
tans qui en font les plus voifins. Cela fait , oq introduit
en fens contraire , 8c à égale diftanc.e,
entre la planche fupérieure & la traverfe- mobile ,
d-aix coins parfaitement égaux, d’un pied de long
& de trois pouces de haut à la tête , & on les
chaffe au refus de maillet, en frappant alternativement
de petits coups fur leur tête; l’effort eft
immenfe : aufli faut-il , je le répète, que le cadre
foie bien folide. Lorfqu’on veut ceffer de preffer,
on frappe dans le fens contraire fur les coins.
Il faut faire en forte que les coins ne fe mouillent
pas , car alors ils fe gonflëroient, augmente-
roient la preflion au poipt de faire rompre le cad
re , ou de rendre impoflible leur defferrement.
Dans le cas où on ne pourroit empêcher cétter
circonflance , il faudroit fe fervir de coins de fer.
Plus les coins font larges,' 8c plus également
ils compriment.
r ° y ( l , pour le furpjus, le mot Pre ssoir.
( B o s c .)
Presse. On nomme ainfî, dans les hautes Alpes,
l ’état que prennent les céréales lorfqu’après leur,
fiôraifon elles font fiappées de mort par fuite d’ un
coup de folcil ou d’ une fécheréffe prolongée. Le
premier effet produit eft le changement de leur
couleur en blanc.
Le plus fouvent la Preffe fe fait remarquer dans
les champs où la couche de terre eft peu profonde,
& qui font expofés au midi. Voyt£ Froment.
PRESSOIR : machine deftinée à faire forcir la
partie fluide, foit aqueufe , foit huileufe, qui fe
trouve dans les fru its , & lieu où cette machine
eft placée.
Le bâtiment dans lequel un Preffoir eft placé ,
doit être allez grand, non-feulement pour le contenir,
mais encore pour recevoir tous les uftenfîles
acceffoires, & pour pouvoir faire le fervice fans
gêne. Il fera toujours avantageux que les voitures
puiffent entrer , au moins en partie, dans fon intérieur,
afin d’éviter & les frais 8c les pertes,
fuites néceffaires des tranfports en petites maffes.
Là propreté y fera conftammententretenue, même
hors des temps de fervice, car elle eft effentielle-
ment confervatrice.
Les PreHoirs qui font le plus communément
dans le cas d’être conftruits pour le compte des
cultivateurs proprement d its , font ceux à vin ,
ceux à cidre 8c poiré, & ceux à huile. Les Pref-
foirs à vin & à cidre peuvent fe fuccéder ; ceux à
huile font généralement plus petits, & ne peuvent
être employés à d’autres ufages, à caufe de
l’huile qui s’imprégne dans les bois dont ils font
cômpofés, fie. q u i , rnneiffant, porte fa mauvaife
odeur dans.les matières preflees enfuite.
Je n’entrerai point dans la description détaillée
des Prtffoirs à vin , cela regardant le Dictionnaire
dès machines ,• mais je dois dire un mot des avantages
&: des ir convéniens de ceux qui font le plus
généralement employés.
Tous les Preffoirs ont une bafe ordinairement
carrée,qu’on appelle la mai, autour de laquelle,
pour l’écoulement du liquide, eft ereufée une rainure
plus ou moins profonde, plus ou moins large ,
qui fe dégorge au milieu ou fur Ls côtés, dans lé
fens de l’in chinai ion, Tantôt cette bafe eft en
pierres de taille jointes à chaux 8c à ciment ; tantôt
des madriers de quatre pouces d’épailfeur,
à intervalles rigoùreufement calfatés, portés fur
des poutres d’un pied, d’équarrilïage.
Le Prejfoir a. cage ou a teffon a pour moyen de
preffiqn un levier.compofé d’ une ou de deux très-
groffes poutres jointes enfemble , qui g!ifient dans
deux forts cadres établis fur les bords de la mai,
parallèlement à fa ligne d’ inclinailon. Un dts
bouts paffe librement dans les cadres , à l’ un dëf-
quels il s’attache cependant à volonté $ l’autre eft
taraudé 8c reçoit une forte vis tournante fur un
pivot inférieur, 8c armée d ’une roue.ou de quatre
bras pour la taire tourner, foit par l’efforc des
hommes, foit par celui des chevaux: cette vis ne
fert qu’ à faire defeendre ( & remonter) la poutre
fie à la maintenir.. Plus la poutre eft longue, fie
par conféquenc h vis éloignée de la mai, 8c plus
la preffée eft puiffante ; mais il'faut que les cadres
foient d’une conftruélion extrêmement'folide, car
la réaction de lapoutréfur eux, furtouc fur le point
le plus éloigné de la v is, eft extrêmement confidé-
rable. Pour la diminuer, on pourroit attacher une
chaîne à une barre de fer fixée aux pieds du cadre
le plus éloigné fie à un fort anneau fixé à la poutre,
mais je ne l’ai jamais vu faire. Voyeç Presse.
