
maffe , de combler un Ravin en y rapportant les
terres qui en ont été entraînées ou celles du voi-
finage. Au rapport de Chaptal, vérifié par m o i,
les habitans des Cévennes favent les rendre à la
culture par un moyen plus économique, c*eft-à-
dire, en conftruifant dans leur lit des murs en
pierre fèche qui arrêtent l’impétuofité des eaux ,
& les forcent de“dépofer les terres dont elles font
chargées. Les terre-pleins qui fe forment ainfî
derrière ces murs, font enfuite plantes d'arbres
ou d’arbuftes, & par cela feul confolidés pour un
fiècle.
Les natures de terres les plus fufceptibîes de
r action des eaux, pluviales, font les Sablespurs ,
les Marnes calc air e s , & furcout certaines
déjeétions des V olcans. Voyez ces trois mots.
( B o s c . )
RAVONAILLES nom collectif des plantes
de la famille des Crucifères qui fe rapprochent de
la Rave , telles que le C olza , la Navette , la
Moutarde , & c . Voyez ces mots.
RAYES : rayons de vieilles roues qui fervent à
Montreuil, en les fcellant au-deffus des murs,
à attacher Us paillaffons deftinés à pré fer ver les
efpaliers des effets de la gelée. Ces rayons font
préférables à .toute autre chofe, parce qu’ ils coûtent
peu & durent fort long-temps. ( B o s c . )
RAYEUX. Les terrains anciennement défrichés
portent ce nom dans le département de la
Meurthe. .
RAY-GRASS. Les Anglais donnent ce nom i
toutes les graminées cultivées pour fourrage, &
principalement à I’Iv Raie vivace & à l’AvoiNE
élevée. Voyez ces deux mots & celui Pr a ir ie .
R A YO N. Ce nom eft fynonyme de fil Ion dans
le labour à la charrue. V o y e z Raie & Labour.
Il s'applique , dans le jardinage, aux enfonce-
mens peu larges qu’on creufe avec l’extrémité d’un
bâton, avec une pioche ou autrement, pour femer
des graines en Rangée. Voyez ce mot & celui
Semis.
On le donne auffi aux gâteaux de cire que conf-
truifent les A beilles. Voyez ce mot & celui
Ruche.
Les Rayons médullaires font des fibres ligneufes
qui partent de la moelle & vontfe terminer à l’ é corce
-, ils fervent à lier entr’elles Us différentes
couches de bois. Le chêne en a de très-gros, &
le châtaigner de très-petits ; auffi ce dernier arbre
eft-il très-fujet à la Roulure'. Voyez ce mot.
Les Rayons médullaires augmentent à mefure
que l’ arbre groflit; ainfî il n’y en a qu’un petit
nombre, ordinairement fix ou huit, à qui ce nom
convienne réellement. Voyez Moelle. (B o s c . y
RAZE. Dans le département du Puy-de-Dôme
on donne ce nom aux Pierre es deftinées à def-
fécher, ou lés terres marécageufes 3 ou celles qui
retiennent l’eau des pluies. ( Bosc. )
RE A G E . Ce motparoît fynonyme d’affolement
ou de foie. On l’ emploie dans, le département
d’Indre & Loire. L à , h coutume eft de divîfer les
terres labourables d'une exploitation rurale en
quatre Réages, dont les deux premiers font femés
en froment, le troifîème en orge ou avoine, & le
quatrième fe repofe : on ne met d’engrais qu’au
premier. Il eft difficile de choifir un plus mauvais
fyftème de rotation de culture ; auffi, dans ce département
, les blés produifent-ils peu & font-ils
abondamment fouillés de mau vaifes graines .(Bosc.)
RÉAUMUR. R e a umur ia .
Arbufte fort rèffèmblant à la foude frqtefcente,
qui croît dans le royaume d’Alger , fur les bords
de la mer, & qui forme feul un genre dans
la polyandrie pentagynie & dans la famille des
Ficoïdes. IL eft figuré pl. 489 des lllufirations des
genres de Lamarck.
