deffus, joint à la confédération d’une plus
grande fertilité, les Racines, le pivot ou ce qui
en tient lieu excepté, rampent à la furface de la
terre. Les plus près de cette furface font les plus
groffes ou les plus longues.
Les baliveaux qu’on laiffe en coupant une futaie
fe couronnent quelquefois l’année même qui fuit
celle de la coupe, parce que le terrain defféché
par le foieil & les vents ne fournit plus affez d’hu-
inidité aux Racines fuperficielles de ces baliveaux,.
Ce fait fe remarque principalement dans les terrains
maigres & légers.
Du fait qu’il y a conftamment un rapport né-
ceffaire entre l’étendue des Racines & celle des
branches , on doit conclure qu’en coupant des Racines
on affoiblit les branches, & en coupant les
branches on affoiblit les Racines ? & c’eft ce que
prouve 1 expérience. Il eft cependant un cas où le
contraire arrive : ce cas eft celui où , en coupant
des Racines ou en coupant des branches, on détermine
le développement d'une plus grande quan-
tiré deCHEVELü & d e Feuilles. (K cy .ce s mots.)
C'eft même fur ce principe & fur la confidération
que, plus il y a de Racines, & plus la végétation eft
a â iv e , queïont fondées les pratiques de couper le
pivot des arbres fruitiers, de changer déplacé tous
les ans les arbres réfineux des pépinières, dans le
but d accélérer leur accroifferoent & de les rendre
plus Jures àla reprife. V oyrj Pé p in iè re& Pl a n t .
C eit ici le moment d obferver qu'il vaut mieux
couper une Racine que de la mettre en terre dans
une polîtion forcée i car dans le premier cas elle
pouffera du chevelu, & dans le fécond elle périra.
V oyej Plantation , Habiller le plant.
C e réfultat, qu'on obferve fi fouvent dans la
pratique, s appuie même fur une obfervation de
Dumont-Courfec. C ’eft q u e , lorfqu’on met dans
un plus g-and pot un arbuiîe dont les racines font
contournées, toutes ces Racines meurentâans le
courant de 1 annee fuivante; de forte que cet ar-
bufte, qui n’avoit pas d’abord paru fouffrir, languit
& même fe deffèche quelquefois.
Au refte , l’art peut profiter de cet effet pour
mettre à fruit les arbres trop vigoureux.
Il y a lieu de foupçonner, d’après les expériences
de Duhamel, que le chevelu de beaucoup
d arbres , d arbriffeaux & d’arbuftes, périt à l’automne
& repouffe au printemps. Cela eft incon-
teftable pour les plantes hulbeufes & tubéreufes.
Voyez Renoncule, A némone, T ulipe, Li s ,
IMPERIALE, ORCHIS , &C.
Les arbres réfineux fe trouvent, à ce t égard,
dans une catégorie différente, c’eft-à-dire, que
le ur chevelu ne fe régénère pas plus que leurs branches
: de*-là les inconvéniens de le couper en les
plantant ; de-là l’avantage de le multiplier par
l’effet de plufieurs tranfplantations effectuées dans
leur jeuneffe. Voyeç Plan t , Pin , Sapin , Mélèze
& C èdre.
Quelque certain qu’il foit qu’on empêche les
Racines de s’ alonger & de groflir lorfqu’on coupe
le tronc ou Its branches tous les ans, il eft cependant
de principe que c’eft une bonne opération
pour renouveler la vigueur de la végétation, que
de les couper de loin en loin. C ’eft fur ce prin-
cipe que font fondées les pratiques appelées
Recepage , Rapprochement , Rajeunissement
( voye% ces mots ). 11 s’explique par la
confidération que les nouvelles tiges ou branches
font plus nombreufes, ont de plus larges feuilles
qui attirent la fève , & de plus larges canaux qui
font qu’elles en confomment davantage? de forte
que les Racines profitent mieux qu’auparavant.
Toujours les Racines tendent à fe porter dans
les parties de terrain les plus nouvellement remuées,
les plus abondamment fumées, les plus
conftamment humides. Il eft bon que les cultivateurs
aient toujours cette circonftance préfente à
la mémoire, pour éviter de faire des opérations
des fuites defquelies i s auroient à fe plaindre *
telles que de regarnir une haie avec des plants de
la même e fp èce, de labourer trop près d’une
haie , de diriger des irrigations vers une haie.
Voye\ Haie.
11 eft*encore un cas o ù , fans y être forcées par
un obftacle infurmontable, tel qu’ un rocher, un
mur , un foffé , lés Racines fe portent d’ un côté
plutôt que d’un autre? c’ eft celui où quelques
branches font plus favorifées de l’influence de la
lumière que les autres ? car alors ces branchés
pouffant plus vigoureufement, les Racines corref-
pondantes poufferont de même (voyez Etiolement).