La vendange étant fur la mai, dansTépaiffeur
la plus exaétemennt égale qu’ il eft poflible, on la
charge de larges madriers qui fe touchent 5 8c
fur ces madriers on met, en fens contraire, des
folives efpacéesd’ un demi-pied 5 puis fur ces dernières,
dans le.fens des madriers, d'autres folives
femblabl'es, écartées d’ un pied: c’eft fur ces derniers
que preffe la poutre qui fait levier. Le tout
s’appelle un chantier.
On a prétendu que ces Prefloirs fourniffoient
plus de vin que les fuivans ; mais fi cet avantage
eft r é e l, chofe encore douteufe, il eft compenfé
par la plus grande dépenfe de fa conftruétion, de
fes opérations & de fon emploi, qui eft d’ailleurs
plus lent.
Le Prejfoir a étiquet a pour moyen direét de
preflion une vis qui eft placée entre deux montans,
tantôt fimples, tantôt doubles, fixés comme à
l’autre, aux deux côtés de la mai, parallèlement
à fa ligné d’inclinaifon. Ces montans font armés
de deux traverfes , une fupérieure, très-
forte, fortifiée par des liens & taraudée dans fon
milieu pour le paffage>de la vis j l’autre inférieure ,
gliffant dans une rainure pratiquée dans l’épaiffeur
de chaque montant, 8e ayant dans fon milieu une
craupaudine de cuivre dans laquelle tourne l'axe'
de fer de la vis.
La vis porte à fa partie, inférieure une roue à
SP
larges jantes» au moyende laquelle, à l ’aide d’une
corde qui y eft fixée d'un Coré, tandis qu’elle l’éft
de l’autre à l'arbre d'un treuil ou d’ un cabeft in ,
établi à quelque diftance de la mai, on fait defeendre
ou monter la vis à volonté.
On établit un chantier comme dans le Preffoir
précédent, 8e c’eft fur lui que preffe la- traverfe
inférieure.
Cette forte de Preffoir eft aujourd’hui, que les
greffes' poutres font devenues rares fie cnères,
bien plus commune que la première ; elle exige
d ’ailleurs moins de place, de plus rares réparations,
8c moins de bras pour être mife en aélion.
1?lus.le diamètre de la foue eft grand, 8c moins il
faut de force pour produire le même effet.
Le Prejfoir a double coffre. Ce Preffoir conlîfté
principalement en deux coffres de trois pieds de
large 8c de haut, fur fix pieds de long, formés de
madriers de trois pouces d’épaiffeur, percés au fond
8c fur les longs côtés d’un grand nombre de trou$:
de deux à trois lignes de diamètre. Ces coffres font
établis fur deux mais rapprochées 8c dans la même
ligne , moins folides que celles dont il a été ci-
devant queftion, parce qu’elles n’ont point d’e f forts
à foutenir, mais d’ailleurs conftruites de
même. Dans l’ intervalle s’ élèvent deux cadres fo-
Jides 8e folidementaffemblés, entre lefquels jouent,
i° . une grande foue verticale à dents, mais fans
lanterne, qui fait preffer les v is , 8c eft inférièure
.à toutes les autres ; 20. une roue moins grande ,
mais femblable, ayant une lanterne qui fait tourner
la première ; 30. une roue encore moins grande,
pourvue d’une lanterne qui fait tourner la lëconde
roue; 40. une lanterne qui fait tourner la troifième
roue au moyen d’une manivelle.Un feul homme,
en tournant cette manivelle , fait mouvoir les vis
& opère une preflion aufli forte, 8c même plus
forte que celle des autres Preffoirs.