Cet arbufte fe cultive dans nos orangeries, où il
ne fe fait nullement remarquer. Il demande une
terre légère & for t peu d’arrofemensen tout temps,
mais furtout pendant l’hiver. On le multiplie de
boutures qui reprennent allez difficilement, & de
graines cirées de fon pays natal.
Une autre efpècè rapportée de Syrie par Labil-
lardière, comme appartenant au genre des millepertuis,
a été réunie à celle-ci. Nous ne la poffé-
dons4 pas (fans nos jardins. ( Bosc. )
REBLE ou R1EBLE : un des noms du C aille-
lait accrochant. Koyeçcemot.
R ÈBOTTER. On rebotte un arbre dont U
greffe a manqué, pour lui faire pouffer une nouvelle
tige fur laquelle on pourra tenter de nouveau
la greffe ; on rebotte une greffe lorfque fa
tête a péri, pour déterminer une plus vigoureufe
pouffe fur fon oeil inférieur.
Lé mot Rebotter doit donc être regardé comme
fynonyme de Recéper, Ra b a t t r e , Rabaisse
r , Rapprocher de T a iller; cependant il
offre une nuance d’ expreffion relative au but qu’on
fe propofe.
Il elt poffible que ce mot vienne de rebuter, car
tous les arbres qui ont été rebottés font dans Je
cas d’être rebutés par les jardiniers éclairés, parce
que leur feve étant forcée de faire une, deux &■
même quelquefois trois déviations dans une longueur
de quelques pouces, n’arrive pas à la tige
en même affluence que fi elle fui voit des canaux
direéts i auffi les arbres rebottés font-ils foibles,
de peu de durée, & offrent-ils fouvent des exofto-
fes monftrueufes ou des irrégularités choquantes à
leur pied. Le feul avantage qu’ils aient, c’eft de
fe mettre plus promptement à fruits, avantage
q u i, il eft v r a i, eft déterminant pour beaucoup
de propriétaires de jardins.
Comme les pépiniériftes livrent aux jardiniers
les arbres rebottés à un taux inférieur, ils font
toujours déterminés à les préférer lorfqu’ ils font
chargés du repeuplement de leur jardin.
Il eft des années où , par défaut d’attention des
pépiniériftes,
pépiniériftes, ou par fuite de l'intempérie de la
faifon un tiers, ou même une moitié des grefles
en fente manquent, & où il faut, par confequent,
faire de nombreux rebottages. Dans ce cas je
préférerai toujours recéper le fujet entre deux
terres, pour le greffer en fente ou pour lui taire
pouffer un jet nouveau qui fe red reliera bien plus
promptement, à raifon de ce qu’il eft plus près de
la racine & plus fraîchement ; deux circonftances
qui agiffent fur la vigueur de la végétation.
Au refte, actuellement qu’on greffe prefque
tous les arbres fruitiers en écuffon, à oeil dormant,
le rebottagëeft moins commun, vu que,
lorfque la greffe manque , on en eft quitte pour
recommencer, l'année fuivante , un peu plus haut
ou un peu plus bas. #
J’obferve que le pêcher, greffé fur amandier,
eft l’arbre le plus fréquemment dans le cas d’être
rebotté, parce que, craignant la grande féche-
reffe comme la grande humidité, fes greffes font
très-fujettes à périr.
Les arbres deux fois rebottés ne doivent plus
fervir, à mon avis, qu’à brûler, ou à planter
dans des bois ou dans des haies, comme fauvaau
bois dont les fibres ont plufieurs directions,
& qui, par conféquent, font difficiles à foumettre
au rabot. Comme ce bois fe fend plus difficilement,
il eft recherché par les charrons & autres
ouvriers qui n’ont befoin que de cette qualité.
Voyez Bois.
REBUGA. On donne ce nom à l’élagage des
arbres dans le département de Lot & Garenne.
REBUT. Dans les pâturages de la ci-devant
Normandie on donne ce nom aux herbes que les
boeufs refufent de manger fur pied, & qu’on fauche
pour les leur donner fèches pendant l’hiver.
V o y e z Prairie.
RECALLEI. C ’eft ainfi qu’on appelle l’aCtion
de nettoyer les foffés dans le département des
Deux-Sèvres.