Ce cas eft très-fréquent fur le bord des
maffifs des jardins , contre les murs , fur la lifière
des bois, & dans les clairières qui fe trouvent dans
leur intérieur, & c .
Puifque les Racines s’ alongent proportionnellement
aux branches, & que c’eft feulement l ’extrémité
de leur chevelu qui fourire les fucs de la
tçrre, on devroit, pour ravorifer leur extenfion,
leur multiplication & leur fuccion, labourer la
totalité de la furface de la terre dont elles font
recouvertes, & non pas feulement, comme cela
a lieu fi généralement, uniquement le pied de
l’arbre. La plus beile végétation des arbres qui
font plantés dans les plates-bandes ou les carrés
des jardins, & même au milieu des champs, auroit
dû mettre fur la voie. Approfondir ce labour,
qui doit toujours être fait au commencement de
l ’hiver , jufqu’aux Racines, vers leur extrémité ,
&.mêmé couDer, en le faifant, celles de ces extrémités
qui fe trouveroient fous la b êche, .feroit
certainement fortavantageux d’après les principes
pôles plus haut. Oh fait fubir au moins tous les
trois ans cette fuppreffion de l’extrémité du c h e - .
velu aux arbres, arbriffeaux & arbuftes en caille
ou en p o t, & on s’en trouve bien. Voyez Rencaissement
& Rempotage.
On voit fouvent des Racines éclater des rochers
dans lés fentes defquels eh’és fe font introduites >
renverfer des murs à travers defqüels elles ont
pénétré. Les bornes de leur force ne font pas
encore connues.
L ’opinion que les Racines pourries nuifent à
celles de la même efpèce qu’on veut forcer à
croître dans le lieu où elles fe trouvent, n’eft
fans doute établie que fur le principe des affole-
mens , qui ne veut pas que certaines plantes fe
perpétuent exclufivement dans les mêmes lieux.
Quant à celle qui tend à faire fuppofer que les
excrétions de quelques-unes font nuiiïbles à quelques
autres, je ne la crois nullement fondée.
Puifqu’elles croiffent en même temps que les
branches, les Racines doivent mourir en même
temps qu’elles : aufti remarque-t-on que les arbres
couronnés ont l’extrémité de leurs plus longues
Racines pourries. Voilà pourquoi ces arbres font
plus expofés à’-être renverfés par les vents.
La privation de l’humidité eft la plus fréquente
caufe de la mort des Racines : c ’eft un fait allez
fréquent de voir des arbres plantés dans un fol
maigre, périr du jour au lendemain pendant les
chaleurs ou les féchereffes de l’été. Les baliveaux
laiffés lors de la coupe des futaies fe couronnent
ordinairement, ainfi que je l'ai déjà obfervé plus
haut, parcè que leurs Racines ne trouvent plus
dans le fol la même quantité d’humidité qu’elles y
trouvoient auparavant. Voyez E au , Humidité,
A rrosement , Ha l e , Secheresse, Sablonneux.
L ’excès d’humidité produit aufti quelquefois le
même effet fur les plantes qui ne font pas deftinées
à croître dans les marais, furtout fi cette humidité
furabondante eft due à de l'eau corrompue. Voilà
pourquoi fi peu d’arbres peuvent profpérer dans
les marais, fi peu de femis peuvent y réuflir. Voyez
T ourbe & Mar a is .
Les gelées ont des effets fort variables fur les
Racines : tantôt ils font nuis, tantôt très-fenfibles.
Celles de l’orme fur pied les brave, quelque fortes
qu’elles foient ? celles de l’orme arraché font frappées
de mort par la plus foible d’entr’elles. En
général , celles des plantes des pays chauds font
les plus expofées à leur aétion ? mais cependant il
y a de grandes anomalies à cet égard. La connoif-
fance de leur plus ou moins grande fufceptibiîité
eft une des plus néceffaires de celles qu'on exige
d’ un jardinier ou d’un pépiniérifte , furtout s’il
eft deftiné à cultiver des plantes étrangères.
y On affoiblit l’effet des gelées fur les Racines des
plantes des pays chauds par le moyen des C ouvertures'.
Voyez ce mot.
Les maladies des Racines ne diffèrent pas de
celles des tiges & des branches, du moins autant
qu’on en peut juger dans l’état aétuel de nos con-
noiffances. Outre les parafites, vifibles à la furface
de la terre, qui vivent à leur dépens, il en eft deux
de la famille des Champignons, qui doivent être
citées ici : l’une eft le Sclérote {voyez ce'