C ’eft dans ces deux coffres, extérieurement fortifiés
par des clés, des équerres, 8c c ., munis chacun,
à cet égard, d’un diaphragme mobile, contre
lequel agit la v is , 8c de petites planches qui fe
reculent les unes fur les autres à mefure que le
diaphragme recule, que fe place la vendange.
Je n’ai point vu ce Preffoir exécuté en grand 8c
travaillant; mais j’ai fait des effais’avec un modèle
qui a parfaitement rempli l’objet.
On dir qu’il en exifte à Château-Thierry, 8c
autres vignobles de Champagne.
Les trois fortes de Preffoirs que-je viens d’indiquer
, font figurés pl. 21 8c 22 de Y Art aratoire,
qui fait partie de l’Encyclopédie.
Quant à la preffée du vin 8c aux autres opérations
qui fe font fur le Preffoir, j ’en parlerai en
détail à l’article, V in.
Quoiqu’ en principe les Preffoirs à vin-, réduits
à de plus petites proportions, pbiffent fervir à
extraire l’huile- des olives 8c des graines qui en
donnent, cependant partout on en emploie de
différens.
Dans la ci-devant Provence, on fait ufage de
plufiëurs fortes de moulirL à huile, dont les plus
dans le cas.d’être cités, font :
i°. Le Preffoir a Martin. Il eft formé par quatre
montans, fixés deux par deux fur une efpèce de
mai : ces montans font evidés dans une partie de
leur hauteur, par leur cô té , pour recevoir des
bûches lorfqu’on n’a pas affez d’olives pour faire
une preffée complète.;Vers le fommet de ceux de
ces montans qui font les plus rapprochés, fe placent
deux traverfes qui fupporrent un levier horizontal
, fait avec une folive de fix à huit pieds de
long, dont un des bouts faille : une autre folive
femblable-eft libre entre les montans j mais fôn
extrémité Taillante eft traverfée par une vis qui
tourne en haut dans la folive fupérieure, 8c en bas
dans une crapaudine de fer fixée dans le fol.
Les cabas renfermant les olives moulues fe placent
fur la mai'fous cette folive, qu’on abàiffe au
moyen de la vis 8c des efforts des quatre hommes
qui la font mouvoir par le moyen de deux leviers
placés convenablement. Cette preffe rentre par
conféquent dans le principe du Preffoir que j’ai
décrit le premier.
On fe fert aufli, dans ce pays, de fimples preffes
. agiffant par le moyen d'un bâton qu’on fait fuç-
ceflivement entrer dans des trous pratiqués dans
la partie inférieure de cette vis.
C e qu’ on appelle généralement mouün hollandais
à huile, ou du moins la principale pièce de
ce moulin , eft un véritable Preffoir dans lequel
la puiffance eft celle du coin, combinée de la
manière la plus ingénieufe. Il eft beaucoup à de-
fiter que T ufage de ces Preffoirs fe multiplie en
France pour le grand avantage de l’agriculture.
Le plus grand inconvénient de cette machine ,
c ’eft fa complication 8c fon haut prix de conftruc-
tion, parce qu’outre les .deux Preffoirs, il y entre
ordinairement'des roues verticales tournantes,
deftinees à faire agir des pilons pour écrafer les
graines, ces parties étant indifpenfables aux opérations
préliminaires àTextraèlion de l’huile.
La partie qui çonftiiue effentiellement le Preffoir
dans le moulin hollandais, s’appelle le tordoir ;
< elle fe place dans une excavation carrée, pratiquée
dans un affemblage de poutres; elle eft compofée
de fix pièces de bois : i 9. les couffins^ qui font deux
morceaux trapézoides, dont le côté oblique eft en
dedans 8c en fens inverfe ; 2°. le coin a défermer ;
c’eft un triangle ifocèle terminé par une tête cubique;
il fert à détruire la preflion produite par le
coin; 30. deux glijfoirs ; ce font deux planches qui
s’appliquent fur la pâte dont on veut extraire
l’huile, & entre iefquelles on chiffe le coin ; 40. le
coin: il n’ eft coin qu’ à fon extrémité ; fa partie fupérieure
eft terminée par une queue.
C ’eft par le moyen a un mouton élevé par une
roue à eau, ou par un moulin à vent, ou par un
manège à cheval, qu'on frappe fur le co in , juf-
qu’ à ce qu’il foit arrivé jufqu’au bas des gliffoirs,
G ij