RECÉPER : couper un arbre rez terre.
On recèpe le jeune plant dans les bois & les
pépinières, dans le But de lui faire pouffer des
jets plus droits & plus vigoureux que les anciens.,
Cette opération eft fondée, i° . fur ce que, moins
un arbre a de hauteur, plus il repouffe vigoureu-
fement; i ° . fur ce que moins la fève trouve d'obf-
tacles dans fon cours, & plus fes canaux font
larges. -
U n jeune orme eft-il gêné dans fa croiffance
par une caufe quelconque , un jeune poirier eft-il
brouté par les beftiaux, un jeune pommier rongé
par les chenilles, un jeune chêne frappé par les
gelées du printemps, il ne pouffe plus que foi-
blement, il devient Rabougri (voyez ce mot);
mais fi on le coupe entre deux terres, à la fin de
l’hiver, il pouffera au printemps un certain nom-
Agriculture. Tome VI.
bre de rejets q u i, réduits aux deux plus forts
au mois de juin, & au plus fort des deux au mois
d’ao û t, arrivera avant l’hiver à une élévation de
beaucoup fupérieure à celle de l’arbre coupé.
Non-feulement c’eft le jet le plus fort qu il faut
conferver, mais le jet le plus droit, d après le
principe émis au commencement de cet article.
Fréquemment j’ai vu des ormes de trois ans
qui n’avoienc que deux à trois pieds de haut, s’élever,
l’année de leur recepage, à cinq & fix pieds,
& offrir une tige de la groffeur d’ un pouce, auffi
droite que poffible , qui difpenfoit de T uteur.
Voyez ce mot.
Certains arbres ont prefque toujours befoin
d’être recépés, parce qu’ ils pouffent d abord foi-
blement & irrégulièrement ; ce font principalement
les ormes, les tilleuls, les acacias, les châtaigniers
, Ies^gaîniers, furtout le micocoulier. Il
ne faut recéper certains autres, tels que les érables,
fes frênes, les marroniers, & c ., arbres ayant
une flèche & pouffant toujours naturellement droit,
tels que les peupliers, les faules,;&c., arbres à bois
mou & pouffant rapidement, le redreffant aifé- ■
ment, que quand on eft forcé par quelque caufe
particulière. Enfin, il en eft dont le recepage
caufe immanquablement la mort ; ce font les arbres
réfine ux. V o y e z Pin , Sa p in , Méleze, & c.
Les différences que préfentent à cet égard les
diverfes efpèces d'arbres, doivent être connues
des pépiniériftes ;. auffi ai-je foin de les indiquer
-à chacun des articles de ces arbres.^ . ■
Lè recepage n’ a lieu dans les pépinières d’arbres
greffés que dans un petit nombre de cas ,
parce que l’ ufage y a prévalu de greffer, la plupart
des pieds, à une petite diftance de terre, & que,
coupant la tête du fujet immédiatement au-deffus
de la greffe, cette dernière jouit de tous les avantages
de cette opération; auffi eft-il de ces greffes
qui s’élèvent la première année à quatre ou
cinq pieds- Voyez:Greffe.
Les travaux qui fuivent le recepage fe trouvent
également indiqués au mot Pépinière.
Plufieurs perfonnes s’élèvent contre le recepage,
difant qu’ il retarde la croiffance. des arbres,
mais elles font dans l’erreur- Il y a toujours
à gagner à le faire , fous ce rapport, quand
on confidère une plantation de quelqu’étendue ,
parce que les nouvelles pouffes offrent des canaux
plus larges & plus droits, & que la fève y abonde.
C ’eft la fécondé ou la troifième année de la
plantation qu’on doit effectuer le recepage dans
les pépinières ; il doit être retardé d’un an dans
les mauvais fols, afin de donner le temps aux racines
de s’étendre, ainfi que pour les efpèces q u i,
comme le C hêne, comme le Micocoulier,
pouffent très-lentement. Si on attend davantage »
il ne remplit plus le but, qui eft de mettre plus
promptement les arbres en état d’ être plantés ou
vendus.
Comme, dans les bois , la végétation eft plus
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